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qui viennent accoucher dans son service sont atteintes de vaginite

et néanmoins le nombre des

ophtalmies à

gonoccoques

est telle¬

ment réduit que c'est à

peine si

nous en voyons

deux

par an,

sur

un total de 220 accouchements en moyenne.

OBSERVATIONS

Il nous eut été facile de multiplier les observations

d'ophtalmie

purulente, surtout chez les nouveau-nés; mais à part les noms et

les dates elles se ressemblent toutes. Nous avons préféré rapporter les principales, celles qui nous semblent les plus nettes quant au diagnostic, les plus graves quant au pronostic et par suite les plus propres à démontrer l'efficacité du traitement.

Nous avons négligé, par crainte de monotomie, les observations

de bébés à ophtalmie d'apparence purulente mais dont les symp¬

tômes étaient peu accentués. Puis, de crainte d'empiéter, nous n'avons pas voulu relater les nombreux cas d'ophtalmie pseudo¬

membraneuse succédant à la forme dont nous nous occupons ici.

Observation 1. (Avril 90.)

dernier, pécheur àNantes, 19 ans, se présente le samedi 16avril 1S93,

au cabinetde consultation du docteur Dianoux. 11 est depuis troisjours à peine en puissance de blennorrhagie. Soudain ses paupières, surtout la

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droite, ont rougi, sont devenues brûlantes en même temps que le siège de

vives démangeaisons. Lesconjonctives se sont bientôt injectées puismises

à rejeterdes sécrétions suspectes. La paupière supérieure droite est même

légèrement tuméfiée. On cautérise immédiatement avec du nitrate d'argent

ensolution de3 %, sans neutraliser. On engage B... à entrer à l'Hôtel-Dieu, il hésite caril veut cacherson état à sa famille. L'instillation de 8 à 10 gouttesparjour, dans les 2 yeux, du collyre :

NitrateAg. » gr. 10 cgr.

Eau 30

est ordonné.

Le malade averti du danger se soigne scrupuleusementet revient le len¬

demain matin àl'Hôtel-Dieu où, après anesthésie par la cocaïne, il esttou¬

ché avec un crayon de nitrate non mitigé, on neutralise avec une solution forte de chlorure de sodium. Le mal n'est pas enrayé par cet énergique

traitement. Les paupières sont considérablement tuméfiées, la supérieure à droite et à gauche enjambe sur l'inférieure, l'œil rejette ^ans cesse eten abondancedu muco-pus. Les jours suivants cautérisations avecla solution de nitrate d'argent à 3

°/0-La cornée gauche s'ulcère, sur son méridien vertical se dessine une perte

desubstancetriangulaire à sommetsupérieur. C'est une de ces ulcérations perfides quine se traduisent que par une différence de niveau, pas de teinte grisâtre, pas la moindre infiltration ne signale le danger. Ce fut alors et pour la première fois que le Dr Dianoux eut recours au permanganate de potasse (solution à 1 pour 500). Les prescriptions sont exécutées avecun soinjalouxpar l'infirmier. Le mal est bientôt circonscrit, la cornéese per¬

fore fatalement, l'iris s'enclave; mais la perte de substance ne s'étend en

aucun sens. L'œil droit est intact.

En résumé voici une violenteconjonctivité blennorrhagiqueévoluant avec une extrême malignité. Trois jours après le début des accidents la cornée est atteinte, septjours plus tard le mal est limité, tout danger a disparu.

L'œil droitest absolument normal à gauche existe un leucome adhé¬

rentmaisla cornée est transparente dans les 4/5 au moins de son étendue.

Un anplus tard, M. Dianoux libère la portion d'iris enclavé etB..-..

recouvre une bonne acuité visuelle.

Observation II

Oraumois d'août de la mêmeannée 1892etaprès avoirreçu des soins dans

d'autres cliniques denotrevillese présente MélanieV...,âgée de 30 ans.

MélanieV... est domestique chez un commerçant nantais; elle a depuis plusieurs années un amant avec qui ellea de fréquentsrapports.Soudain ce

jeune homme disparaît de la scène et revient à ses premièresamours. Il apporte à Mélanie une virulente blennorrhagie. Le coït est pratiqué le vendredi, deuxjours plus tard lessignes de la blennorrhagie apparaissent,

au même momentsemontrentpourainsi dire les symptômes oculaires.Cette

fillea ouï dire qu'il est excellent, quand on a lesyeuxmalades, de les laver

avec sa propre urine elle essaie du remède, les accidents aigus éclatent.

L'œil droitest pris lepremier, les symptômes del'ophtalmie purulente sont

au complet, le gauche fut pris ensuite.

Lesattouchements avec la solution de nitrate d'argent à 3 °/0 sont prati¬

qués deux foisparjour. Puison applique en permanence, surles deuxyeux delamalade, après avoir laissé tomber quelques gouttes entre les paupières,

des tampons de coton luprophile imbibés de la solution ordinaire de per¬

manganate.

On saupoudre largement avec du salicylatedebismuth. Six semaines plus

tard la malade quittait l'IIotel-Dieu.

L'œil gauche est absolument normal. A droite la pupille a perdu sa mobilité en basla cornéeestinfiltrée,mais pasdeperforation et pourtant

à voir la tuméfaction énorme despaupières, la sécrétion muco-purulente de

la conjonctiveet le chémosis on pouvait tout redouter.

Aujourd'hui3avril 1893,c'est-à-dire unpeu plustard nous avonsà Droite

V. 2/7 lit le 2 de l'échelle de Kern.

28,

Observation III

S... Félix, 18 ans, engagé volontaire au 65e d'infanterie, contracte une

blennorrhagie qui se manifeste le 2 janvier 1896. Le 4 janvier l'œil gauche

estatteint d'uneconjonctiviteblennorrhagique. Ilentrele6janvieràl'hôpital

et esttraité pendant quelques jours par les attouchements au nitrate d'ar¬

gent, les compresses d'eau boriquée et [les vessies de glace, occlusion de

l'OD.

Amené le 9 janvier à la clinique ophtalmologique, on constate que les paupières de l'œil gauche sont très gonflées, turgescentes, la supérieure

tombant sur l'inférieure. Il estdifficile d'écarter ces paupières de l'ouver¬

ture palpébrale s'écoule un flot de pus. La cornée est légèrementtrouble,

chémosis intense. Séancetenante, M. Dianoux procède au débridement de l'angleexterne; les paupières sontretournéesetvigoureusement frictionnées

avec une solution forte de nitrate d'argent. En même temps on instituele traitement suivant : Toutes les heures grands lavages des culs-de-sac conjonctivauxavec unesolution de permanganate de potasse à 1 pour 200.

Compressesàdemeure imbibéesde la même solution. Instillationde 4gouttes d'ésérine parjour.

11 Janvier. L'état des conjonctives est stationnaire. L'infiltration de la cornée est augmentée. La conjonctivite évolue au milieude symptômes généraux trèsgraves. Fièvre intense, violentes douleurs, céphalée, délire.

16 Janvier. Lasécrétion conjonctivaleest moins abondanteetprésente

un caractère moins purulent. Mais la cornée est le siège d'une ulcération peuprofonde, mais large, occupant presque tout le secteurinférieur.

20 Janvier. La sécrétion conjonctivale de moins en moins abondante etàpeine muco-purulente. Lespaupières sont moins gonllées, les douleurs

sontmoindres et l'état général satisfaisant. A lapartie inférieure de lacor¬

née, un kératocèle assezétendu, mais les autres secteurs ont recouvré leur transparence presque complète.

27 Janvier. Laconjonctivité purulente est rentrée dans

le cadre d'une

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