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Chapitre 3 Le générateur de surface G ÉCO

3.3 Inventaire des patrons et leur combinaison

3.3.4 Verbes supports

3.3.4.1 Fonctionnement général

L'analyse et le traitement de verbes supports est un phénomène qui a largement été traité, en particulier dans la Théorie Sens-Texte, par (Alonso Ramos, 2007; I. Melʹčuk, 2004) pour n'en citer que quelques-uns. Un verbe support est sémantiquement vide dans son usage en tant que collocatif. Autrement dit, les verbes supports ne sont pas présents en RSem mais sont des coquilles syntaxiques verbales présentent en RSyntP dont le but est d'assurer la grammaticalité d'un énoncé. L'utilisation de verbes supports est très fréquente en français, comme dans plusieurs autres langues européennes, et a un impact important sur la structure syntaxique d'un énoncé. Les FL dénotant un verbe support ont été regroupées sous le patron général Verbes Supports (vsupp).

En Théorie Sens-Texte, les verbes support sont répartis en trois grands types : Func, Oper et Labor.

(93) Func0(pluie)= ART ~ tomber

(94) Oper1(accusation)= émettre ART ~

(95) Labor21(cadeau)= offrir PREP ~

Ils sont définis en fonction du rôle syntaxique de la base vis-à-vis du verbe support en RSyntP. Lors de l'emploi de Func, la base devient l’argument syntaxique profond I (sujet syntaxique) du verbe support. La base devient l’argument II (objet direct) lorsque la fonction lexicale est Oper, puis incarne l’argument III (objet indirect) lors de l’emploi de Labor, voir Figure 29.

Figure 29. Fonctionnement de Func, Oper et Labor

Ces FL présentent un indice qui fournit la position syntaxique des actants de la base par rapport au verbe support. Traditionnellement, cet indice fait référence aux actants syntaxiques profonds du prédicat. Dans notre implémentation, les indices font référence aux actants sémantiques de la base. La Figure 29 présente le fonctionnement de Oper1 sur le mot-clé

ACCUSATION.

La structure en RSem contient deux sémantèmes, ‘accusation’ et son actant 1, ‘Pierre’. La correspondance en RSyntP de cette structure contient trois nœuds: le verbe support, ÉMETTRE, son actant II, la lexicalisation de la base, ACCUSATION, et son actant I, la lexicalisation de l’actant 1 de la base, PIERRE. Ici, l’indice 1 fait référence à la lexicalisation de l’actant sémantique 1 de la base. Dans la Figure 30, Oper2 est également appliqué sur le

mot-clé ACCUSATION.

Dans cet exemple, le sémantème ‘accusation’ possède deux arguments en RSem. La différence avec Oper1 est que l’actant I en RSyntP est lexicalisé par l’actant 2 de la base, ici ‘Paul’.

L’indice ‘2’ de Oper2 fait donc référence à la lexicalisation de l’actant sémantique 2 de la

base, ici ‘Paul’. Le collocatif fourni par la FL est donc différent de celui fourni par Oper1. Ce

mécanisme d’indice permet de contraindre la lexicalisation des actants des mots-clés et générer des textes de meilleure qualité. Le fait de récupérer l’information en RSem permet de généraliser l’application d’indices, comme la Figure 31 le montre. En RSem, la base ‘x’ possède un i-ème actant ‘a’. Operi lexicalise cet actant en RSyntP. Ce traitement des indices se

généralise pour toutes les FL introduisant un collocatif verbal. Dans les faits, la lexicalisation des actants se fait grâce à une variable et un appel au dictionnaire. Le Tableau VI illustre ce processus.

Figure 31. Fonctionnement général des indices pour les FL verbales

Voici le fonctionnement de cette règle :

- La partie gauche contient un nœud ?Xl et un nœud ?Yl, régi par la relation ?i avec ?Xl.

- Les conditions imposent à la FL de porter le nom « Oper » auquel on concatène la valeur de la variable ?i.

- La partie droite lexicalise la base à l’aide du verbe support, étiqueté sur le nœud ?Zr, et de sa correspondance, étiquetée sur le nœud ?Xr. Comme le collocatif ne porte pas de sens et est une extension de la base, les traits « split=top » et « split=bottom » marquent que le nœud ?Xl en RSem se lexicalise par deux

nœuds, ?Zr et ?Xr en RSyntP. La valeur de la FL est ensuite récupérée à l’aide de l’attribut « dlex ».

Enfin, comme nous l’avons dit plus haut, dans notre approche, les indices des FL renvoient aux actants sémantiques de la base. Cependant, la Théorie Sens-Texte indique que les indices renvoient normalement aux actants syntaxiques profonds de la base.

Contexte gauche Contexte droit

?Xl { ?i-> ?Yl {} } ?L <- semanticon ::(X.sem).(lex) ?F<- lexicon ::(?L).(lf) ?Zr {  ?Xr split=top dlex=?F.value lf ::(?.name).(gp).(L) -> ?Xr {  ?Xl split=bottom } lf ::(?.name).(gp).(?i) -> ?Yr { ?Yl} } Conditions ?F.name= "Oper"+?i;

Tableau VI verbes supports et indices dans GÉCO

3.3.4.2 Intégration dans MATE

Il existe trois règles de transduction correspondant au patron Verbes Supports dans MATE. La

profonds du verbe support. En effet, MATE nous contraint à expliciter de manière statique le

nombre de nœuds et d’arcs créés dans la structure RSyntP de sortie.

De ce fait, la règle « lex_vsupp_0 » lexicalise la base avec son verbe support. Elle modélise donc le fonctionnement de Func0 et Oper0. La deuxième règle, « lex_vsupp_i » lexicalise la

base, le verbe support ainsi qu’un actant de la base. Elle prend donc en charge Oper1, Oper2,

Func1, Func2, Labor1, Labor2, etc. Enfin, le troisième patron, « lex_vsupp_ij » lexicalise la

base, le verbe support et deux actants de la base. Les FL Oper12, Oper21, Func12, etc. sont donc

traitées par ce patron. Le Tableau présente la procédure d’attribution des étiquettes des relations en RSyntP. Pour ce faire, deux appels au dictionnaire lf sont effectués :

- lf ::(?F.name).(gp).(L) -> ?Xr fouille le dictionnaire lf pour récupérer l’entrée de la FL correspondant à la valeur de ?F.name. Ce chemin fouille son patron de régime (gp) et récupère la valeur assignée à l’attribut « L », qui désigne le mot-clé. L’exemple (96) présente l’entrée de dictionnaire pour la FL Oper1, sous-type de Oper. L’attribut « L » possède la valeur « II ». Cette

valeur est inscrite en RSyntP.

- lf ::(?F.name).(gp).(?i) -> Yr est un chemin similaire mais récupère la valeur de l’attribut « ?i » et non « L ». Dans le cas de Oper1(accusation), « ?i » est instancié par la valeur « 1 ». Ce chemin récupère

donc la valeur « I » et l’inscrit en RSyntP. (96) Oper1 dans dictionnaire lf :

Oper : verb { gp = { L = II } } Oper1 :Oper { gp = { 1 = I } }

La valeur de l’attribut « 1 » étant « I », la règle « lex_vsupp_i » inscrit la relation « I » entre le verbe support et la lexicalisation de l’actant 1 de la base lorsque la FL est Oper1.

Nous verrons dans la section 3.3.7 les différentes FL complexes qu’il est possible de former avec toutes les FL verbales, c’est-à-dire les FL introduisant un collocatif verbal en RSyntP. Les verbes supports sont un sous-ensemble des FL verbales. Nous présentons maintenant les deux autres types de FL verbales : les verbes de réalisation et les autres verbes sémantiquement pleins.

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