5. Le probl` eme de contrˆ ole optimal avec les contraintes sur l’´ etat
5.2. Un Principe du Minimum avec contraintes sur l’´ etat [15]
c1=ϕ3(r, v, γ) +uϕ4(r, v) cosγ (55)
avecϕ4=−k0Cqρ3/2(3gv3+β2v5)6= 0.
Acc´el´eration normale. La contrainte est :
c2=γn0ρv2≤α2. On obtient :
˙
c2=−γn0(2kρ2v3+ (βρv3+ 2gρv) sinγ) et ˙c2=ϕ5(r, v) +ϕ6(r, v) sinγ= 0 est une contrainte secondaire. De plus :
¨
c2=ϕ7(r, v, γ) +uϕ8(r, v) cosγ (56)
avecϕ8=−k0γn0ρ2(βv4+ 2gv2)6= 0. On a donc montr´e :
Lemme 5.3. Pour la navette spatiale, dans le domaine de vol o`ucosγ6= 0, les contraintes sur le flux thermique et l’acc´el´eration normale sont d’ordre 2, et l’hypoth`ese(C1)est v´erifi´ee le long d’un arc fronti`ere.
5.2. Un Principe du Minimum avec contraintes sur l’´etat [15]
5.2.1. Temps fix´e
On consid`ere un syst`eme mono-entr´ee :
˙
q=X(q) +uY(q), |u| ≤1 et un coˆut `a minimiser de la forme :
J(u) =G(q(T)) o`u le temps de transfertT est fix´e etqv´erifie la contrainte :
c(q)≤0.
Les conditions fronti`eres sont de la forme :
q(0) =q0, Φ(q(T)) = 0.
Soitt7→γb(t), t∈[0, T] un arc fronti`ere. On suppose que les hypoth`eses (C1) et (C2) sont satisfaites.
Conditions n´ecessaires(Principe du Minimum)
Soitt7→q(t), t∈[0, T] une trajectoire optimale, lisse par morceaux. On introduit le Hamiltonien :
H(q, p, u, η) =hp, X+uYi+ηc (57)
o`u h, iest le produit scalaire,p6= 0 est le vecteur adjoint (repr´esent´e par un vecteur ligne), etη est le mul-tiplicateur de Lagrange de la contrainte. Sous les hypoth`eses (C1, C2), satisfaites le long des arcs fronti`eres,
les conditions n´ecessaires de [15] sont les suivantes :
2. La fonctionη(t) v´erifie
∀t∈[0, T] η(t)c(q(t)) = 0 et estcontinue `a l’int´erieur de l’arc fronti`ere.
3. La condition de saut en un tempst1 de contact ou de jonction avec la fronti`ere est : p(t+1) =p(t−1)−ν1
∂c
∂q(q(t1)), ν1≥0. (60)
4. Le contrˆole optimalu(t) minimise presque partout le Hamiltonien : H(q(t), p(t), u(t), η(t)) = min
|v|≤1H(q(t), p(t), v, η(t)). (61) Remarque 5.4.
1. Dans ce principe du minimum, seule la contraintecest p´enalis´ee. D’autres choix sont possibles en utilisant en particulier les contraintes secondaires, voir [12, 18].
2. Il existe un principe du minimum tr`es g´en´eral, sans aucune hypoth`ese sur l’ordre de la contrainte, voir par exemple [11], o`u l’´equation adjointe (58) prend la forme :
p(t) =−
o`uµest une mesure dont le support est contenu dansc= 0. Nos conditions n´ecessaires sont plus pr´ecises car la mesure prend la forme : dµ=η(t)dto`uη est continue. Si la condition(C1)n’est pas v´erifi´ee, alors en un point non g´en´erique o`u Y Xm−1.c= 0,η peut exploser.
5.2.2. Le probl`eme du temps minimal
Le temps de transfert est ici non fix´e. On reparam´etrise les trajectoires sur [0,1] en proc´edant ainsi : on pose s=Tt etz=T. Le probl`eme est alors de minimisert pour le syst`eme : et les conditions de transversalit´e impliquent :
pt≥0 ens= 1, pz= 0 en s= 0,1.
Le syst`eme adjoint est :
dp
et en utilisant de plus [11] on a :
M= max
|v|≤1H = 0 (62)
et doncpz= 0. En param´etrant part et en changeantη en ηz etM en Mz on obtient les conditions suivantes.
Conditions n´ecessaires pour le probl`eme du temps minimal
˙
q = (X+uY)z p.p. (63)
˙
p = −p ∂X
∂q +u∂Y
∂q
z−η∂c
∂q p.p. (64)
uhp, Yi = min
|v|≤1vhp, Yi p.p. (65)
(p, pt)6= (0,0) et M = 0. (66)
La condition de saut est :
p(t1+
) =p(t1−)−ν1
∂c
∂q(q(t1)), ν1≥0. (67)
De pluspt≥0, η≥0 avecη= 0 si c <0, ett7→η(t) est continue le long de la fronti`erec= 0.
D´efinition 5.5. Pour le probl`eme du temps minimal on utilise la terminologie suivante. On appelle extr´emale une solution (q, p, η, νi) des ´equations pr´ec´edentes. Elle est dite exceptionnelle si pt = 0. Dans le cas non exceptionnel on fait la normalisation : pt = 12. On note Φ = hp, Y(q)i la fonction de commutation et Σs la surface de commutation form´ee des points o`u le contrˆole optimal est discontinu.
5.3. Calcul des param`etres (η, νi)
Dans le principe du minimum sans contrainte sur l’´etat, les ind´etermin´ees sont le vecteur adjoint et le temps, calcul´es avec les conditions limites sur l’´etat. Dans le cas contraint, il y a des ind´etermin´ees suppl´ementaires : (η, νi). La contribution essentielle de [15] est de les calculer en utilisant le concept d’ordre. On va pr´esenter ces calculs dans le cas de l’ordrem= 1 ou 2. Nos formules sont de nature g´eom´etrique et utilisent les crochets de Lie it´er´es de X, Y agissant sur les contraintes.
5.3.1. Le cas m= 1
Lemme 5.6. Supposons que l’ordre est m= 1. Alors : 1. Le long de l’arc fronti`ere on a :
η= hp,[X, Y](q)i (Y.c)(q) ·
2. Supposons que le contrˆole est discontinu lors du contact ou de la jonction d’un arc bang-bang avec la fronti`ere. Alors ν1= 0.
D´emonstration. Montrons le premier point. Le long de l’arc fronti`ere, la relation (61) et l’hypoth`ese (C2) donnent : Φ(t) =hp, Y(q(t))i= 0. En d´erivant il vient :
Φ =˙ hp,[X, Y]i −ηY.c= 0 etY.c6= 0 car l’arc est d’ordre 1. On en d´eduit la relation cherch´ee.
Prouvons le deuxi`eme point. On note a =X.c et b =Y.c ; alors ˙c =a+ub. Soit Qun point de contact d’un arc extr´emal bang-bang t 7→ q(t) avec la fronti`ere, en un temps t1. Soit ε > 0 assez petit ; il vient : c(q(t1−ε))<0 etc(q(t1+ε))<0. En passant `a la limite ε→0 on obtient :
(a+bu)(t−1)≥0, (a+bu)(t+1)≤0 et en prenant la diff´erence :
b(t1)(u(t−1)−u(t+1))≥0. (68)
Supposons par exemple queb(t1)>0. On a alors : u(t−1)−u(t+1)≥0, etu(t−1)6=u(t+1) par hypoth`ese.
D’apr`es le principe du minimum, la fonction de commutation v´erifie : Φ(t−1)≤0 et Φ(t+1)≥0.
D’apr`es (67) il vient :
Φ(t+1) = Φ(t−1)−ν1b(t1). (69)
On en d´eduit : ν1b(t1)≤0, et d’apr`es le principe du minimumν1≥0. Siν16= 0 on ab(t1)≤0, et cela contredit b(t1)>0. Le cas b(t1)<0 est similaire. Le point 2 est donc prouv´e dans le cas d’un point de contact. Le cas d’un point de jonction avec un arc fronti`ere se traite de fa¸con semblable.
5.3.2. Le cas m= 2
Lemme 5.7. Supposons que l’ordre est m= 2. Alors : 1. Le long de l’arc fronti`ere on a :
η= hp,[X,[X, Y]]i+ubhp,[Y,[X, Y]]i
[X, Y].c ·
2. En un point de contact ou de jonction : Φ(t−1) = Φ(t+1).
3. En un point d’entr´ee :
ν1= Φ(t˙ −1) ([X, Y].c)(q(t1))· D´emonstration. On a Y.c= 0. Notonsa=X2.cetb=Y X.c.
Prouvons 1. Le long de la fronti`ere on a Φ =hp, Yi= 0, et en d´erivant il vient : Φ =˙ hp,[X, Y]i= 0
Φ =¨ hp,[X,[X, Y]]i+ubhp,[Y,[X, Y]]i −η∂c
∂q.[X, Y].
Or ∂c∂q.[X, Y] = [X, Y].c= (XY −Y X).c, etY.c= 0 carm= 2. Donc : [X, Y].c=−Y X.c=−b.
En particulier on en d´eduit 1.
Prouvons 2. En un point de contact ou de jonction on sait que Φ(t+1) = Φ(t−1)−ν1Y.c. OrY.c= 0, ce qui donne 2.
Prouvons 3. En un point d’entr´ee on a :
0 = ˙Φ(t+1) =hp(t+1),[X, Y](q(t1))i
=hp(t−1),[X, Y](q(t1))i −ν1
∂c
∂q.[X, Y]
= ˙Φ(t−1)−ν1[X, Y].c
= ˙Φ(t−1) +ν1Y X.c.
En particulier on obtient 3.
5.4. Synth`eses locales temps-minimum pour des syst`emes plans avec contraintes sur l’´etat L’objectif de cette section est d’initialiser la classification des synth`eses temps-minimales au voisinage de la contrainte, pour les syst`emes plans. C’est une ´etape pr´eliminaireintroduisant les outils m´ethodologiques pour analyser le probl`eme de la navette.
5.4.1. G´en´eralit´es
On consid`ere un syst`eme ˙q=X+uY,|u| ≤1,q= (x, y)∈R2, avec une contraintec(q)≤0. On noteω=pdq la forme horloge d´efinie sur le lieu o`u X et Y sont ind´ependants par : ω(X) = 1 etω(Y) = 0. Les trajectoires singuli`eres sont localis´ees sur S : det (Y,[X, Y]) = 0, et le contrˆole singulier us v´erifie : hp,[X,[X, Y]]i+ ushp,[Y,[X, Y]]i= 0. La 2-formedωest nulle surS.
Soitq0 tel quec(q0) = 0, identifi´e `a 0. Le probl`eme est de d´eterminer le statut d’optimalit´e locale d’un arc fronti`ere t 7→γb(t), issu de 0 et correspondant au contrˆole ub, et de d´ecrire la synth`ese optimale au voisinage deq0. La premi`ere ´etape est de construire une forme normale.
Lemme 5.8. Supposons :
1. X(q0), Y(q0)sont lin´eairement ind´ependants ; 2. la contrainte est d’ordre 1, c’est-`a-direY.c(q0)6= 0.
Alors en changeant si n´ecessaire u en −u, il existe un diff´eomorphisme local pr´eservant 0 tel que le syst`eme contraint s’´ecrit :
˙
x= 1 +ya(x, y)
˙
y=b(x, y) +u, y≤0.
D´emonstration. En utilisant un changement local de coordonn´ees, on peut identifierY `a ∂y∂ et l’arc contraint
`
aγb :t7→(t,0). L’espace d’´etats admissibles est soity ≤0 soity≥0. En changeant ´eventuellementuen−u on peut l’identifier `ay≤0.
5.4.2. Le cas g´en´erique
Dans la forme normale pr´ec´edente on a :
• Y(q0),[X, Y](q0) ind´ependants⇔a(0)6= 0 ;
• le contrˆole fronti`ere en 0 est admissible et non saturant⇔ |b(0)|<1.
Mod`ele local. Analysons la synth`ese optimale locale au voisinage de 0, sous les hypoth`eses pr´ec´edentes. On posea=a(0) etb=b(0). Le mod`ele local s’´ecrit :
˙
x= 1 +ay
˙
y=b+u, y≤0.
La forme horloge est : ω=1+aydx , et on a : dω= (1+ay)a 2dx∧dy.
Synth`ese locale. Consid´erons le cas non contraint. D’apr`es le principe du minimum, chaque trajectoire optimale est bang-bang avec au plus une commutation. Plus pr´ecis´ement on a deux cas. Sia >0, alors dω >0 et chaque trajectoire optimale est de la formeγ+γ−(un arcγ−γ+´etant temps-maximal). Sia <0, alors dω <0 et un arcγ−γ+(resp. γ+γ−) est temps-minimal (resp. temps-maximal). En utilisant encore la forme horloge, le mˆeme raisonnement montre que l’arc fronti`ereγbest optimal si et seulement sia >0. On repr´esente la synth`ese optimale pour le probl`eme contraint sur la figure 14.
0 0
q0 q1
K
9
temps maximale
temps maximale
(i)a >0 (ii)a <0 y= 0
Figure 14
Lien avec le principe du minimum
Le long de la fronti`ere, on a d’apr`es le lemme 5.6 :
hp, Yi= 0 et η=hp,[X, Y](q)i (Y.c)(q) · En notantp= (px, py), on obtientη=−apx, etpxest orient´e par :
hp, X+uYi+pt= 0, pt≥0.
Doncpx <0. On en d´eduit que signe η = signea, etla condition n´ecessaire d’optimalit´e η > 0est viol´ee si a <0.
On r´esume nos r´esultats par : Lemme 5.9.
1. Pour le probl`eme non contraint, si a > 0 un arc γ+γ− est temps minimal et un arc γ−γ+ est temps maximal, et inversement sia <0.
2. Pour le probl`eme contraint, un arc fronti`ere est optimal si et seulement si a >0, et dans ce cas chaque politique optimale est de la formeγ+γbγ−.
5.4.3. Le cas singulier
Dans la forme normale du lemme 5.8, siY et [X, Y] sont d´ependants en 0, alors a(0) = 0. Faisons alors l’hypoth`ese que le lieuS : det (Y,[X, Y]) = 0 est une courbe simple. Puisque Y est normalis´e `a ∂y∂ et l’arc fronti`ere `aγb : t7→(t,0), la pente de S en 0est un invariant. Dans le mod`ele local on approcheS par une droite et le mod`ele est :
˙
x= 1 +y(ay+bx)
˙
y=c+u, y≤0
o`u a, b sont des constantes. Le lieuS est : 2ay+bx= 0. D’apr`es [5] l’arc singulierγs pour le syst`eme sans
contrainte, et avecu∈ R, est soitC0-temps minimal soit maximal, et le test d’optimalit´e est la condition de Legendre–Clebsch :
• a <0 : temps minimal ;
• a >0 : temps maximal.
Le contrˆole singulier laisse S invariante et v´erifie :
b(1 +y(ay+bx)) + 2a(c+us) = 0.
Sa valeur en 0 est : us=−c−2ab , aveca6= 0. La condition d’admissibilit´e du contrˆole singulier est : |c+2ab |<1.
La forme horloge est :
ω= dx
ay2+bxy·
Donc dω=ay2ay+bx2+bxydx∧dy, et dωs’annule surS. De plus signe dω= signe (2ay+bx). On va effectuer l’analyse dans le cas suivant :
Cas a<0 et|c+2ab|<1,b6=0. On a deux situations, selon le signe deb. Sib >0, l’arc fronti`ere est optimal pourx≥0 et non optimal pourx <0. La synth`ese optimale est repr´esent´ee sur la figure 15i. Le cas b <0 est similaire, et la synth`ese est repr´esent´ee sur la figure 15ii.
-x 0
non optimal optimal dω >0 dω= 0 γs
γ+0 γ−0
-x 0
dω= 0 γ+0 γ−0
γs
optimal non optimal γ+
dω <0
γ−
(i) casb >0 (ii) casb <0
Figure 15
Lemme 5.10. Supposonsa < 0, |c+2ab |<1etb 6= 0. Alors chaque trajectoire optimale au voisinage de0 a au plus trois commutations. De plus :
• si b >0, la synth`ese optimale locale est repr´esent´ee sur la figure 15i, et un arc optimal est de la forme γ±γsγbγ− ;
• sib < 0, la synth`ese optimale locale est repr´esent´ee sur la figure 15ii, et un arc optimal est de la forme γ+γbγsγ±.
5.5. Synth`ese locale temps-minimale pour le sous-syst`eme I avec contraintes sur l’´etat On va construire la synth`ese optimale locale pour le probl`eme de la navette. La premi`ere ´etape est de construire une forme normale.
5.5.1. Forme normale au voisinage de la contrainte pour la navette
Les champsX, Y et [X, Y] sont ind´ependants, et [Y,[X, Y]]∈Vect{Y,[X, Y]}. La contrainte est d’ordre 2.
On suppose que les hypoth`eses (C1) et (C3) sont satisfaites le long de l’arc fronti`ereγb, c’est-`a-dire queY X.c6= 0 et que le contrˆole ub est admissible et non saturant. L’´etude est localis´ee enq0= 0. On noteq= (x, y, z).
Normalisation 1. Puisque Y(0) 6= 0, on identifie localement Y `a ∂z∂. Les diff´eomorphismes locaux ϕ = (ϕ1, ϕ2, ϕ3) pr´eservant 0 etY v´erifient alors : ∂ϕ∂z1 = ∂ϕ∂z2 = 0 et ∂ϕ∂z3 = 1. Puisque la contrainte est d’ordre 2, on aY.c= 0 au voisinage de 0 et donc Y est tangent `a toutes les surfacesc=α,αpetit. En particulier : ∂z∂c = 0.
Normalisation 2. Puisquec ne d´epend pas dez, en utilisant un diff´eomorphisme local pr´eservant 0 et ∂z∂ , on peut identifier la contrainte `ac=x. Le syst`eme s’´ecrit alors :
˙
x=X1(q), y˙=X2(q), z˙=X3(q) +u
et x ≤ 0. On suppose que l’arc fronti`ere est un arc σ dans x = ˙x = 0 passant par 0. En gardant une approximation affine, suffisante pour notre analyse, on obtient lemod`ele local suivant :
˙
x=a1x+a2y+a3z
˙
y=b0+b1x+b2y+b3z
˙
z=c0+c1x+c2y+c3z+u o`u l’approximation deσest la droite : x= 0, a2y+a3z= 0.
Normalisation 3. On se restreint au plan x= 0. En utilisant une transformation de la forme Z =αy+z, on peut normaliser l’arc fronti`ere σ`a : x=z = 0. En changeanty enλy, l’arc fronti`ere peut ˆetre identifi´e `a t7→(0, t,0). En changeant si n´ecessairez en−zet uen−u, on peut de plus supposera3>0. On a montr´e : Lemme 5.11. Sous nos hypoth`eses, le mod`ele local est :
˙
x=a1x+a3z
˙
y= 1 +b1x+b2y+b3z
˙
z=c+u+c1x+c2y+c3z, |u| ≤1
(70)
o`u a3>0et la contrainte estx≤0. L’arc fronti`ere est identifi´e `aσ :t7→(0, t,0). Puisqu’il est admissible et non saturant en0, on a|c|<1. De plusa3=−[X, Y].c.
Th´eor`eme 5.1. Consid´erons le probl`eme du temps minimal pour le syst`eme q˙=X(q) +uY(q),q∈R3, avec la contraintec(q)≤0. Soitq0∈ {c= 0}. Faisons les hypoth`eses suivantes :
1. au voisinage deq0 : [Y,[X, Y]]∈Vect{Y,[X, Y]};
2. X, Y,[X, Y]sont lin´eairement ind´ependants enq0, et[X,[X, Y]](q0) =aX(q0) +bY(q0) +c[X, Y](q0)avec a <0;
3. la contrainte est d’ordre 2 et les hypoth`eses (C1)et(C3) sont satisfaites enq0.
Alors l’arc fronti`ere issu deq0est localement temps-minimal si et seulement si la trajectoireγ−(q0)est contenue dans le domainec≥0. Dans ce cas la synth`ese optimale locale est de la formeγ−γ+γbγ+γ−.
D´emonstration. D’apr`es le lemme 4.14, tout point accessible `a partir de q0 en temps petit l’est par un arc γ+γ−γ+ et un arc γ−γ+γ−, et d’apr`es le th´eor`eme 4.1, pour le probl`eme non contraint une politique γ−γ+γ− est temps-minimale et une politiqueγ+γ−γ+ est temps-maximale.
Consid´erons le mod`ele construit pr´ec´edemment o`u q0 = 0 et l’arc fronti`ere γb est identifi´e `at 7→ (0, t,0).
Soit B = γb(t), t > 0 petit. Pour une trajectoire issue de (0, y0,0) et associ´ee `a u = +1 ou −1, on a les approximations :
x(t) = a3
2(c0+y0+u)t2+ o(t2) z(t) = (c0+y0+u)t+ o(t)
et les projections dans le plan (x, z) des arcsγ+γ−γ+ et γ−γ+γ− joignant 0 `aB sont desboucles γ˜+˜γ−˜γ+ et
˜
γ−γ˜+γ˜−, repr´esent´ees sur la figure 16.
La boucle ˜γ−γ˜+˜γ− (resp. ˜γ+γ˜−γ˜+) est contenue dansx≤0 (resp. x≥0).
-6 ˜γ−
x
z
˜ γ−
˜ γ+
˜ γ+
x >0
x <0
Figure 16
Dans les coordonn´ees initiales, si l’arc γ−γ+γ− joignant 0 `a B est contenu dans c ≤0, alors il est temps-minimal et l’arc fronti`ere n’est pas optimal. S’il est contenu dans c ≥ 0, on peut joindre 0 `aB par un arc γ+γ−γ+ contenu dansc≤0, temps-maximal. Dans ce cas clairement l’arc fronti`ereγb est temps-minimal.
La synth`ese optimale est alors la suivante. On peut utiliser le mod`ele local. SoientB1<0< B2 deux points de la fronti`ere. Consid´erons les arcsγ−γ+ arrivant en B1 et les arcsγ+γ− partant de B2, voir figure 17. En faisant varierB1 etB2on d´ecrit enti`erement l’ensemble des trajectoires optimales.
Q0 Q
B2
B1
P0 P
γ+
γ−
γ+
γ−
0
Figure 17
Remarque 5.12. On peut ais´ement calculer la politique optimale joignant P `a Q en utilisant le mod`ele :
˙
x=a3z,y˙= 1,z˙ =c+u+y.
5.5.2. Lien avec le principe du minimum D’apr`es le lemme 5.7, on a :
η=hp,[X,[X, Y]]i [X, Y].c
et [X,[X, Y]] = aX+bY +c[X, Y], avec hp, Yi= hp,[X, Y]i = 0, le long de la fronti`ere. Doncη = [X,Yahp,X].ci. D’apr`es le principe du minimum on a hp, Xi < 0, et dans le mod`ele : [X, Y].c = −a3 < 0. La condition n´ecessaireη ≥0 donnea≥0. Dans ce casγ+γ−γ+ est la politique optimale pour le probl`eme non contraint, et les boucles correspondantes de la figure 16 sont contenues dans le domainex≤0. La condition n´ecessaire d’optimalit´e η≥0est viol´ee si et seulement sia <0dans la forme normale et le principe du minimum d´etecte l’optimalit´e de l’arc fronti`ere.
Consid´erons la politique optimale pour joindre P `a Q, repr´esent´ee sur la figure 17. Les sauts ν1 et ν2
du vecteur adjoint au point d’entr´ee B1 et au point de sortie B2 avec la fronti`ere sont donn´es par les arcs extr´emaux du probl`eme non contraint joignant respectivementP `aB1etB2`aQ. Sur ces arcs le vecteur adjoint est enti`erement d´etermin´e par la condition de commutation enB1,P0 etB2, Q0 (voir Fig. 17).
En un point de contact avec la fronti`ere, l’arcγ−γ+γ− est une solution optimale du probl`eme non contraint et v´erifie le principe du minimum avecν1= 0, mais aussi pour une famille `a un param`etreν1∈[0,¯ν],cf.[15].
5.5.3. Application `a la navette
Dans notre probl`eme on a a < 0. On doit situer les boucles associ´ees `a γ−γ+γ− o`u γ− correspond `a cosµ=−1, par rapport au domaine admissible. D’apr`es les calculs de la section 5.1 on a pour les contraintes c1 etc2:
¨
ci= Φ(r, v, γ) +ucosγΦ(r, v)¯
o`u ¯Φ<0. Donc ¨ci est minimal lorsque µ= 0, soit u= +1. Supposons donc que les param`etres du probl`eme sont tels que l’hypoth`ese (C3) : |ub| < 1 le long de l’arc fronti`ere soit v´erifi´ee. Alors les arcs γ− issus d’un point fronti`erec= 0 du domaine admissible sont contenus dans le domaine non admissible etl’arc fronti`ere est optimal.