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Une relative méconnaissance de l’intervention sociale des Caisses

Qu’il s'agisse d'assistantes sociales, d'éducateurs spécialisés ou de conseillers en économie sociale et familiale, les travailleurs sociaux de la Caf écoutent et soutiennent les familles avec enfant à charge à certains moments pouvant fragiliser leur vie familiale (grossesse monoparentale, séparation, maladie et handicap, décès d’un enfant ou de son parent, impayé de loyer ou de prêt).

Ce type d’intervention recueille, de la part de ceux qui en bénéficient, un taux de satisfaction élevé. Une enquête exploratoire de satisfaction menée en 2014 auprès de 2 500 allocataires bénéficiaires d’une offre d’intervention de travail social assurée par un travailleur social de leur Caf établit en effet que, parmi eux, 88 % sont globalement satisfaits de l’accompagnement et du travail réalisé à cette occasion90.

Leur appréhension des relations avec l’assistante sociale est également très positive, tant d’un point de vue global que sur des dimensions plus spécifiques de la relation comme l’écoute, la confiance ou encore le soutien moral.

Si, lorsqu’elle est délivrée, l’intervention sociale des Caisses d’allocations familiales, sous forme d’interventions et de soutien aux familles, recueille un fort taux de satisfaction, elle reste cependant peu connue de la population générale, avec cette année un taux de notoriété compris entre 23% et 30% selon les aides, montrant peu d’évolution par rapport à 2018 (Figure 68).

90 L’essentiel n°158 – 2015 – Les offres d’intervention de travail social des caisses d’Allocations familiales :

l’avis des bénéficiaires

http://www.caf.fr/sites/default/files/cnaf/Documents/Dser/essentiel/essentiel%20- %20Travail%20social_ESSENTIEL.pdf

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Figure 68 -Les Caisses d’allocations familiales proposent un accompagnement ou un soutien aux familles par des travailleurs sociaux, selon la situation particulière des

familles. Connaissez-vous les aides suivantes ? (en % de oui)

Source : CRÉDOC, enquêtes Conditions de vie et aspirations

Les quatre aides, par notoriété croissante, sont les suivantes :

• Les conseils en cas de séparation des conjoints (23%, comme en 2018). Dans les différentes catégories sociales (Tableau A 52, page 248), la notoriété de cette intervention n’excède jamais 34%. Ce sont les parents de familles nombreuses qui sont les mieux informés (34%). Les individus les plus jeunes (30% des moins de 25 ans, 28% des 25-39 ans) et les étudiants (32%) ont également plus souvent connaissance de l’existence de ces conseils. Mais le statut matrimonial n’a pas d’impact : les personnes séparées ou divorcées, notamment, n’ont pas une meilleure connaissance de l’existence de cette aide (23%, comme l’ensemble de la population).

• Le soutien en cas de décès dans la famille (conjoint ou enfant) est identifié par une personne sur quatre (24%, contre 25% en 2018). Les plus jeunes seraient, à nouveau, un peu mieux informés que la moyenne : 34% des étudiants et 31% des moins de 25 ans disent l’être (Tableau A 54, page 250). Les personnes en situation de veuvage sont 29% à connaître l’accompagnement proposé par le service social des Caf.

• L’accompagnement vers l’insertion des familles monoparentales titulaires du RSA (27% en 2020, - 1 point par rapport à 2018). 37% des étudiants, 34% des allocataires et des chargés de famille nombreuse ou encore 32% des bas revenus connaissent ce type de soutien offert par les travailleurs sociaux des CAF (Tableau A 56, page 252). Les plus concernés sont les mieux informés : 36% des foyers monoparentaux et 50% des bénéficiaires du RSA connaissent cet accompagnement. • L’accompagnement et les conseils en cas d’impayés de loyers ou de logement insalubre ou indécent est l’intervention sociale la mieux identifiée par l’opinion (30% en 2020, + 1 point par rapport à 2018). Peut-être parce qu’elle concerne un domaine (le logement) où les besoins sont particulièrement criants. La nouvelle

17 17 17 24 23 25 28 29 23 24 27 30 0 5 10 15 20 25 30 35 Conseils en cas de

séparation des conjointsaccompagnement en casSoutien et de décès du conjoint ou

d'un enfant

Accompagnement vers l'insertion des familles

monoparentales titulaires du RSA Accompagnement et conseils en cas d'impayés de loyers ou de logement insalubre ou non décent 2014 2018 2020

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enquête sur le budget des familles de l’INSEE91 établit ainsi que : « En 2017, en France, le logement représente en moyenne 22 % des dépenses des 20 % des ménages les plus modestes (1er quintile de niveau de vie) et constitue ainsi leur premier poste de consommation, devant l'alimentation à domicile (18%), les transports (14%) et les biens et services divers, tels que les assurances, les coiffeurs, etc. (14 %) ». L’étude pointe aussi l’inexorable accroissement des charges de logement pour les plus pauvres : « Sur les quarante dernières années, la part des dépenses d’alimentation à domicile converge selon le niveau de vie et la catégorie socioprofessionnelle, tandis que les écarts s’accroissent sur le logement. ».

A nouveau, les étudiants (38%) et les plus jeunes (35% des moins de 25 ans) sont les mieux informés (Tableau A 58, page 254). Les locataires (33%) ou ceux pour qui les charges de logement sont lourdes (31%) ne savent pas beaucoup plus souvent qu’en moyenne identifier ce type d’aide.

En conclusion, même si elles sont appréciées des allocataires qui en bénéficient, les actions d’accompagnement et de soutien aux familles en difficulté sont à peine mieux connues des allocataires de la CAF que de l’ensemble de la population (Figure 69). Le différentiel est plus sensible pour l’accompagnement en cas d’impayés de loyer ou de logement indécent ou insalubre (37%, + 7 points par rapport à l’ensemble de la population, + 9 points par rapport aux non-allocataires) ainsi que pour l’accompagnement des familles monoparentales titulaires du RSA (+ 7 points également, + 9 points par rapport aux non- allocataires).

Systématiquement, les plus jeunes se disent mieux informés de toutes ces aides (Figure 70).

91 Elvire Demoly, Camille Schweitzer (division Conditions de vie des ménages, Insee), Les ménages les plus

modestes dépensent davantage pour leur logement et les plus aisés pour les transports, INSEE Focus n°203, septembre 2020

https://www.insee.fr/fr/statistiques/4764315?sommaire=4648339

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Figure 69 - Les allocataires connaissent à peine mieux les actions d’accompagnement et de soutien aux familles en difficulté que l’ensemble de la population

(En % connaissant les différentes aides)

Source : CRÉDOC, enquête Conditions de vie et aspirations, janvier 2020

Figure 70 – Les plus jeunes sont mieux informés des actions d’accompagnement et de soutien aux familles en difficulté que les plus âgés

(En % connaissant les différentes aides)

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