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Transfert de la main d’œuvre au secteur des services

Dans le document Université Nice Sophia Antipolis (Page 148-166)

Affaiblissement indirect du

secteur de l’industrie

Figure n°14 : L’effet des dépenses

Boom

L'apparition de la « maladie hollandaise » peut avoir de nombreuses origines telles que : - Le développement technologique,

- L'augmentation du prix des principaux produits d'exportation sur les marchés internationaux,

- L'entrée de capitaux étrangers dans le pays,

- Emprunter à l’étranger à condition, cependant, que la somme soit supérieure au PIB. L'apparition de la « maladie hollandaise » dans l'économie a diverses conséquences, telles que :

- L'augmentation relative du prix des biens non échangeables, - Le changement de la composition de la production,

- Le changement des salaires des agents de production,

- La réduction des exportations pour les secteurs qui ne sont pas encore arrivés au développement,

- L'accroissement des importations,

- Le changement dans la balance entre l'épargne et l’investissement.

Le modèle classique de la « maladie hollandaise », avec l’hypothèse que le capital se déplace entre différents secteurs nationaux et internationaux, couvre aujourd'hui plus de pays, mais il est encore propre aux pays développés alors que la maladie présente un visage différent dans les pays en voie de développement.

3-3 La « maladie hollandaise » dans les pays pétroliers

Le secteur du pétrole, dans les pays exportateurs de pétrole, a généralement un caractère distinct par rapport aux autres secteurs économiques. Parfois, un tel secteur s'appelle le secteur insulaire. Quand on parle de la « maladie hollandaise » pour les pays exportateurs de pétrole, il est très facile de négliger l'effet direct du transport des ressources, car les éléments de production intérieure ont peu d'importance dans la production du pétrole. Autrement dit, les secteurs développés n'utilisent pas d’agents de production dans les autres secteurs de l'économie. Par conséquent, la maladie hollandaise est appréciée seulement du point de vue des dépenses. Il semble raisonnable de renoncer à l'effet de transfert des

ressources dans le cas des exportations pétrolières florissantes (à cause de l'augmentation des recettes en devises du pays) parce que :

1- le secteur pétrolier utilise peu d’agents de production de l'intérieur, donc il n'a pas d'influence sur le prix de ces agents,

2- le secteur pétrolier est un monopole d'État, en d'autres termes le boom pétrolier n'impacte pas tout de suite la rentabilité réelle des agents de production de ce secteur.

Ainsi, dans la majorité des pays en voie de développement et exportateurs de pétrole, l’industrie s’est développée dans les années 70, mais l'agriculture y a été affaiblie. Cela est en contradiction avec le modèle classique de la « maladie hollandaise ». Sur ce point, Fardmanesh150 a ajouté l'effet de prix mondial151 au modèle classique de la maladie et a proposé, ainsi, un modèle adapté aux pays en voie de développement. Dans ses prévisions, il souligne que l'augmentation des revenus pétroliers conduit ces pays vers un phénomène de « désagriculturisation »152.

L’augmentation du prix mondial du pétrole affecte tous les secteurs dépendants du pétrole, et ce de manière différente. Le secteur de l’industrie dépend fortement du pétrole, en comparaison au secteur agricole. La hausse du prix du pétrole a conduit à un prix plus élevé des biens industriels par rapport aux biens agricoles. Cela augmente la rentabilité dans le secteur de l’industrie, la conséquence de ces augmentations étant le développement de l'industrie et l'affaiblissement de l'agriculture. D'un autre côté, il est possible de renoncer à l'effet direct du transfert des ressources dans les pays en voie de développement dont les raisons ont déjà été expliquées. C’est ainsi que le modèle de la « maladie hollandaise », dans les pays en voie de développement et exportateurs de pétrole, se différencie de celui des pays développés153.

De plus, l'apparition de la « maladie hollandaise », qui touche les pays susmentionnés, dépend, en grande partie, des politiques que les gouvernants ont adoptées, car

150FARDMANESH M., "Dutch Disease Economies and the Oil Syndrome: An Empirical Study world development, vol. 19, n°6, 1991, pp. 711-717.

151

World price effect

152 Elle se traduit généralement par une baisse de la part du produit intérieur brut correspondant au secteur agricole.

les recettes provenant du boom pétrolier sont à la disposition des gouvernements. A cet égard, l'on pourrait dire que le fait d’ignorer les effets politique et économique est l’une des limitations de l'utilisation du modèle classique de la maladie hollandaise pour les pays mentionnés.

3-3-1 Le phénomène de « désagriculturisation »

Dans la plupart des pays exportateurs de pétrole et en voie de développement, contrairement à ce qui est affirmé dans le modèle principal de la maladie hollandaise, le secteur industriel s’est développé et l'autre secteur qu’est le secteur agricole a été affaibli au cours des années 1970.

Selon le modèle principal de la maladie, l'augmentation des recettes nationales affaiblit le secteur des biens échangeables et non pétroliers (l'industrie) et renforce le secteur des biens non échangeables, tandis que l'augmentation des demandes en biens échangeables modifie la balance commerciale. L'augmentation de la demande en biens non échangeables augmente leur prix relatif et leur rentabilité, ce qui affaiblit encore le secteur des biens échangeables (effet des dépenses).

L'expérience nous a prouvé que l'industrie des pays exportateurs de pétrole n’est pas dégradée. Par exemple, Neary et Wijnbergen 154 soulignent que le secteur des biens non échangeables soutient les produits manufacturés. Ainsi, l'hypothèse du commerce libre du modèle principal est mise en doute et les biens de ce secteur deviennent semi-échangeables.

Benjamin et coll.155 donnent une autre interprétation concernant le développement industriel dans laquelle le processus de remplacement direct entre les biens industriels nationaux et internationaux changera les hypothèses du modèle.

Fardmanesh156 apporte une autre interprétation pour le développement de l'industrie via l'affaiblissement de l'agriculture. Il ajoute un autre effet au modèle principal qui

154NEARY J.Peter, WIJNBERGEN Swan, Can an oil discovery lead to a recession? A comment an east wood an venables, The journal economic, 1984, pp. 390-395.

155

- NANCY Benjamin C., DEVARAJAN Shantayanan, WEINER Robert J., « The dutch disease in a developing country-oil reserves in Cameroon », Journal of development economics, 30, North-holland, 1989, p 71-92.

s'appelle « l'effet de la fixation mondiale des prix »157. Dans ce modèle, le secteur de l'agriculture s'affaiblit parallèlement. L'augmentation des prix mondiaux des biens industriels par rapport aux biens de l'agriculture résulte de l'augmentation des prix pétroliers et, également, du fait que ces pays exportateurs de pétrole ont connu une augmentation significative du prix relatif des produits industriels domestiques, identiquement au prix du pétrole. Ces deux raisons prouvent l'existence de l'effet des prix mondiaux.

Dans les faits, il est probable que l’impact positif de cet effet sur le secteur industriel neutralise l'effet négatif des dépenses, ainsi le secteur industriel se développe et le secteur agricole s’affaiblit considérablement. D'après Fardmenesh dans les années 1973-74 et 1979-80 durant lesquelles le prix du pétrole a quadruplé, le prix relatif des produits manufacturés a augmenté par rapport aux produits agricoles (voir le tableau n° 32 ci-dessous) Tableau n°32 : Les prix relatifs des produits manufacturés par rapport aux produits agricoles

(en %) 1973-74 1979-80 Algérie 97 - Libye 61 - Nigéria 89 31 Venezuela 88 10 Iran 81 - Irak 92 80 Koweït 220 50 Arabie Saoudite 33 22 Indonésie 76 27

Source: FARDMANESH M., « Dutch Disease Economies and the Oil Syndrome »

A partir de ces chiffres, il ressort que le boom pétrolier dans ces pays se traduit par une forte croissance dans le secteur de l’industrie158

.

156 FARDMANESH M., op. cit., pp. 711-717.

157 World- price effect

3-3-2 Les symptômes de la « maladie hollandaise » en Iran

Dans les parties précédentes, nous avons défini le modèle classique de la maladie hollandaise et les différents secteurs liés à celle-ci. Nous avons l'intention d'aborder maintenant le mécanisme de la « maladie hollandaise » en Iran. À cette fin, nous étudierons l'effet des dépenses et l'effet de transfert des ressources, à savoir les deux effets mentionnés dans le modèle classique de la maladie, dans les évolutions économiques de l'Iran après le boom pétrolier.

Après le choc pétrolier des années 1974 à 1978, avant la Révolution de 1979 et à la suite des changements drastiques dans les revenus du pétrole qui eurent lieu dans les deux périodes de 1982-1984 et 1994-1997, de grandes transformations ont profondément modifié les différents secteurs de l'économie iranienne. Parmi ces transformations, nous pouvons mentionner :

1- la transformation liée au 5ème plan de développement, avant la Révolution de 1979, 2- les changements dans le marché des agents de production,

3- la part de la valeur ajoutée des secteurs dans le PIB, 4- le changement du taux d'importation totale.

À cet égard, le secteur agricole aussi a tout à fait changé sous la pression de chacun des éléments cités ci-dessus. L'analyse des transformations, dans le cadre du modèle classique de la « maladie hollandaise », est l'objectif de cette partie ; ces transformations se manifestent sous deux formes : l'effet des dépenses et l'effet de transfert des ressources.

3-3-2-1 L'effet des dépenses ou l'augmentation de la demande en Iran

Le mécanisme de l'apparition de la « maladie hollandaise » dans les pays en voie de développement comme l’Iran est différent de celui des autres pays, où la partie développée est à la disposition du secteur privé et les recettes en devises tiennent aux producteurs et aux exportateurs de ce secteur. Dans les pays tels que l'Iran, les recettes en devises sont à la disposition de l'État et leur utilisation dépend de la planification du gouvernement central. Dans les autres pays, c'est le secteur privé qui décide d'investir ses profits à l'extérieur ou à l'intérieur du pays. Quand le secteur privé garde ou investit ces revenus à l'étranger, leur rentabilité n'aura pas d'effet sur l'économie nationale. Mais si ces revenus sont transférés à

l'intérieur du pays et y sont employés, l’offre en monnaie nationale augmentera. Donc, dans ces pays, les dépenses et l'offre de la monnaie sont déterminées par le comportement du secteur privé ; ce dernier est à l'origine de l'apparition de la « maladie hollandaise ».

Dans les pays exportateurs de pétrole, l'effet principal du boom pétrolier provient plutôt de celui des recettes pétrolières que des liens qu'il a avec d’autres secteurs économiques. Ainsi, le gouvernement, en tant que principal bénéficiaire des revenus pétroliers, joue un rôle important dans le transfert des effets du secteur pétrolier aux autres secteurs économiques du pays. Le taux des dépenses de l'État et leur composition sont donc deux des éléments fondamentaux qui déterminent l’amplitude de la « maladie hollandaise ».

En Iran aussi, l'État a à sa disposition diverses options concernant les revenus acquis :

1- L’État peut investir les recettes pétrolières à l'étranger, 2- L’État peut les utiliser pour payer ses dettes,

3- L’État peut acheter des biens étrangers. En tout cas, ces revenus n'impactent pas l'économie nationale,

4- L’État peut décider de dépenser les recettes pétrolières à l'intérieur, cela veut dire qu'il accepte les effets de ces revenus sur l'économie.

5- L’État peut investir les recettes pétrolières dans L'industrie de la défense Ainsi, l'offre de la monnaie à l'intérieur du pays augmente. L'effet que ces dépenses excédentaires exerceront, dépend des secteurs qui les attirent. Si ces derniers sont confrontés à des contraintes de l'offre, par exemple, le commerce extérieur sera incapable de compenser la demande excédentaire à court terme. L'offre aussi est inélastique à court terme, et cela va créer une tension inflationniste159. Mais si les secteurs qui attirent les revenus sont capables de répondre aux demandes excédentaires, en utilisant des capacités oisives et en augmentant la rentabilité à l'aide de technologies ; dans ce cas, l'augmentation des dépenses et de l'offre de la monnaie ne s'ajouteront pas aux prix de ces secteurs.

159Les tensions inflationnistes constituent donc une augmentation continue et généralisée des prix. Cela diminue dès lors la valeur des salaires réels. Les individus peuvent donc acheter moins de biens avec le même salaire nominal (salaire réel = nominal / prix). (Perspectives économiques de l'OCDE 2010/1, Éditeur : Ed. de l’OCDE).

A propos de l'impact des dépenses, Corden pense que la véritable origine de la « maladie hollandaise » n'est pas l'effet négatif de l’appréciation du taux de change réel sur le secteur manufacturé des Pays-Bas. Mais il croit que l’origine principale de la maladie se situe dans un niveau élevé des dépenses publiques (provenant des recettes en devises du secteur en plein essor). D’un côté, ce niveau de recettes élevé n’est pas permanent et stable. D'un autre, la diminution des dépenses publiques conduit aux problèmes politiques et sociaux160.

L'Iran, à la suite de l'augmentation des recettes pétrolières, a toujours choisi la deuxième solution et le gouvernement a injecté les recettes en devises dans l'économie du pays. Pour voir l'effet des dépenses sur l'économie de l’Iran, nous allons examiner le 5ème plan de développement de l’Iran, après le boom pétrolier des années 70.

Ce plan de développement a été rédigé dans la seconde moitié de 1971 et a été adopté la même année. En 1974, le prix du pétrole a presque triplé et, ainsi, le gouvernement a acquis un grand capital. L'augmentation du prix du pétrole et celle des recettes en devises, qui en découlent, ont complètement changé la mise en œuvre du 5ème plan, juste un an après son commencement. Avant sa révision, le coût total du plan était égal à 1.560 milliards de rials, répartis dans diverses parties selon le tableau n°33.

Tableau n ° 33 : Distribution du crédit entre les différents secteurs du 5ème plan de développement avant sa révision (en %)

Différentes affaires Part des crédits

totaux Sections principales

Part des sections principales de la part

des crédits totaux Affaires publiques 7,7 Bâtiments et équipements

publics 75

Affaires sociales 30,3 Éducation 49

Logement 17,7 Affaires économiques 62 Industrie 18,9 Agriculture 21 Transports et communications 17,7

Source : Document du 5ème plan de développement de l'Iran en 1974

160

Selon cette distribution, l'agriculture avec 21% possède la part supérieure dans le crédit total du plan. Avec l'augmentation du prix pétrolier et l'entrée des revenus en devises dans l'économie, les autorités ont révisé le plan et la part des divers secteurs a augmenté d'une façon très déséquilibrée (voir le tableau n°34 ci-dessous).

Tableau n ° 34 : Distribution du crédit entre les différents secteurs du 5ème plan de développement avant sa révision (en %)

Différentes affaires

Part des crédits

totaux Sections principales

Part des crédits reliés aux

affaires Affaires publiques 12,8 Bâtiments et équipements

publics 47,2

Affaires sociales

27,9

Éducation 35,5

Logement 24,4

Santé, médecine et nutrition 17 Affaires économiques 59,3 Transports et communications 20 Industrie 18,8 Pétrole 16,7 Agriculture 14,9 Électricité 12,4

Source : Document du 5ème plan de développement de l'Iran en 1974

Après la révision, la part du crédit des affaires publiques et les secteurs du logement, des transports et des communications ont augmenté dans le crédit total. Cette révision n'a pas changé la part de l'industrie, elle reste encore à 18,8 %. L'agriculture qui, avec 21% du crédit total, était au sommet des plans économiques, est descendue après révision à la troisième place avec 14,9 % (figures n° 15 et 16). Des 7% de croissance que l'on attendait au cours de l'exécution du plan, on n'est arrivé qu'à 4,6%. Dans les premières années, le plan a employé presque 49% de personnes alors que ce nombre dans les dernières années est tombé à 34%.

Figure n ° 15 : Distribution du crédit entre les différents secteurs dans le 5ème plan de développement avant révision

Figure n ° 16 : Distribution du crédit entre les différents secteurs dans le 5ème plan de développement après révision

Transport et communications 18% Industrie19% Agriculture 21% Autres affaires 42% Indusrie 19% Agriculture 15% Transport et Communicat ions 20% Autres affaires 29% Pétrole 17%

Comme nous l’avons déjà dit, le secteur privé, qui avait reçu d’importants crédits financiers de l'État et des banques spécialisées dans l'agriculture et le commerce, n'avait pas l'intention d'investir ou entrer dans le domaine de l'agriculture, car il trouvait suffisamment d'intérêt dans les services et l'industrie. Ainsi, la plupart des prêts bancaires se concentraient dans les activités autres que l'agriculture.

Généralement, nous pouvons dire que l'effet de l'augmentation des prix pétroliers du 5ème plan de développement a conduit aux dépenses de développement dans les secteurs non échangeables tels que les services et le logement. L'industrie, ayant bénéficié des appuis gouvernementaux et des biens intermédiaires, a attiré vers elle l’attention du secteur privé. Seule l'agriculture s'est affaiblie quand l'investissement à ce secteur s'est réduit. Ses employés ont migré vers les villes et, enfin, la demande nationale et l'importation de produits alimentaires ont augmenté. Dans l'ensemble, on arrive à cette conclusion que l'effet des dépenses, provenant de l'augmentation des revenus pétroliers, a abouti au phénomène de « désagriculturisation » de l'économie de l'Iran.

Pour étudier en détail l'effet des dépenses provenant de l'augmentation du prix du pétrole dans les périodes de 1974-77, 1982-84, 1994-97 et 2000-2004, le deuxième chapitre abordera l'analyse des changements des indices de prix et aussi la part de la valeur ajoutée dans le PIB.

3-3-2-2 L'effet de transfert des ressources en Iran

L'effet de transfert des ressources se divise en deux parties :

1- la « désindustrialisation »161 directe ou la « désagriculturisation »162 directe : transfert des agents de production des secteurs échangeables traditionnels et non échangeables vers le secteur en plein essor.

Le boom du secteur pétrolier attire la force du travail des autres secteurs de l'économie vers ce secteur. Mais avec un rapide coup d'œil sur le taux d'occupation des salariés dans le

correspondant au secteur produit intérieur brut

Elle se traduit généralement par une baisse de la part du

161

. industriel

correspondant au produit intérieur brut

Elle se traduit généralement par une baisse de la part du 162

secteur pétrolier, nous constatons que la création d'emplois dans ce secteur est restée identique avant et après le boom pétrolier, car ce secteur économique s'adresse à une main-d'œuvre étrangère qualifiée plutôt qu’aux ouvriers non-qualifiés des autres secteurs de l’économie iranienne. Comme nous venons de l’indiquer, le secteur du pétrole est insulaire. L’industrie pétrolière a toujours eu un rôle financier dans l'économie iranienne ; sa fonction principale est l’apport de devises. Pour l’Iran, l’exploitation du pétrole brut est seulement un moyen d’apporter des devises au pays et n’a pas de relation avec les autres secteurs économiques. Le tableau n°35, montrant le taux d'occupation des salariés dans le secteur pétrolier à différentes époques, en atteste.

Tableau n°35 : Travailleurs dans le secteur du pétrole dans des années différentes (en milliers et en %)

Année Nombres Part de l'emploi

total 1963 38 0,6 1966 48,5 0,62 1972 53 0,7 1973 52 0,73 1976 65,8 0,75 1977 92 0,77 1978 94 0,74 1986 80,9 0,6 1988 117 0,79 1989 121 0,81 1991 110,7 0,85 1996 124,5 0,85 2001 145,1 0,86 2005 148,3 098 2008 171,6 0,83 2010 167 0,76 2012 176,3 0,81

Source : Annuaire statistique de la Banque centrale de l’Iran

D'après les statistiques du tableau n°35, l'occupation des salariés dans le secteur pétrolier entre les années 1960 et 2000 a eu une croissance positive, cette croissance entre les années 1974 et 1977 a atteint un maximum, à savoir 33,8 %. Pourtant, la participation des employés de ce secteur par rapport au nombre total des employés n'a pas beaucoup changé, de 0,62 % en 1966 elle est passée à 0,85 % en 1996. Par la suite peu de changements ont été enregistrés. La croissance rapide de la population active et la faible croissance de la demande en main-d’œuvre dans ce secteur en est la cause.

Généralement, nous pouvons dire que l'occupation des salariés dans le secteur pétrolier est moins impactée par les volatilités des prix et des revenus pétroliers, dont la cause est le caractère insulaire du secteur pétrolier et son caractère à haute intensité d'équipements. À partir de cette description, nous arrivons à cette conclusion que dans la figure n°17, la courbe Lt ne peut pas être transférée à la courbe Lt car le secteur pétrolier n'emploie pas la main-d’œuvre des autres secteurs selon le modèle principal de la « maladie hollandaise ».

Figure n°17 : Effet de l'expansion sur le marché du travail

2- L'effet indirect de l'affaiblissement des secteurs agricole et industriel : la hausse du prix des biens non échangeables conduit au transfert des agents de production et de la main-d’œuvre des secteurs échangeables en plein essor, vers le secteur non échangeable.

Suite à l’entrée des recettes pétrolières dans l'économie et après augmentation des prix

Dans le document Université Nice Sophia Antipolis (Page 148-166)

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