• Aucun résultat trouvé

L’entraînement musical chez des enfants de GSM augmente leur niveau de performances en conscience phonologique, mémoire à court-terme phonologique et dénomination rapide automatisée.

Les résultats mettent en évidence une progression significative des performances entre les pré- et post-tests à la fois pour le groupe expérimental musique et le groupe témoin arts plastiques dans les épreuves de rimes (BSEDS), suppression syllabique (BSEDS et EVALEC), suppression phonémique CVC (EVALEC), répétition de logatomes (EVALEC), répétition de chiffres endroit (BSEDS, EVALO), répétition de chiffres envers (EVALO), DRA couleurs (BSEDS, EVALEC) et DRA images (BSEDS).

Cette progression à l’issue de l’un et l’autre entraînement ne permet pas de confirmer si l’augmentation du niveau de performances en conscience phonologique, mémoire phonologique et dénomination rapide automatisée pour les enfants du groupe musique, est due spécifiquement à l’entraînement musical ou à l’effet des facteurs de confusion (effet de maturation suite à l’enseignement académique dispensé en classe, à l’avancée en âge et à l’effet test/re-test). La comparaison des performances entre le groupe expérimental musique et le groupe contrôle, exposée ci-dessous, permet alors de préciser les effets directs de l’entraînement musical.

2. Hypothèse 2

Si l’amélioration éventuellement observée dans le groupe musique n’est pas seulement due à l’avancée en âge, à l’effet de l’enseignement académique ou à l’effet test/re-test, le groupe arts plastiques progresse moins que les enfants entraînés par la musique.

Certains progrès semblent plus spécifiques à l’entraînement musical. L’analyse statistique révèle un effet spécifique de l’entraînement musical sur les performances en répétition de logatomes. En effet, le groupe musique progresse de façon significative à l’épreuve de répétition de logatomes (BSEDS) entre T0 et T2 alors que le groupe contrôle conserve des performances stables. De plus, le groupe musique présente à T2 un empan de non-mots (EVALEC) significativement plus élevé que le groupe contrôle. L’hypothèse d’un bénéfice

55 de l’entraînement musical sur les prédicteurs de la lecture en GSM n’est donc que partiellement validée pour la mémoire phonologique à court terme.

Il n’est pas retrouvé d’effet de groupe significatif pour les autres épreuves. Toutefois le groupe ayant bénéficié de l’entraînement musical montre une tendance à progresser de façon plus importante que le groupe contrôle pour plusieurs épreuves de mémoire phonologique à court terme et de conscience phonologique. Les résultats à l’épreuve de comptage syllabique et de suppression syllabique (BSEDS) indiquent une progression plus importante suite à l’entraînement musical puis un maintien des performances supérieures au groupe contrôle aux bilans post-entraînement de GSM. Une nette diminution du pourcentage d’erreurs est relevée entre T1 et T2 uniquement pour le groupe musique aux épreuves de suppression syllabique et suppression phonémique CVC (EVALEC). Concernant la mémoire phonologique à court terme, les performances du groupe musique à l’épreuve de répétition de chiffres endroit (BSEDS), plus faibles que celles du groupe contrôle avant l’entraînement, progressent davantage suite à l’entraînement musical pour atteindre des performances similaires au groupe contrôle à T2. Enfin l’empan de chiffres envers présente une progression plus importante post-entraînement musical puis des performances supérieures à celles du groupe contrôle de façon constante.

Aucun bénéfice de l’entraînement musical n’est retrouvé sur les compétences en dénomination rapide automatisée.

3. Hypothèse 3

Les effets potentiels de l’entraînement musical sont stables dans le temps et permettent une amélioration des compétences reliées à la lecture en CP.

Quelques arguments peuvent être avancés en faveur de notre hypothèse pour certaines épreuves de conscience phonologique et de mémoire phonologique à court terme. Le pourcentage d’erreurs à l’épreuve de suppression phonétique CCV (EVALEC) réalisée en CP apparaît sensiblement moins élevé pour le groupe musique. Concernant la répétition de logatomes (BSEDS, EVALEC) et les scores de répétition de chiffres envers (EVALO), le groupe musique conserve des performances moyennes supérieures au groupe contrôle à l’ensemble des post-tests de GSM et de CP. Cependant, aucune différence significative n’est retrouvée entre le groupe musique et le groupe contrôle à T3. L’hypothèse d’un effet bénéfique de l’entraînement musical en GSM sur les compétences reliées à la lecture en CP est donc rejetée.

56 Il est également observé qu’aucun transfert d’apprentissage de la musique vers les performances de lecture n’apparaît à l’épreuve de DRA de noms écrits de couleurs.

4. Hypothèse 4

Un entraînement musical individuel chez un enfant de CP à risque de dyslexie améliore ses compétences liées à la lecture.

Les compétences en conscience phonologique et mémoire phonologique à court terme de l’enfant S.A se sont globalement améliorées pour l’ensemble des épreuves après la première phase d’entraînement musical (T5). Suite à la deuxième phase d’entraînement musical (T7), les scores précédemment saturés sont restés stables, les performances non- saturées se sont de nouveau améliorées et les temps de réponses hors-normes se sont normalisés. Au final, l’ensemble des performances pré-entraînement individuel pathologiques pour la conscience phonologique et dans la norme basse pour la mémoire phonologique à court terme, se situent à l’issue de l’entraînement musical dans la norme haute ou au dessus de la moyenne. La stabilité des lignes de base avant l’introduction des activités musicales et la suspension des progrès lors de l’arrêt de l’entraînement musical suggèrent un effet direct de l’entraînement musical individuel sur les performances de conscience phonologique et de mémoire à court terme phonologique. Néanmoins, aucun bénéfice de l’entraînement musical individuel n’est retrouvé sur les compétences en dénomination sérielle rapide. L’hypothèse 4 est donc partiellement vérifiée : un entraînement musical individuel permet d’améliorer les performances de conscience phonologique et de mémoire phonologique à court terme d’un enfant de CP à risque de dyslexie.

II. Limites de l’étude