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CHAPITRE II: LES COMPETENCES PROFESSIONNELLES

2.3. L’entraineur au sein du système sportif

2.3.1. Une attitude vis-à-vis de sa propre fonction

Enfin, il nous semble particulièrement significatif de trouver chez de nombreux auteurs une mise en valeur de l’engagement de l’entraineur dans sa mission, un investissement personnel qui est souvent décrit en des termes empêchent de concevoir ce métier comme un simple emploi professionnel au sens commun du terme.

Cet engagement est en effet qualifié de « passionnel », « absolue ».C’est selon PARTNGTON l’une des qualités essentielles des meilleurs entraineurs ,qui concentrent le meilleur de leur temps et de leurs efforts à tous les aspects de la préparation des athlètes, au prix des sacrifices qui s’imposent.

L’engagement de l’entraineur est conçu par cet auteur à la mesure de celui des athlètes, dont l’intensité de l’investissement est dirigé en modèle a suivre par l’entraineur.

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3.1. La professionnalisation:

L’ancrage du terme de professionnalisation semble être anglo-saxon et date du début du XXe siècle. Il concerne, dans un premier temps, les professions libérales. La professionnalisation d’un métier se définit selon trois critères : « la spécialisation du savoir, une formation de haut niveau et un idéal de service » (Wittorski, 2008)

Dans le même esprit, (Hutmacher, 2001)définit le terme de profession, auquel accède un métier à la suite de sa professionnalisation, comme « une pratique complexe relativement autonome mais réglée, orientée vers une finalité et fondée sur une grande maîtrise d’un ensemble évolutif de savoirs et de compétences spécialisées de haut niveau qui s’apprennent au cours d’une longue formation initiale et continue ». Dans le même sens, Périsset Bagnoud, Gather Thurler & Barthassat (Périsset Bagnoud, 2006)estiment « qu’un métier se développe vers une profession quand il se base sur des savoirs scientifiques de haut niveau, ces savoirs ayant été acquis dans une institution supérieure et/ou académique. Ces savoirs sont actualisés dans la capacité du professionnel à réaliser en autonomie et en responsabilité des actes intellectuels non routiniers.

En outre, les professions sont organisées en ordre autonome, autorégulé, fort d’un cadre éthique contrôlé. Elles bénéficient également d’un degré élevé de reconnaissance sociale ».

Historiquement, toutes les activités sociales exercées par les hommes tendent à passer du statut de métier à celui de profession, passage correspondant à une évolution structurelle du métier. Par métier et profession on entend toute activité reconnue par la société et dont on tire ses moyens d’existence. La profession implique en outre un certain prestige social propre au caractère intellectuel ou artistique des activités exercées : celles-ci rompent avec les occupations manuelles ou mécaniques liées aux métiers. On parle ainsi des professions libérales, de profession d’avocat, de médecin, d’enseignant.

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Le métier, à l’origine artisanal (altat, 2000), s’est complexifié en appliquant des règles et des techniques de plus en plus spécialisées alors que la profession s’est organisée en s’appuyant sur des savoirs rationnels, en construisant des stratégies orientées par des objectifs, en développant son autonomie et en respectant une éthique. La formation à un métier consiste en une « transmission implicite de savoir-faire par imitation et expérience […] ; alors que le processus de formation sera explicite et rationnel dans le cas d’une profession »

Le concept de professionnalisation, emprunté à la sociologie du travail anglo- saxonne, englobe, en le dépassant, celui de « formation professionnelle ». Il répond à la « construction de nouvelles compétences professionnelles, la transformation de certains métiers en professions » conduisant parfois à un emploi de « cadre » socialement reconnu (Altet, 1994)

La professionnalisation apparaît comme un phénomène social et, à ce titre, a fait l’objet d’études par de nombreux sociologues et particulièrement par ceux du travail. La sociologie du travail conçoit le professionnel comme celui qui est capable d’agir dans un milieu complexe, incertain et orienté par une éthique. Toute profession est une activité impliquant des caractéristiques propres et distinguant les traits sociologiques des traits juridiques (Bertrand O, 1993)

Au plan juridique « l’octroi d’un statut professionnel implique l’existence de droits acquis » conduisant à un monopole de titre et/ou d’exercice. Le statut fixe des exigences spécifiques visant aussi à protéger l’usager de certains abus.

Les attributs les plus importants du travailleur professionnel se situent au niveau du contenu de la tâche. Nous retiendrons :

– l’utilisation de connaissances théoriques et pratiques spécialisées et évolutives

– une grande indépendance dans l’organisation du travail – le respect de principes éthiques.

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Les compétences spécifiques du professionnel reposent tout à la fois sur une base de savoirs rationnels légitimés par l’Université et par les pratiques de terrain reconnues de par leur efficacité en situation. Le professionnel peut se définir à partir de six critères repris par Marguerite Altet citant Bernard Charlot et Élisabeth Bautier (Altet, 1994):

– une base de connaissances ; – une pratique en situation ;

– une capacité à rendre compte de ses actes ;

– une autonomie et une responsabilité dans l’exercice de ses compétences ; – une adhésion à une « identité professionnelle » ;

– l’appartenance à un groupe qui valorise et légitime cette identité.

La professionnalisation s’organise autour de deux pôles, celui de la rationalisation des savoirs conduisant à l’amélioration des compétences et celui de l’élévation du statut social à partir de stratégies collectives.

Les critères définissant le professionnel recoupent les caractéristiques qui identifient l’existence d’une profession (Chapoulie, 1973):

– le droit d’exercer suppose une formation professionnelle longue délivrée dans des établissements spécialisés ;

– le contrôle des activités professionnelles est effectué par l’ensemble des collègues, seuls compétents pour exercer un contrôle technique et éthique ; la profession règle la formation professionnelle, l’entrée et l’exercice du métier ;

– les professions constituent des communautés réelles. Les membres partagent des intérêts et des « identités » spécifiques

– le revenu, le prestige et le pouvoir des membres d’une profession sont élevés.

« Il n’y a pas de sot métier » affirme l’adage populaire mais la légitimation sociale du métier repose sur son utilité alors que celle de la profession repose sur son prestige.

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Pour réaliser leur professionnalisation, les préparateurs physiques, les «PS » comme cliniciens du sport, doivent acquérir leur autonomie à la fois par leur utilité et par le prestige en se gardant que le prestige n’efface l’utilité.

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