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1) Rougeole-Oreillons-Rubéole (ROR):

Les patients ont été considérés comme vaccinés si on avait la preuve de l'injection de deux doses de vaccin ou en cas de sérologies montrant une immunité ancienne (présence d'IgG) en cas de doute sur la vaccination.

61,8% des non-migrants sont correctement vaccinés contre 46,0% des migrants (|z|=5,15).

Chez les migrants en France depuis deux ans ou plus, la tendance est à une couverture vaccinale plus importante sans que la différence ne soit significative (50,2% contre 40,9%, (|z|=1,75).

2) Hépatite B :

Le statut par rapport au virus de l'hépatite B (VHB) a été apprécié en fonction des résultats des sérologies réalisées lors du bilan initial. Les résultats ont été interprétés comme dans le tableau suivant.

Tableau 31 : Statut VHB en fonction des analyses

Résultats sérologies + bilan hépatique

Statut VHB AcHBs AcHBc AgHBs ADN VHB Cytolyse hépatique

Non immunisé - - - - Non

Vacciné + - - - Non

Guéri récent/ancien +/- + - - Non

Immunotolérant/Porteur - + + +/- Non

Chronique active - + + + Oui

Les résultats sont connus pour 1020 patients parmi les 1048 inclus (587 migrants et 433 non- migrants).0,7% des migrants (4 patients) présentent une infection chronique active par le VHB (dont 50% au stade de cirrhose et 25% découverte dans l'unité) et 0,2% des non-migrants (1 patient) (p-value=0,40).

6,3% des migrants sont infectés par le VHB en phase d'immunotolérance ou de porteur sain (contre 0% non-migrant, p-value=9,8*10⁻¹⁰).59,5% de ces patients porteurs sains ou immunotolérants ont été diagnostiqués dans l'unité.

22,7% des migrants présentent une sérologie témoignant d'une infection ancienne et considérée comme guérie par le VHB contre 0,2% des non-migrants (p-value=9,2*10⁻³⁴).

45 Il n'y a pas de différence statistiquement significative pour les sérologies négatives en anticorps (49,2% des migrants et 46,9% des non-migrants, |z|=0,74).

Tableau 32 : Statut VHB des migrants et des non-migrants :

Non immunisé Vacciné Guéri Immunotolérant/

Porteur sain Chronique active

Migrants 49.2% 21.1% 22.7% 6.3% 0.7%

Non-migrants 46.9% 52.7% 0.2% 0% 0.2%

Significativité |z|=0,74 |z|=10,7 p=9,2*10⁻³⁴ p=9,8*10⁻¹⁰ p-value=0.40

89,7 % des migrants ayant été en contact avec le VHB (hépatites chroniques, patients guéris, porteurs sains ou immunotolérants) sont originaires d'Afrique subsaharienne (contre 42,7% des autres migrants, |z|=14,1).46,3% des patients originaires d'Afrique subsaharienne ont été en contact avec le VHB.

Si on sépare les migrants en deux groupes, on trouve une couverture vaccinale deux fois plus importante chez les migrants en France depuis au moins deux ans (29,4% contre 14,6% chez les migrants en France depuis moins de deux ans, |z|=4,21).

I) Pathologies infectieuses

1) Hépatite C :

0,5% des migrants sont infectés par le VHC (contre 0% des non-migrants, p-value=0,26). 67% (2 sur 3) de ces infections ont été diagnostiquées dans l'unité lors du bilan initial.

2) VIH :

1,8% des migrants sont infectés par le VIH contre 1,3% des patients non-migrants (p-value=0,62). Un cas d'infection par le VIH a été découvert dans l'unité chez un migrant à l’issue du bilan initial, les autres étant déjà connus séropositifs.

3) Chlamydia :

Selon les protocoles de l’unité, une recherche de Chlamydia trachomatis doit être réalisée chez toutes les patientes ayant débuté leur vie sexuelle (par auto-prélèvement vaginal) et chez les patients ayant

une leucocyturie à la BU (par PCR sur 1er jet d'urine).

Le test a été plus souvent réalisé chez les non-migrants que chez les migrants (27,1% des non- migrants contre 19,6% des migrants, |z|=2,85). Près de la moitié des femmes a réalisé le test contre un dixième des hommes (49,4% contre 9,9%, |z|=28,0).

Tableau 32 : Patients ayant bénéficié d’une recherche de Chlamydia trachomatis

Hommes Femmes |z|

Migrants 8,4% 51,3% 10,18

Non-migrants 12,5% 47,8% 8,44

46 Parmi les femmes ayant réalisé le test, 23,8% des migrantes ont eu un test positif et 22,5% des non- migrantes (p-value=0,86).

Pour les hommes, on retrouve en revanche une différence significative. 45,5% des non-migrants testés ont eu un résultat positif contre 21,6% des migrants (p-value=0,043).

Tableau 33 : Tests Chlamydia positifs parmi les tests effectués

Hommes Femmes p-value

Migrants 21,6% 23,8% 1

Non-migrants 45,5% 22,5% 0,023

p-value 0,043 0,86

Au total, si on inclut les patientes n'ayant pas réalisé de test, 12,2% des migrantes ont une infection par Chlamydia et 10,8% des non-migrantes (p-value=0,73).Pour les hommes, on retrouve 5,7% de non-migrants atteints contre 1,8% des migrants (p-value=0,007).

Si on sépare les migrants en deux groupes avec d’un côté ceux arrivés en France depuis moins de deux ans, et ceux qui y résident depuis au moins deux ans, on retrouve une plus forte prévalence dans le deuxième groupe, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. 4,3% des hommes migrants en France depuis au moins deux ans sont positifs à Chlamydia contre 0,7% (p-value=0,016).Chez les migrantes, ce sont 17,6% de celles résidant sur le sol français depuis au moins deux ans contre 3,2% (p-value=0,009).

4) Gonocoque :

Les patients testés pour Chlamydia ont également été testés pour le Gonocoque.

Parmi les femmes ayant réalisé le test, 5,0% des migrantes ont eu un test positif et 5,7% des non- migrantes (p-value=1).Pour les hommes, on retrouve 9,1% de test positif chez les non-migrants contre aucun migrant (p-value=0,10).

Tableau 34 : Tests Gonocoque positifs parmi les tests effectués

Hommes Femmes p-value

Migrants 0% 5,0% 0,31

Non-migrants 9,1% 5,7% 0,68

p-value 0,10 1

Au total, si on inclut les patientes n'ayant pas réalisé de test, 2,6% des migrantes ont une recherche positive à Gonocoque et 2,7% des non-migrantes (p-value=1).Pour les hommes, on retrouve 1,1% de non-migrants atteints contre aucun migrant (p-value=0,052).

Si on sépare les migrantes en deux groupes, on ne retrouve aucune migrante en France depuis moins de deux ans avec un test Gonocoque positif contre 4,4% pour celles arrivées depuis au moins deux ans (p-value=0,14, différence non significative).

5) Prélèvement vaginal (PV) bactériologique hors Chlamydia/Gonocoque:

47 Il était positif chez 38,5% des migrantes testées et 30,0% des non-migrantes (p-value=1).

Le germe le plus retrouvé est le Gardnerellavaginalis (80,0% des PV positifs chez les migrantes et 100% chez les non-migrantes, p-value=1).

6) Paludisme :

Une recherche de Paludisme a été réalisée chez 24 migrants. Elle consistait en un frottis sanguin, une goutte épaisse, une sérologie et une recherche d'ADN de Plasmodium. Elle est revenue positive dans 20,8% des cas (sérologie positive chez 16,7% des migrants testés et recherche d'ADN positive chez 4,1%). Au total 0,8% des migrants ont un test positif.

7) QuantiFERON-TB GOLD :

Dans le bilan initial, les migrants sont censés bénéficier d'un test de QuantiFERON-TB GOLD à la recherche d'une tuberculose latente. Dans les patients inclus, 41,5% des migrants ont bénéficié du test et on retrouve aussi 2,4% des non-migrants. Si on compare les durées de résidence en France des migrants ayant bénéficié du test et celles de ceux ne l'ayant pas eu, on remarque que ceux non testés résident en moyenne en France depuis plus longtemps (5,0 ans contre 1,2 an,

p-value=6,0*10⁻²⁴).

Le test QuantiFERON-TB GOLD est revenu positif dans un cas sur cinq chez les migrants (19,8%), alors qu'il était toujours négatif chez les non-migrants testés (p-value=0,13). Si on ramène ce chiffre à l'ensemble des migrants, on peut conclure à au moins 8,2% de migrants positifs (avec des données manquantes) contre aucun non-migrant (p-value=7,0*10⁻¹³).

La majorité des migrants avec un test positif sont originaires d'Afrique subsaharienne (87,8%). 27,7% des patients originaires d’Afrique subsaharienne testés étaient positifs contre 16,7% de ceux originaires du Maghreb (p-value=0,32), 4,5% des migrants asiatiques(respectivement p-

value=0,017et p-value=0,35), 2,4% de ceux provenant du Moyen-Orient (respectivement p- value=0,0002,

p-value=0,058 et p-value=1) et aucun patient originaire d’Europe et d’Amérique latine. 8) Tuberculose maladie :

2 patients migrants ont rapporté un antécédent de tuberculose maladie traitée soit 0,3% des migrants, contre aucun non-migrant (p-value=0,51). Ils sont tous les deux originaires d'Afrique subsaharienne.

9) Bilharziose urinaire :

Une bandelette urinaire était réalisée chez tous les patients à la recherche d'une hématurie, en dépistage d'une bilharziose urinaire. En présence d'une hématurie, une recherche d’œufs de Schistosomahaematobium dans les urines était réalisée.2,3% des migrants ont bénéficié de l'examen parasitologique des urines, qui est revenu positif dans 78,6% des cas.

Au total, 1,8% des migrants étaient atteints d'une bilharziose urinaire diagnostiquée dans l'unité (contre aucun non-migrant, p-value=0,003).Ils étaient originaires d'Afrique subsaharienne dans 90,9% des cas et du Maghreb dans 9,1%.

La prévalence de la bilharziose urinaire est de 3,0% chez les migrants d’Afrique subsaharienne et atteint 8,4% pour ceux originaires du Mali.

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