• Aucun résultat trouvé

7URXEOHVYLVXHOVOLpVjODFRUQpH

C. Greffe lamellaire antérieure superficielle. Une couche plus ou moins épaisse du stroma cornéen antérieur est remplacée

2.7.2.2 Utilisation d’autres sources de cellules

Des sources alternatives de LSC autologues ont été étudiées dans le but de remplacer les greffes allogéniques chez les patients atteints de DCSL bilatéral, parmi ces sources on retrouve les cellules épithéliales de la muqueuse buccale. Une biopsie de 2-3 mm2 est

Généralités – Etat de l’Art -

de culture cellulaire permettant le détachement du feuillet épithélial après changement de température. A confluence, la membrane est suturée sur l’œil atteint (Burillon et al. 2012 ; Nakamura et al. 2003 ).

Les CS mésenchymateuses de la moelle osseuse ont également été utilisées pour le traitement des DCSL. Les études précliniques sur modèles animaux sont encourageantes, confirmant l’obtention d’un épithélium pluristratifié comparable à l’épithélium cornéen dans 80 % des cas en moyenne. Ces cellules expriment à la fois des marqueurs de différenciation cornéenne (CK3, CK12) et des marqueurs de progéniteurs cellulaires (Ki67 et p63) (Rohaina et al. 2013).

D’autres sources cellulaires sont utilisées tel que les cellules conjonctivales, les cellules du follicule pileux, les cellules de la pulpe dentaire et les cellules induites à la pluripotence (iPS). Les cornées traitées ne présentent pas de néovascularisation et sont transparentes contrairement aux cornées témoins qui sont opaques (De Luca et al. 1990 ; Gomes et al. 2010 ; Meyer-Blazejewska et al. 2011 ; Hayashi et al. 2012 ; Ricardo et al. 2013 ;

Kocaba et al. 2014).

Le taux de succès de ces greffes est estimé entre 50 et 90 %. La persistance du défect limbique et l’invasion par un tissue fibroblastique de la cornée sont responsables de ce taux de réussite de la greffe relativement faible (Satake et al. 2011 ; Sotozono et al. 2013).

2.7.2.3 Utilisation des cellules souches stromales limbiques Afin d’étudier la capacité des SSC à restaurer la transparence de la cornée, Du et coll. ont généré des souris Lum-/-. Le lumican est un des protéoglycanes de la cornée responsable de l’organisation des fibres de collagène. Chez les souris Lum-/-, la désorganisation des fibres de collagène mène à l’opacité cornéenne. Après injection de cellules souches stromales, l’épaisseur du stroma, l’organisation des fibres de collagène ainsi que la transparence de la cornée ont été restaurées (Du et al. 2009). D’autres groupes étudient les mécanismes par lesquelles les SSC empêchent le dépôt de tissu fibrotique et la formation de cicatrice. Hertsenberg et coll. ont montré que les cellules injectées inhibent la migration des neutrophiles, qui sont les premiers sur le site de la lésion et recrutent ainsi les autres molécules inflammatoires. Les SSC sécrètent le TSG 6 (tumor necrosis factor α stimulated gene 6 protein), qui rentre dans la régulation de la migration des neutrophiles. Les SSC empêchent le dépôt de protéines responsables de la fibrose (collagen III, tenascin et

l’actine alpha du muscle lisse) par la sécrétion active d’une matrice extracellulaire organisée (Hertsenberg et al., 2017).

Les SSC ont des propriétés immunosuppressives, ce qui permet leur utilisation en thérapie cellulaire et ingénierie tissulaire dans le traitement des pathologies touchant la cornée sans risque de rejet (Koulikovska et al. 2015). Dans une coculture avec des cellules mononucléaires du sang périphérique, les SSC inhibent la prolifération des lymphocytes T seulement après 3 jours en culture. L’activité immunosuppressive des SSC est médiée par plusieurs facteurs, IL-6, IL-10, TGFβ, Galectin-1, Leukemia inhibitory factor (LIF) et la Prostaglandine E2 (PGE2) (Vreb et al., 2016 ; Bray et al., 2014).

La récente découverte de ces cellules fait d’elles le sujet de plusieurs travaux de thérapie cellulaires. Lors de la 3ème partie de ma thèse le pouvoir réparateur de ces cellules souches sera étudié sur un modèle animal de lésion stromale développé dans notre laboratoire.

Figure 17. Guillaume Pellier de Quengsy et la description détaillée du matériel proposés pour la greffe des kératoprothèses.

Généralités – Etat de l’Art -

2.7.3 Kératoprothèses (KPros)

La première cornée artificielle a été proposée il y a plus de 200 ans par Guillaume Pellier de Quengsy (Chirila et al. 1999). Cet ophtalmologiste français a décrit pour la première fois le matériel et les étapes de remplacement d’une cornée opaque par une lentille de cristal (Figure 17). Par la suite de nombreux ophtalmologistes se sont essayés à la mise au point de ces cornées artificielles. Les premiers dispositifs étaient faits de matériaux rigides, et les complications étaient très nombreuses comme la survenue de réactions inflammatoires et d’infections, l’impossibilité pour les nutriments et l’oxygène de diffuser, et la faiblesse de la bio-intégration ; tout ceci est lié aux nombreux échecs de leur utilisation.

Les KPros utilisées aujourd’hui en clinique (Gomaa et al., 2010 ; Colby and Koo, 2011 ; Jiraskova et al., 2011 ; Griffith et al., 2012) diffèrent selon les matériaux, la forme et le mode d’implantation (Figure 18). Parmi celles-ci, les KPros contenant au moins un matériau biocolonisable, la Boston Kpro et l’AlphaCor. (Choyce, 1972). L’AlphaCor™ est constituée d’un polymère biocompatible, le poly (2-hydroxyméthyl méthacrylate) ou pHEMA (Colby and Koo, 2011 ; Hicks et al., 2006). Cette KPro a des propriétés telles que la perméabilité aux nutriments et à l’oxygène et la capacité à être colonisé par les kératocytes de l’hôte (Hicks et al., 2002 ; Griffith et al., 2002).

Il existe aussi les KPros constituées d’un support biologique autologue tel qu’une dent ou de l’os comme les ostéo-odonto-kératoprothèses (OOKP). (Strampelli et al. 1965) et la Boston Kpro constitué d’un tissu conjonctival. (Girard et al. 1969). Ici aussi, la formation d’une membrane fibreuse opaque sur la face postérieure de la prothèse est un frein à l’utilisation de ces KPros (Griffith et al., 2002).

Figure 18. Les kératoprothèses utilisées en cliniques. A) Œil greffé avec une Boston Kpro.

B) Patient greffé avec une ostéo-odonto-kératoprothèse.

C et C’) L’AlphaCor™ constituée de polymère biocompatible le PHEMA.