bretons, Plouédern Leslouc’h (Finistère) et Lannion (Côtes d’Armor)
Hélène Seignac
1Stéphane Blanchet
2, Yoann Escats
3, Nancy Marcoux
4, Dominique Marguerie
51 et 2 Inrap, UMR 6566 CReAAH, 37 rue du Bignon, CS 67737, 35577 Cesson-Sévigné
helene.seignac@inrap.fr ; stephane.blanchet@inrap.fr
3 Inrap, 37 rue du Bignon, CS 67737, 35577 Cesson-Sévigné ; yoann.escats@inrap.fr
4 et 5 CNRS,UMR 6566 CReAAH, Université de Rennes 1, Campus de Beaulieu, Bât 24-25, 263 avenue de
Général Leclerc, CS 74205, 35042 Rennes cedex
Les analyses anthracologiques de Lannion « Bel-Air », réalisées sur sept échantillons, ont permis d’identifier huit espèces issues de trois milieux végétaux différents (tabl. 2 ; Seignac, 2012) : le milieu forestier avec le chêne (et/ ou le châtaignier) et le houx (Ilex aquifolium), les haies et lisières forestières (Pomoïdées, noisetier, merisier et prunellier) et les landes (ajoncs et/ou genêts), ainsi qu’une zone humide type ripisylve (aulne/Alnus et saule/ peuplier, Salix/Populus). Les versants de la vallée du Léguer, accessible grâce à un talweg proche de l’enceinte, semblent avoir été le lieu d’approvisionnement en combustible. Le chêne caducifolié est l’essence la plus représentée (39,4 %). On note aussi ponctuellement dans un sondage la présence importante de l’aulne (52 %) qui pourrait être le reflet d’une utilisation plus spécifique de part ses caractéristiques techniques. L’aulne est en effet un bois imputrescible : il a pu servir de bois de construction sur le site où certaineszones sont très humides voire inondables.
Ces études constituent de nouvelles données paléoenvironnementales pour une période qui est très mal représentée dans le nord du Massif armoricain.
Dans le Finistère, les charbons du sol d’occupation de l’habitat du Bronze ancien
de Beg ar Loued (Molène) ont révélé une variété taxonomique assez importante (14 essences) (Pailler et al., 2009). Cependant, les espèces comme le genêt et/ou l’ajonc (32 %) et le chêne à feuillage caduc (26,3 %) restent majoritaires. Les Pomoïdées (9,51 %) et les Prunoïdées (7,83 %) sont aussi bien représentés, le noisetier plus faiblement.
Dans le Morbihan, le site du Jardin aux Moines à Néant-sur-Yvel, daté du Bronze ancien, a permis l’analyse de charbons de bois trouvés dans le foyer du tertre. Celui-ci semble avoir fonctionné avec du chêne caducifolié, qui a connu une croissance forte, et du genêt (Marguerie, 1992, p. 154).
Sur le site du Champ du Château à Kervignac, les charbons issus d’une fosse de l’âge du Bronze ont révélé cinq taxons. Le cortège des ligneux de cette structure est caractérisé par une prédominance des genêts (Cytisus, Genista) et des ajoncs (Ulex), accompagnés du chêne, et plus rarement de Pomoïdées et de noisetier (Marcoux et Marguerie, 2008, p. 13 ; Hénaff et al., 2010, p. 59).
Le site de la Basse Bouexière à Guichen en Ille-et-Vilaine est un habitat de l’âge du Bronze moyen. L’étude anthracologique effectuée sur des charbons de bois provenant de trous de poteau, de fosses et de fosses de
Enclos 1 F 950
Sd 2042 Sd 2043 Sd 2048 Sd 2080
Taxon Nombre Nombre Nombre Nombre
Betula Bouleau 1 1 Corylus avellana Noisetier 8 8 5 21 Fagus sylvatica Hêtre 1 2 3 Genistae Ajoncs/Genêts 18 5 21 44 Pomoïdeae Pomoïdée 1 2 7 10 Quercus f.c. Chêne caducifolié 11 35 5 97 148 Quercus/Castanea Chêne/Châtaignier 1 5 6 écorce 3 1 3 7 Indéterminé 9 5 1 15 SOMME 51 60 44 100 255
Tableau 1. Résultats anthracologiques des échantillons prélevés dans l’enclos 1, daté du Bronze moyen (Plouédern).
rejet a révélé une faible variété taxonomique : chêne à feuillage caduc en majorité (choix particulier de ce taxon comme bois d’œuvre), érable et Pomoïdées (Marguerie, 1998). Le milieu est semi-ouvert et la chênaie originelle apparaît dégradée.
Dans les Côtes d’Armor, sur le site de Kerboar à Saint-Igeaux (Gabillot, 2003), l’étude anthracologique a porté sur trois fosses du Bronze final comportant des dépôts métalliques (Marcoux, 2011). Les fosses comptent trois à cinq taxons dont du chêne caducifolié, lequel ne domine pourtant pas les cortèges. Le noisetier est bien représenté et les genêts/ajoncs sont très présents. L’érable sycomore et les Prunoïdées type merisier font aussi partie du cortège des ligneux recensés.
Enfin, l’étude anthracologique normande portant sur les charbons provenant des fossés et d’une fosse-silo du site de l’île de Tatihou (Manche) a permis de déterminer trois taxons : le chêne à feuillage caduc en majorité (75 charbons), et quelques individus de Prunoïdées (3) et de bouleau (2) (Marcigny et Ghesquière, 2003, p. 152).
Les données anthracologiques du Massif armoricain aujourd’hui à notre disposition témoignent de l’importance de la fréquence des genêts/ajoncs qui partagent leur espace avec le noisetier, mais aussi avec les Pomoïdées et les Prunoïdées (qui sont bien représentés sur ces sites). L’exploitation du chêne à feuillage caduc reste importante même s’il ne domine plus forcément le cortège ligneux.
L’ouverture du paysage et le développement de la lande, caractéristique de l’âge du Bronze dans le Massif armoricain (Gaudin, 2004), est bien marqué. Les études effectuées sur les sites de Plouédern et Lannionrévèlent aussi ces tendances même si le milieu forestier de type chênaie est encore bien présent. A Plouédern en particulier, la présence d’un boisement dense témoigne de la conservation d’un milieu forestier, fortement exploité pour la vie quotidienne.
F 470 sd 263 us 3 F 470 sd 264 us 8 F 470 sd 266 us 2 F 470 sd 489 us 2 F 470 sd 507 us 9
Taxons Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre TOTAL
Alnus aulnes 8 104 16 5 133 Corylus avellana noisetier 11 4 8 3 18 44 Genistae ajoncs/genêt 1 25 3 4 8 41 Ilex aquifolium Houx 2 7 9 Pomoïdées 21 12 12 15 60 Prunus 1 15 11 26 8 61 Quercus f.c. chêne 84 113 34 25 28 284 Quercus/Castanea chêne/châtaignier 1 1 2 Salix saules 32 10 5 7 54 Salix/Populus saules/peuplier 3 3 Ecorce 3 2 16 3 2 26 Indéterminé 1 2 1 4 TOTAL 100 221 200 100 100 721
Tableau 2. Résultats anthracologiques des échantillons provenant du fossé d’enceinte 470 daté de l’âge du Bronze ancien (Lannion).
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Rapport d’étude, inédit, CReAAH, Université de Rennes 1.
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Rapport soumis, INRAP Bretagne.
SEIGNAC H. (2012) – Etude anthracologique du
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