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Vigilance sur la définition de l’antisémitisme proposée par l’IHRA

81%

des sondés estiment qu’

« il faut permettre aux musulmans de France d’exercer leur religion

dans de bonnes conditions ».

+ 13 points depuis 2013

L’islamophobie

La perception de l’islam et des musulmans, bien qu’en amélioration constante depuis plusieurs années, reste traversée de très vives tensions dans une partie de la société.

L’évolution des préjugés envers l’islam et les musulmans

L’évolution de l’opinion à l’égard des musulmans va globalement dans le sens d’un moindre rejet.

L’opinion négative d’une partie des Français reste cependant marquée par leur perception d’une religion conquérante et par le sentiment que certaines pratiques musulmanes sont peu compatibles avec le « vivre ensemble ». Il en ressort une gêne vis-à-vis des pratiques culturelles et religieuses les plus visibles dans l’espace public.

Si les arguments liés à un supposé conflit de valeurs sont souvent avancés, l’enquête CNCDH révèle que l’aversion à l’islam n’est en réalité pas liée à un attachement plus marqué au principe de laïcité, aux droits des femmes ou encore à l’acceptation des minorités sexuelles, c’est même l’inverse.

Les actes antimusulmans

La tendance générale est à la baisse, retrouvant les niveaux antérieurs au pic de l’année 2015. Le nombre total d’actes comptabilisés par le SCRT en 2018 est de 100 (soit une baisse de 18% par rapport à 2017), ce qui en fait le seuil le plus bas depuis que ce service comptabilise les actes antimusulmans. En analysant de plus près ces actes on constate que les

« actions » ont baissé de 38,4 % sur l’année écoulée face à une augmentation des

« menaces » de 12,2 % par rapport à 2017.

Les associations dénoncent aussi une islamophobie reposant sur l’assimilation des musulmans à des terroristes potentiels, les dérives de la politique de sécurité et une propagation massive de la cyber-haine.

Environ 3 personnes interrogées sur 5 (soit 59%) considèrent que le port du voile n’est pas compatible avec la société française.

Le pourcentage monte à 85% concernant le voile intégral.

Environ 2 personnes interrogées sur 5 (soit 42%) considèrent que l’interdiction de mon-trer une image du prophète n’est pas compa-tible avec la société française.

1 personne interrogée sur 5 (soit 20%) considère que le jeûne du ramadan n’est pas compatible avec la société française.

Environ 1 personne interrogée sur 4 (soit 24%) considère que l’interdiction de manger du porc ou de consommer de l’alcool n’est pas compatible avec la société française.

L’Islam reste mal perçu par une part ie des Français, mais la perception des musulmans est désormais largement positive

Si les Roms sont la minorité qui concentre le plus de perceptions négatives en France, la perception de l’Islam et des musulmans, bien qu’en amélioration constante depuis plusieurs années, reste une source de tensions très vives dans une partie de la société. De manière générale, le sentiment vis-à-vis de l’Islam en tant que religion s’est sensiblement amélioré entre 2014 et 2017 et reste désormais stable Français qui ont « une opinion positive » de « la religion musulmane » progresse est cette année de 30% (-2 points), contre 29% (stable) qui en ont une mauvaise opinion. Les opinions positives à propos de la religion musulmane sont particulièrement rares au RN (12%), où les perceptions négatives sont largement majoritaires (61%). L’opinion négative d’une partie des Français est alimentée par leur perception d’une religion conquérante : plus de quatre personnes interrogées sur dix (44%, stable) pensent ainsi que « l’Islam est une menace pour l’identité de la France », une opinion sans surprise largement majoritaire au RN (83%), mais aussi très répandue à droite (63%) et auprès d’une minorité significative de sympathisants PS (32%) ou FI (28%). Toutefois, ces 44% représentent une baisse de 5 points depuis janvier 2016.

Graphique 7 –

société française

Certaines pratiques religieuses musulmanes restent par ailleurs perçues comme difficilement compatibles avec la société française. Une très grande majorité (85%, -1 point) estime ainsi que « le port du voile intégral » peut « poser problème pour vivre en société », et ce chiffre reste aussi nettement majoritaire quand il concerne le simple « port du voile » (59%, -2 points) même si les Français sont plus partagés en ce qui concerne « le port du foulard » (47%, -4 points). « L’interdiction

68%

2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 Le port du voile

L'interdiction de montrer l'image de Mahomet

L'interdiction de consommer de

la viande de porc ou de l'alcool Le jeûne du ramadan Evolution de la perception des pratiques religieuses au regard de leur compatibilité avec la société française

Source : Baromètre CNCDH, 2018

poser problème pour vivre en société

Le travail des chercheurs associés à la préparation du rapport annuel sur la lutte contre le racisme montre bien que ce ne sont pas les évènements en tant que tels qui pèsent directement sur les opinions des individus, mais la manière dont ces évènements sont interprétés par le monde politique et médiatique. Leurs responsabilités sont donc particulièrement importantes dans la construction d’un récit dominant.

Lors des émeutes de banlieue de 2005, le traitement médiatique et les débats ont particulièrement abordé la question sous le prisme de la religion musulmane, au détriment d’autres angles possibles pour couvrir et interpréter ces évènements comme les dimensions

de harcèlement policier, d’iné- galités sociales ou de relégation urbaine. Cette focalisation a eu des conséquences majeures sur la montée de l’islamophobie dans certaines strates de l’opinion publique et a abouti à une baisse de l’indice longitudinal de tolérance de 6 points.

À l’inverse, les attentats de janvier 2015 ont été l’occasion de « sortir par en haut », grâce notamment aux manifestations « je suis Charlie » qui prônaient la tolérance, le refus des amalgames et l’attachement à la liberté d’expression, non pas le rejet de l’islam et des immigrés.

L’importance du cadrage

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