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Les interviewés relevaient la volonté d’une nouvelle campagne d’information sur les BMR et l’antibiorésistance après celle de 2002. Le format plébiscité était celui d’un message

41 télévisuel, ou d’une information par le médecin traitant. Répondre à cette demande pourrait permettre, en plus d’informer les patients, de faire évoluer les pratiques en matière d’antibiorésistance. Le plan antibiotique de 2002-2007 marqué par la campagne médiatique « Les antibiotiques, c’est pas automatique » a permis la réduction du nombre de prescription hivernale d’antibiotiques de 26,5% en cinq ans (31). Une revue Cochrane a également démontré l’efficacité de ce type de campagne médiatique sur des programmes de lutte anti-tabac. (32).

D’autres techniques ont été évaluées comme l’utilisation d’affiches ou de banderoles et pourraient être transposées pour les BMR et l’antibiorésistance. Ainsi dans une étude portant sur la promotion de l’utilisation des escaliers dans la vie quotidienne, Kerr et al ont démontré une meilleure efficacité du message avec l’utilisation de banderoles (33). Une thèse d’exercice s’est intéressée à l’efficacité de la diffusion d’un spot vidéo dans la salle d’attente de médecins généralistes faisant la promotion du frottis cervico utérin. L’étude relevait une augmentation du dépistage du frottis cervico-utérin chez les femmes exposées au spot vidéo mais de manière non significative (34).

Dans son étude, après avoir évalué la connaissance des patients concernant la résistance aux antibiotiques, A.Robert conclue que les campagnes médiatiques devraient être intensifiées et que le lien entre résistance bactérienne et consommation d’antibiotique devrait être plus clair (12).

Cette volonté de nouvelle campagne médiatique est aussi justifiée par la multiplicité des plans antibiotiques depuis 2002, la place des articles médiatiques concernant l’antibiorésistance reste réservée aux revues spécialisées et donc peu visibles par le grand public(13).

Ces différentes pistes pourraient être explorées afin de démarrer une nouvelle campagne sur les BMR et l’antibiorésistance.

Cette envie d’une campagne médiatique pour appréhender le concept d’antibiorésistance est à saisir parles acteurs de santé publique, afin d’utiliser un levier supplémentaire pour changer le comportement des patients. Le rôle des médias sur la transmission et l’amplification des risques a été démontré et jugé comme important. Ils permettraient aussi de construire de nouvelles représentations sur ce risque (35).

La lutte contre l’antibiorésistance est retranscrite dans le programme des projets régionaux de santé des Hauts de France pour les années 2018-2023 (36). La préservation de l’efficacité des antibiotiques est également au programme des stratégies de santé à travers le plan « Ma Santé 2018-2022 » (37). Les patients ne sont jamais mentionnés comme acteurs dans les stratégies à adopter pour atteindre les objectifs de réduction

42 d’antibiorésistance et de diffusion des BMR. Il est surprenant de ne pas utiliser les connaissances des patients dans les stratégies de changement de comportement de santé.

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Conclusion

La lutte contre l’antibiorésistance et les BMR fait partie des grands enjeux de la communauté médicale dans les années à venir. La lutte contre l’émergence et la diffusion des BMR a été inscrite au programme des projets régionaux de santé des Hauts de France pour les années 2018-2023.La préservation de l’efficacité des antibiotiques a également été placée au programme de la stratégie nationale de santé 2018-2022 du ministère des solidarités et de la santé. Malheureusement dans les actions à mener, il n’ajamais été fait question des patients et de leur rôle à jouer.

L’exploration des représentations et des ressentis des patients concernant l’antibiorésistance et les BMR est un travail préalable à toute élaboration de stratégie de communication et d’information visant à améliorer les connaissances des patients. Ce travail a permis de relever les représentations des patients, qui s’avèrent exhaustives et en concordance avec les connaissances scientifiques. Les interviewés avaient comme représentation des BMR une bactérie qui s’attrape à l’hôpital, dont l’annonce diagnostic est faite par un médecin. Le traitement est difficile et nécessite des antibiotiques. La BMR est vécue comme dérangeante, et l’antibiorésistance fait peur. Des travaux complémentaires seront à envisager afin d’évaluer ces représentations.

Ce travail a également montré que les précautions complémentaires, et les prélèvements de dépistage des BMR faisaient partie intégrante des représentations des patients lorsqu’on leur parle de BMR. Le ressenti toujours négatif, comme dans la littérature est pointé par les interviewés et leur entourage. Les précautions complémentaires prises par les équipes hospitalières entrainent un vécu dérangeant. Des travaux complémentaires sont à mener afin d’envisager des pistes d’amélioration de ce vécu.

Dans la lutte contre l’antibiorésistance, l’éducation du patient aura un rôle primordial, comme cela a pu être démontré pour d’autres pathologies. L’envie des patients d’avoir une information plus complète en matière d’antibiorésistance est donc un levier à saisir afin d’améliorer leurs connaissances. Avec l’amélioration des connaissances des patients, il est possible d’espérer un impact positif sur les comportements de santé, et notamment en matière de réduction de la consommation d’antibiotiques

44 Le travail des campagnes médiatiques est de conforter ces représentations et surtout de pouvoir accompagner les changements de comportement vis-à-vis des antibiotiques. Les ressentis des patients sont également à prendre en compte afin de développer des stratégies de communication s’appuyant sur leur sentiment vis-à-vis des BMR, afin que le message envoyé soit d’autant plus efficace. La campagne de 2002 « les antibiotiques, c’est pas automatique » a prouvé son efficacité et demeure très présente dans l’esprit des interviewés. Elle reste un exemple de réussite médiatique en matière de santé. Le désir des interviewés d’avoir une nouvelle campagne d’information est à prendre en compte lors de l’élaboration des stratégies de lutte contre l’antibiorésistance et les BMR.

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Annexes

Annexe 1 : Guide d’entretien final

Représentations et ressenti sur les BMR :

Comment avez-vous été confronté à une BMR ? Quelle information avez-vous reçue ?

Comment pensez-vous qu’on attrape une BMR ?

Quel a été votre ressenti quand on vous a dit que vous aviez une BMR ? Qu’est-ce que ça a changé dans votre vie quotidienne ?

Représentation et ressenti sur l’antibiorésistance :

Que pensez-vous de l’évolution des BMR ? Avez-vous souvent été exposé aux antibiotiques

Que pensez-vous de la consommation des antibiotiques en France ?

Sur les précautions complémentaires :

Quelles sont les précautions qui sont prises quand vous allez à l’hôpital ?

Sur les campagnes d’information :

Pouvez-vous me parler du dernier message d’information sur les antibiotiques dont vous vous souvenez ?

Comment vous informez vous sur les sujets de santé ?

Que pensez-vous d’un nouveau message d’information sur les antibiotiques ?

Question finale :

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Annexe 2 : Déclaration CNIL

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Annexe 3 : Mail avis CPP

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Verbatims

Entretien N°1

AM : Donc je me présente je suis Alexandre Montmureau, interne de médecine Générale à la faculté de Médecine Henri Warembourg et on se rencontre donc aujourd’hui dans le cadre de ma thèse qui concerne les bactéries multi résistantes (BMR) et l’antibiorésistance. Euh donc avant de commencer je vais vous demander de réitérer à l’oral votre consentement pour participer à ma thèse et a être enregistré au dictaphone pour cet entretien. [Silence]. Si vous voulez bien dire si vous êtes d’accord ou non.

P1 : Ah oui oui je suis tout à fait d’accord.

AM : Voila donc ma thèse concerne le ressenti et les croyances que les patients ont des BMR. Donc votre collaboration consiste en ce court entretien qui va être enregistré à l’aide d’un dictaphone comme ça moi je me libère de la prise de notes et l’entretien sera plus fluide. Toutes les démarches ont été faites au niveau des différents organismes pour garantir la protection de vos données personnelles donc tout sera anonymisé dans la thèse, votre nom ou quoique ce soit qui pourrait vous identifier n’apparaitra nulle part. Euh y’a absolument pas de bonne ou de mauvaise réponse l’idée c’est vraiment de connaitre vos idées et vos croyances concernant les BMR et l’antibiorésistance. Donc j’interroge les patients ou leur entourage qui ont été donc euh en rapport avec une BMR. Donc je vous propose de commencer en vous demandant de m’expliquer comment vous avez été vous confrontés à une BMR ?

P1 : Alors moi j’ai été confronté tout bêtement ma maman était hospitalisée et j’ai reçu un appel de l’hôpital de, je peux dire le nom ?

AM : Oui oui

P1 : L’hôpital de V 4 semaines après son hospitalisation à V et comme quoi elle était porteuse d’une ERG.

55 P1 : Donc euh je savais pas ce que c’était vraiment je savais que c’était une bactérie mais pas plus, je savais pas les conséquences et les causes et après quand elle a été ré hospitalisée ici sur l’hôpital de D l’équipe d’hygiène m’a bien tout expliqué et ils ont fait les prélèvements et euh après ils m’ont dit ce qu’il fallait faire à la maison et voila. Ca m’a pas plus perturbé plus que ça une fois que j’ai eu l’explication de l’équipe d’hygiène. Par contre j’ai trouvé ça dommage qu’on sache que c’était euh 4 semaines après quoi.

AM : D’accord, et elle a été hospitalisée pour quoi à V ?

P1 : En médecine polyvalente ca remonte à 4-5 ans maintenant

AM : D’accord

P1 : Donc je sais plus exactement… Je sais qu’elle a été hospitalisée en médecine polyvalente bon ca été à mon avis une transmission.

AM : D’accord et donc vous avez été prévenu 4 semaines après ?

P1 : 4 semaines après oui. Elle est passée d’abord par les urgences et après elle a été en médecine polyvalente.

AM : Hum hum et elle est restée combien de temps ?

P1 : En médecine po elle était restée 15 jours

AM : Donc vous avez reçu un coup de téléphone ?

P1 : Oui

AM : Pour vous dire ?

P1 : Euh votre maman est porteuse d’une ERG euh et franchement j’ai trouvé ça pas correct quand même…

AM : D’accord et euh après euh on vous a laissé comme ça dans la nature euh ?

P1 : Ah oui oui oui on m’a pas dit faut faire des prélèvements, on m’a rien dit du tout.

AM : Et du coup dans quel contexte elle a été ré hospitalisée ensuite ?

P1 : Elle a été ré hospitalisée pour d’autre problèmes de santé, parce que c’est quand même quelqu’un qui a plein de pathologie donc euh, elle avait été ré hospitalisée suite à une chute de base, après elle avait été au V120 premier et c’est là que finalement ils ont fait les prélèvements qui ont rapporté qu’elle était porteur saine.

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AM : D’accord

P1 : Et donc le problème c’est qu’à chaque fois qu’elle revenait ben les prélèvements ça recommençait. Ça je comprenais pas trop par contre que à chaque fois on reprenait le prélèvements. Et puis c’est tout maintenant on l’a enlevé de la liste parce que c’est bon. Enfin on m’a dit de toujours prévenir qu’elle était en ERG mais là c’est tout.

AM : Et donc vous avez eu l’intervention d’une équipe d’hygiène, ça consistait en quoi en fait ?

P1 : Bah ils m’ont expliqué ce que c’était une ERG, les précautions standards à prendre, parce que moi finalement une fois qu’elle a été hospitalisée, chez moi quand je rentrais du travail je lavais le linge à part, enfin je savais pas trop, euh faire attention aux excréteurs, les précautions pendant les changes, enfin les trucs standards basiques à domicile mais sans plus quoi. On m’a dit que je pouvais laver le linge avec le mien mais quand même je continue de laver à part

AM : Alors vous disiez justement là prendre des précautions standards quand vous faisiez les changes etc, ca consiste en quoi du coup ça ?

P1 : Bah au niveau des précautions, au niveau de l’élimination des... parce que ma mère est incontinente urinaire.

AM : D’accord

P1 : Euh et donc au niveau des précautions pour l’élimination des protections et tout ca je fais bien attention quand même. Moi je, personnellement, après euh elle m’avait dit de faire attention aussi mais à domicile quand t’es chez toi tu fais différemment de l’hôpital, mais moi après je pense que faire attention c’est une déformation professionnelle.

AM : Et c’est quoi faire attention justement ?

P1 : Bah au niveau du lavage des mains, ma mère je lui fais laver ses mains régulièrement, moi aussi, je nettoie tout systématiquement, habituellement chez soi on nettoie pas tout le temps les toilettes, par exemple chez moi elle a une chaise percée et je

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