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4.3 Propri´et´es des polynˆomes de Demazure

4.3.2 Type affine

4.3.2 Type affine

Prenons ici g une alg`ebre de Kac-Moody de type affine. Nous reprenons les notations de la partie 2.1. Le groupe W0⊂ W agit sur h0∗L

(Cδ ⊕ CΛ0) en agissant de fa¸con usuelle sur h0∗et de fa¸con triviale sur Cδ ⊕CΛ0. Notons H les polynˆomes de P0 harmoniques par rapport `a W0.

Proposition 4.3.3 Pour w ∈ W , les polynˆomes Pw sont W0-harmoniques. Soit l ∈ C. Les polynˆomes Pw|h∗l, pour w ∈ W , sont des ´el´ements de H[l] = {Pk∈NlkRk0) | Rk∈ H}.

Preuve : Soit w ∈ W . Pour montrer que Pw est W0-harmonique, on sait par la proposition 4.2.4, qu’il suffit de montrer que :

| W0|Pw(λ) = X

v∈W0

Pw(λ + vµ) pour λ ∈ h et µ ∈ h0∗.

Comme Pw est un polynˆome, il suffit de montrer cela pour λ ∈ P et µ ∈ P0. Prenons donc λ ∈ P et µ ∈ P0. On a : X v∈W0 Dweλ+vµ= Dw(eλ X v∈W0 e)

car Dw est lin´eaire. OrP

v∈W0eest invariant par W0, de plus, en exposant il n’y a que des poids de niveau 0, en consid´erant les caract`eres r´eels c’est

CHAPITRE 4. POLYNOMES DE DEMAZURE donc stable par W , d’o`u :

X

v∈W0

Dweλ+vµ= (X

v∈W0

e)Dw(eλ).

En sp´ecialisant, on en d´eduit que Pw est W0-harmonique. Soit l ∈ C. Si λ ∈ h∗l, on peut l’´ecrire :

Pw(λ) =X

k∈N

lkRk0),

o`u seul un nombre fini de k intervient et o`u les Rk sont dans H.

✷ Corollaire 4.3.4 Soit w ∈ W . Soit l ∈ C et λ ∈ h∗l. Le polynˆome Pw s’´ecrit, de fa¸con unique, sous la forme :

Pw(λ) = X

v∈W0

Qv(l)Pv00),

o`u les Qv sont des polynˆomes.

Preuve : Reprenons les notations de la d´emonstration ci-dessus. Les poly-nˆomes Pv0, pour v ∈ W0, forment une base de H, donc pour k ∈ N, le polynˆome Rk s’´ecrit Rk = P v∈W0 ak,vP0 v, avec ak,v∈ C. D’o`u, en posant Qv(l) = P k∈N ak,vlk, on obtient : Pw(λ) = X v∈W0 Qv(l)Pv00). ✷ D´efinition 4.3.5 On d´efinit l’ordre de Bruhat faible sur W , not´e ≤f, en posant pour x, y ∈ W , x ≤f y s’il existe un u ∈ W tel que y = u ∗ x. Remarque 4.3.6 x ≤f y ´equivaut `a, il existe k ∈ N et si1, · · · , sik, k r´eflexions simples de W telles que y s’´ecrive de fa¸con r´eduite y = si1· · · sikx. D´efinition 4.3.7 Soit w ∈ W , Pw s’´ecrit Pw(λ) = P

u∈W0

Qu(l)P0

u0). L’en-semble Supp Pw = {v ∈ W0 | Qv 6= 0} est appel´e le support de Pw. Proposition 4.3.8 Soit w ∈ W , posons w = yx o`u y ∈ {u ∈ W | ∀i ∈ [[1, r]], usi > u} et x ∈ W0. Alors Supp Pw ⊂ {v ∈ W0 | x ≤f v} et x ∈ Supp Pw.

4.3. Propri´et´es des polynˆomes de Demazure

Preuve : Soit w ∈ W , w s’´ecrit w = yx avec y ∈ {u ∈ W | ∀i ∈ [[1, r]], usi> u} et x ∈ W0. Soit l ∈ C, et λ ∈ h∗l.

• Montrons que Supp Pw ⊂ {v ∈ W0 | x ≤f v}. Par le corollaire 4.3.4 le po-lynˆome Py s’´ecrit Py(λ) = P

u∈W0

Ru(l)P0

u0) o`u les Ru sont des polynˆomes. De plus, soit R un polynˆome en une variable, P un polynˆome en r va-riables et αi ∈ Π0. Il est clair que DαiR(l)P (λ0) = R(l)DαiP (λ0). Et donc, Pw(λ) = DxPy(λ) = P

u∈W0

Ru(l)P0

u∗x0). On en d´eduit que Supp Pw⊂ {v ∈ W0 | x ≤f v}.

Montrons maintenant que 1 ∈ Supp Py. • On sait que Py s’´ecrit Py(λ) = P

u∈W0

Ru(l)Pu00) avec Ru ∈ C[l]. Nous allons montrer que, pour tout u ∈ W0, deg RuPu0 ≤ ℓ(y).

On sait que deg Py ≤ ℓ(y), donc deg P

u∈W0

RuPu0 ≤ ℓ(y). Consid´erons ces polynˆomes commes des polynˆomes en λ1, · · · , λr dans C(l), on sait que le degr´e de P0

w0 est strictement plus grand que celui des autres polynˆomes P0 u

pour u 6= w0. On en d´eduit que le terme dominant de Rw0Pw00 (comme un polynˆome en r + 1 variables) ne peut s’annuler avec aucun autre terme, et donc que deg Rw0P0

w0 ≤ ℓ(y). D’o`u deg P

ℓ(u)<ℓ(w0)

RuP0

u ≤ ℓ(y). Soit n un entier non nul et supposons que deg P

ℓ(u)≤ℓ(w0)−n

RuPu0≤ ℓ(y). Soit v ∈ W0 de longueur ℓ(w0)−n. Alors il existe si1, · · · , sinn r´eflexions simples telles que vsi1· · · sin = w0. De plus, pour tout v ∈ W0 diff´erent de v et de longueur inf´erieure ou ´egale `a ℓ(w0) − n on a vsi1· · · sin < w0.

Par la remarque 4.1.3, on sait que deg Dsi1···sin

P ℓ(u)≤ℓ(w0)−n RuP0 u ≤ ℓ(y) + n c’est-`a-dire deg P ℓ(u)≤ℓ(w0)−n RuPu∗s0

i1···sin ≤ ℓ(y) + n. Comme on l’a vu pr´ec´edemment le terme dominant de RvPw00 ne peut s’annuler avec aucun autre terme et donc deg RvPw00 ≤ ℓ(y) + n. D’o`u deg RvPv0≤ ℓ(y).

En faisant de mˆeme avec les autres ´el´ements de longueur ℓ(w0) − n, on en d´eduit par r´ecurrence que pour tout u ∈ W0, deg RuP0

u ≤ ℓ(y) et donc deg Ru≤ ℓ(y) − ℓ(u).

• Montrons que 1 ∈ Supp Py. Supposons que ce n’est pas le cas. Comme y ∈ {u ∈ W | ∀i ∈ [[1, r]], usi > u} on sait que yw0 est r´eduit i.e. que ℓ(yw0) = ℓ(y) + ℓ(w0) (voir [14] paragraphe 1.10.). D’o`u deg Pyw0 = ℓ(y) + ℓ(w0). D’autre part Pyw0 = P

u∈W0

RuP0

w0. Or deg RuP0

w0 = deg Ru+ ℓ(w0) ≤ ℓ(w0) + ℓ(y) − ℓ(u) ≤ ℓ(w0) + ℓ(y) − 1 si 1 /∈ Supp Py. C’est absurde. Donc 1 ∈ Supp Py. De plus on en d´eduit que deg R1Pw00 = deg Pyw0 donc deg R1= ℓ(y).

CHAPITRE 4. POLYNOMES DE DEMAZURE

Comme Pw = DxPy = Dx P

u∈W0

RuPu0 = P

u∈W0

RuPu∗x0 , on en d´eduit que x ∈ Supp Pw.

✷ Remarque 4.3.9 Dans la d´emonstration pr´ec´edente on voit, en conservant les mˆemes notations, que deg Qx = ℓ(y).

Proposition 4.3.10 Soit l ∈ C, les polynˆomes Pw|h∗l, pour w ∈ W , en-gendrent H[l].

Preuve : Soit l ∈ C. Soit E le sous-ensemble de H[l] engendr´e par les polynˆomes Pw|h∗l, pour w ∈ W .

Soit k un entier. Prenons y ∈ {u ∈ W | ∀i ∈ [[1, r]], usi > u} de longueur k (un tel y existe bien). Alors Pyw0|h∗l = QPw0 o`u Q est un polynˆome en l de degr´e k. Ceci ´etant vrai pour tout entier k, on en d´eduit que C[l]Pw00 ⊂ E. Soit n un entier non nul et supposons que pour v ∈ W0 de longueur stricte-ment plus grande que ℓ(w0) − n on ait C[l]P0

v ⊂ E. Soit v ∈ W0 de longueur ℓ(w0) − n et soit k un entier. Prenons y ∈ {u ∈ W | ∀i ∈ [[1, r]], usi > u} de longueur k. Alors Pyv|h∗l = QvPv0 +P

u>vQuPu0 et Qv est de degr´e k. Par hypoth`ese de r´ecurrence on sait que P

u>vQuPu0 ∈ E. On en d´eduit que QvP0

v ∈ E. Ceci ´etant valable pour tout entier k, on en d´eduit que C[l]Pv0⊂ E.

Donc pour tout v ∈ W0, C[l]Pv0 ⊂ E. Comme les polynˆomes Pv0, pour v ∈ W0, engendrent H, on en conclut que E = H[l].

✷ Remarque 4.3.11 En revanche les Pw|h∗l, pour l dans C et w dans W , ne sont pas lin´eairement ind´ependants dans H[l] en g´en´eral. En effet, on verra plus loin qu’ils ne sont pas distincts (par exemple Ps1s0s1s2s3s2s1s2 = Ps3s0s1s2s3s2s1s2 dans A(1)4 ).

Chapitre 5

Type fini

Nous travaillons, ici, dans des alg`ebres de Kac-Moody de type fini. Pour le type fini les op´erateurs et polynˆomes de Demazure fournissent des bases int´eressantes. Nous allons d´emontrer, en effet, que les op´erateurs de Dema-zure forment une base du Z[P ]-module des endomorphismes de Z[P ] inva-riants par Z[P ]W. Les polynˆomes de Demazure, quant `a eux, sont une base, sur Z, des polynˆomes sur h, harmoniques pour le groupe de Weyl, `a valeurs enti`eres relatives sur P .

Dans tout ce chapitre g est une alg`ebre de Kac-Moody de type fini. On note de fa¸con usuelle ses ´el´ements associ´es : W son groupe de Weyl, P son r´eseau de poids....

5.1 Quelques Propri´et´es

D´efinition 5.1.1 Soit µ ∈ P . On d´efinit la translation : Tµ: Z[P ] → Z[P ]

u → eµu.

Lemme 5.1.2 Soit sα une r´eflexion de W de racine α et soit λ, µ ∈ P . Alors, DαTµ s’´ecrit : DαTµeλ = (Dαeµ− esαµ)eλ+ esαµDαeλ. Preuve : Soit λ, µ ∈ P+, DαTµeλ = eλ+µ+ · · · + eλ+sαµ+α+ eλ+sαµ + · · · + esαλ+sαµ = (Dαeµ− esαµ)eλ+ esαµDαeλ.

Ceci ´etant une ´egalit´e entre polynˆomes en eΛi, on en d´eduit l’´egalit´e pour tout λ, µ ∈ P .

CHAPITRE 5. TYPE FINI

Proposition 5.1.3 Soit w ∈ W et µ ∈ P . Alors, DwTµ s’´ecrit : DwTµ= X v∈W v≤w ³ X ν∈P av,ν(µ)Tν ´ Dv,

o`u les coefficients av,ν(µ) sont dans Z et seul un nombre fini d’entre eux est non nul.

Preuve : La propri´et´e est v´erifi´ee pour w de longueur 1 par le lemme pr´ec´edent. On en d´eduit facilement le r´esultat par r´ecurrence.

✷ En sp´ecialisant, on trouve :

Corollaire 5.1.4 Soit w ∈ W et λ, µ ∈ h. Alors : Pw(λ + µ) = X

v∈W v≤w

bv,µPv(λ),

avec bv,µ∈ Z.

De la mˆeme fa¸con on peut montrer que :

Proposition 5.1.5 Soit w ∈ W et µ ∈ P . Alors TµDw s’´ecrit : TµDw = X v∈W v≤w Dv³ X ν∈P av,ν(µ)Tν´ ,

o`u les coefficients av,ν(µ) sont dans Z et seul un nombre fini d’entre eux est non nul.

Remarque 5.1.6 Jusqu’ici les r´esultats sont aussi valables pour une alg`ebre de Kac-Moody affine.

Lemme 5.1.7 Soit θ la plus longue racine de g. Posons l’ensemble J = {i ∈ [[1, r]] | hθ, α

ii = 0} et wJ l’´el´ement de longueur maximale dans < sj, j ∈J >, alors w0= sθwJ.

Preuve : Soit w = sθwJ, comme sθ ∈ {u ∈ W | ∀j ∈ J, usj > u} et wJ ∈< sj, j ∈ J >, l’´ecriture est r´eduite i.e. ℓ(w) = ℓ(sθ) + ℓ(wJ) (voir [14] paragraphe 1.10.). Soit i ∈ J, alors wJαi = −αj o`u j ∈ J et donc sθwJαi = −αj. Donc wαi ∈ ∆. Soit i /∈ J, alors wJαi = αi +P

j∈Jmjαj, donc sθwJαi = wJαi− hαi, θiθ ≤ wJαi− θ ≤ 0. Donc wαi∈ ∆. D’o`u w envoie toutes les racines positives sur des racines n´egatives. Donc w = w−1 = w0

(voir [14] paragraphe 1.8.).

5.2. Endomorphismes de Z[P ]

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