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Concernant les derniers cas de ruptures qui peuvent apparaître en plus du tri opéré sur la base du changement de statut de l'unité productive enfin, c'est la diminution du faire valoir direct au delà de l'élasticité supposée du système qui, au regard du modèle systémique, sert de repère. Ces cas sont importants en ce qu'ils mettent en évidence une modification au moins rémanente de la structure du capital et diminuent potentiellement la capacité de production. Les résultats sont les suivants :

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

St. 6 4 8 9 4 4 1 4 3

Réorg. 5 1 1 1 1 0 0 1 0

Rupt. 2 1 2 1 4 0 1 1 0

Tableau 44 : Nbr. d'exploitations telles que fvdn < fvdn-1 au delà de Re, toutes OTEX

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

St. 2 2 3 5 0 3 0 1 1

Réorg. 1 0 0 0 1 0 0 1 0

Rupt. 1 1 2 0 2 0 0 1 0

Tableau 45 : Nbr. d'exploitations telles que fvdn < fvdn-1 au delà de Re, OTEX 1000

Au regard de ces derniers chiffres, les ruptures franches ou les amorces de rupture de systèmes se présentent peu, mais plus nombreuses qu'attendues de part leur classification dans un sous- échantillon. Ces ruptures font état de degrés de gravité différents tels la rupture avec la finalité originelle du système (la production de denrées), le projet agro-économique initial (la conception de l'exploitant), la performance moyenne du système (Pn < Pi), et pour finir ses potentialités en terme de capacité de production (fvdn < fvdn-1). S'il est envisageable que ces dernières puissent être restaurées à terme, qu'une stratégie de défense telle une assurance puisse compenser le défaut de celle qui précède, rupture de projet voire de finalité sont rédhibitoires, et seule une nouvelle rupture est en mesure de « restaurer » le système dans ces cas.

2 Amortissement de l'effet de la contrainte d'impact et inversion de processus

Les chapitres de calculs ne font pas état de l'amortissement de l'effet de la contrainte d'impact, se bornant à quantifier en valeur absolue les mouvements de facteurs de production. De cet amortissement pourtant, dépend l'efficience de la dynamique de retour en capacité de produire. Le modèle systémique par contre, suggère directement cet amortissement :

– Compte tenu des degrés de liberté accordés au système productif par son environnement (surtout économique) et sa capacité d'intégration, les stocks de denrées produites sont sa forme la plus élaborée, quand la mise en marché et l'affectation des rémunérations ensuite, permettent le retour en capacité de produire (où le caractère scandé de ces réalités est inhérent à la substitution d'un système artificiel au système naturel)...

– Concernant les impacts ou train d'impacts qui sont peu ou pas négociables et/ou la réduction des degrés de liberté accordés au système productif par son environnement, il s'avère que la modification de la cohérence reste seule à la base du processus. La création de stocks ou de défauts excessifs de facteurs conduisent à une sur ou sous utilisation des structures abondées ou devenues déficitaires, génèrent gaspillage et/ou surchauffe du système (typiques des situations de crises) et à terme des changements radicaux des pratiques, une nouvelle organisation. Ce d'autant plus si l'environnement n'intervient pas dans cet amortissement. Pour l'exploitation, sa destination agro-économique associée à la garantie des débouchés ou/et à la dépendance structurelle des autres acteurs du secteur agricole à son égard et sa structuration en méta- système sont donc des conditions et des atouts de sa pérennité.

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Autrement dit, ce sont les macrostructures de l'exploitation entre elles et l'environnement en dernier ressort qui amortissent les contraintes d'impacts voire les effets rémanents de la résilience. La macrostructure agricole est appuyée sur la macrostructure financière, elle-même appuyée sur le statut par le capital immobilisé et plus largement la macrostructure institutionnelle, cette dernière et l'exploitation dans son ensemble étant le cas échéant pris en charge par l'environnement dont le rôle principal est de fournir des facteurs de production ou des liquidités ou d'absorber denrées produites et facteurs revendus.

Pour illustrer le premier point ci-dessus (cas limite il faut le rappeler, envisageable lorsque les processus sont considérés comme une réaction « instantané ») peuvent être invoquées les corrélations entre somme des variables dimensionnelles du système (sans fjuri) et quantités produites estimées via la PBS. Celles-ci oscillent toutes OTEX confondues et selon les sous-échantillons entre 0,31 et 0,57 pour les « stables », 0,56 et 0,79 pour les réorganisations enfin, 0,37 et 0,8 pour les ruptures, puis pour l'OTEX 1000 entre 0,74 et 0,78 pour les « stables », 0,73 et 0,94 pour les réorganisations, enfin 0,45 et 0,92 pour les ruptures (où les valeurs inférieures à 0,5 sont très rares). Ces corrélations sont fortes et par conséquent la dépendance entre performance et dimensions de l'exploitation est forte. Ainsi de la demande seule peut résulter le retour à l'équilibre du système.

Concernant le second point, le recours aux résultats proposés en 2015 dans le compte rendu de la phase une de recherche est nécessaire ; ces résultats, notamment concernant le calculs des cohérences, montrent que :

– La variable fvd est dans l'ensemble inversement corrélée avec la variable fjuri. Autrement dit, les exploitations en difficultés au moins et susceptibles de recourir a un changement de statut motivé par l'appel de capitaux extérieurs ont ou ont eu, recours à la session d'une partie du capital foncier pour fonctionner.

– Les variables fvd et DISPO, sauf pour le sous-échantillon des ruptures toutes OTEX, ont des corrélations (calculées mais non présentées à l'époque) très uniformément inverse (même si les valeurs sont réduites) ; la session de terres semble donc destinée à la création de disponibilités nouvelles, l'achat de terre à la résorption de leur excès.

– Les variables DISPO, UTATO et chara font montre d'une certaine dépendance, sensible dans le sous-échantillon de l'OTEX 1000 pour les exploitations en réorganisation ou en rupture. De signes tantôt positifs, tantôt négatifs, ces corrélations suggèrent plus ou moins l'importance de la première en tant que fournissement des secondes, et de l'excès des secondes la justification des premières...

Malgré ces derniers résultats, seulement indicatifs ici, l'enchaînement des processus d'amortissement n'apparaît pas nettement jusqu'au bout. En effet, la certitude d'une affectation des disponibilités au retour en capacité de produire du système ne peut malheureusement pas se nourrir de résultats quantitatifs tout à fait convaincants. La pertinence de la variable ou de sa récupération in situ à date fixe plutôt qu'en fin d'étape (productive ou de crise) pourrait être en cause...

Néanmoins, la systémique, la rationalité économique et une partie des résultats statistiques abondent dans le sens de l'interprétation proposée en introduction de paragraphe, une description plus avancée des couplages de macrostructures dans l'exploitation paraît donc envisageable :

Le couplage entre les variables DISPO et constitutives de la macrostructure agricole paraît pouvoir être réduite à une forme simple, des facteurs distributifs a priori arrêtés dès le calibrage de la campagne de culture et éventuellement affectés d'une dimension temporelle s'il est tenu compte de la profondeur (ici définie par la phénologie de la culture) du système. Si, à ce propos, la réalité renvoie probablement à des étapes de culture, la segmentation de la production au cours des calculs incite à tenir compte au moins de la spécificité des processus en œuvre au sein de cette segmentation. En terme d'hypothèse, que des visites de terrain doivent permettre de vérifier, les disponibilités de l'exploitation paraissent mobilisées lors de sa mise en capacité de produire (relativement aux données à disposition, plutôt en fin d'année) et lors des compensations de défauts rédhibitoires de facteurs de production nécessaires au réamorçage de la production peu ou prou interrompue. Inversement la session de facteurs de production en excès génère des disponibilités.

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Le couplage entre macrostructures institutionnelle et agricole ressemble pour sa part et par excès, à une mise en résonance amortie par les disponibilités de la macrostructure financière. La mise en balance du rendement des cultures et du rendement du capital conduisant à des options stratégiques sensiblement distinctes. Les études de phases deux de recherche anticipant la demande en produits agricoles ou une éventuelle perte de compétitivité abondent dans ce sens en présentant des configurations organisationnelles possibles distinctes pour une même performance productive mais dans lesquelles l'influence de la résilience sur les systèmes serait un peu réduite sur la décennie... Finalement, de cet ensemble d'indications et de remarques peuvent être retenus qu'amortissement en interne, amortissement par l'environnement surtout économique sont donc possibles grâce à des dispositions structurelles de l'exploitation dans son environnement. En partie décrites dans le compte rendu de 2015, elles pourraient à terme être étudiées plus en profondeur, concernant les couplages spécifiques entre macrostructures ; elles enrichissent d'ores et déjà l'analogie permise par la systémique entre Agronomie et Physique à l'origine de ce travail sur la résilience et plus particulièrement de ce dernier développement.

3 Approche de l'utilité différentiée de la résilience

La remarque était déjà faite dès le chapitre cinquième, les quantités de denrées produites (Pec, Pc et Pip [croissance]) sous influence de la résilience et par type de réaction sont de volumes différents. Le segment de production sous compensations (non présenté mais correspondant à D, chapitre cinquième) est inférieur au segment de production sous économies, il est aussi fréquemment inférieur au segment des croissances. Les quantités de facteurs intégrés par la mise en œuvre de la résilience (Rec, Rc et Rip) le sont aussi. Les premières sont pratiquées dans les exploitations qui perdent en productivité, les secondes dans tous les cas ou presque, les troisièmes lorsqu'il y a des impacts positifs, des « aubaines », et les volumes de facteurs engagés dans les compensations, dans les économies ou via ces impacts positifs varient sensiblement ; au final le dimensionnement des structures et la cohérence des systèmes évoluent plus ou moins mais surtout en fonction des dépassements forcés ou consentis de résilience qui prennent des formes variées.

Ainsi il peut être intéressant d'examiner les rendements respectifs de chaque processus ou groupe de processus impliqué pour les facteurs qu'il mobilise dans la résilience (la charge que cela implique) relativement aux quantités produites estimées pour chaque segment correspondant et juger ainsi de l'intérêt qu'il peut y avoir a opérer ou non une action précise.

Ci-après sont donc proposés plusieurs tableaux récapitulatifs concernant la résilience R dans son ensemble, Re et Rh, puis les compensations, les économies (et les pertes de façon indifférenciée) et enfin les impacts positifs.