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4.2 Conceptualisation des définitions lexicographiques

4.2.3 Validation et inférence dans les définitions lexicographiques

Introduction

Nous avons identifié un certain nombre de limitations de la conceptualisation actuelle des définitions lexicographiques sous la forme d’une représentation sémantique (RSém)

dans le chapitre 1, et le chapitre 3 a permis de préciser la conceptualisation des unités linguistiques dans laTST. Ce chapitre propose maintenant de préciser la conceptualisation des représentations linguistiques et des définitions lexicographiques dans laTST.

La question de recherche à laquelle ce chapitre répond peut donc être formulée de la manière suivante :

Dans quelle mesure la conceptualisation actuelle des représentations linguistiques et des définitions lexicographiques doit-elle être étendue afin de faciliter la formalisation

ultérieure de laTST?

Nous avons introduit une visualisation des instances d’unités linguistiques dans le cha- pitre précédent. Nous étendrons cet apport aux représentations linguistiques dans la section

4.1.

Ensuite, nous savons qu’une définition lexicographique représentée sous la forme d’une

RSém dans laTST représente une instanciation prototypique de la situation linguistique dénotée par une lexiedLe. Or, une définition lexicographique doit définir un type d’unité linguistique, et donc se situer au niveau du dictionnaire. Par ailleurs, le chapitre précédent a justifié l’introduction du niveau sémantique profond pour représenter les sens, qui se confond avec la représentation des situations linguistiques. Nous proposerons donc dans la section 4.2 de porter les définitions lexicographiques au niveau du dictionnaire, et au niveau sémantique profond.

Finalement, nous avons illustré dans la section1.3.2.3que, dans les définitions lexico- graphiques, certains nœuds sont obligatoires et d’autres peuvent être optionnels. La section

4.2.3étudiera donc la possibilité de mener inférence et validation dans les définitions lexi- cographiques.

4.1

Conceptualisation des représentations linguistiques

Nous avons proposé une visualisation des instances d’unités linguistiques dans les sec- tions3.1.2et3.3.1du chapitre précédent. Ce sont ces unités linguistiques qui seront inter- connectées pour former les différentes représentations linguistiques.

Avant d’illustrer nos propositions de visualisation sur les différentes représentations de la section1.2.2, nous précisons dans la section suivante différents choix complémentaires de visualisation.

4.1.1 Choix complémentaires de visualisation

Cette section introduit donc les choix complémentaires de visualisation pour alléger la représentation graphique des étiquettes (§4.1.1.1), puis des différents types de relations que l’on peut rencontrer dans la représentations linguistiques (§4.1.1.2).

4.1.1.1 Visualisation des étiquettes de nœuds d’unités linguistiques

Nous explicitons tout d’abord un ensemble de règles de visualisation qui permettent de simplifier la lecture d’une étiquette de nœud d’unité linguistique :

– si le type ou le marqueur d’un nœud est un singleton, les accolades peuvent être omises ;

– si le marqueur d’un nœud est vide (le nœud est donc anonyme), il peut être omis avec le symbole ‘:’ ;

– si le type d’un nœud est vide, il peut être omis, mais le symbole ‘:’ doit être conservé ; – si le type et le marqueur sont tous deux vides, alors l’étiquette peut être vide. La figure 4.1ci-dessous illustre ces règles. Sur une ligne donnée, les nœuds d’unités lin- guistiques possèdent la même étiquette.

{t1,t2} :{m1, m2}

{t} :∅ t:∅ {t} t

∅ :{m} ∅ :m :{m} :m

∅ :∅ ∅ :∅

FIGURE4.1 – Visualisation des nœuds d’unités linguistiques et de leurs étiquettes. Sur une ligne donnée, les nœuds d’unités linguistiques possèdent la même étiquette.

4.1.1.2 Relations actancielles, circonstancielles, et de co-référence anaphorique La TST, en héritière des travaux de Tesnière (1959), scinde le jeu de relations syn- taxiques en deux : les relations actancielles d’une part, et les relations circonstancielles d’autre part. Seules les relation actancielles ont leur place dans le dictionnaire, dans ce qu’on appelle la zone de combinatoire duDEC, et peuvent faire partie de la structure ac- tancielle syntaxique profonde des unités lexicales (Mel’ˇcuk,2004b).

Nous proposons donc de différencier la visualisation des relations actancielles et des relations circonstancielles dans lesRSynPde la manière suivante :

– les relations actancielles sont représentées par un trait double : ⇒ ; – les relations circonstancielles sont représentées par un trait simple : →.

Par ailleurs, nous conservons la visualisation proposée des relations de co-référence anaphoriques symétriques proposée parMel’ˇcuk(1997) : c’est-à-dire sous la forme d’un trait discontinu à double flèche.

La figure4.2illustre les trois types d’arcs que l’on peut rencontrer dans les représenta- tions linguistiques.

sa sc

FIGURE4.2 – Visualisation des arcs et de leurs étiquettes. De gauche à droite : une relation actancielle ; une relation circonstancielle ; une relation de co-référence anaphorique.

4.1.2 Visualisation des représentations linguistiques

Cette section introduit successivement les représentations syntaxiques profondes (§4.1.2.1), sémantiques de surface (§4.1.2.2), et sémantiques profondes (§4.1.2.3).

4.1.2.1 Représentations syntaxiques profondes

Les représentations syntaxiques profondes introduites dans la section 1.2.2.2mettent en jeu des instances de lexies, un jeu de neuf relations syntaxiques universelles, et des re- lations de co-référence anaphoriques symétriques. Les relations syntaxiques universelles sont scindées entre les relations actancielles Ià VId’une part, et les relations circonstan- ciellesATTR(ibutive),COORD(inative) etAPPEND(itive) d’autre part. La figure4.3reprend l’exemple de la figure1.3, et l’augmente de nos précisions de visualisation.

{Oper1, indicati f , present} ATTR dNE. . .PASe

dORWELLe: o1

I

{dDOUTEe, indetermine, singulier}

II

{dEFFETe, de f ini, singulier}

II Pos2 ATTR

{dENGAGEMENTe, de f ini, singulier}

I

{dQUALITEe, de f ini, singulier}

II

{dOEUVREe, de f ini, pluriel}

I

dORWELLe: o3

I

dORWELLe: o2

I

{dPOLITIQUEe, de f ini, singulier}

II

FIGURE4.3 – Exemple augmenté d’une représentation syntaxique profonde (RSynP) de la phrase : Orwell n’a pas de doute quant à l’effet positif de son engagement politique sur la qualité de ses œuvres.Exemple repris deMel’ˇcuk (1997), et augmenté de nos précisions de visualisation.

Remarquons dans laRSynP ci-dessus que les trois nœuds co-référents possèdent un marqueur différent. Nous pouvons entrevoir un premier type d’inférence souhaitable avec les représentations linguistiques lorsqu’elles seront formalisées :

– les nœuds marqués o1 et o3 sont également co-référents ;

– les trois identifiants d’unités linguistiques o1, o2, et o3, identifient la même unité linguistique (quelque soient leurs URI). Nous remplacer le marqueur de ces trois nœuds par {o1, o2, o3}.

4.1.2.2 Représentations sémantiques de surface

Les représentations sémantiques de surface introduites dans la section1.2.2.1mettent en jeu des instances d’unités sémantiques de surface, ainsi qu’un ensemble de relations actancielles sémantiques numérotées. La figure4.4reprend l’exemple de la figure1.2, et l’augmente de nos précisions de visualisation.

(temps B.1) (certainI.A.3) (maintenant 1) 1 2 (Orwell) 1 (causer 1) 2 (engagé 3) 1 1 ([la] politique 3) 2 (temps B.1) 2 1 (devenir 1) 2 (meilleur 2) 2 (oeuvre 5) 1 (tous B.1) 1 1 (temps B.1) 1 2

FIGURE 4.4 – Exemple augmenté d’une représentation sémantique de surface (RSémS). Cette RSémS peut être exprimée par un nombre élevé de phrases en français, comme par exemple : Orwell n’a pas de doute quant à l’effet positif de son engagement politique sur la qualité de ses œuvres.Exemple repris deMel’ˇcuk(1997), et augmenté de nos précisions de visualisation.

4.1.2.3 Représentations sémantiques profondes

Les représentations sémantiques profondes font partie de l’extension de la conceptua- lisation de laTSTque nous proposons. Elles mettent en jeu des instances d’unités séman- tiques profondes, ainsi qu’un ensemble potentiellement infini de rôles sémantiques lexi- calisés. La figure4.5illustre uneRSémPcorrespondant à lareprésentation sémantique de surface (RSémS)de la section précédente. La représentation sémantique profonde est ob- tenue en choisissant pour chaqueTUSemPune structure actancielle selon les principes et critères formulés dans la section3.3.3.

/temps B.1\ /certainI.A.3\ /maintenant 1\ /Orwell\ /causer1\ /engagé 3\ /[la] politique 3\ /temps B.1\ /devenir 1\ /meilleur 2\ /oeuvre 5\ /tous B.1\ /temps B.1\ temps_quoi

temps_quand certain_qui certain_de_quoi

causer_qui engagé_qui engagé_dans_quoi temps_quand temps_quoi causé devenir_quoi devenir_qui tous_quoi oeuvre_de_qui temps_quoi temps_quand

FIGURE 4.5 – Exemple augmenté d’une représentation sémantique profonde (RSémP). Cette RSém peut être exprimée par un nombre élevé de phrases en français, comme par exemple : Orwell n’a pas de doute quant à l’effet positif de son engagement politique sur la qualité de ses œuvres.Exemple repris deMel’ˇcuk(1997), et augmenté de nos précisions de visualisation.

4.2

Conceptualisation des définitions lexicographiques

Une représentation d’une définition en langage naturel, aussi formalisée soit-elle, reste une linéarisation qui encode le sens de la lexie définie. D’un autre côté, une définition lexi- cographique représentée sous la forme d’uneRSémSmet en scène des (instances d’)unités sémantiques. Il s’agit donc d’une instanciation prototypique de la situation linguistique dénotée par une lexie dLe. Nous avons par ailleurs montré dans la section 1.3.2.3 qu’il est actuellement impossible de représenter ainsi les composantes de la définition qui sont optionnelles ; que le sens d’un type de lexie est porté par unTUSemP; et que le niveau sé- mantique profond encode les situations linguistiques. Nous proposons donc dans la section

4.2.1de re-conceptualiser les définitions lexicographiques : – au niveau sémantique profond

– au niveau du dictionnaire

Nous préciserons ensuite la notion de définition lexicographique formelle (§4.2.2), et étu- dierons la possibilité d’y mener inférence et validation (§4.2.3).

4.2.1 Repositionnement dans le modèle Sens-Texte

Nous partons donc de la conceptualisation proposée parMel’ˇcuk et al.(1995) qui prend la forme d’uneRSémS.

SoitdLe le type de lexie défini. Notre point de départ est uneRSémStelle que décrite dans la section1.3.2.2:

– le nœud qui représente le genre proche est marqué comme communicativement do- minant (i.e., son étiquette est soulignée) ;

– certains nœuds sont marqués par une lettre X, Y,..., et représentent lesPosAduTU- SemSassocié au type de lexie défini.

CetteRSémSest une instanciation prototypique de SIT(dLe) au niveau sémantique de surface.

4.2.1.1 Repositionnement au niveau sémantique profond

Repositionnons dans un premier temps les définitions lexicographiques au niveau sé- mantique profond.

Pour chaqueTUSemS(Li)présent dans laRSémS, nous supposons connu :

– leTUSemPcorrespondant/Li\et sa structure actancielle ;

– la correspondance entre la structure actancielle de(Li)et celle de/Li\.

LaRSémdoit d’abord être repositionnée au niveau sémantique profond de la manière suivante :

1. Pour tout nœud de la RSémS, remplacer l’étiquette du nœud {(L1),(L2), . . .} :

{m1, m2, . . .}, par {/L1\,/L2\, . . .} : {m1, m2, . . .}.

2. Pour tout arc a étiqueté i entre les nœuds u1et u2:

(a) pour toutTUSemS(Li)dans le type de u1, ajouter un arc entre u1et u2, avec

chacun des symboles dePosAde/Li\qui correspondent à laPosAide(Li).

(b) supprimer a

Pour illustrer ce processus, nous repartons de la définition lexicographique du type de lexiedPEIGNEB.2.De, illustrée en figure1.8. La figure4.6en illustre le repositionnement au niveau sémantique profond.

/outil\ /démêler\ /personne\:X /objet\ :Y /fibres\ /partie de\ activite utilisateur demeleur f ibres tout partie

FIGURE 4.6 – Repositionnement de la définition lexicographique dedPEIGNEB.2.Deau ni- veau sémantique profond.

La représentation sémantique profonde ainsi obtenue peut être vue comme une instan- ciation prototypique de SIT(dLe).

4.2.1.2 Repositionnement au niveau du dictionnaire

Afin de repositionner les définitions lexicographiques au niveau du dictionnaire, cha- cun des nœuds ne doit plus représenter une instance, mais un type d’unité sémantique

profonde, qui identifie un participant de SIT(dLe). Nous parlerons donc en terme de nœud de participantdans cette dernière représentation.

Nous supposons connue la structure actancielle duTUSemPassocié àdLe. En particu- lier, et à des fins d’illustration, nous supposons, que/outil\possède une PosAoptionelle pro f essionde signature/profession\, que/peigneB.2.d\hérite et spécialise enPosAobliga-

toire de signature/tisserand\. On se doit donc d’imposer la contrainte de validation suivante dans la définition lexicographique dedLe:

Définition 20 (Contrainte partielle de validation des définitions lexicographiques : cor- respondance entre les structures actancielles). Soit a un arc symbolisé par s partant du nœud communicativement dominant u0 d’étiquette {/L1\,/L2\, . . .}, et menant vers un

nœud d’étiquette u2 {/L’1\,/L’2\, . . .} : m qui représente une PosASémde dLe. Soit i le

numéro associé à laPosAmdans la structure actancielle de(L). Alors laPosAide(L)doit correspondre à laPosAsde/L\.

Par exemple les structure actancielles de(peigneB.2.d)et(peigneB.2.d)doivent au moins

posséder la correspondance illustrée sur la figure4.7.

/peigne B.2.d\ ⇒ ! : utilisateur ⇒ ! : activit ´e ⇒ ! : pro f ession ⇒ ! : peign ´e (peigne B.2.d) ⇒ ! : 1 ⇒ ! : 2

FIGURE 4.7 – Correspondance partielle entre les structure actancielle des types d’unités sémantiques de surface et profondes imposée par la contrainte de validation des définitions lexicographiques.

Chaque nœud représentant uneIUSemPest donc remplacé par un nœud de participant, illustré par un rectangle à deux parties :

– La partie du dessus contient une étiquette {/L1\,/L2\, . . .} : {s} :

– {/L1\,/L2\, . . .} est le type du nœud remplacé ;

– si le nœud remplacé possède un marqueur m (m représente un symbole X,Y,...), remplacer m par le symbole s correspondant dans la structure actancielle de/L\; – La partie du dessous contient l’union des structures actancielles desTUSemPdans

{/L

1\,/L2\, . . .}, hormis celles qui sont déjà illustrées dans la représentation.

La figure4.8illustre la sortie de ce processus mené pour le type de lexiedPEIGNEB.2.De. Nous imposons finalement une dernière contrainte de validation sur les définitions lexi- cographiques, qui concerne la signature duTUSemPassocié à au type de lexie défini : Définition 21 (Contrainte de validation des définitions lexicographiques : signature). Soit uun nœud marqué s. La signature de/L\pour s doit être le type du nœud u.

/outil\

⇒ ? : pro f ession :/profession\

/démêler\ :activit ´e /personne\:utilisateur /objet\:peign ´e /fibres\ /partie de\ activite utilisateur demeleur f ibres tout partie

FIGURE 4.8 – Repositionnement de la définition lexicographique dedPEIGNEB.2.Deau ni- veau sémantique profond et au niveau du dictionnaire.

/peigne B.2.d\

⇒ ! : utilisateur :/personne\

⇒ ! : activit ´e ⇒ ! : pro f ession ⇒ ! : peign ´e :/objet\

FIGURE 4.9 – Signature imposée par la contrainte de validation des définitions lexicogra- phiques.

4.2.1.3 Explicitation de la nature des Posistions Actancielles (PosA)

Ce qui reste absent de ces représentation dans laTSTest la nature desPosAen jeu. En effet, nous avons montré dans la section3.3.3.2que chaquePosAd’unTUSemPpeut être obligatoire, optionnelle, ou interdite.

Nous proposons de visualiser cette information sur la définition lexicographique de la manière suivante : Soit a un arc étiqueté par s, partant d’un nœud de participant u1, et

menant vers un nœud de participant u2. Soit/L\unTUSemPdans le type de u1pour qui s

représente unePosA. On préfixe l’étiquette de a par le symbole ‘!’, ‘?’, ou ‘0’, suivant que laPosAest obligatoire, optionnelle, ou interdite. La figure4.10ci-dessous représente ces trois préfixes.

De plus, nous connaissons la nature d’au moins quelques participants dans SIT(dLe) : – le participant central est obligatoire ;

– un participant qui correspond à unePosAobligatoire deTUSemPest obligatoire ; – un participant qui correspond à unePosAoptionnelle deTUSemPest optionnel ; – un participant qui correspond à unePosAinterdite deTUSemPest interdit.

Nous proposons de visualiser la nature des participants de SIT(dLe) dans la définition lexicographique en préfixant l’étiquette de chaque nœud de participant par le symbole ‘!’, ‘?’, ou ‘0’, suivant que le participant est obligatoire, optionnel, ou interdit. Pour le moment, tout participant dont on ne connaît pas la nature est supposé être optionnel. La figure4.11

ci-dessous représente ces trois préfixes.

La figure 4.12 illustre la sortie de ce processus mené pour le type de lexie

d

étiquette1 étiquette2 ! : s étiquette1 étiquette2 ? : s étiquette1 étiquette2 0 : s

FIGURE4.10 – Les symboles ‘!’, ‘?’, ou ‘0’ préfixent les étiquettes d’arcs dans les défini- tions lexicographiques.

! :étiquette ? :étiquette 0 :étiquette

FIGURE4.11 – Les symboles ‘!’, ‘?’, ou ‘0’ préfixent les étiquettes de nœuds de participants dans les définitions lexicographiques.

! :/outil\

⇒ ! : pro f ession :/profession\

! :/démêler\:activit ´e ! :/personne\: utilisateur ! :/objet\: peign ´e ? :/fibres\ ? :/partie de\ ! : activite ! : utilisateur ! : demeleur

! : f ibres ! : partie ! : tout

FIGURE4.12 – Précision de la nature des PosA et des participants dans la définition lexi- cographique.

4.2.2 Définition des définitions lexicographiques formelles

Maintenant que nous avons repositionné les définitions lexicographiques au niveau du dictionnaire et au niveau sémantique profond, et que nous y avons précisé la nature des

PosA et des participants, nous pouvons apporter une définition formelle aux définitions lexicographiques formelles.

Définition 22 (Définition lexicographique formelle). Une définition lexicographique for- melle d’un type de lexiedLeest un n-uplet D(/L\) = hp0, P, A,type, nature, markeri, où :

– P est un ensemble de nœuds de participants. Chacun représente un participant de SIT(dLe) ;

– p0∈ P est le participant central de SIT(dLe) ;

– A est un ensemble de triplets de PosA. hp1, s, p2i ∈ A signifie que le participant p2

remplit unePosAsdu participant p1.

– type est une fonction qui associe à tout p ∈ P un type type(p), qui est un ensemble (potentiellement vide) deTUSemP. type(p0) = genus(/L\) dénote le genre proche

de/L\.

– nature est une fonction qui associe à chaque arc dePosAde A, et à chaque nœud de participant de P, une nature choisie dans l’ensemble {‘!’,‘?’,‘0’}.

– marker est une fonction qui associe à chaque p ∈ P un ensemble (potentiellement vide) de symboles dePosA. marker(p) 6= ∅ signifie que p est unePosAde/L\. Une définition lexicographique doit satisfaire les conditions de validation suivantes : – nature(p0) =! ;

– Pour tout hp1, s, p2i ∈ A, s est une PosA de type(p1), dont la nature est

nature(hp1, s, p2i).

– hp0, s, pi ∈ A ⇒ s ∈ marker(p).

Ainsi, la section précédente 4.2.1a introduit un processus pour générer la définition lexicographique formelle d’un type de lexiedLeà partir des connaissances suivantes :

1. la structure actancielle sémantique dedLe;

2. une RSém qui représente l’instanciation prototypique de la décomposition séman- tique dedLe;

3. la structure actancielle de/L\;

4.2.3 Validation et inférence dans les définitions lexicographiques

Soit la définition lexicographique formelle d’un type de lexie dLe : D(/L\) = hp0, P, A,type, nature, markeri. Soit l’arc hp1, s, p2i ∈ A. Chacun des deux nœuds de

participants p1et p2peuvent être obligatoires, optionnels, ou interdits. De plus, laPosAs

du type de p1peut également être obligatoire, optionnelle, ou interdite.

Les tableaux de la figure 4.13décrit chacune des 3 × 3 = 27 configurations possibles pour les arcs d’une définition lexicographique formelle.

La plupart de ces configurations sont stables et ne permettent pas de déduire plus d’in- formation sur la définition lexicographique formelle. Concentrons-nous maintenant sur les six configurations les plus intéressantes pour notre étude :

? :étiquette1 ? :étiquette2

? :s

!:s !:étiquette2 ?:étiquette2 0:étiquette2

!:étiquette1 3 B 7

?:étiquette1 3 3 B

0:étiquette1 3 3 3

?:s !:étiquette2 ?:étiquette2 0:étiquette2

!:étiquette1 3 3 3

?:étiquette1 3 3 3

0:étiquette1 3 3 3

0:s !:étiquette2 ?:étiquette2 0:étiquette2

!:étiquette1 7 B 3

?:étiquette1 B 3 3

0:étiquette1 3 3 3

FIGURE4.13 – Description des 27 configurations possibles pour les arcs d’une définition

lexicographique formelle. Les configurations stables sont marquées3 ; celles qui permette l’inférence sont marquéesB; et celles qui sont inconsistantes sont marquées7.

Deux configurations mènent à des inconsistances dans la définition lexicographique formelle, ce qui signifie que le type/L\est absurde est ne peut pas être instancié.

1. Un participant obligatoire possède unePosAobligatoire qui est remplie par un par- ticipant interdit (cf., figure4.14, haut).

2. Un participant obligatoire possède unePosAinterdite qui est remplie par un partici- pant obligatoire (cf., figure4.14, bas).

! :étiquette1 0 :étiquette2

! :s

! :étiquette1 ! :étiquette2

0 :s

FIGURE 4.14 – Les deux configurations qui rendent une définition lexicographique for- melle inconsistante.

Ces deux configurations inconsistantes impliquent quatre autres configurations inté- ressantes, qui permettent d’inférer de nouvelles connaissances dans la définition lexicogra- phique formelle. Sur la figure4.15et de haut en bas, on trouve les configurations suivantes : 1. Un participant obligatoire ! : étiquette1 possède une PosA obligatoire ! : s qui est

remplie par un participant optionnel ? : étiquette2. Puisque le participant ? : étiquette2

ne peut pas être interdit (cas absurde 1), il peut être spécialisé à obligatoire.

2. Un participant obligatoire ! : étiquette1a unePosAinterdite 0 : s qui est remplie par

un participant optionnel ? : étiquette2. Puisque le participant ? : étiquette2ne peut pas

être obligatoire (cas absurde 2), il peut être spécialisé à interdit.

3. Un participant optionnel ? : étiquette1a unePosAobligatoire ! : s qui est remplie par

un participant interdit 0 : étiquette2. Puisque le participant ? : étiquette1 ne peut pas

être obligatoire (cas absurde 1), il peut être spécialisé à interdit.

4. Un participant optionnel ? : étiquette1 a unePosAinterdite 0 : s qui est remplie par

un participant obligatoire ! : étiquette2. Puisque le participant ? : étiquette1 ne peut

pas être obligatoire (cas absurde 2), il peut être spécialisé à interdit.

Lorsque l’on détecte une possibilité d’inférence dans une définition lexicographique formelle, et après avoir effectué le changement, de nouveaux tests peuvent être menés pour vérifier si un autre cas d’inférence ou d’inconsistance est détecté. Vérifier la consistance d’une définition lexicographique formelle consiste donc à appliquer les transformations possibles jusqu’à ce qu’aucune ne puisse être effectuée. Si aucun arc dePosAn’est problé- matique dans la définition lexicographique formelle après cela, alors elle est consistante.

! :étiquette1 ? :étiquette2 ! :s ! :étiquette1 ! :s ! :étiquette2 ! :étiquette1 ? :étiquette2 0 :s ! :étiquette1 0 :s 0 :étiquette2 ? :étiquette1 0 :étiquette2 ! :s 0 :étiquette1 ! :s 0 :étiquette2 ? :étiquette1 ! :étiquette2 0 :s 0 :étiquette1 0 :s ! :étiquette2

FIGURE4.15 – Les quatre configurations qui impliquent de l’inférence dans une définition lexicographique formelle.

Conclusion

Nous pouvons maintenant répondre à la question de recherche posée en introduction de ce chapitre, à savoir : Dans quelle mesure la conceptualisation actuelle des représentations