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Q UELS SONT LES AUTRES ENJEUX LIÉS À LA MISE EN ŒUVRE DES SFN ?

Dans le document L agglomération de Roanne (Page 36-40)

6.1 Coûts d’investissement et de fonctionnement moins élevés que pour les infrastructures grises

Les coûts d’investissement et de fonctionnement des solutions fondées sur la nature pour la gestion des eaux pluviales sont, en règle générale, moins élevés que ceux des infrastructures grises.

Une étude du GRAIE18 a mis en avant cette différence en comparant trois scénarios : - Scénario 1 : réseau pluvial strict et bassin d’infiltration

- Scénario 2 : réseau pluvial strict, bassin d’infiltration et plus-value paysagère - Scénario 3 : noues d’infiltration

En termes d’investissement, le coût de la noue est inférieur à 3,5 fois au scénario 1 et 3,7 fois au scénario 2.

En termes de fonctionnement, le coût de la noue représente 1,4 fois celui du scénario 1 et 0,6 fois celui du scénario 2. Ainsi, les coûts d’entretien des SFN peuvent être légèrement plus élevés que ceux d’une infrastructure dite grise (génie civil) mais comme précisé dans le paragraphe 3.2, cet entretien ne génère pas de surcharge de travail pour les services des espaces verts des collectivités concernées.

Les SFN permettent d’éviter des coûts plus élevés à la fois en termes d’investissement mais également en termes de fonctionnement.

6.2 Moindres coûts du renouvellement des réseaux

La gestion des eaux pluviales via les solutions fondées sur la nature permet de réduire les volumes d’eau qui entrent dans les réseaux unitaires d’assainissement. Ces réseaux sont dimensionnés pour recevoir des eaux pluviales et des eaux usées. La déconnexion des eaux pluviales de ces réseaux peut présenter les deux intérêts suivants :

- Les réseaux sont moins surchargés et pourront supporter une éventuelle augmentation de la population sans qu’il soit nécessaire de les remplacer par des tuyaux d’un diamètre supérieur et de construire une station d’épuration ayant une capacité de traitement supérieure.

- Lors de leur remplacement et si un accroissement de la population n’est pas envisagé, le diamètre des tuyaux sera d’un diamètre inférieur à celui actuellement en place.

Le tableau suivant met en évidence la surface traitée par actions mises en œuvre réparties selon leur type et leur impact sur les réseaux.

18 Comparaison des coûts de différents scénarios de gestion des eaux pluviales, étude de cas, GRAIE, septembre 2018.

Tableau 19 : Répartition des SFN par type et selon leur impact sur les réseaux

Si l’on s’intéresse uniquement à la déconnexion du réseau unitaire, il est possible d’estimer le nombre de mètres linéaires concernés par cette déconnexion au regard de la surface traitée en m². Ce calcul peut être uniquement fait pour les noues pour lesquelles une conversion de la surface associée en m² via des mètres linéaires peut être réalisée. En effet, si l’on considère qu’une noue mesure en moyenne 2 mètres de large, il est possible d’en déduire qu’un mètre linéaire de noue représente 2 m². Les surfaces consacrées aux noues qui ont généré une déconnexion du réseau unitaire, représentent 30 000 mètres linéaires.

Pour le financement des réseaux, l’agence de l’eau Loire-Bretagne propose des coûts plafonds pour les dossiers d’aide, qui correspondent au prix du marché.

Tableau 20 : Coûts plafonds proposés par l’AELB pour la pose et la réhabilitation de réseaux gravitaires à surface libre pour les eaux usée (Source : appel à projets de travaux de réduction des rejets des réseaux d'eaux usées des collectivités, AELB, 2020)

Si l’on applique ces coûts plafonds, en cas de non remplacement des réseaux d’eaux usées grâce à la déconnexion, le coût évité pour Roannaise de l’eau, sur la base d’un coût moyen de 584 €/ml pourrait être de 17 530 K€.

L’analyse des coûts plafonds proposés par l’agence de l’eau Loire-Bretagne pour la pose et la réhabilitation de réseaux gravitaires met en évidence une réduction des coûts en cas de diminution de diamètre, comprise entre 40 et 110€. Ainsi, en cas réhabilitation des réseaux via un diamètre inférieur, le coût évité pour la collectivité sera compris entre 1 200 K€ et 3 300 K€, soit un coût moyen de 2 250 K€.

Ainsi, le coût évité est compris entre 2 250 K€ et 17 530 K€, selon l’option mise en œuvre (non remplacement des réseaux si accroissement de population ou remplacement des tuyaux de diamètre inférieurs).

Surface traitée par les SFN en m²

Déconnexion

Bassin d'infiltration 1 134 10 824 46 446 57 459

Jardin de pluie 527 527

Mare 241 241

Massif infiltrant 7 624 7 624

Massif stockant 457 740 1 197

Noue drainante 5 752 5 752

Noue infiltrante 4 448 1 509 5 957

Noue infiltrante enherbée 7 024 12 035 12 327 42 031 73 417

Noue infiltrante non végétalisée 3 839 3 839

Noue infiltrante végétalisée 36 938 1 800 708 39 446

Noue infiltrante végétalisée et enherbée 2 747 2 747

Toiture végétalisée 1 637 1 373 3 010

Total 10 036 69 988 3 309 29 643 89 185 202 161

Diamètre nominal (mm) D 160 D 200 D 250 D 300 D 400 D 500 D 600

Coût plafond € HT/ml 385 425 490 550 660 755 825

Ecart entre 2 diamètres en € HT/ml 40 65 60 110 95 70

6.3 Diminution des coûts de traitement des eaux usées

La diminution des volumes d’eaux pluviales dans le réseau unitaire va permettre de réduire les coûts de traitement des eaux qui transitent par les réseaux d’eaux usées. Pour identifier les données non injectées dans le réseau, il convient d’estimer les volumes de pluie qui se sont infiltrés directement à la parcelle pour les surfaces des ouvrages qui ont permis une déconnection du réseau unitaire.

Les précipitations sur le territoire roannais sont estimées à partir des précipitations annuelles du département de la Loire.

Tableau 21 : Estimation des précipitations sur le département de la Loire (source : Eau France)

Les surfaces concernées par la déconnexion du réseau unitaire des eaux usées sont présentées dans le tableau suivant. Ainsi, depuis 2010, près de 65 000 m² ont été déconnectés du réseau unitaire.

Tableau 22 : Surface déconnectée du réseau unitaire suite à la mise en œuvre de chantiers SFN (source : Roannaise de l’eau)

Le volume de pluie n’ayant pas transité dans le réseau unitaire grâce aux ouvrages SFN est calculé à partir de la moyenne de pluie observée chaque année et de la surface déconnectée cumulée. Ces volumes sont ensuite associés à la part assainissement du prix de l’eau afin de déterminer les coûts de traitement évités. Ces derniers sont estimés sur la période 2010-2021 à près de 868 K€.

Tableau 23 : Coûts de traitement évités (Source : Eau France – SISPEA- traitement Eco Logique Conseil)

Année

Pluie n'ayant pas transité dans le réseau unitaire en

m3

Prix eau assainissement

en €/m3

Coûts de traitement évités

2010 0 1,49 -

2011 3 790 1,57 5 951 € 2012 33 361 1,56 52 043 € 2013 36 789 1,61 59 231 € 2014 38 253 1,67 63 882 € 2015 32 739 1,92 62 859 € 2016 54 475 1,92 104 591 € 2017 45 210 1,95 88 159 € 2018 51 320 1,98 101 614 € 2019 53 867 1,99 107 195 € 2020 53 867 2,03 109 349 € 2021 55 723 2,03 113 117 € Total 867 992 €

Dans le document L agglomération de Roanne (Page 36-40)

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