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Vérification et discussions des hypothèses

Dans le document UNIVERSITE ASSANE SECK DE ZIGUINCHOR (Page 85-88)

CHAPITRE 3 : VERIFICATION DES HYPOTHESES, DISCUSSIONS ET

1. Vérification et discussions des hypothèses

L’objectif de cette étude sur le marché hebdomadaire de Yarang Balante vise à démontrer l’apport de ce marché dans le développement de la commune, c’est-à-dire sa contribution dans la lutte contre la pauvreté, l’amélioration des conditions de vie socioéconomique des populations mais aussi la résolution des problèmes de la commune par la collecte des taxes municipales (Mairie en tant qu’autorité locale).

Ainsi, nous avons avancé comme hypothèse principale que le marché hebdomadaire de Yarang Balante participe au développement local en améliorant les conditions de vie des populations et en renforçant les recettes de la commune. Pour vérifier cela, nous allons d’abord vérifier les hypothèses secondaires les unes après les autres.

1.1. Hypothèse secondaire 1

Notre première hypothèse était que : « la fréquentation du marché hebdomadaire est motivée par la disponibilité des produits et services, les prix abordables, le pouvoir d’achat de la population locale et l’accès facile ».

En effet, en nous référant aux résultats du tableau 13 sur les motifs de fréquentation du marché, nous constatons que 63,30% et 53,90% des clients reconnaissent respectivement que la disponibilité suffisante des produits et les prix abordables les motivent à fréquenter le marché.

En ce qui concerne les commerçants, 62,30% et 81,10% disent aussi que l’écoulement rapide des produits (qui est lié au pouvoir d’achat de la clientèle) et l’accès facile motivent leur fréquentation. Les résultats nous ont également permis de savoir la particularité du marché hebdomadaire de Yarang Balante par les produits qu’il détient. Dans le département, c’est le seul marché qui a les produits comme le nététou, les poissons fumés et les poissons séchés.

85 Tous les autres marchés hebdomadaires du département passent par ce marché pour obtenir ces produits. Les résultats obtenus sur ce tableau, par rapport aux motifs de fréquentation, nous permettent de confirmer cette hypothèse.

1.2. Hypothèse secondaire 2

La deuxième hypothèse que nous avons formée était que : « le marché hebdomadaire, à travers ses échanges commerciaux, permet aux acteurs d’avoir une activité génératrice de revenus, qui leur permet d’améliorer leurs conditions de vie ».

Pour cette hypothèse, nous avons convoqué les résultats de la figure 6 relative aux commerçants qui ne s’activent qu’au marché et ceux qui exercent d’autres activités, de la figure 8 qui parle des besoins satisfaits par les recettes issues du marché et du tableau 19 qui met en exergue les projets réalisés grâce aux revenus du marché. Les emplois connexes créés par le marché ont été aussi pris en compte. Ainsi, les résultats de la figure 6 ont montré que 64% des commerçants n’ont d’autres activités que la vente au marché hebdomadaire. Il est important de souligner aussi que les 36% des commerçants restants qui s’activent dans d’autres activités exogènes du marché utilisent les recettes du marché pour renforcer les revenus de ces activités afin de couvrir leurs dépenses annuelles. Les résultats de la figure 8, quant à eux, ont montré que les activités du marché permettent aux populations de satisfaire leurs besoins primaires en permettant à 95,70% des commerçants de se nourrir, à 88,40% de se vêtir, et à 92,80% de se soigner. Il en est de même pour le tableau 19 relatif aux investissements faits grâce aux recettes du marché. Il montre que 10,10% des commerçants parviennent à investir dans des projets de construction, d’autres ouvrent des magasins pour leurs frères, etc. Pour ce qui est de la population consommatrice, composée de clients directs et de revendeurs, avec le marché ils parviennent à régler leurs problèmes et ceux de leur famille. En plus de cela, le marché hebdomadaire de Yarang Balante crée de l’emploi chez les jeunes. Il a créé aussi des emplois connexes en permettant à 15 charrettes d’âne, à 05 charrettes de chevaux, à 40 motos djakarta96, à 07 ateliers de coutures, à 29 vendeuses de tangana, etc., d’offrir des services et de gagner convenablement leur vie. Tout le monde y gagne de l’argent surtout avec les petits travaux.

96Il faut noter aussi qu’en plus des motos Djakarta sénégalaises, il y en a d’autres qui viennent de la Guinée-Bissau.

86 Les résultats obtenus sur l’amélioration des conditions de vie socioéconomique des commerçants, des clients et prestataires de services nous permettent de confirmer également cette deuxième hypothèse.

1.3. Hypothèse secondaire 3

Nous avions comme troisième hypothèse : « à travers les taxes collectées pendant les jours de marché, le marché hebdomadaire assure le développement local en alimentant significativement le budget de la commune ».

Pour la vérification de cette hypothèse, nous nous sommes basés sur les résultats des figures 9 et 10 relatives à la part des recettes du marché dans le budget et dans les recettes propres et les résultats sur des projets réalisés grâce aux taxes collectées au marché.

L’analyse des résultats de la figure 9 a montré que durant les quatre dernières années (2015-2018), les recettes propres de la commune représentent respectivement 37,54%, 16,61%, 15,94% et 16,67% du budget global. Une analyse beaucoup plus poussée à la figure 10 démontre que pour ces mêmes années, les recettes du marché représentent 19,90%, 46,91%, 67,16% et 64,53% des ressources propres de la commune, ce qui avoisine la moitié de celles-ci97. Ces recettes du marché ont permis à la municipalité de payer certains salaires, de régler certains cas sociaux, de contribuer à la subvention en carburant des ambulances des postes de santé, etc. En nous basant sur ces résultats, nous serions tenté de confirmer cette hypothèse. Or l’objectif est de vérifier non seulement la participation du marché dans le renflouement du budget, mais aussi sa participation dans les actions de développement de la commune. Dans ce cas précis, nous constatons que les recettes sont plutôt orientées vers le fonctionnement de la commune que l’investissement. Les recettes issues du marché qui sont environ deux (02) à trois (03) millions de francs CFA, participent certes au renflouement du budget de la commune, mais ces moyens dérisoires ne peuvent pas, par rapport aux compétences transférées, assurer le développement de la commune. Les résultats obtenus sur les recettes issues du marché hebdomadaire et de leur utilisation dans la résolution des problèmes de la commune, nous ont permis d’infirmer cette troisième hypothèse d’autant plus qu’elles sont insignifiantes.

Au terme de notre étude basée sur la population de Yarang Balante (les ménages, les commerçants, les clients et les prestataires de services) et la commune (la mairie), les deux premières hypothèses secondaires ont été confirmées, car l’enquête nous a permis de découvrir,

97 La moyenne des recettes du marché des quatre dernières années représente 49,62% des ressources propres.

87 par les pourcentages obtenus, que le marché participe significativement au bien-être de la population et suscite une fréquentation des acteurs par ses prix abordables, son accès facile, etc.

Cependant, la troisième hypothèse secondaire a été infirmée, parce que l’apport des recettes du marché en termes de valeur absolue est faible. Au regard des résultats obtenus à la vérification des hypothèses secondaires, nous pouvons conclure que notre hypothèse principale est nuancée.

Dans le document UNIVERSITE ASSANE SECK DE ZIGUINCHOR (Page 85-88)