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Ministère Travail Intérieur... E.N. Sport

Résultats de politiques gérées de façon verticale

Société salariale stable Politique de la ville (1988) Société salariale instable

construction d’infrastructures à vocation communautaire. Les contours incertains des compétences des différents niveaux institutionnels restent le meilleur moyen pour établir un consensus permettant, par la même occasion, une interprétation par les agents. Ce flou devient un espace que les intervenants dans le domaine socioéducatif vont essayer d’investir en traduisant leurs actions sportives au plus près d’une insertion des jeunes mal définie. Le contrat de ville d’agglomération158 (CV) et la charte de l’intercommunalité régissent le cadre d’action locale de la PV, et trois finalités159 tentent de déterminer les contours d’un fonctionnement intercommunal:

1. Réduire les inégalités

2. Renforcer l’attractivité du territoire 3. Préserver et améliorer le cadre de vie

Pour sa part, le CV représente le cadre global d’action de la PV dans l’agglomération dont les orientations répondent aux objectifs de lutte contre l’exclusion dans les secteurs sensibles. Pour cela, les valeurs communautaires sont clairement spécifiées et connue à Grenoble : une mixité urbaine, la transversalité, la participation et la lutte contre toutes les formes de discrimination. Ces mesures inscrites dans le contrat de ville 2000-2006 de l’agglomération grenobloise reconnaissent la modernisation de l’intervention en direction des territoires les plus démunis et leurs populations.

Le GPV est intégré au CV de l’agglomération grenobloise 2000-2006, et cosigné par le Ministre délégué à la ville, le président de la Métro, les Maires des villes de SMH et Grenoble ainsi que le président du Conseil Général. Son intégration dans le schéma PV-CV est simple dans le sens où il doit reprendre les orientations définies dans le protocole d’accord signé le 5 mars 1999 par les différents partenaires qui ont donné lieu à des conférences thématiques d’acteurs. De celles-ci, plusieurs sujets donnent lieu d’ores et déjà à la préparation de conventions thématiques. Dans ce cadre, « le flou se précise » ! Car le contrat de ville stipule que « si ces sujets sont reconnus comme une priorité dans la mise en œuvre du CV, il faut rappeler le principe de souplesse que les partenaires se donnent pour en préciser

158 Une circulaire datée du 31 décembre 1998 du Premier Ministre Lionel Jospin précise la définition des Contrats de Ville et leurs modalités d’organisation pour la période 2000-2006. Cette circulaire précise que « Le contrat de ville constitue le cadre par lequel l’État, les collectivités locales et leurs partenaires s’engagent à mettre en œuvre, de façon concertée, des politiques territorialisées de développement solidaire et de renouvellement urbain, visant à lutter contre le processus de dévalorisation de certains territoires de nos villes ». Le contrat de ville concerne toutes les communes quelle que soit leur taille. Cependant, le Premier Ministre privilégie le cadre intercommunal, lorsqu’il existe, pour qu’y soient menées les actions. La loi Chevènement qui n’est alors pas encore promulguée imposera d’ailleurs la politique de la ville comme compétence obligatoire aux communautés d'agglomération et aux communautés urbaines.

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les contours, ajouter de nouveaux sujets ou redéfinir éventuellement les sujets actuels en fonction des résultats de l’évaluation tout au long de la durée du contrat de ville. » (CV 2000-2006, p8)

Six thématiques ont cependant émergé auxquelles le GPV va devoir répondre en priorité et de façon transversale :

Prévention collective et sécurité

Habitat, logement, intégration urbaine et déplacements Economie, accès à l’emploi, insertion

Education, formation (dont la coordination et l’harmonisation des CEL) Santé publique

Développement des pratiques culturelles et artistiques

On retrouve dans le GPV dont le but est « d’inventer la ville de demain » (convention territoriale d’application GPV Grenoble-SMH ; p6, annexe 15) les propos d’H. Dubedout quarante ans plus tôt. « La mixité sera la pierre d’angle du projet » (ibid. p6) dont les objectifs principaux : « le renouvellement du cadre de vie et le développement social de ceux qui y habitent », (ibid. p6) grâce à « la participation » (ibid. p6) sont en étroites relations pour sa réalisation. Pour terminer sur cette articulation des dispositifs, cinq objectifs propres au GPV sont annoncés dans le but de « coordonner » et « rendre plus efficace » (ibid. p6) l’ensemble des partenaires :

Créer, innover160 et imaginer la ville de demain

Renouveler le cadre de vie, les services, les activités Organiser une gestion sociale et urbaine pérenne

Réinsérer le territoire dans l’agglomération par une démarche de renouvellement

et d’aménagement

Démontrer la faisabilité et l’exemplarité d’un projet de développement

intercommunal

160 La convention et le territoire GPV (annexe 15) détermine l’innovation par le cinquième objectif -« Démontrer la faisabilité et l'exemplarité d'un projet de développement intercommunal », -« une opportunité à plusieurs titres : il a tout d’abord valeur de test et d'exemple en tant que site pilote pour le reste de l'agglomération et l’ensemble des partenaires, il a ensuite valeur d'expérience en terme de méthodes, et enfin il a valeur démonstrative, en ce sens qu'il propose de réussir un projet de développement au sein même du territoire de l'agglomération, alors même que les zones en développement se situent depuis plusieurs années à sa périphérie. » (Objectifs 5 ; p 6 convention GPV, annexe 15) En d’autres termes on peut dire que cette innovation

a un caractère expérimental qui s’exprimera au niveau de l’agglomération en cas de probation. Les futurs enjeux locaux risquent donc d’émerger dans cette partie du territoire avec la participation des habitants, des acteurs sociaux, économiques, syndicaux et associatifs. La notion de Grenoble laboratoire social reste ainsi d’actualité.

La décentralisation transfère aux collectivités territoriales les problèmes liés à l’anomie sociale. Elles construisent alors leur projet selon ces six thèmes et cinq objectifs et innovent par l’intermédiaire du GPV en proposant un volet social qui, tout en considérant l’aspect technique, propose d’y intégrer « les besoins des jeunes générations » et d’y associer les établissements scolaires, les associations (socioculturelles, sportives) les services municipaux et les entreprises.

Nous sommes en présence d’un objet d’étude (le sport) dont la compétence est facultative d’un point de vue communal et optionnelle par les infrastructures communautaires161. De plus le partage des compétences entre les différents niveaux territoriaux (régions, départements, E.P.C.I et communes) et les relations avec les partenaires sportifs sont différentes selon les territoires. Depuis une dizaine d’années, la PV s'édifie comme le partenaire privilégié des élus locaux, mais ne précise pas plus l’action du sport vers les plus démunis. On prête néanmoins rituellement hommage à son rôle social. D’un point de vue législatif, la loi du 29 juillet 1992 portant adaptation du RMI érigeait au rang d’action d’insertion « toutes les activités à même de mobiliser l'individu et de contribuer à sa resocialisation, qu'elles soient de loisirs, culturelles ou sportives». Trois ans plus tard, l'Instruction 95-063 signée par les ministres de la Jeunesse et des Sports, des Affaires Sociales et de la Santé attestait de sa fonction sociale: "le sport, parce qu'il contribue à la construction de l'identité de la personne et qu'il fait l'objet de représentations sociales auxquels adhèrent spontanément les jeunes, peut-être un support privilégié de toute démarche éducative et d'insertion". L’insertion par le sport tient une place de plus en plus importante sur la scène politico-médiatique au point d’être reconnu au même titre que l’écologie lors de la campagne présidentielle de 2007. Cinq candidats ayant déjà tenu des responsabilités ministérielles ont été conviés à débattre par le CNOSF sur « la notion d’utilité sociale du sport et de sa reconnaissance comme vecteur éducatif » (Le monde, 16/02/2007). Peu de temps avant, le Premier Ministre D. De Villepin avait accordé un long entretien de dix pages sur « les effets du sport dans le processus d’insertion (Sport, 13/10/2006). Et enfin les élus territoriaux (presses territoriales) n’ont cessé de vanter les mérites et la faculté du sport à créer du lien social et de l’emploi et à former des citoyens. Ainsi les politiques attribuent au sport l’objectif de « (re)mettre les jeunes sur la voie de l’insertion ou de l’intégration sociale » (Gasparini

161 Il s’avère que malgré le caractère optionnel de cette compétence, le besoin de posséder une équipe professionnelle pour l’image des villes crée une concurrence sportive entre les territoires. De plus l’importance pour les grandes et moyennes agglomérations de gérer de telles enceintes renforce la position des EPCI dans le spectacle sportif et culturel local. Les récents conflits opposant les clubs professionnels et les élus (Grenoble, Lille, Lyon, Boulogne, Nice, Bourgoin-Jallieu …) renforce encore la prédominance de cette compétence à la limite des secteurs privé et public.

2005, 248). La PV -dédiée à la lutte contre l’exclusion et à la coordination de ses actions-, et les projets locaux qu’elle finance favorisent le développement d’innovations locales qui laissent l’opportunité aux élus et aux partenaires locaux d’en inventer les contours. Dans cette perspective l’idée s’impose de ne pas dissocier le sport des autres secteurs de la société : logement, emploi, santé, formation, culture et sport (Arnaud 1998, 126 ; Gasparini 2005, 251). Une réflexion est engagée autour d’un nouveau modèle d’action globale plus différencié selon les territoires où des partenaires feraient converger leurs actions autour de projets élaborés en commun (Donzelot 1988). Un nouveau cadre d’application est imposé par les thématiques et objectifs des contrats de ville défini localement. Cette technique laisse aux plus opportunistes la possibilité de remplir les cases laissées vides par les concepteurs et de traduire leurs actions « au plus près » des contraintes d’une insertion devenue locale. Le schéma visible en annexe 3 récapitule ce cadre auquel le sport est soumis et aide à la compréhension de sa technicité.

Ainsi les valeurs communautaires de collaborations, mutualisations et autres partenariats mais aussi de rationalisation des dépenses structurent la nouvelle organisation de divers services d’animation et de loisirs destinée aux jeunes des quartiers difficiles. La PV, qui doit créer une nouvelle synergie entre toutes les administrations concernées par « les problèmes urbains », n’est qu’un organe de proposition et offre, par le GPV, l’occasion à tous ces « partenaires » d’y participer. En donnant priorité à « la citoyenneté sportive » (Arnaud 1998, 128), elle offre la possibilité aux associations tournées vers la fonction éducative de s’occuper des « victimes de la compétition économique » (Ibid). Un secteur particulièrement délaissé par les clubs et les fédérations mais par contre fortement investi par les établissements issus de l’éducation populaire162. Au lendemain des émeutes de novembre 2005, la flamme de l’insertion est ravivée par l’urgence sociale. Le ministre de la Jeunesse et des Sport Vie Associative (MJSVA), J-F Lamour annonce son programme national de développement du sport 2006-2008 qui voit « la création de 650 emplois pour développer la pratique du sport auprès des jeunes de quartiers difficiles » (Aujourd’hui en France, 14/02 2006), et un Parcours Animation Sport « offrant à 2500 jeunes rencontrant des difficultés d’insertion sociale et/ou professionnelle et issus des ZUS d’acquérir une formation qualifiante pour accéder à un emploi d’animateur ou d’éducateur » (site internet MJSVA, 1/06/2006). L’insertion par le sport considère à la fois une prise en main éducative de cette jeunesse tout en proposant aux exclus de s’en occuper : une insertion professionnelle et

162 Selon G. Poujol (1996a, 87), les facilités de financement permis par l’Etat entre 1960 et 1975 ont permis aux

sociale comme le proposait B. Schwartz. Le MJSVA (et particulièrement les associations affiliés à l’éducation populaire) voit dans ce nouveau marché, l’occasion de renaître de leurs cendres en « inventant de nouvelles « missions » pour une administration désormais en crise et menacé de démembrement » (Arnaud 1998, 124). L’animation sociosportive offre alors un secteur de reconversion face au transfert de l’EPS en 1982 vers les inspections académiques, la création des services des sports dans les collectivités territoriales (Chazaud 1989) et la prise en charge de la formation des entraineurs par les fédérations. En investissant ce domaine délaissé par l’Ecole assignée aux tâches plus honorifiques de l’enseignement et des clubs « attachés à la production et la gestion d'une élite sportive » (Defrance et C. Pociello 1993, 5), le MJSVA s’ouvre alors les portes d’un public difficile en collaborant avec les collectivités territoriales qui en ont la charge.

B. Le GPV : l’occasion de légitimer l’animation comme moyen d’insertion

Le sport comme objet d’étude peut paraître assez astreignant dans la mesure où il n’apparaît qu’épisodiquement dans les textes officiels. Pourtant, ce travail a été mené, justement, suite au caractère social innovant du GPV: la plaine des sports. Celle-ci a été programmée afin de répondre -de manière transversale- aux thématiques du contrat de ville. Cet équipement doit résoudre le paradoxe d’être à la fois isolé par son implantation dans des quartiers désœuvrés et central dans l’agglomération. Ainsi pour répondre aux critères intercommunaux, la plaine des sports doit « développer l’attractivité (objectif GPV) en créant de nouveaux équipements à vocation d’agglomération (thème de l’intégration urbaine). Néanmoins les principaux partenaires de ce futur complexe, dont la nature n’est toujours pas dévoilée six ans après la signature du GPV (2000), reste la communauté éducative au sens large qui doit être concertée pour sa conception. Les positions divergentes des élus communaux ou/et intercommunaux sur la nature de l’infrastructure rend impossible un consensus. Cette situation paradoxale, dans un contexte intercommunal qui vante des valeurs de « solidarité » « d’équité » entre les membres, entérine trois éléments importants. Tout d’abord, elle renforce l’hypothèse d’un montage administratif à la recherche de subventions offertes par la PV, plutôt qu’un réel projet réfléchi au contenu social et sportif concerté. D’autre part, des conflits internes entre les deux communes émergent suite à de nombreuses oppositions, mettant à mal la collaboration au sein d’un projet commun. Enfin, il est difficile de déterminer un pôle sportif à vocation communautaire qui permettrait à l’ensemble de la population de venir pratiquer selon l’objectif de mixité sociale. Un choix reviendrait à

considérer : soit, que « l’universalité du sport » se retrouverait dans cet établissement -niant ainsi les goûts sportifs (Pociello 1981)- soit que la proximité des classes populaires (territoire GPV) -à qui s’adressent le projet- structurerait « à travers les usages sociaux, plus ou moins adéquats » (Bourdieu 1993, 259) une pratique qui stigmatiserait encore plus le territoire en recrutant les jeunes issus de ces quartiers. Ainsi cette façon de nier les rapports de classes par des appels à la solidarité, des projets communs et une mixité sociale censés combattre la stigmatisation, cachent néanmoins des enjeux économiques et politiques bien plus importants. En effet, la réduction des subventions allouées par l’Etat oblige les agglomérations à construire des infrastructures communautaires au potentiel symbolique largement inégal comme la plaine des sports (sociosportive) ou d’un stade d’agglomération (sport spectacle). C’est pourquoi notre regard c’est également tourné vers l’innovation sociale « des besoins des jeunes générations » (action 3 du GPV p 11) censée prendre en compte un projet concerté et transversal autour d’une infrastructure sportive articulé avec un projet d’insertion, propre à répondre à l’ensemble des enjeux économiques et sociaux de la PV.

Suite au retard pris par la plaine des sports163, une réorientation s’est cependant avérée nécessaire pour ne pas être dépendant d’une décision des élus. Il est bien évident que le recul de ce projet de pôle sportif d’agglomération, ne remet pas en question l’existence même du sport dans l’intercommunalité. Néanmoins, il nous fallait trouver sa place dans un GPV qui ne devait pas s’arrêter à une simple infrastructure. L’ambition éducative basée sur des actions « permettant d’améliorer la qualité de l’éducation et de l’accompagnement pour la réussite des jeunes » (GPV p11), semblait répondre aux fonctions sportives attendues. Une multitude de critères ont permis de préciser l’objet d’étude. Tout d’abord, le diagnostic (GPV, p3-6) d’une population sensible où 23% des jeunes ont moins de 19 ans. Ensuite, l’ambition éducative basée sur « le développement de projets éducatifs permettant d’améliorer la qualité de l’éducation et de l’accompagnement pour la réussite des jeunes164 » et « la lutte contre l’échec scolaire qui pèse sur les habitants et l’image des établissements du quartier » (GPV ; p11) appelle une intervention de la PV. Suite à cet aveu d’impuissance des dispositifs précédents dans la lutte contre la fracture sociale, les concepteurs présentent l’intercommunalité comme l’échelon de la réussite, là où l’école républicaine a échouée. Pour

163 La plaine des sports était l’infrastructure à vocation communautaire au centre d’un projet de rénovation de ces

quartiers. Sa construction devait avoir lieu dans le courant du contrat de ville 2000-2006. Après de nombreux rendez-vous avec les responsables GPV à la Métro laissant entendre que c’était l’histoire de quelques mois, le directeur du service m’a confié qu’il ne pouvait me donner plus de renseignements, car le problème était

exclusivement politique et qu’il n’était pas compétent pour m’en donner les raisons. (Entretien diagnostic avec

les responsables du GPV à la direction des politiques urbaines à la Métro, juin 2002)

164 Discours du ministre de la ville à la rencontre nationale des grands projets de ville du 14 décembre 2000 repris dans le GPV Grenoble-Saint Martin d’Hères p11

cela ils proposent, un élargissement de la communauté éducative (GPV ; p11) aux acteurs traditionnels socioéducatifs (DDJS, éducation populaire, associations) et ouvrent ce champ aux entreprises (GPV ; p11). Ce projet « exigeant » et mieux « valorisé » (GPV ; p11), « doit témoigner du souci de faire progresser cette jeunesse en lui donnant le goût de la découverte, du voyage, de la connaissance de l’initiative et de la vie collective » (GPV ; p11). L’innovation sociale que représente cette action confirme les résultats apportés par L. Arnaud (1998) sur le rôle d’un MJSVA « satellite » au sein d’une intervention de la PV. En effet celui-ci devient co-signataire du contrat de ville par la Direction Départementale Jeunesse et Sport (DDJS GPV p12), avec le réseau des acteurs de l’éducation populaire afin de repenser l’ensemble des activités proposées aux jeunes dans le cadre d’un plan d’action évalué à trois ans (GPV ; p11). Par ailleurs, cette période a déterminé la durée de notre première étude des revues municipales (2000-2003) afin d’évaluer l’impact d’une telle innovation sur le terrain.

Le G.P.V et la PV sont un tremplin pour cette « tradition d’innovation » qui joue le rôle de vitrine pour faire passer toutes les idées communautaires et ouvrent ainsi les portes de l’insertion par le sport à ceux qui les soutiennent : l’éducation populaire (Francs et Franches Camarades (FRANCA), M.J.C et P.E.C…). L’éducation globale, par l’intermédiaire de la transversalité et des partenariats, offre la possibilité de s’exprimer à une « voie communautaire » (dans la continuité de l’expérimentation déjà effectuée lors du laboratoire sociale de la Villeneuve) où professeurs du primaire et du secondaire, animateurs socioculturels agents de prévention (GPV p13) et entreprises (GPV p14) sont appelés à travailler en équipe et être polyvalents dans un projet commun. Les conflits qui avaient émané du laboratoire de la Villeneuve, sont gommés au profit d’un nouveau site pilote intercommunal (regroupant les deux communes le plus peuplé d’Isère). Ce projet tente de faire collaborer non seulement les clubs et les établissements d’éducation populaire, mais il y associe également les entreprises. Une innovation qui n’en est pas vraiment une, à partir du moment où les FRANCA - comme un mouvement pédagogique d’avant garde en 1968 (Monin 1997)- et le laboratoire social de la Villeneuve soutenait déjà ces valeurs une trentaine d’années plus tôt. Leur reconduction au sein des dispositifs montre comment cette classe politique de gauche trouve dans le GPV un territoire pour imposer ses valeurs aux partenaires de l’insertion165. Etendu au contexte du G.P.V, l’innovation pédagogique doit permettre une meilleure unification de l’enseignement et une éducation globale porteuse des valeurs d’une école-loisirs (Monin, 1997) où la communauté éducative devient le conseiller du jeune en

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sollicitant chez lui initiative et responsabilité propres à la petite bourgeoisie (Monin 1997 ; Le Pogam 1979, 77). Dans ce contexte, les agents de l’éducation populaire tentent de préserver leur domination au sein du secteur jeunesse et se construisent une place non négligeable dans

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