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1.5 Revue des travaux d’autres auteurs sur les sym´etries

1.5.6 Unal et le mod`ele de Speziale

Ce dernier paragraphe d´ecrit bri`evement la mani`ere dont ¨Unal a retrouv´e le mod`ele de Speziale ([134]) dans [144] grˆace aux sym´etries.

L’´etude de la turbulence par approche RANS conduit `a la mod´elisation du ten-seur de Reynolds

τ = −ρ < u′′⊗ u′′> .

Pour v´erifier l’invariance par les translations temporelle et de pression, l’invariance galil´eenne et l’indiff´erence mat´erielle, ¨Unal propose de prendre

1 ρ τ = a00I + a10A1+ a20A 2 1+ a01A2+ a02A2 2 + a11(A1A2+ A2A1) + a12(A1A2 2+ A2 2A1) + a21(A2 1A2+ A2A2 1) + a22(A2 1A2 2+ A2 2A2 1) (1.55)

o`u les aij sont des fonctions deKet de ε. A1 et A2sont les tenseurs de Rivlin-Ericksen d’ordre 1 et deux d´efinis par

A1 = G + GT

A2 = dA1

dt + A1G + G

T

A1

si G est le gradient de la vitesse moyenne

G = ∇ < u > .

On montre que τ est aussi invariant par r´eflection. Le mod`ele (1.55) est donc in-variant par toutes les sym´etries des ´equations de Navier-Stokes, sauf les changements d’´echelle. On ne consid´erera pas le second changement d’´echelle.

Le premier changement d’´echelle (1.31) transforme K, ε, A1 et A2 de la mani`ere suivante : b K= a−2 K, ε = ab −4ε, b A1 = a−2A1 et Ab2 = a−4A4. (1.56)

On suppose alors que les fonctions aij sont de la forme

aij = cij K

l

εm

o`u cij sont des constantes et l et m sont des entiers. En jouant sur les puissances l et m, et en tenant compte de (1.56), on arrive `a trouver un mod`ele invariant par le toutes les sym´etries `a partir de (1.55) :

1 ρ τ = c00KI + c10 K2 ε A1+ c20 K3 ε2 A2 1+ c01K l εm A2+ c02K 5 ε4 A2 2 + c11 K4 ε3 (A1A2+ A2A1) + c12 K6 ε5 (A1A2 2+ A2 2A1) + c21 K5 ε4 (A2 1A2+ A2A2 1) + c22 K7 ε6 (A2 1A2 2+ A2 2A2 1). (1.57)

En se limitant aux termes quadratiques, on obtient le mod`ele de Speziale (en remarquant que A2 est un terme quadratique par rapport `a G). Rappelons que le mod`ele de Speziale ([134]) est une prolongation jusqu’au terme quadratique du mod`ele K− ε standard.

Ces diff´erents travaux t´emoignent de l’int´erˆet de respecter les sym´etries lors de la mod´elisation de la turbulence. Dans le chapitre suivant, on va alors construire des mod`eles de turbulence, par approche LES, qui respectent toutes les sym´etries des ´equations de Navier-Stokes. Ces mod`eles pourront ˆetre vus comme une g´en´eralisation du mod`ele d’ ¨Unal dans la mesure o`u, contrairement `a ce derniers, leurs coefficients d´ependront aussi des invariants fondamentaux des tenseurs qui interviennent.

Chapitre 2

Construction de mod`eles

respectant les groupes de sym´etrie

On a d´ej`a signal´e, et on le montrera plus tard, que la proc´edure d’´evaluation dynamique de la constante d’un mod`ele permet de retrouver l’invariance d’´echelle. Une premi`ere id´ee pour construire un mod`ele respectant le groupe de sym´etrie des ´equations est alors de partir d’un mod`ele d´ej`a invariant par les autres sym´etries, comme par exemple du mod`ele de Smagorinsky. Cette m´ethode a cependant quelques inconv´enients : premi`erement, comme elle introduit un filtre test, elle n´ecessite des conditions sur ce filtre, et deuxi`emement, elle d´etruit le respect du second principe de la thermodynamique. La conformit´e `a ce principe repr´esente pourtant une certaine consistance physique du mod`ele. De plus, comme on le prouvera, elle garantit la stabilit´e. Dans ce chapitre, nous proposons alors une autre m´ethode pour construire des mod`eles de sous-maille qui sont non seulement consistants du point de vue des sym´etries mais aussi conformes au second principe de la thermodynamique. Grˆace `a des tests num´eriques, nous montrerons que les mod`eles ainsi construits d´ebouchent sur des r´esultats meilleurs que ceux obtenus avec les mod`eles les plus courants.

Ce chapitre se d´ecompose comme suit. Dans la section 2.1, nous montrerons que la proc´edure dynamique introduit par Lilly ([79]) permet bien de retrouver l’invariance d’´echelle du moment que le mod`ele se met sous la forme

CQ

o`u C est la constante `a ´evaluer et Q repr´esente la partie restante, ind´ependante de C. Dans la section 2.2, on construira une classe de mod`eles qui respectent le groupe de sym´etrie des ´equations de Navier-Stokes. On raffinera cette classe dans la section 2.3 pour que les mod`eles soient conformes au second principe de la thermodyna-mique. On d´emontrera alors que la v´erification de ce principe conduit `a la stabilit´e du mod`ele. Ensuite, nous prouverons l’efficacit´e num´erique d’un des mod`eles ainsi

construits dans la section 2.4. Nous utiliserons la mˆeme d´emarche dans la section 2.5 pour construire des mod`eles de la convection thermique invariants et respectant le second principe de la thermodynamique.

2.1 Sur la proc´edure dynamique

Dans cette section, on va d´emontrer rapidement que la proc´edure d’´evaluation dynamique de la constante conduit `a un mod`ele respectant l’invariance d’´echelle. On va prendre le cas de la mod´elisation de τ . Pour Π, la d´emonstration est analogue.

Soit un changement d’´echelle qui transforme (entre autres) u en bu tel que :

bu = au,

a pouvant ˆetre une puissance du param`etre de la transformation. L’invariance par changement d’´echelle est maintenue si et seulement si :

bτ = a2τ. (2.1)

Supposons que τ est mod´elis´e de la mani`ere suivante :

τ = u⊗ u − u ⊗ u ≃ CQ,

Q = F(t, x, u, p, θ, ν, κ, δ) ´etant un tenseur d’ordre 2 et C la constante du mod`ele. Supposons aussi que Q se transforme par le changement d’´echelle en

b

Q = bQ. Si b 6= a2 alors le mod`ele n’est pas invariant.

Lorsqu’on applique la proc´edure dynamique, on trouve l’expression suivante de la constante :

C = (^u ⊗ u − eu ⊗ eu) : (Q − eQ) (Q − eQ) : (Q − eQ)

o`u Q = F(t, x, eu, ep, eθ, ν, κ, eδ) et le symbole « e » repr´esente le filtrage test. Or Q se transforme de la mˆeme mani`ere que Q, c’est-`a-dire

b Q = bQ. D’o`u b C = a

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