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Une visite du coté de l'analyse harmonique

4 Exemples d'applications du théorème de Noether

4.3 Une visite du coté de l'analyse harmonique

Grâce au lemme de Poincaré, nous en déduisons qu'il existe une application b∈H1(D2, so(n+ 1))telle que nous pouvons transformer (25) sous la forme

−∆ui = hui∂u

Nous avons utilisé l'équation (27) dans l'avant- dernière ligne. Nous remarquons que nous avons réussi à écrire le second membre de (25) comme une somme de déterminants jacobiens. Nous pouvons donc appliquer le lemme de Wente et nous obtenons que u est continue. Cela sut, à l'aide de la théorie elliptique classique, pour montrer queuest C. CQFD.

Remarque 7 Cette preuve, est une simplication de celle obtenue dans [Hélein 1], grâce à une remarque de P.-L. Lions. Elle se généralise sans grandes di-cultés au cas des applications faiblement harmoniques à valeurs dans une variété symétrique [Hélein 2].

4.3 Une visite du coté de l'analyse harmonique

Les résultats du paragraphe précédent reposent sur une propriété magique de la quantité {a, b}. Depuis H. Wente en 1969 et H. Brezis et J.-M. Coron au début des années 80, d'autres observations ont été faites sur ce genre de quantité. En 1989, Stefan Müller a remarqué la propriété suivante. Soit Ω un ouvert deRm, notonsL1logL1(Ω) l'ensemble des fonctions mesurablesf etΩ versR(ouC) telles que

Z

|f|(1 +log(1 +|f|))dx <+∞. (28) Théorème 4.4 ([Müller]) Soitu∈W1,m(Ω,Rm), et posons

f(x) =det(du(x)) p.p.

Alors, sif(x)≥0 p.p.,f ∈L1logL1(Ω).

Un cas particulier de ce résultat est lorsqueΩ⊂R2etu= (a, b)∈H1(Ω,R2), alors det(du(x)) = {a, b} ∈ L1logL1(Ω), dés que {a, b} ≥ 0 p.p. On constate donc que la structure algébrique de det(du(x)) entraîne très légèrement une amélioration de l'intégrabilité de cette fonction, qui, à première vue, devrait se contenter d'être dansL1(Ω).

On connait un espace proche deL1, l'espace de HardyH1(Rm), qui possède une propriété tout à fait analogue à celle décrite dans le théorème 4.4 :H1(Rm) est un sous-espace deL1(Rm), et toute fonctionf dansH1(Rm)qui est positive p.p. est nécessairement dansL1logL1 (cf [Stein 1]).

Cela nous met sur la piste du résultat suivant, dû à Ronald Coifman, Pierre-Louis Lions, Yves Meyer et Stephen Semmes.

Théorème 4.5 ([Coifman, Lions, Meyer, Semmes]) Soit u une application dans W1,m(Rm), alors f := det(du) appartient à H1(Rm), et de plus il existe une constanteCm, qui ne dépend que demtelle que

||f||H1(Rm)≤Cm||u||W1,m(Rm). (29) Un autre résultat, qui coïncide avec le théorème 4.5 dans le casm= 2est le suivant

Théorème 4.6 ([Coifman, Lions, Meyer, Semmes]) Soit φ une application dans H1(Rm,R), et E un champ de vecteur dans L2(Rm,Rm) à divergence nulle. Alors la quantité

f :=h∇φ, Ei=

m

X

α=1

∂φ

∂xαEα

est dansH1(Rm). De plus, il existe une constanteCm, ne dépendant que dem, telle que

||f||H1(Rm)≤Cm||φ||H1(Rm)||E||L2(Rm). (30) Avant d'aller plus loin, des explications sur ce que sontH1(Rm)s'imposent.

(Notons que siΩ⊂Rm, une généralisation de H1(Rm),H1(Ω) existe, mais sa dénition est bien plus compliquée.) Nous donnons plusieurs dénitions. L'équiv-alence entre ces diverses dénitions est loin d'être évidente, et repose sur un théorème dicile de Charles Feerman (cf [Feerman], [Feerman, Stein]).

Dénition 6 (espace de Hardy 1) SoitΨune fonction deCc(Rm)telle que Z

Rm

Ψ = 1.

Pourt >0, on poseΨt(x) =t−mΨ xt. Enn, pour toute fonctionf ∈L1(Rm), on dénit

f?(x) = sup

t>0

|(Ψt? f)(x)|.

Alors f appartient à l'espace de Hardy H1(Rm) si et seulement si f? ∈ L1(Rm). L'espace de Hardy est muni de la norme

||f||H1(Rm)=||f||L1(Rm)+||f?||L1(Rm). (31) Dénition 7 (espace de Hardy 2) Pour toute fonctionf dansL1(Rm), on noteRαf la fonction dénie par

F(Rαf)(ξ) = ξα

|ξ|F(f)(ξ), où

F(f)(ξ) = 1 (2π)m/2

Z

Rm

e−i<x,ξ>f(x)dx

est la transformée de Fourier def.Rαf est appelée transformée de Riesz de f. Alorsf appartient àH1(Rm) si et seulement si

∀α= 1, ..., m, Rαf ∈L1(Rm).

On dénit une deuxième norme surH1(Rm)par

||f||H1(Rm)=||f||L1(Rm)+

m

X

α=1

||Rαf||L1(Rm). (32) Remarque 8 Bien qu'elles soient notées de la même façon, les normes sur H1(Rm) données dans ces deux dénitions) ne sont pas les mêmes. Elles sont cependant équivalentes.

Une troisième dénition passe par le détour d'introduction d'espaces auxil-iaires. Tout d'abord, pourv ∈L1loc(Rm), on dénit, pour tout1≤p <+∞ et 0< λ, la quantité suivante (nie ou innie)

[v]p,λ= sup

x∈Rm,r>0

1 rλ

Z

B(x.r)

|v−vx.r|pdx

!1p ,

où vx,r est la moyenne de v sur B(x, r). Il s'agit d'une semi-norme, puisque [v]p,λ= 0 si et seulement sivest constante.

Dénition 8 L'espace

Lp,λ(Rm) :={v∈L1(Rm)/[v]p,λ<+∞}

est appelé espace de Campanato et est un espace de Banach, pour la norme

||v||p,λ:= [v]p,λ+||v||L1.

On peut démontrer (cf [Giaquinta]) que

si0< λ < m,Lp,λ(Rm) =Lp,λ(Rm)(espace de Morrey).

sim < λ < m+p,Lp,λ(Rm) =Cλ−mp (espace de Hölder) sim+p < λ,Lp,λ(Rm)est l'ensemble des fonctions constantes.

Le casλ=mest un cas particulier, et est l'objet du théorème suivant.

Théorème 4.7 ([John, Nirenberg]) Pour1≤p <∞, tous les espaces de Cam-panato Lp,m(Rm) sont tous isomorphes entre eux. On désigne parBM O(Rm) cet espace. (Bounded Mean Oscillations).

Dénition 9 (espace VMO) (Vanishing Mean Oscillations) L'espaceV M O(Rm) est le sous-espace des fonctions f dans BM O(Rm), telles que si pour tout x∈Rm, r >0,

fx,r= 1

|B(x, r)|

Z

B(x,r)

f(y)dy, on ait

r→0lim 1

|B(x, r)|

Z

B(x,r)

|f(y)−fx,r|dy= 0.

La quantité||f||BM O(Rm) est une semi-norme.

Dénition 10 (espace de Hardy 3) L'espace de HardyH1(Rm) est le dual deV M O(Rm).

Remarquons que chacune des dénitions données permet facilement de dé-montrer que sif ∈ H1(Rm), alorsR

Rmf = 0.

Il y a plusieurs façons d'appréhender cet espace bizarre. Une première manière est de regarder au microscope une fonctionf dansH1(Rm), et d'observer que même sif oscille violemment, (mais pas trop, puisquef ∈L1(Rm)), ces oscilla-tions sont équilibrées à toutes les échelles, c'est-à-dire en calculant la moyenne def sur une boule de position et de taille quelconque, les oscillations s'éliminent.

Une deuxième façon est de concevoir l'espace de Hardy comme le plus grand sous-espace deL1(Rm)dans lequel on peut appliquer des recettes en général val-ables dans les espacesLp(Rm)pour 1< p <+∞, mais qui cessent de marcher dansL1(Rm).

Remarques

1) Par l'inégalité de Poincaré-Sobolev : siv∈W1,m(Rm),∀1≤p <∞, 1

rm Z

B(x.r)

|v−vx.r|pdx

!p1

≤Cdu, dφ Z

B(x,r)

|∇v|mdx

!m1 ,

on montre ainsi que tous les espacesW1,ms'injectent continuement dansBM O(Rm). 2) L'espaceBM O(Rm)est contenu dans tous les espacesLp(Rm), pour1≤p <

∞ et contient L. C'est donc un espace intermédiaire entre ces espaces de Lebesgue. Par exemple, en dimension 2, logr∈BM O(R2).

3) Par dualité, l'espace de Hardy est une sorte d'un espace intermédiaire entre les espacesLp, pour1< p <+∞etL1.

L'utilité de ces espaces est illustrée par les résultats suivants.

Théorème 4.8 (cf [Stein 2]) Soitφ∈L1(Rm)solution surRmde

−∆ϕ=f ∈ H1(Rm),

alors toutes les dérivées secondes deφsont dans L1(Rm), et

|| ∂2ϕ

∂xα∂xβ||L1(Rm)≤C||f||H1(Rm)

De même, si1< p <+∞, toute fonctionf ∈Lp(Rm)vérie f∈Lp(Rm)et Rαf ∈Lp(Rm),

mais cela cesse d'être vrai pour p = 1, sauf si l'on remplace L1(Rm) par H1(Rm).

Une autre propriété est qu'en dimension 2, siφest solution de

−∆φ=f ∈ H1(Rm),

alorsφest continue. On peut le déduire par exemple du fait que le noyau de−∆

surR2, 1log 1rest dansBM O(R2), et en utilisant la dénition 9 deH1(Rm). En fait, nous verrons des résultats plus précis plus loin.

L'introduction de l'espace de Hardy, et les théorèmes de la section précédente nous permettront d'énoncer des résultats d'intégrabilité accrue plus précis que le lemme de Wente. Nous avons besoin pour cela de dénir de nouveaux espaces, les espaces de Lorentz, sortes de ranements des espacesLp.

Nous verrons au passage que ces espaces apparaissent naturellement dans des estimations sur les solutions des équations diérentielles.

Pour une fonction f, mesurable sur un ouvert Ω deRm, et à valeurs dans R, l'appartenance à un espace de Lorentz est décelée grâce au réarrangement décroissant de|f|sur[0,|Ω|].

Dénition 11 Soit f : Ω → R une fonction mesurable. Le réarrangement décroissant de |f| sur ]0,|Ω|[ est l'unique fonction, notée f?, de ]0,|Ω|[ vers Rqui soit décroissante, et telle que

Mesure{x∈Ω/|f(x)| ≥s}=Mesure{t∈]0,|Ω|[/f?(t)≥s}

Dénition 12 SoitΩ un ouvert deRm,p∈]1,+∞[,q∈[1,+∞].. L'espace de Lorentz L(p,q)(Ω,R) est l'ensemble des fonctions mesurables f : Ω → R telles que

|f|(p,q)= Z +∞

0

(t1pf?(t))qdt t

1q

<+∞, si q <+∞

et

|f|(p,∞)= sup

t>0

t1pf?(t)<+∞, si q= +∞.

On est tenté de munir les espaces de Lorentz de normes, en utilisant les quantités|f|(p,q). Cependant, ces fonctions ne sont pas des normes, car elles ne vérient pas l'inégalité triangulaire.

En revanche, si on pose

f??(t) = 1 t

Z t 0

f?(s)ds et

||f||(p,q)= Z +∞

0

(tp1f??(t))qdt t

1q

, siq <+∞

||f||(p,∞)= sup

t>0

tp1f?(t)

on dispose alors de normes sur les espaces de Lorentz qui satisfont la condition 1

c|f|(p,q)≤ ||f||(p,q)≤c|f|(p,q).

Ainsi, les espaces de Lorentz sont des espaces de Banach. Ces espaces appa-raissent classiquement dans la théorie de l'interpolation des opérateurs linéaires entre espacesLp, comme nous allons le voir un peu plus loin.

ChaqueL(p,q)peut être vu comme déformation deLp. Par exemple, on a les inclusions strictes

L(p,1)⊂L(p,q0)⊂L(p,q00)⊂L(p,∞), si1< q0 < q00. De plus

L(p,p)=Lp.

Mais, dès que|Ω|est borné, on a pour toutq etq0, p < p0 ⇒L(p0,q0)⊂L(p,q).

Enn, pour1< p <+∞et1≤q≤+∞,L(p−1p ,q−1q ) est le dual deL(p,q). Pour plus de détails sur les espaces de Lorentz, voir [Ziemer], [Stein, Weiss], [Hunt], et [Bergh, Löfström].

Mentionnons un résultat d'interpolation qui sera utilisé à plusieurs reprises, et qui nous permettra de déduire des estimations sur les espaces de Lorentz, à partir d'estimations dans les espacesLp.

Théorème 4.9 ([Stein, Weiss], [Hunt]). SoitΩun ouvert de Rm,U un ouvert deRn. Soitr0, r1, p0, p1 des réels tels que

1≤r0< r1≤ ∞, et

1≤p06=p1≤ ∞,

SoitT un opérateur linéaire dont le domaine de dénitionD contient [

r0≤r≤r1

Lr(Ω),

qui envoie continûment Lr0(Ω) sur Lp0(U), et Lr1(Ω) sur Lp1(U), avec les normes

∀f ∈Lr0(Ω), ||T f||Lp0(U)≤k0||f||Lr0(Ω),

∀f ∈Lr1(Ω), ||T f||Lp1(U)≤k1||f||Lr1(Ω).

Alors, pour tout1≤q≤ ∞, et pour tout couple(p, r)tel que∃θ∈]0,1[, 1

p =1−θ p0

+ θ p1 et 1

r = 1−θ r0

+ θ r1

, f envoie continûmentL(r,q)(Ω) sur L(p,q)(U), et de plus

∀f ∈L(r,q)(Ω),||T f||L(p,q)(U)≤Bθ||f||L(r,q)(Ω), où

Bθ= r

|γ|p 1q

21p rk0

r−r0

+ r1k1 r1−r

, (33)

et

γ=

1 p01p

1

r01r =

1 pp1

1

1 rr1

1

.

Par la suite, nous nous intéressons essentiellement à la famille L2, c'est-à-dire les espacesL(2,q), pour1 ≤q≤+∞. Trois membres de cette famille sont particulièrement intéressants : le plus doux (L(2,1)), le plus violent (L(2,∞)), et le plus connu (L(2,2)=L2).

Voici quelques résultats qui les illustrent dansR2.

Théorème 4.10 Soit Ω un ouvert de R2, dont la frontière est de classe C1. Soit f ∈ H1(Ω) et supposons que ∂f∂x et ∂f∂y sont dans L(2,1)(Ω). Alors f est continue et bornée uniformément surΩ.

Remarque 9 Il est bien connu qu'en général une fonction de H1(Ω) n'est ni bornée, ni continue.

Théorème 4.11 Soit Ω un ouvert de R2, dont la frontière est de classe C1. Soitf ∈L1(Ω)et φ, solution de

−∆φ = f sur Ω

φ = 0 sur ∂Ω, (34)

alors ∂φ∂x,∂φ∂y ∈ L(2,∞)(Ω), et il existe une constante ne dépendant que de Ω, C(Ω), telle que

||dφ||L(2,∞)(Ω)≤C(Ω)||f||L1(Ω). (35) Remarque 10 Il est également connu qu'en général une solution φ de (??) n'est pas dansH1(Ω).

Théorème 4.12 Soit Ω un ouvert de R2, dont la frontière est de classe C1. Soitf ∈ H1(R2), etφ, solution de

−∆φ = f sur Ω

φ = 0 sur ∂Ω, (36)

alors ∂φ∂x,∂φ∂y ∈L(2,1)(Ω), et il existe une constante ne dépendant que deΩ,C(Ω) telle que

||dφ||L(2,1)(Ω)≤C(Ω)||f||H1(R2). (37) Avant de démontrer ces résultats, mentionnons la raison essentielle pour laquelle ils ont lieu. Le noyau du laplacien sur R2, c'est-à-dire la distribution K∈ D0(R2)telle que

−∆K=δ0surR2 est donné par

K= 1 2πlog1

r

, et sa dérivée est

dK=− 1

2πr2(xdx+ydy). (38)

On vérie queKest dansBM O(R2), et quedKa ses coecients dansL(2,∞)(R2). C'est donc la dualité entreBM O(R2) et H1(R2), et entreL(2,∞) et L(2,1) qui est à l'origine de ces résultats.

Preuve du théorème 4.10

Soit f une fonction dans C(Ω) dont les dérivées sont par conséquent dans L(2,1)(Ω). Par la méthode de Whitney (cf [Brezis]), nous pouvons construire un prolongement def en une fonction à support compact deR2,fb. Le bord deΩ étantC1, le prolongement f → fbest continu dans tous les espaces W1,p pour 1≤p≤+∞, donc par le théorème d'interpolation 4.9, nous pouvons en déduire que les dérivées defbsont dansL(2,1)(R2), et que

||dfb||L(2,1)(R2)≤C||df||L(2,1)(Ω) (39) oùCest une constante ne dépendant que deΩ. Commefbest à support compact, nous avons, pour toutz∈R2,

fb(z) = Z

R2

δ0(z−ζ)f(ζ)dζb

= Z

R2

−∆K(z−ζ)fb(ζ)dζ

= Z

R2

−∇K(z−ζ).∇fb(ζ)dζ,

(40)

d'où l'on déduit que

||fb(z)|| ≤ ||dK||L(2,∞)(R2)||dfb||L(2,1)(R2). (41) De (39) et (41) on dérive

||f||L(Ω)≤ ||fb||L(R2)≤C||dK||L(2,∞)(R2)||df||L(2,1)(R2). (42) Cette estimation entraîne, par la densité deC(Ω)dans{f ∈H1(Ω,R)/df ∈ L(2,1)(Ω)}, que toute fonction deH1(Ω,R), dont les dérivées sont dansL(2,1)(Ω) est limite uniforme d'une suite de fonctionsC, et donc est continue. CQFD.

Dans les preuves des théorèmes 4.11 et 4.12, nous utiliserons le théorème d'interpolation 4.9 avec un opérateur bien choisi. Cet opérateur est obtenu à partir d'une construction que nous aurons à réutiliser par la suite, et qui, d'une manière générale, peut s'avérer être utile pour obtenir des estimations avec des normes dans les espaces de Lorentz. C'est pourquoi nous la présentons à part.

Construction Décomposition de Hodge d'un champ de vecteurs

Nous supposons ici que Ω est un ouvert borné deR2, dont la frontière est

La théorie elliptique nous dit que, pour tout1< p <+∞,P et H envoient continûmentLp(Ω,R2)dans lui-même. Nous en déduisons, par le théorème 4.9, que ces opérateurs sont également continus dans les espacesL(p,q)(Ω,R2), pour 1< p <+∞,1≤q≤+∞.

et que

dΨ(z) = Z

R2

dK(z−ζ)fb(ζ)dζ.

Comme fb∈ L1(R2)et dK ∈L(2,∞)(R2) (cf (38)), on en déduit quedΨ∈ L(2,∞)(R2)avec

||dΨ||L(2,∞)(R2)≤ ||dK||L(2,∞)(R2)||f||L1(R2). (43) Or, une conséquence de l'équation (34), vériée parφ, est queφest également donné par

dφ=P(dΨ|Ω),

oùP est l'opérateur déni dans la construction précédente. Cet opérateur étant continu deL(2,∞)(Ω)dans lui-même, on en déduit que dφ∈L(2,∞)(Ω), et l'es-timation (43) entraîne (35). CQFD.

Preuve du théorème 4.12

Nous allons ici utiliser un résultat supplémentaire : l'espace W1,1(R2) s'in-jecte de façon continue dans L(2,1)(R2). Ce résultat sera l'objet du théorème 4.13 qui suit, et dont nous donnerons une preuve. Soitf ∈ H1(R2), comme dans la preuve précédente, nous considéronsΨdéni par

Ψ(z) = Z

R2

K(z−ζ)f(ζ)dζ.

Puisque

−∆Ψ =f surR2,

d'après le théorème 4.8, toutes les dérivées secondes de Ψ sont dans L1(R2) et Ψ ∈ W2,1(R2). Cela entraîne, par l'injection continue de W1,1(R2) dans L(2,1)(R2), que les dérivées de Ψ sont dans L(2,1)(R2), et puisque toutes les injections sont continues

||dΨ||L(2,1)(R2)≤C||f||H1(R2).

En utilisant, comme dans la preuve précédente, le fait que (36) est équivalent à dφ=P(dΨ|Ω),

nous en déduisons quedφ∈L(2,1)(Ω) et

||dφ||L(2,1)(Ω)≤C||f||H1(R2),

grâce à la continuité de l'opérateurP, construit par la décomposition de Hodge.

CQFD.

Théorème 4.13 Pour tout m≥2, l'espace W1,1(Rm)s'injecte de façon con-tinue dansL(m−1m ,1)(Rm).

Remarque 11 La preuve qui suit nous a été communiquée indépendamment par Haïm Brezis et Pierre-Louis Lions.

Preuve

Nous commençons par considérer le cas d'une fonction dans Cc(Rm). Le ré-sultat général s'obtient alors par densité de Cc(Rm) dans W1,1(Rm). Soit f ∈ Cc(Rm). Notonsfele réarrangement sphérique décroissant de |f|, c'est-à-dire l'unique fonction deCc(Rm)ne dépendant que der=|x|, décroissante en fonction der, et telle que

Mesure{x∈Rm/fe(x)≥s}=Mesure{x∈Rm/|f(x)| ≥s}.

Notonsfe?le réarrangement décroissant def sur[0,+∞[et remarquons que si on désigne parαm= |Sm−1m |, l'aire de la boule unité de Rm, on a la relation suivante

f?mrm) =fe(r).

En utilisant l'inégalité de Polya-Szégo (voir par exemple [Mossino]), on a Z

Rm

|df(x)|dx≥ Z

Rm

|dfe(x)|dx

= Z +∞

0

Z

Sm−1

−dfe

dr(r)rm−1dσ(x)

! dr

=−|Sm−1| Z +∞

0

dfe drrm−1dr

=|Sm−1| Z +∞

0

fe(r)(m−1)rm−2dr.

Par le changement de variablet=αmrm, on obtient Z

Rm

|df(x)|dx ≥ (m−1)αmm1

Z +∞

0

tm−1m f?(t)dt t

≥ C(m)||f||

L(m−1m ,1)(

Rm)

. D'où le résultat. CQFD.

4.4 Inégalité de monotonie et régularité partielle en

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