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GÉOTECTONIQUE DE LA PRESQU’ILE DE CROZON

La carte de la presqu'île de Crozon que j ’ai dressée1 mou Ire que, dans la partie occidentale, il s'est produit un relèvement- des couches paléozoïques faisant affleurer des assises de plus en plus anciennes. Ce relèvement n'indique pas la fermeture du géosynclinal, qui peut s'étendre encore beaucoup plus loin vers l'Ouest. Rien dans la nature liiho- logique des sédiments ne fait supposer que sa terminaison soit proche et que Ton soit ici plus près dhm rivage qu'en n'importe quelle autre partie du Massif armoricain. Il semble meme qu'à la limite de la mer, on assiste au début d’un nouvel enfoncement de l'axe du géosynclinal, c’est-à-dire, à la for­ mation d'une aire d'ennoyage. Vers l'Ouest apparaissent en effet des couches plus récentes; c'est ainsi que, les Schistes et Quart zk es de Plougastel constituant la partie médiane de la presqu'île de Roscanvel, on trouve à l’Ouest de cette presqu'île (Pointe du Diable) les Grès à Orlhis Monnieri et les Calcaires à Athi/ris undata Dèfr. occupant une altitude inférieure à celle des Schistes et Quartzites.

1. Celte carie ¡>st la reproduction moins schématique de la carie an i/160 000 que j ’ai publiée en 1800 {B. S. sc. et m. Ouest, fc. V Iil, p. 60).

,2. Cette expression n'esi employée naturellement que dans un sens de meuve* nient relatif.

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De même au Nord de la pointe de Tavelle-, les calcaires dévoniens affleurent* tandis que plus à l’Est, entre Gamaret

Fig. 25. — Vue des falaises occidentales de la Pres-ôü’ile DE EOSCANVEL.

i. Schistes et Quartzites de Fiougasiei; 2, Grès à Ortbis Monmeri ; 3. Calcaire à Âthyris imdala,

et la Mort-Anglaise, ce sont les couches les plus inférieures (Schistes et Quartzites) qui seules subsistent; les autres, ayant occupé une altitude supérieure, ont été enlevées par l’érosion.

Plus au Sud, vers le Cap de la Chèvre, il semble que le géosynclinal s’élargissse vers le Sud-Ouest,

Quoi qu’il en soit, cette partie surélevée du géosynclinal est remarquablement plissée et Paillée et les assises y sont ordinairement relevées presque jusqu’à la verticale.

On trouve du Sud au Nord les anticlinaux suivants1 : 1. Anticlinal de Morgat-Rosan ;

2. Anticlinal de Dinan-Grozon;

3. Anticlinal de Kerloc’h-Landaoudec : 4. Anticlinal de Port-Naye-Mort-Ànglaise. séparés par les synclinaux correspondants :

1. Synclinal de Morgat-Raguenez ; 2. Synclinal de Tromel-Tal-ar-Groas ;

-SIL1JHIQÜE DE LA PRESQU’ ILE DE GROZON i m

3. Synclinal de Lescoat;

4. Synclinal de la Tavelle Me Fret.

Si on passe successivement en revue ces divers plis tels que Férosion les a laissés, on constate les faits suivants :

Dans le Synclinal de Morgat-Raguenez c'est le (lothlan- dien qui est la couche la plus récente.

L'Anticlinal de Morgat-Rosan qui lui succède est peu important; il fait apparaître seulement les assises supé­ rieures de l'Ordovicien. flanquées au Nord et au Mid par le Gotklandien. L'axe de cet anticlinal est plus élevé vers Morgat qu'à ses extrémités : Lostmac'h et Rosan2. Son flanc Sud se résout en un pli-faille qui s'étend jusqu'aux limites O, et E. de la région. J'ai désigné sur la carte et sur les coupes cette faille par F 3.

Le Synclinal de Tromel-Tal-ar-fIroas est beaucoup plus profond: le Dévonien en forme le centre. Il est séparé de l'anticlinal suivant (Dinan-Crozon) par une faille qui naît à FEst de Morgat entre l'Ordovicien supérieur et le Gothlan- dien et se continue vers l'Ouest. C'est le flanc Sud de ce nouvel anticlinal qui s'est résolu en faille. Je la désigne par F 2.

IJ Anticlinal de Dinan-Crozon est relativement très élevé: il fait apparaître le Précambrien à l'altitude à laquelle se trouve le Dévonien dans le synclinal précédent. Il se relie à l'Anticlinal de Kerloc’h-Landaoudec par l'intermédiaire du Synclinal de Lescoat où affleurent seulement les Schistes à Galymènesù Cette région forme donc un massif surélevé au Sud duquel les couches dévoniennes sont comme tombées

L La. pointe de la Tavelle proprement dtfe en dehors du Synclinal; celui-ci est un peu plus au Nord ; mais j’ai pris le nom de la pointe à défaut d'autre: elle -peut du reste être considérée comme s’étendant jusqu’à la pente anse ou pa>so réellement le Synclinal»

2. Je n'ai poursuivi mes recherches vers l'E st que très peu au-delà de Rosan, mais d'après les coupes de M. Barrois prises >ur les bords de l'Aulne, il n'est pas douteux qu'il se continue plus loin dans les mêmes conditions.

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dans mie fosse. Ge massif est limité au Nord par une faille P1 qui naît au Sud de Lanveoc entre le Gothlandien et le Dévonien. (Test le üanc Nord de Y Anticlinal Kerloc'h- Landaoudec qui s'est faille, comme Fa fait le flanc Sud de Y Anticlinal de Dinan-Crozon.

Au Nord de cette faille se trouve le Synclinal la Tavelle- Le Fret où se trouvent les assises dévoniennes butant contre la faille. On a au Nord de la région centrale la répétition de ce qui se trouve au Sud.

A la Tavelle, le Dévonien est séparé du Gothlandien par une faille d'importance géoiectonique secondaire.

Puis les couches se relèvent pour former T Anticlinal de Port-Naye-Mort-Anglaise, au-delà duquel une légère onde synclinale indique un nouveau relèvement que la limite du rivage ne permet pas de suivre, mais qui semble s'accuser à l’Ouest par la divergence des deux lignes d'écueils du passage du-Corbeau et du LeacTn

Ces plis et ces failles peuvent se schématiser dans la coupe suivante prise dans la région plissée et fai liée. Elle met nettement en relief la présence dTme région centrale relevée et limitée par des plis-failles.

F i f f . 2 6 . — Sc h é m a d e lar é g io n o c c i d e n t a l e d e la d r e s dCi l e

DE CrOZON, LE GRÈS ARMORICAIN ÉTANT SEEL REDRÉSENTÉ. U Aolidmul Uo A!oi'u;it~ÎL'<sai] ; 2. Âüüd niaf de Dinan-Cruzon : 3, Anüelinyf de KorIuo'h-Laadaoudee ; i, Aulieîinal do l\>if-Naye-Mort-Aflidaise.

A mesure qu’on s’avance vers l’Est, la partie centrale s’abaisse : bientôt les deux failles F 1 et F 2 disparaissent et des ondulations de moindre importance indiquent seules, dans les couches dévoniennes, la continuation du plissement ; c’est Faire d’ennovage de Ghâteaulin qui commence.

Les effets des pressions ne se résument pas seulement en ces plis plus ou moins faillés. Après leur formation, il s’est produit une cassure et un rejet horizontal suivant une ^igne dirigée N.-O.-S.-E., que j ’ai marquée F sur la carie.

Cette ligne de rupture n ’est pas complètement droite; elle s’étend de la baie de Morgat à la baie de Gamaret en présentant une inflexion vers le Sud-Ouest dans sa partie méridionale. Elle réunit deux baies et son prolongement septentrional irait passer par la baie de Bertheaume et par celle des Biancs-Sablons, près du Conquèt, tandis que son prolongement méridional aboutirait au fond de la baie de Douarnenez, où un long filon de Diabase en continue la direction jusqu’aux portes de Quimper. Je me bornerai à signaler cette particularité intéressante sans vouloir en tirer de conclusions, mes études étant limitées à la presqu’île de Grozon.

À l’Est de celte ligne, les couches n’ont pas subi de déplacement sensible; à l’Ouest, au contraire, ainsi que l’indique la carte, elles ne correspondent plus; plis et failles sont reportés vers le Nord et ce mouvement a une ampli­ tude de près de 3 kilomètres. C’est ainsi que le Dévonien de la rive septentrionale de l’Aber se retrouve au Nord de Morgat et que le Dévonien du Sud-Ouest du Fret se retrouve près de Gamaret.

En même temps que les assises Remontaient vers le N,~ O. le long de la ligne de rejet, elles semblent avoir basculé; en tous cas, leur direction a considérablement changé. Tandis qu’elles présentaient une direction générale E.-O., très légèrement N.-E.-S.-O., elles prennent entièrement

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cette dernière direction, exception faite cependant pour les couches de la région centrale ; celles-ci au lieu de basculer comme les autres se sont plissées davantage, les deux failles F1 et F2 se rapprochant de plus en plus vers l'Ouest, ce qui a amené les couches de la presqu'île de Gamaret à accentuer encore davantage leur direction N.-E.-S.-O.

Cette région centrale de la presqu'île est constituée à FOuest de la ligne de rejet par les rives de la baie de Dinam C'est peut-être le point le plus difficile de toute la presqu'île, en raison surtout de la discontinuité des affleu­ rements qui disparaissent sous Feau. Le schéma suivant montre comment je Fai interprétée»

F ig. 27. — SchemadelàBaiedeDinan(4/80000)«

C'est, à mon avis, l'interprétation qui rend le mieux compte des faits observés» Il est hors de doute que

Fanti-v i a eFanti-vi ci en

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