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4.1. Avec les collègues

A l’unanimité, le mot qui qualifiait le mieux la relation entretenue avec le reste de l’équipe était «soutien ». En effet, leur statut de jeunes diplômées les rendait « plus

facilement excusables », leurs collègues sages-femmes « étaient plus tolérantes et bienveillantes ». Cette relation d’entraide était encore plus accentuée lorsque les

participantes étaient déjà connues de l’équipe. Néanmoins, une sage-femme nous avait expliqué qu’en changeant de lieu de travail, pour un établissement dans lequel elle n’avait jamais travaillé, elle avait dû refaire ses preuves et qu’elle ne «comprenait pas

pourquoi il fallait qu’ [elle] reprouve [à nouveau] qu’ [elle] était une bonne sage- femme » (P6).

Une sage-femme nous avait évoqué avoir « fait plus partie de l’équipe » (P2) qu’en tant qu’étudiante.

Une des sages-femmes qui travaillait dans les DOM-TOM, avait souligné l’importance de la relation avec les collègues, amplifiée par l’éloignement familial. Elle avait déclaré : « tu crées des liens hyper forts déjà avec tes collègues, qui deviennent en

fait tes amis […] ça a un impact quand même je pense sur notre bien-être au travail, le fait de connaître tout le monde et de bien s’entendre avec tout le monde » (P4).

32 Une autre participante avait révélé que les échanges avec d’autres sages-femmes étaient « hyper enrichissants [surtout si elles venaient] d’horizons différents » (P6).

En ce qui concerne les relations avec les médecins, deux d’entre elles (P1, P5) avaient mentionné le fait que « les médecins voient bien que tu es jeune, que tu sors de

l’école donc ils se méfient un peu plus tant que tu n’as pas fait tes preuves » (P1).

De plus, trois sages-femmes nous ont indiqué avoir déjà eu un conflit avec un médecin (P3, P4, P6). Pour l’une d’entre elles, ce désaccord l’avait même conduite à se demander si elle voulait « vraiment rester à l’hôpital ou est-ce que [elle ne] préférait

pas travailler en libéral, toute seule » (P3), jusqu’à ce que la situation s’arrange.

Néanmoins, deux d’entre elles s’entendaient à dire que « tu ne peux pas t’entendre avec

tout le monde, y’a forcément des caractères avec qui ça passe mieux, » (P6, P3).

Par ailleurs, trois sages-femmes avaient revendiqué que leur statut de jeunes diplômées leur avait conféré des avantages mis à profit dans leurs échanges avec leurs collègues. Tout d’abord, elles expliquaient qu’ « on [leur] demandait les nouvelles

recommandations, les nouvelles pratiques » (P1, P2), mais aussi des avis sur des

conduites à tenir car « on a beau avoir cinq ou dix ans d’expérience et l’autre un an, tu

as quand même une expérience » (P3).

4.2. Avec les patientes

Chez cinq des participantes, leur jeune âge avait souvent conduit à quelques questionnements de la part des patientes comme par exemple « ah mais vous êtes

jeune », ou encore « avez-vous des enfants ? ». Cependant ces interrogations n’avaient

jamais entrainé une « remise en question des compétences » (P5), ni de « jugement »

(P3), et étaient dûs au « contexte culture » (P7) des DOM-TOM pour l’une d’entre

elles. Quant aux deux autres, elles expliquaient qu’il fallait « avoir confiance en soi »

(P1) et que du coup les patientes « ne ressentaient pas du tout » (P2) le fait d’être

nouvelles diplômées.

Une participante n’avait « jamais eu de remarques désagréables » (P4). La dernière sage-femme avait, quant à elle, reconnu que « les remarques des gens [étaient]

quand même plutôt positives » (P6), malgré le fait qu’il lui était « arrivé une ou deux fois [de recevoir des remarques qui l’] agaçaient un peu plus [telles que] vous êtes bien à même de m’accoucher ?, vous êtes assez compétente ? ».

Toutefois, le fait de devenir sage-femme avait également modifié la relation avec les patientes. En effet, une des sages-femmes interviewée avait déclaré « tu as

quand même une relation avec les gens qui est … disons c'est pas pareil quand tu es sage-femme. C'est quand même trop bien quand les gens ils t'envoient un petit faire- part » (P6). Une autre sage-femme avait même dit : « et puis c’est bien […] [les patientes] viennent pour ton avis, […] elles te font confiance, […] elles sont reconnaissantes » (P2).

4.3. Avec les étudiantes sages-femmes

L’encadrement des étudiants avait été évoqué par deux participantes. Il en ressortait un réel manque de formation durant le cursus : « ça on n'est pas du tout

formée alors que avant, avec le système où les quatrièmes années encadraient les deuxièmes et tout ça… je pense que du coup on avait peut-être plus l'habitude » (P6).

Cet encadrement entrainait chez ces sages-femmes « une grosse partie de travail à la

sortie de l’école à laquelle [elles n’avaient] pas du tout été confrontées pendant [leur] formation […] quelque chose que tu dois apprendre sur le tas » (P1).

De plus, une des participantes expliquait que « les premières élèves sages-

femmes que tu as à gérer, c’est une grosse source de stress en plus » (P1) de la prise de

fonction. La seconde sage-femme révélait avoir eu quelques difficultés à encadrer les étudiants notamment dû au fait que « quand toi tu commences juste à être à l'aise, et à

savoir et gérer la dame et gérer ton accouchement sans péri, aller en plus inclure une autre personne […] reprendre la main si tu vois que ça va pas. Je trouve ça assez difficile » (P6). Les situations vécues par cette sage-femme, avaient également contribué

à lui rendre la tâche difficile. En effet, elle avait été confrontée à une étudiante qui n’

« avait pas forcément la même vision du travail que moi. Et en fait j'ai eu énormément de difficultés à laisser faire parce qu'en fait c'est moi qui suis responsable » (P6), ainsi

34 qu’à une autre étudiante « qui m'a notamment dit je suis plus âgée que toi, j'ai plus

d'expérience que toi, j'ai déjà eu des enfants,» (P6).

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