• Aucun résultat trouvé

Volq ues A réco miqu es Cavare s

S a l y e n s

Fig. 7 – Situation des princi-pales poleis Massalias nommées et possibles.

conser vait son territoire et son autonomie. Nous connaissons, par ailleurs, les cadeaux faits à Marseille par les auto rités romaines. Après l’inter vention en 123 de Sextius Calvinus, les Marseillais bénéficient de la remise d’une bande côtière de 8 à 12 stades de Marseille à l’Italie, mais évacuée de ses habitants, puis en 102 de celle des Fossae Marianae par Marius, ce qui leur procure la perception de taxes, mais sans doute peu de poleis. Enfin, César (BC, I, 35) fait allusion à des concessions de territoires (concedere agros) chez les Arécomiques et les Helviens, faites

« au nom de l’état » par Pompée (en 77 ?). Il n’est donc question ni d’Avignon, ni de Cavaillon. En revanche, P. Arcelin (2003) a bien défini les arguments archéo-logiques, particulièrement le développement urba-nistique et architectural visible dès le milieu du IIes., qui poussent à créditer Marseille d’un contrôle déjà en place sur Avignon et Cavaillon avant l’inter-vention romaine. Les mêmes arguments et la numis-matique sont peut-être valables aussi, on l’a dit, pour d’autres villes, Glanum, Nîmes et d’autres, inconnus (les Kainikétai et les Samnagétai) ou mal situés comme ces Albici venus, selon César (BC, I, 34), au secours de la ville lors du siège de 49, qui in Massiliensium fide antiquitus erant, qui reprend la formule romaine de la soumission des peuples in fidem recepti. On peut s’interroger sur la nature des liens unissant ainsi Massalia à des établissements gaulois. Faut-il penser à des traités d’alliance en bonne et due forme ou à des relations de philia et xenia, nouées avec les “principes Gallorum”, hospites des “duces Massilienses”, signalées par Tite-Live (XXVII, 36,3) au moment du passage d’Hannibal ? Ces liens étaient, en tout cas, assez lisibles pour être authentifiés par l’administration romaine.

2) Cette arkhè constitue-t-elle un espace continu prenant en compte la totalité du territoire des tribus gauloises concernées ou seulement le chef-lieu ur-bain ? Le terme de polis repris par Stéphane de Byzance paraît en limiter la portée à un établissement urbain et, par ailleurs, on voit mal que la puissance romaine ait renoncé à l’exploitation d’un trop vaste ensemble conquis par les armes. Même si, dans un premier temps, on voit bien que c’est la partie occidentale de la Province, de Narbonne à Toulouse et à l’Espagne, qui ait accaparé toute l’attention et les forces du conquérant, s’appuyant par ailleurs sur Massalia pour la gouvernance de la partie orientale.

Dès le départ, Massalia assume son destin en Médi-terranée occidentale, d’abord relais de Phocée avec l’Espagne, qui constituera durablement un objectif majeur. La ville a très vite assumé l’importance de sa position stratégique entre l’Italie et l’Espagne qu’elle renforce à partir du IVe s. par le biais de ses epiteikhismata le long des côtes gauloises et des relations avec la Ligurie (Gênes, Cf. Milanese 1987) et, de plus en plus étroites, avec Rome. D’où la logique, d’une part de l’appui systématique aux revendications de Rome face à Carthage dont l’expansion dans le cadre hispanique la concerne directement et, d’autre part, du “retour sur investissement” au moment de la conquête de la Transalpine. En ce sens, l’étude des relations entre Rome et Marseille aurait fourni une expérience inter-poleis exemplaire en extrême-Occident. On y aurait même trouvé l’émergence tardive du souvenir d’une parenté depuis longtemps oubliée, avec la double intervention, au cours du IIe s.

av. J.-C., de Marseille, amie de Rome, en faveur de sa sœur Lampsaque, puis de sa mère Phocée, menacées dans leur existence par l’alliée romaine occidentale.

Aquilué 1999 : X. Aquilué (dir.), Intervencions ar-queo lògiques a Sant Martí d’Empúries (1994-1996).

De l’assentament pre-colonial à l’Empúries actual.

Girona, 1999 (Monografies emporitanes, 9).

Arcelin 1995 : P. Arcelin, Arles protohistorique, centre d’échanges économiques et culturels, dans P. Arce lin, M. Bats, D. Garcia, G. Marchand, M.

Schwaller (éd.), Sur les pas des Grecs en Occident…

Hommages à André Nickels. Lattes/Paris, 1995, 325-338 (ÉtMass, 4).

Arcelin 2000 : P. Arcelin, Arles protohistorique, agglo-mération et structuration urbaine, dans M. Baudat (éd.), Espaces et urbanisme à Arles, des origines à nos jours. Actes du Colloque d’Arles, novembre 1998. Arles, Groupe archéologique arlésien, 2000, 7-23.

Arcelin 2003 : P. Arcelin, Les poleis Massalias d’Étienne de Byzance et les mutations culturelles de la Proto histoire récente dans la basse vallée du Rhône, dans Peuples et territoires en Gaule méditerranéenne. Hommage à Guy Barruol, Mont-pellier, 2003, 131-145 (Suppl. à la RAN, 35).

Barruol 1969 : G. Barruol, Les peuples préromains du sud-est de la Gaule. Étude de géographie histo-rique. Paris, de Boccard (nouv. éd. 1975) (Suppl.

à la RAN, 1).

Bats 2001 : M. Bats, La chôra de Massalia, dans Pro-blemi della chora coloniale dall’Occidente al Mar Nero. Atti XL Convegno intern. di studi sulla Magna Grecia (Taranto, 2000). Napoli, 491-512.

Bats 2004 : M. Bats, Les colonies massaliètes de Gaule méridionale : sources et modèles d’un urba-nisme militaire hellénistique, dans Des Ibères aux Vénètes. Phénomènes proto-urbains et urbains de l’Espagne à l’Italie du Nord (IVe-IIe s. av. J.-C.).

Actes du colloque intern. de Rome (1999). Rome, 51-64 (Coll. EFR, 328).

Brunel 1945 : J. Brunel, Étienne de Byzance et le domaine marseillais, REA, XLVII, 1-2, 1945, 122-133.

Bugno 1999 : M. Bugno, Da Sibari a Thurii. La fine di un impero, Naples, Centre Jean Bérard (Études, III).

Goudineau 1976: Chr. Goudineau, Sur un mot de Cicéron ou Avignon et le domaine de Marseille, dans L’Italie préromaine et la Rome républicaine.

Mélanges offerts à J. Heurgon, I, Paris, École Fran-çaise de Rome, 325-332 (Coll. EFR, 27).

De Hoz 1987 : J. De Hoz, La escritura greco-ibérica.

Veleia, II-III, 1985-1986, 285-298.

Lejeune, Pouilloux, Solier 1988 : M. Lejeune, J.

Pouilloux, Y Solier, Étrusque et ionien archaïques sur un plomb de Pech Maho (Aude), RAN, 21, 1988, 19-59.

Lemosse 1967 : M. Lemosse, Le régime des relations internationales dans le Haut-Empire romain, Paris, 1967.

Lepore 1970 : E. Lepore, Strutture della colonizza-zione focea in Occidente, PdP, XXV, 1970, 19-54.

Milanese 1987 : M. Milanese, Scavi nell’oppidum prer-omano di Genova, Roma, 1987 (Studia Archaeo-logica 48).

Morel 1997 : J.-P. Morel, Problématiques de la colo-nisation grecque en Méditerranée occidentale : l’exemple des réseaux, dans Cl. Antonetti (ed.), Il dinamismo della colonizzazione greca, Napoli, 59-70.

Privitera 2007 : S. Privitera, Poleis Massalias : Da Artemidoro di Efeso a Eustazio di Tessalonica.

MEFRA, 119/1, 2007, 41-49.

Puig, Martín 2006 : A. M. Puig, A. Martín (coord.) : La colònia grega de Rhode (Roses, Alt Empordà), Girona (Sèrie monogràfica, 23).

Py 2006 : M. Py, Les monnaies préaugustéennes de Lattes et la circulation monétaire protohistorique en Gaule méridionale, Lattes, ADAL (Lattara, 19).

Rolland 1949 : H. Rolland, à propos des fouilles de Saint-Blaise. La colonisation pré-phocéenne. Les étrusques. Le domaine de Marseille, REA, LI, 1-2, 1949, 83-99.

Sanmartí et al. 1990 : E. Sanmartí et al., Les am-phores massaliètes d’Emporion du milieu du VIe au milieu du IVe s. av. J.-C., dans M. Bats (dir.), Les amphores de Marseille grecque, chronologie et diffusion. Actes de la table ronde de Lattes (11 mars 1989). Aix-en-Provence, 1990, 165-170 (EtMass, 2).

Sanmartí-Grego, Santiago 1988 : E. Sanmartí-Grego, R. A. Santiago, La lettre grecque d’Emporion et son contexte archéologique, RAN, 21, 1988, 3-17.

Sourisseau 1997: J.-Chr. Sourisseau, Recherches sur les amphores de Provence et de la basse vallée du Rhône aux époques archaïque et classique (fin VIIe-début IVe s. av. J.-C.). I. Synthèse; II. La docu-mentation archéologique. Thèse de doctorat de l’Université de Provence. Aix-en-Provence, 1997.

Abréviations bibliographiques