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Chapitre IV Valorisation, Préservation et Gestion intégrée

IV.1. Valorisation des écosystèmes de la région d’étude

IV.1.1. Valorisation floristique 1 Introduction

Une des façons d‟estimer la valeur de la biodiversité est de quantifier son apport à la nutrition, à la médecine et au développement économique de la société (Gonzalez-Herrera, 2009). La région d‟étude est caractérisée par une diversité floristique remarquable, sur les 134 espèces inventoriées dont 11 espèces sont endémiques et 20 espèces rares. Nous avons tenté à travers une recherche bibliographique et des enquêtes préliminaires avec les riverains de connaitre le profil de cette flore (type d‟usage des plantes).

IV.1.1.2. Valorisation des espèces inventoriées

Le tableau 25, montre que 47 espèces sont considérées comme des plantes fourragères, 30 espèces médicinales, 18 espèces à usage mixte fourragère et médicinale, 12 ornementales et 27 espèces multi-usages soit industrielles ou autres.

Tab. 25. Représentation des espèces par type d‟usage dans la région d‟étude.

Région Usage

Globale Oum bouaghi Sétif

Fourragère 47 33 18 Médicinale 30 20 24 Fourragère/ Médicinale 18 17 06 Ornementale 12 07 07 Autres 27 25 25

En général, la flore méditerranéenne présente une richesse extraordinaire, les espèces pastorales originelles sont plus de 500 espèces (Talamucci et Chaulet, 1989 in Abdelguerfi et Abdelguerfi-Laouar, 2004). Un grand nombre d‟espèces d‟intérêt fourrager et/ou pastoral appartenant aux genres comme Trifolium, Médicago, Astragalus, Hordeum, Lolium, Atriplex,

Hedysarum, ..., etc., sont largement répandus. Ces espèces spontanées qui caractérisent notre

région d‟étude, constituent un patrimoine végétal important et diversifié. Cette phytodiversité recensée peut être utilisée dans l‟amélioration des parcours et/ou la récupération des terres

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incultes ou salées (améliorationfoncière) afin d‟augmenter les superficies de pâturages et de subvenir besoins besoins alimentaires de notre bétail. Selon Baatout (1982), l‟espèce

Hedysarum spinosissimum, a révélé un polymorphisme intra et inter population important ; ce

polymorphisme offre de nombreuses potentialités de choix d‟écotypes selon les régions pour la réhabilitation des parcours en zones semi-aride et aride. D‟autres espèces comme les espèces de Medicago laciniata et M. trunculata) présentent d‟énormes potentialités adaptatives aux faibles pluviométries et sols superficiels, Plantogo albicans qui est l‟une des espèces pastorales en zone aride et saharienne présente une forte capacité de multiplication végétative (Floret et Pontanier, 1982). Les légumineuses, groupe annuelle, en raison de leur qualité fourragère et en association avec les halophytes peuvent améliorer le budget azoté des sols salés (Abdelly et al., 1995). La valeur nutritive des espèces comme Oryzopsis mileacea,

Artemisia herba alba, Plantago albicans et Moricandia arevensis est de 0,56 UF ; 0,50 UF ;

0,42 UF et 0,25 UF respectivement (Abdelguerfi et Abdelguerfi-Laouer, 2004). Les halophytes accumulatrices de sel sont en fait proposées selon Klein kopf et al. (1975), pour diminuer le taux de sel, dans les sols salés. Une culture dense de Suaeda fructicosa, peut accumuler environ 2,5 tonnes par hectare par an de sel (Sheikh et Mahmoud, 1986).

Les résultats de cette étude sont utiles et nous permettent, dans le cadre de la mise en valeur des sols salés (Bioremédiation) par la plantation de ces espèces locales et adaptées à ces milieux (halophiles ou gypsohalophiles) et/ou combinées avec des espèces fourragères afin d‟améliorer la productivité de ces parcours, car la présence des halophytes contribue à maintenir un horizon peu salé et relativement fertile (Abdelly et al., 1995 ; Rabhi et al., 2008) et améliorant ainsi la disponibilité des nutriments et la production de biomasse (Rabhi et al., 2009) ; dans les deux cas, la plantation d'espèces tolérantes aux différents stress (salinité, sécheresse) peuvent produire,améliorer significativement la productivité des sols salins et/ou gypsifères dans les régions arides et semi-arides (Abdelly et al., 2011 ; Zorrig et al., 2012). Ainsi, lorsque le sol est périodiquement ou en permanence couvert par la végétation, l'érosion hydrique et éolienne seront considérablement réduite. Le climat qui est l‟un des principaux facteurs influençant la dégradation des sols et la végétation (Mokhtari et al., 2014), les vents peuvent contaminer les sols limitrophes qui y transportent les cristaux des sels, des sables et des gypses. Selon Floret & Pontanier (1982), les vents peuvent déplacer 100 tonnes par hectare par an de sable.

Plusieurs espèces sont considérées comme plantes médicinales Artemisia herba alba,

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l‟espèce Teucrium polium, se caractérise par différent niveau de ploïdie qui détermine leur répartition géographique, en outre sa variation chimique ouvre des perspectives d‟exploitation préférentielle.

L‟utilisation des plantes médicinales est très accrue dans les pays en voie de développement par rapport aux autres pays industrialisés. La recherche de métabolites secondaires est très prononcée dans ces pays en cherchant d‟autres principes actifs soit dans le domaine pharmacologique, alimentaire, cosmétique ou phytosanitaire.

La richesse de notre région d‟étude en plantes médicinales constitue un autre apport économique pour la population donc une source de subsistance appréciable. De ce fait ce grand potentiel de plantes médicinales et aromatiques peut contribuer au développement socio-économique de la population riveraine, de la région et du pays en intensifiant leur mise en culture. En plus de leurs vertus médicales, ces espèces peuvent être utilisées comme base génétique dans les programmes d‟amélioration. Il est primordial de relancer la recherche dans ce domaine en créant des centres spécialisés dans la valorisation et la préservation de ce patrimoine.

Ces écosystèmes dont les interets ne sont pas négligéables, sont peulpés par des espèces végétales capables d‟accomplir leur cycle de vie dans des conditions extremement contraignantes. Elles permettent le peulpement des zones marginales offrant ainsi une appréciable resssource fourragère, diverses variètés de plantes médicinales, une possibilité possibilité d‟identification des gènes de tolérance et leur transfert aux espèces culivées sensibles grace aux techniques de la genie génétique et de la biotechnologie.

Vu la situation actuelle, la désertification, changements climatiques et la mondialisation et vu la diversité de ses milieux et de ses systèmes d‟exploitations agricoles, l‟Algérie doit impérativement valoriser et préserver ces ressources phylogénétiques locales adaptées d‟intérêt fourrager et/ou pastoral, médicinal ou autres in situ et ex situ, par la création d‟une banque de semences (Abdelguerfi et Abdelgueri-Laouer, 2004) et d‟inciter les institutions spécialisées comme ITGC, INRA, ITDAS, universités et autres, à prendre en charge dans leurs programmes.

IV.1.2.Valorisation faunistique