Pour tendre vers l’objectif de la ville inclusive, les politiques publiques mettent en place des dispositifs de participation citoyenne (quand ce ne sont pas les citoyen.e.s eux-mêmes qui organisent leurs propres instances de participation). C’est notamment le cas de la ville de Nantes : Johanna Rolland compte parmi les différentes enjeux de sa politique, l’objectif de « co-construire» la ville avec ses habitant.e.s. Une ville inclusive doit offrir l’opportunité à tous ses habitant.e.s de s’exprimer et de donner leur avis. A vu du panel d’habitants présents lors de cette réunion du Labo, on peut s’interroger sur sa représentativité de l’ensemble des habitant.e.s de Nantes. Sur les 12 participant.e.s, on compte 10 femmes et 2 hommes, blancs, entre 30 et 60 ans, et valides, provenant en majorité du centre-ville. Certains participant.e.s font d’ailleurs la remarque pendant la réunion que le groupe ne possède pas de voix venant des « quartiers »7et ne traite pas
donc de toutes les problématiques ; ce à quoi d’autres participant.e.s répondent que des ateliers sont menés dans des quartiers en parallèle. Le groupe ne comprend pas non plus de personnes dont l’identité de genre est minoritaire : gay, lesbienne, transgenre, intersexes, non-binaire, etc. Les profils sociologiques des participants pourraient s’expliquer par le contexte dans lequel s’est constitué le groupe : le Labo 258 est une
7. Désigne les quartiers prioritaires de la ville, aussi appelé «cités». Le terme «quartier» a donc une connotation péjorative.
Chap.3. Une constellation d’organismes en lutte
instance de participation ouverte à tous les citoyens et mis en place par la ville de Nantes dans le contexte d’élections municipales imminentes (l’année suivante) ; le travail final du groupe a pour objectif de servir de socle au prochain programme électoral de Johanna Rolland. On peut s’interroger sur les modalités de communication mises en place pour diffuser l’existence de ces ateliers participatifs, et quels seraient les types de profils se sentant concernés par la forme de ces ateliers. La participation étant une chose, la réalisation en est une autre. On peut enfin questionner la mise en place des propositions de projets du groupe dans le futur.
ECOLE
NATIONALE
SUPERIEURE
D'ARCHITECTURE
DE NANTES
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SOUMIS
AU DROIT
D'AUTEUR
SANS FAIRE GENRE
3.3 Le Conseil d’égalité Femmes Hommes de Nantes (CEFH)
En 2014, la Ville de Nantes lance le plan d’action « Agir pour l’égalité entre les femmes et les hommes »
« La Ville de Nantes fait partie des 170 collectivités signataires de la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale. Elle est la 21e collectivité à produire un plan d’actions dans ce cadre européen. »
Le CEFH a été créé entre fin 2014 et 2015 au cours d’ateliers participatifs organisés par la ville de Nantes. Il est l’un des sept objectifs du plan d’actions « qui vise l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences de genre, l’accessibilité des services, l’accompagnement des ménages fragilisés et l’action internationale en faveur de l’égalité femmes-hommes »8.
8. CEFH , ville de Nantes https://www.nantes.fr/cefh
Chap.3. Une constellation d’organismes en lutte
Le CEFH est un outil de mise en réseau des acteurs de la lutte pour l’égalité femme-homme sur Nantes. Il établit un programme de travail qu’il restitue lors de la plénière annuelle. Il est piloté par Aïcha Bassal, adjointe au maire, déléguée à la vie associative, l’égalité et la lutte contre les discriminations. « Il est constitué d’acteurs diversifiés : associations, institutions publiques, entreprises, invité.e.s ponctuel.le.s, habitant.e.s et citoyen.ne.s (ayant participé aux groupes de travail) ». La plénière est animée par des agents municipaux de la ville de Nantes. « 600 membres qui constituent ce conseil sur l’ensemble de notre territoire. »
2 mars 2019 : J’assiste à la plénière du CEFH à l’hôtel de ville de Nantes.
La plénière réunit donc les différents acteur.rices du conseil (économiques, associatifs, institutionnels et citoyens) durant une matinée pour exposer les travaux effectués pendant l’année. Elle est animée par deux adjointes aux maires et un journaliste et clôturé par un discours de Johanna Rolland. La présentation débute par un rappel du diagnostic « la Nantoscope » réalisé en 2014, qui fait état des différents niveaux d’égalité femmes hommes dans l’agglomération nantaise.
« C’est ce diagnostic qui nous a démontré que Nantes n’échappait pas à la règle : qu’on avait de fortes inégalités entre les hommes et les femmes dans tous les domaines : que ce soit dans le domaine sportif, dans le domaine culturel, dans le domaine du monde économique, et qu’on avait besoin de pouvoir combler ces inégalités, donc on s’est vraiment appuyé là-dessus ! » Aïcha Bassal
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Les animateurs de la plénière rappellent les objectifs de la création du CEFH et le plan d’action, qui se voulait donc être à tous les niveaux. Les actions menées par la délégation sont basées sur un volet « interne » et un volet « externe » : le volet interne concerne la formation et sensibilisation au sein de la municipalité et des collectivités.
« Un volet interne qui se doit, nous collectivité, dans notre travail du quotidien, d’être exemplaire. » Aïcha Bassal
Le volet interne comprend aussi le thème de l’éducation;
« parce que les préjugés et les stéréotypes c’est dès le plus jeune âge qu’il faut les combattre, de former ces professionnels pour éviter parfois, mais par une méconnaissance j’ai envie de dire, d’envoyer systématiquement les petites fi lles au coin dinette, et les garçons au coin voiture. ». Aïcha Bassal Le volet « externe » concerne d’avantage la question de l’égalité femmes/hommes dans la ville et le travail mené avec les différents acteurs (associations et citoyen.ne.s).
La présentation se poursuit par l’exposé des principaux projets menés en faveur de l’égalité femme-homme mené par les membres du CEFH. Chaque organisme prend la parole à tour de rôle pour expliquer leurs projets.