• Aucun résultat trouvé

Ces anomalies traduisent une augmentation de l’activité mitotique et proliférative de l’épithélium. Elles sont marquées par une désorganisation cellulaire globale avec un chevauchement cellulaire, une mauvaise orientation des noyaux, une accumulation des cellules du type basal - parabasal, un épithélium épaissi avec papillomatose et acanthose, de la parakératose, des anomalies du réseau vasculaire sous-jacent. Ces lésions se traduisent à la colposcopie par des ponctuations, des mosaïques, etc

.

1.1.7.2LES CONDYLOMES

Ce sont des cellules qui associent deux types de lésions élémentaires : la koïlocytose et la parakératose. Cette dernière désigne la présence des cellules kératinisées anuclées ou cellules éosinophiles à noyau pycnotique siégeant au niveau des couches superficielles c’est-à-dire les cellules basales et parabasales. Selon la présence ou non d’une dissociation de l’activité nucléocytoplasmique, on distingue les condylomes purs ou condylomes typiques où il n’y a pas de dyskariose. L’épithélium montre une bonne maturation avec des cellules pavimenteuses à gros noyau. Les condylomes atypiques ou condylomes dysplasiques ou dystrophies condylomateuses à maturation dysplasique sont des cellules cervicales qui présentent une dyskariose traduisant l’interférence d’un phénomène de conjugaison du génome d’un agent oncogène infectieux (HPV dans le cas d’espèce) avec l’activité cellulaire des cellules jeunes et indifférenciées de l’épithélium malpighien du col de l’utérus. Or cette conjugaison confère aux cellules l’immortalité et l’anarchie d’où les mitoses « bizarres » qui caractérisent les cellules de ces frottis. Plusieurs autres variétés architecturales de condylomes existent : le condylome acuminé, le condylome plan, le condylome inversé, le condylome spiculé.

1.1.7.3.LES ATYPIES CELLULAIRES

Elles sont caractérisées essentiellement par des altérations nucléaires qui vont de l’hyperchromasie (chromatine grenue, répartie en agrégats irréguliers ou en masses compactes) au pléiomorphisme cellulaire en passant par des anomalies des mitoses et du rapport nucléocytoplasmique.

1.1.7.4.LA TOPOGRAPHIE DE CES LÉSIONS

Elles se développent pour la plupart (environ 95% des cas) sur une zone de remaniement au

malpighien natif. Elles peuvent se développer en dehors d’une zone de remaniement, sur la surface externe du col.

Elles peuvent être multicentriques, ces différents sièges pouvant présenter le même type d’HPV ou des types différents. La lésion exposée est de degré plus faible que la lésion non vue. Le condylome acuminé, lésion exophytique, est assez rare au niveau du col de l’utérus mais plus fréquente dans les régions vulvo-vaginale, anale et périnéale. Les condylomes atypiques ou lésions de bas grade sont toujours en situation plus distale que les lésions de haut grade. La transition entre deux lésions de sévérité différente peut être brutale ou progressive, avec ou sans lésion de degré intermédiaire.

1.1.7.5.LE DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL

Certains aspects au niveau des frottis peuvent prêter à confusion avec le koïlocyte, le condylome ou la dysplasie. Ce sont la métaplasie épidermoïde immature qui est une zone de maturation imparfaite de l’épithélium malpighien mais sans atypie cellulaire, l’hyperplasie des cellules basales-parabasales, l’atypie de réparation qui est une maturation normale accompagnant un contexte inflammatoire et enfin la pseudo-koïlocytose qui est une cellule avec un haloclair périnucléaire ne s’accompagnant pas d’altération nucléaire et qui s’observe au cours de la trichomonase, de la candidose, etc.

1.1.8. LE DEPISTAGE DES LESIONS PRECANCEREUSES ET CANCEREUSES DU COL DE L’UTERUS

Le dépistage cytologique du cancer du col constitue un programme de santé publique dont le but est de déceler les lésions précancéreuses du col de l’utérus dans une population exposée ce qui permet d'arrêter leur évolution vers le cancer invasif. [78, 88, 89, 94, 96, 100]. En présence d'une patiente présentant des symptômes, l'examen clinique fera appel à des méthodes complémentaires afin d'assurer au mieux le diagnostic et le traitement des lésions préinvasives constatées par la cytologie exfoliative

.

1.1.8.1.L'EXAMEN AU SPECULUM

Il constitue le premier temps de tout examen gynécologique. Le condylome acuminé, rare au niveau du vagin et du col se manifeste par des tâches blanches un peu surélevées, granitées encore appelées leucoplasie. Les condylomes plans ne sont découverts qu’à la colposcopie. Pour les dysplasies, le plus souvent rien n’est visible. Parfois on peut observer des polypes, des kystes, un ectropion, une leucoplasie, des leucorrhées. En présence d’un CIS ou d’un cancer micro-invasif, le col est souvent apparemment normal. Un œil exercé peut déceler des foyers suspects : zone rouge, dépolie ou grisâtre, leucoplasie, ulcération. L’endocol est difficilement accessible à cette inspection.

Le cancer invasif est cliniquement évident en réalisant des bourgeons tumoraux qui débordent l’orifice externe du col, le vagin ou la vulve.

1.1.8.2.LE TEST AU LUGOL DE LAM-SCHILLER

L’épithélium malpighien du col normal contient du glycogène témoin de sa maturation normale et d’une imprégnation oestrogénique suffisante. Ce glycogène a la propriété de se colorer en brun après l’application sur le col d’une solution à base d’iode dite solution de lugol. Chez une femme en période d’activité génitale, le col se colore en acajou et est dit « lugol positif ». La présence d’un ectropion ou d’une ectopie se traduit par une zone granuleuse plus foncée, rappelant la surface d’une framboise et qui ne prend pas le lugol. Chez la femme ménopausée le col jaune pâle du fait de la carence d’imprégnation oestrogénique ne prend pas le lugol et est dit « lugol négative ». D’autres zones « lugol négatives » peuvent être liées, en période d’activité génitale à des états pathologiques

iodonégatives (sans préjuger de la nature cytohistologique de la lésion en cause.), le siège, et l’étendue des anomalies de l’épithélium exocervical. Il n’explore pas l’endocol.

1.1.8.3.LES FROTTIS CERVICO- VAGINAUX

Leur objectif en matière de dépistage est double : examiner le plus grand nombre de cols possible parmi la population féminine exposée, et cela au moindre coût. Les frottis cervico-vaginaux permettent uniquement d'identifier les cas où un suivi et un traitement appropriés s'imposent. Ils aboutissent donc à une demande en matière de diagnostic et de traitement et qui doit être prise en charge par un plateau technique suffisant, spécialisé et bien intégré (colposcopie, anatomo-pathologie gynécologique, chirurgie gynécologique et radiothérapie). La cytologie exfoliative fait partie intégrante de la clinique et y occupe une place de plus en plus prépondérante par sa simplicité, sa précision saisissante et son prix de revient particulièrement bas. Elle n'est pas seulement un moyen de dépistage précoce et des altérations précancéreuses. Ses indications s'étendent au diagnostic bactériologique et à la recherche fondamentale en matière de biologie et de cancer. L’OMS [88, 89]

estime qu’un laboratoire de Cytologie doit traiter chaque année au moins 25 000 frottis et qu’un technicien formé à rechercher des cellules cancéreuses doit pouvoir examiner 80 à 90 lames par jour.

Moyennant une formation adéquate, les frottis peuvent être effectués par différentes catégories d'agents de santé : médecins; infirmières, sages-femmes, personnel paramédical (assistantes sociales), techniciens. La collecte des frottis peut être organisée dans des établissements de soins de santé primaires (dispensaires locaux, centres de santé, centres de santé maternelle et infantile, dispensaires de prévention des maladies sexuellement transmissibles, centres de planification familiale ) et les services des consultations externes des hôpitaux.

Spéculum

Exposition du col

Frottis (V) Frottis (C-E)

Etaler ---> Fixer

Sécher - Numéroter

Eukitt ®

Coloration Montage

Observation microscopique

Fig 7 : Résumé des différentes étapes du test de Papanicolaou

Documents relatifs