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Variations dans le Béthunois et les collines de l’Artois

On peut également distinguer les communes du Béthunois et des collines de l’Artois selon le type de variation de leur structure par âge. Comme pour l’ancien bassin minier, trois « modèles » de variations peuvent être identifiés (figure 3.12) :

- Celui des communes de 1 000 à 5 000 habitants, qui se caractérise par une croissance très forte des personnes âgées de 30 à 60 ans (de 12 000 personnes à 20 000, soit une variation de + 66 %). Celle- ci a limité considérablement les effets de la baisse de la fécondité. En effet, le nombre d’enfants de moins de 15 ans a très peu baissé en quarante ans, contrairement à ce qui a été observé dans tous les types de communes de l’ancien bassin minier. Ce schéma d’évolution est aussi celui des communes de moins de 1 000 habitants, avec cependant une croissance moindre des adultes âgés de 30-59 ans et une baisse relativement plus importante du nombre d’enfants de moins de 15 ans. Cette évolution met bien en évidence le lien (assuré par la fécondité) entre ces deux catégories d’âges.

- Celui des communes de 5 000 à 10 000 habitants qui ont vu leurs effectifs de jeunes âgés de moins de 20 ans diminuer de près d’un quart (- 22 % en 40 ans). Mais cette baisse a été largement compensée par l’augmentation des effectifs de toutes les autres catégories d’âges (+ 45 %).

- Celui correspondant à Béthune, où les effectifs de la quasi-totalité des groupes d’âges à partir de 20 ans sont en 2006 au moins aussi importants qu’ils l’étaient en 1968. En revanche, la baisse de la fécondité a entraîné une réduction du nombre de jeunes âgés de moins de 20 ans, et plus particulièrement les moins de 15 ans.

Figure 3.12 : Variations de la structure par âge entre 1968 et 2006 selon la taille de la commune dans le Béthunois et les collines de l’Artois

Pour résumer

Au niveau national, depuis la fin des années soixante, l’espérance de vie a continué d’augmenter cependant que la fécondité baissait. Ces tendances sont aussi celles observées en France, quelle que soit l’échelle territoriale considérée. Elles ont sur le plan démographique deux conséquences contradictoires :

- Le recul de la mortalité (notamment des personnes âgées) a pour conséquence de « retenir » plus longtemps les membres des différentes générations au sein de la population. Ce phénomène de

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 0 250 500 750 1 000 1 250 1 500 au moins 20 000 hab. RP 1968 RP 2006 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 0 250 500 750 1 000 1 250 1 500 5 000-9 999 hab. RP 1968 RP 2006 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 0 250 500 750 1 000 1 250 1 500 1 000-4 999 hab. RP 1968 RP 2006 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 0 250 500 750 1 000 1 250 1 500 moins de 1 000 hab. RP 1968 RP 2006

rétention se concrétise par une augmentation de la population, puisque de plus en plus de personnes peuvent coexister au même moment, de plus en plus longtemps, comme le montre l’augmentation du nombre de personnes âgées.

- La baisse de la fécondité limite en revanche le renouvellement de la population. On verra dans le chapitre 4 que les effets de la baisse de la fécondité sont plus importants sur la croissance démographique que le recul de l’âge moyen au décès.

Ce double phénomène ralentit le renouvellement de la population et accentue son « vieillissement » : les personnes restent de plus en plus longtemps dans la population cependant qu’il en « entre » de moins en moins chaque année. On se trouve un peu dans la situation d’une classe dans laquelle les élèves seraient de plus en plus nombreux à redoubler tandis que le flux d’arrivées de nouveaux élèves serait de moins en moins important : dans ce cas, l’âge moyen des élèves augmente. Le mécanisme du vieillissement de la population est le même : il suffit d’assimiler les naissances aux entrées de nouveaux élèves et l’augmentation de l’espérance de vie à un redoublement !

Dans l’arrondissement de Béthune, on a bien observé ce phénomène de vieillissement de la population, qui a touché tous les types de communes, quel que soit le secteur considéré (figure 3.13). Ce vieillissement est toutefois atténué dans les communes de moins de 5 000 habitants : + 4,5 ans en quarante ans, tandis que l’âge moyen a augmenté de plus de 5 ans dans les communes de plus de 20 000 habitants, de 5,5 ans dans celles de 5 000-9 999 habitants de l’ancien bassin minier et même de près de 7 ans dans celles de cette taille du Béthunois et des collines de l’Artois. Ces nuances s’expliquent par la présence plus ou moins importante d’adultes âgés de 25-49 ans qui constituent le véritable « moteur » démographique de toute population : par leur importance sur le plan quantitatif, ils réduisent le poids des personnes âgées et permettent de compenser la baisse de la fécondité en maintenant une natalité importante. De ce fait, ils contribuent doublement à limiter le vieillissement de la population.

Il n’est donc pas étonnant que ce soit là où ils sont les plus nombreux que la croissance démographique a été la plus importante et le vieillissement le plus limité : dans les communes de moins de 5 000

habitants, qui constituent donc, au sein de l’arrondissement, les pôles de croissance et de renouvellement démographiques.

Figure 3.13 : Evolution de l’âge moyen de la population selon la taille de la commune de résidence et le secteur étudié

Cette prépondérance très localisée des 25-49 ans laisse deviner que des mouvements migratoires très sélectifs, tant sur le plan de l’âge que sur le plan géographique, ont largement contribué à redessiner la démographie de l‘arrondissement de Béthune. Mais dans quelle mesure ? C’est précisément l’objet du chapitre 4 qui distingue les contributions respectives de l’augmentation de l’espérance de vie, de la baisse de la fécondité et des mouvements migratoires sur la dynamique des populations de l’arrondissement. 20,0 25,0 30,0 35,0 40,0 45,0 50,0 1968 1973 1978 1983 1988 1993 1998 2003 1 000-4 999 hab.

Moins de 1 000 hab. Collines de l'A. Ancien bassin minier Béthunois et collines de l'Artois

20,0 25,0 30,0 35,0 40,0 45,0 50,0 1968 1973 1978 1983 1988 1993 1998 2003 5 000-9 999 hab.

Ancien bassin minier

Béthunois et collines de l'Artois

20,0 25,0 30,0 35,0 40,0 45,0 50,0 1968 1973 1978 1983 1988 1993 1998 2003 Au moins 10 000 hab. Bruay-la-B. Noeux-les-M. & Auchel Béthune 20,0 25,0 30,0 35,0 40,0 45,0 50,0 1968 1973 1978 1983 1988 1993 1998 2003 Total

Ancien bassin minier

C

HAPITRE

4

L’interaction

mortalité/fécondité/migrations dans la