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5. OBJECTIFS DE RECHERCHE

3.1 La variable dépendante : la violence entre partenaires intimes

L’instrument utilisé afin de mesurer cette variable a été élaboré par Lavoie, Dufort, Hébert et Vézina (1997). L’instrument de 38 items a, à l’origine, été conçu pour étudier la violence psychologique et physique commise par des adolescents dans un contexte de fréquentation intime. Les qualités psychométriques rapportées par Lavoie et al. (1997) auprès d’un échantillon de 225 adolescents sont satisfaisantes, avec des coefficients alpha de Cronbach se chiffrant respectivement à 0,85 pour la violence psychologique et 0,76 pour la violence physique. Dans le présent échantillon, les deux formes de violence entre partenaires sont fortement corrélées entre elles ( r = 0,671, p < 0,01 ), mais ce résultat démontre tout de même que les deux concepts demeurent distincts. Il est à préciser, qu’avant toute chose, une question était posée aux jeunes femmes afin de savoir si elles avaient eux un partenaire intime dans les douze derniers mois. Les participantes devaient répondre par «oui» ou par «non» à la question suivante : «Au cours des 12 derniers mois, as-tu eu un chum (ou une blonde)?». La consigne précisait également que «pour ne pas alourdir le texte, le mot « chum » est utilisé pour désigner l’autre personne impliquée dans la relation amoureuse, mais il peut s’agir d’une fille, dans le cas d’une relation amoureuse homosexuelle».  

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3.1.1 La violence psychologique

L’échelle de violence psychologique renvoie à six items de Stets (1991) et à 13 autres ayant été ajoutés par Lavoie et al. (2001). Des analyses factorielles exploratoires ont été effectuées pour s’assurer de la fidélité interne de cette mesure à la lumière des données recueillies auprès de notre échantillon de jeunes femmes. La décision a été prise de conserver les items dont le coefficient est de 0,5 et plus. De plus, lorsque l’écart entre les deux facteurs (violence psychologique versus violence physique) n’était pas d’au moins 0,200, la décision a été prise de classer l’item dans le facteur le représentant le plus conceptuellement. Ces analyses ainsi ont mené au retrait de quatre items de cette échelle à cause de leur trop faible coefficient de saturation (Le critiquer méchamment sur son

apparence physique, Refuser de parler de tes sentiments avec lui, Tenter de lui faire une mauvaise réputation, Menacer de te suicider en cas de rupture). L’échelle retenue aux

fins des présentes analyses est donc constituée de 15 items (alpha de Cronback = 0,92). Parmi ces items on retrouve entre autre Insulter et traiter ton partenaire de nom, Être

jalouse et méfiante de ses amis, Contrôler son horaire et lui demander de rendre des comptes sur ses activités, Menacer de rompre (ou de le mettre à la porte). Les items sont

évalués au moyen d’une échelle Likert permettant ainsi de juger de la fréquence de ces manifestations comportementales au cours des 12 derniers mois (0 = jamais, 1= 1 ou 2 fois, 2 = 3 à 10 fois, et 3 = plus de 10 fois).

3.1.2 La violence physique

Cette mesure contient neuf items provenant du CTS de Straus (1979) et huit autres ajoutés par Lavoie, Dufort, Hébert, Vézina (1997). L’analyse factorielle exploratoire effectuée sur les données de la présente étude a mené à la suppression de deux items (Se

servir d'un couteau ou d'un fusil ou d'une arme sur lui, Menacer de le tuer) étant donné

leur trop faible coefficient de saturation. La décision de retirer ces items a été prise sur la base des mêmes critères d’exclusions décrits à la section précédente. L’échelle retenue

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aux fins des présentes analyses est donc constituée de 15 items (alpha de Cronback = 0,94). La majorité des comportements mesurés sont des manifestations de violence physique directe (lui donner une claque, lui donner un coup de poing, lui donner une

volée, le battre en donnant plusieurs coups), alors que trois sont plutôt de l’ordre de la

violence physique dirigée sur un objet ou à côté de la personne (briser volontairement un

objet lui appartenant, lancer un objet sur le mur ou par terre (sans le viser), donner un coup de poing sur le mur ou sur un meuble). Les items sont évalués au moyen d’une

échelle Likert permettant ainsi de juger de la fréquence de ces manifestations comportementales au cours des 12 derniers mois (0 = jamais, 1= 1 ou 2 fois, 2 = 3 à 10 fois, et 3 = plus de 10 fois).

3.1.3 Opérationnalisation de la variable dépendante

Dans le cadre de la présente étude, le terme «relation intime» réfère à la relation de couple la plus significative vécue par la fille au cours des douze derniers mois. Les relations homosexuelles et hétérosexuelles sont prises en compte.

La distribution de fréquence observée dans l’échantillon du présent projet indique que 36% des jeunes femmes rapportent n’avoir commis aucune violence physique à l’égard de leur partenaire au cours des 12 derniers mois. À cet égard, il n’est pas possible de traiter cette variable en terme de variable continue, la distribution étant fortement asymétrique. Pour pallier ce problème, chaque item a été dichotomisé (0=jamais fait et 1=déjà fait). Ensuite, la somme des items dichotomiques a été calculée. L’échelle indique donc le nombre de comportements de nature différente (la variété) rapportés par les jeunes femmes à l’endroit de leur partenaire intime au cours des 12 derniers mois. La même démarche a été répliquée pour l’échelle de violence psychologique, de façon à avoir une mesure comparable. Comme chaque échelle comporte 15 items, la somme des scores peut se situer entre 0 et 15 pour la violence psychologique et la violence physique. Un score élevé indique une plus grande variété d’actes de violence rapportés.

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