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E-3-1. Troubles ostéo-articulaires :

• un affaissement des voûtes plantaires, • une épiphysiolyse de la tête fémorale,

• un trouble de la statique vertébrale (scoliose, cyphose…), • un spondylolisthésis L5-S1,

• un genu valgum, un syndrome fémoro-patellaire…

Le surpoids infantile augmente le risque de gonarthrose à l’âge adulte par une charge interne exagérée sur le plateau tibial.

Les enfants obèses consultent pour des douleurs musculaires et ostéo-articulaires plus souvent que les enfants de poids normal (46). Elles prédominent aux membres inferieurs et sont un obstacle supplémentaire à la pratique d’une activité physique.

E-3-2. Complications dermatologiques :

• un acanthosis nigricans (il survient par résistance à l’insuline et peut régresser à la perte de poids),

• des vergetures diffuses (irréversibles), • un trouble de la cicatrisation,

• des mycoses,

• une hypertrichose chez la jeune fille.

E-3-3. Complications endocriniennes :

des troubles menstruels,

un syndrome des ovaires polykystiques, une avance pubertaire chez la petite fille, • un retard pubertaire du garçon.

E-3-4. Conséquences morphologiques :

• une gynécomastie, • une adipomastie,

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E-3-5. Troubles métaboliques :

Une dyslipidémie est retrouvée chez un enfant obèse sur deux (38). L'hypertriglycéridémie et la diminution du HDL-cholestérol ou de l'apolipoprotéine A-1 sont les plus fréquentes d'entre elles.

Une insulinorésistance, se traduisant par une hyperinsulinémie à jeun, existe chez près de deux tiers des enfants obèses (47-48). En revanche, l'intolérance au glucose et surtout le diabète non insulinodépendant sont exceptionnels chez l'enfant. (Il faut noter qu’à la faveur de l’obésité, le diabète de type 2 survient de plus en plus tôt dans les familles prédisposées; le diabète de type 2 de l’adolescent concerne 8% des enfants diabétiques à la Réunion, contre moins de 4% en métropole (49)).

E-3-6. Complications cardio-vasculaires :

Des troubles de la mécanique artérielle et de la fonction endothéliale ont été mis en évidence chez des enfants obèses âgés en moyenne d'environ 12 ans (48). Ces troubles de la fonction artérielle, déjà connues chez l'adulte obèse, sont les premières manifestations de l'athérosclérose dont l'évolution aboutira aux complications cardiovasculaires qui y sont liées.

La diminution de la concentration plasmatique d'apolipoprotéine A-1, l'insulinorésistance, la localisation abdominale de la masse grasse et l’augmentation de la concentration plasmatique de la leptine (50) sont corrélées avec les anomalies artérielles trouvées chez les enfants obèses.

Déjà pendant l’enfance, une dysfonction endothéliale puis des lésions athéro-sclérotiques précoces sont présentes, y compris une atteinte subclinique des artères coronaires (51).

Une hypertension artérielle (HTA) est retrouvée par certains auteurs chez environ dix pour cent des enfants obèses (47), mais cette prévalence est probablement surestimée du fait des erreurs de mesure dues à la surcharge adipeuse du bras. En effet, aucun des enfants chez lesquels des anomalies artérielles ont été mises en évidence n'était hypertendu (48).

On constate une HTA chez moins de 2% de la population pédiatrique mais elle est plus fréquente chez les enfants « candidats » à la survenue d’un syndrome métabolique à l’âge adulte (52).

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E-3-7. Complications respiratoires :

Les complications respiratoires sont une dyspnée d’effort ou permanente, un syndrome d’apnées du sommeil (SAS) qui nécessitent la réalisation d’une exploration fonctionnelle respiratoire avec polysomnographie avec mesure des temps de latence d’endormissement si nécessaire. De plus, l’obésité est un facteur de risque pour l’asthme et peut aussi aggraver un asthme existant.

Apnées du sommeil :

Elles concernent plus souvent les enfants de 3 à 7 ans. La prévalence, mal établie, serait d’environ 1% chez les enfants de 5 ans. (53)

On attribue le syndrome d’apnées du sommeil à une augmentation de la masse grasse contribuant à un épaississement des amygdales et des végétations et à une relaxation des muscles pharyngés excessive durant le sommeil. Chez l’enfant, le ronflement nocturne s’associe plutôt à des signes d’hyperactivité pendant la journée qu’à une hypersomnie. Les autres symptômes nocturnes sont les pauses respiratoires, les sueurs, les sensations d’asphyxie, l’énurésie, un sommeil agité...(54)

Selon les Américains, la chirurgie (amygdalectomie, adénoïdectomie) n’est pas efficace après l’âge de 7 ans. La prise en charge médicale est celle du surpoids et une ventilation nocturne. Avant l’âge de 7 ans, les symptômes sont réversibles après traitement chirurgical.

Asthme (55), Dyspnée d’effort:

La dyspnée d’effort peut-être due à un asthme non connu non traité, ou à une désadaptation à l’effort.

Ils ont pour conséquence une moins grande aptitude à l’effort, et contribuent à détourner l’enfant en surcharge pondérale de toute activité physique ou sportive.

37 E-4. Morbi-mortalité :

L’obésité infantile augmente la prévalence de certaines maladies à l’âge adulte :

Cancer colorectal, cancer du sein et de l’endomètre ; Crise de goutte ;

Lithiase biliaire ;

HTA : plusieurs auteurs ont mis en évidence une corrélation entre l’IMC à l’adolescence et la présence d’une HTA à l’âge adulte, que les chiffres tensionnels observés pendant l’enfance soient normaux ou élevés (56) ;

HTA gravidique ;

Maladies cardiovasculaires (57). Les facteurs de risque cardio-vasculaires présents chez l’enfant obèse persistent chez l’adulte et augmentent le risque de morbi-mortalité cardio- vasculaire. Une étude longitudinale effectuée sur une durée de plus de cinquante ans avait montré que l'obésité à l'adolescence multipliait le risque de mortalité par maladies coronariennes par 2 et par accident vasculaire cérébral par 13, et cela indépendamment de l'évolution pondérale au-delà de l'adolescence (58). Plus récemment, une autre étude longitudinale portant sur plus de deux mille enfants suivis pendant 57 ans a confirmé l'existence d'une surmortalité coronarienne chez les sujets ayant été obèses durant l'enfance (59).

Selon les conclusions des experts de l’ANAES en 2003, l’obésité dans l’enfance est associée à la survenue plus fréquente d’un syndrome métabolique à l’âge adulte (60).

La probabilité qu’un enfant, obèse avant sa puberté, le reste à l’âge adulte est d’environ 50% et celle de l’enfant dont l’obésité persiste après sa puberté, est de 70% (61).

L’obésité infantile augmente le risque de mortalité à l’âge adulte de 50 à 80% par rapport à la population de poids normal. (62)

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F.

Les Intervenants