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Le Tribunal de l’Union européenne rejette un recours contre une décision

de la Commission européenne en

appliquant les principes d’un arrêt

préjudiciel en appréciation de validité

de la même décision(Trib. UE, 9 févr. 2018,

Arcofin e.a., aff. T-711/14)

Il s’agit de “l’affaire ARCO”, bien connue en Belgique comme une question gouvernementale en raison des promesses politiques (et juridiques : garantie étatique) faites imprudemment (et illégalement) à une catégorie de coopérateurs ayant, par leur “épargne-investissement”, financé la débâcle de la banque belgo-française Dexia sauvée lors de la crise financière (devenue depuis la banque étatique belge Belfius).

Arcofin, Arcopar et Arcoplus sont des sociétés coopératives

financières agréées à responsabilité limitée de droit belge (“sociétés ARCO”). Ces sociétés, en liquidation, coor- donnent les activités coopératives du Mouvement ouvrier

chrétien et de l’Algemeen Christelijk Werknemersverbond

en soutenant financièrement leurs activités. Ce type de

société coopérative ne génère à ses coopérateurs que des Ce document est pr

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dividendes limités et fiscalement qualifiés comme ceux des dépôts et des produits d’assurance vie avec garantie de capital et de rendement). Des restrictions importantes affectent la possession de ces parts sociales. Les sociétés

ARCO comptent plus de 800 000 associés, dont 99 % sont

des personnes physiques avec une participation moyenne de 1 860 euros sans aucune intention spéculative.

Arcofin a contribué, en tant que principal actionnaire

de Dexia, à son renflouage en 2008. En octobre 2008, au pire de la crise financière, le gouvernement belge a annoncé son intention d’étendre aux compagnies d’assu- rances ainsi qu’aux coopératives financières le régime de garantie alors existant en faveur des déposants dans les établissements de crédit et de porter le montant de cette garantie à 100 000 euros. Une loi a ensuite été adoptée dans l’urgence le 15  octobre 2008 et, en janvier 2009, le  Premier ministre et le ministre des Finances belges ont confirmé l’engagement du gouvernement précédent d’offrir un régime de garantie aux associés non institu- tionnels des coopératives financières.

Une loi a ensuite été adoptée le 14 avril 2009 pour mettre en place un système de garantie bénéficiant notamment aux coopérants des coopératives agréées soumises à une surveillance prudentielle de la Banque nationale de

Belgique ou ayant investi au moins la moitié de leurs

avoirs dans un établissement soumis à une telle surveil- lance, à savoir les coopératives financières telles les sociétés

ARCO. La garantie été accordée en 2011 et les autorités

belges l’ont notifiée à la Commission européenne le jour de son application...

La Commission a déclaré, le 3 juillet 2014, cette garantie illégale et incompatible avec le marché intérieur tout en ayant pris une injonction de suspension en 2012. La  Commission a considéré que les sociétés ARCO étaient les véritables bénéficiaires d’une aide constituée d’un ensemble de mesures (annonces d’octobre 2008 et de janvier 2009 et adhésion des sociétés ARCO au mis en place). La Commission a ordonné la récupération de l’aide et le retrait des actes législatifs et réglementaires fondant la garantie et interdit sa mise en œuvre au profit des coopérants.

Des recours en annulation des arrêtés royaux pris en octobre et novembre 2011 ont été formés devant le Conseil d’État de Belgique, notamment pour violation du principe d’égalité consacré par la Constitution belge, dans la mesure où ils établissaient une différence de trai- tement entre les coopérants, pouvant bénéficier du régime de garantie mis en place notamment par lesdits arrêtés royaux, et les actionnaires, personnes physiques, d’autres sociétés proches du secteur financier, exclus dudit régime. Comme ces arrêtés trouvaient une loi, le Conseil d’État a posé à la Cour constitutionnelle de Belgique plusieurs

questions préjudicielles portant sur la compatibilité de la disposition législative avec la Constitution belge.

Pour trancher cette question, la Cour constitution- nelle a saisi la Cour de justice d’un renvoi préjudiciel (aff.  C-76/15), dont cinq concernaient la validité de la décision de la décision de la Commission et les obliga- tions découlant l’article 108, paragraphe 3, TFUE. La Cour de justice a rendu son arrêt le 21 décembre 2016 (Vervloet e.a., aff. C-76/15) en jugeant que :

(i) la directive 94/19 n’imposait pas ni ne s’opposait à ce qu’un État membre adopte un régime de garantie des parts de coopératives financières, tel que celui en cause au principal, pourvu notamment qu’il soit conforme aux articles 107 et 108 TFUE,

qu’ (ii) aucun élément n’était de nature à affecter la vali- dité de la décision de la Commission et que

(iii) l’article  108, paragraphe  3, TFUE s’oppose à ce régime de garantie dans la mesure où il a été mis à exécu- tion en méconnaissance de ses obligations.

On renverra au commentaire de cet arrêt Vervloet : B. Stromsky, Concurrences no 1-2017, pp. 170-172.

En appliquant l’arrêt de la Cour de justice, la Cour consti- tutionnelle a, le 15 juin 2017, constaté l’inconstitutionna- lité de la disposition législative en cause. Après renvoi au Conseil d’État, celui-ci a annulé, en mars 2018, les arrêtés contestés.

Le Tribunal statue sur les recours des sociétés ARCO par voie d’ordonnance motivée en constatant que les recours sont manifestement dépourvus de tout fondement en droit, en notamment se référant à l’arrêt de la Cour de justice de 2016 qui rejetait déjà nombre des arguments des requérants (les moyens contestaient l’avantage sélec- tif, la concurrence faussée et l’affectation des échanges entre les États membres et, à titre subsidiaire, le carac- tère incompatible de l’aide ; à titre plus subsidiaire, les requérantes invoquaient la protection de la confiance légitime à l’encontre de la récupération et, à titre encore plus subsidiaire, un excès de compétence, une violation des articles 107 et 108 TFUE et du règlement no 659/1999

ainsi que du principe de proportionnalité).

On notera que l’actualité de cette affaire est l’intention du gouvernement belge (comme indiqué dans la décla- ration gouvernementale) d’indemniser néanmoins les coopérateurs des sociétés ARCO en cours de liquidation pour les pertes subies de leur investissement utilisé pour le sauvetage de Dexia. Il s’agirait là d’un détournement de la décision de la Commission et les mesures concer- nées ne sont pas clairement et publiquement décrites.

J. D. n

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