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3 3 Traitement s´epar´e du cœur et de la valence

Introduction

L’´etude exp´erimentale des ´el´ements chimiques montre que les ´electrons de valence d´eterminent la plupart des propri´et´es physiques des syst`emes atomiques ou mol´eculaires. En g´en´eral, les ´electrons des couches internes constituent un≪Cœur gel´e≫. Celui-ci

ne participe pratiquement pas `a la formation de la liaison mol´eculaire, ni `a des proces- sus d’interaction `a basse ´energie. La classification de Mendele¨ıev, regroupe les atomes par colonnes o`u les couches de valence sont identiques et en parfaite illustration de ce probl`eme. Certains des mod`eles propos´es permettent de traiter les ´electrons de va- lence explicitement et les effets des ´electrons du cœur par un potentiel effectif (Effectif Core Potential). Les premi`eres m´ethodes de pseudo-potentiels ont converg´e vers une m´ethode assez standard bien que chaque groupe ait gard´e sa sp´ecificit´e [52].

Nous allons dans ce qui suit, exposer les grandes lignes de la m´ethode que nous utilisons. Cette m´ethode a ´et´e d´evelopp´e originellement par Phillipe Durand et Jean Claude Barthelat [53].

Utilisation de pseudo-potentiels

L’id´ee de pseudo-potentiel consiste `a remplacer le vrai potentiel ionique qui est ´ecrant´e par les ´electrons situ´es au voisinage du noyau par un potentiel effectif appel´e couramment pseudo-potentiel [54] peu profond agissant seulement sur les ´electrons de valence. Ce potentiel effectif doit conserver les propri´et´es de diffusion des ´electrons par l’atome dont il remplace le potentiel. Il est `a noter que les fonctions des ´etats de valence associ´ees au potentiel effectif pr´esentent une modification de leur nombre de nœuds ce qui a des cons´equences pratiques pour le calcul. Dans la th´eorie du pseudo-potentiel on traite de mani`ere diff´erente les ´electrons de cœur et les ´electrons de valence. Les

orbitales de cœur localis´ees pr`es du noyau ne participent pas aux liaisons chimiques et sont de plus difficiles `a repr´esenter sur une base d’ondes planes `a cause de leurs fortes oscillations `a proximit´e des noyaux. En revanche, les orbitales de valence sont peu localis´ees et s’´etendent loin du noyau : ce sont elles qui d´eterminent les propri´et´es physico-chimiques.

On d´efinit un pseudo-potentiel qui v´erifie un certain nombre de propri´et´es. Ce pseudo-potentiel induit des variations de potentiel plus faibles que dans le cas du po- tentiel de cœur r´eel. La fonction d’onde est alors remplac´ee par une pseudo-fonction d’onde beaucoup plus≪douce≫(i.e. pr´esentant moins de nœuds), qui coincide apr`es

un certain rayon appel´e rayon de coupure (rc) avec la fonction d’onde r´eelle (le rayon

rc ´etant un param`etre du pseudo-potentiel) (voir figure 3.1)

Figure 3.1 – Principe du pseudo-potentiel : Remplacement de l’orbitale atomique exacte par une pseudo-orbitale sans nœuds

Les pseudo-potentiels utilis´es ont la forme d’un op´erateur potentiel de forme semi- locale [55]. Simplement, cela revient `a calculer les orbitales des ´electrons de cœur, par une m´ethode Hartree-Fock ou d´eriv´ee des r´esultats exp´erimentaux, pour ensuite les garder fixes. Puis, nous calculons l’orbitale de l’´electron de valence dans le champ cr´ee par ces ´electrons de cœur. Dans notre mod`ele, nous tenons compte partiellement de la corr´elation entre les ´electrons de cœur et de valence, `a travers un potentiel de po- larisation. Le pseudo-potentiel est ainsi qualifi´e de potentiel `a cœur polarisable (CPP).

Dans le cadre de cette th`ese, nous avons utilis´e des pseudo-potentiels pour mod´eliser l’atome de potassium et l’atome d’argon. Le but de ces potentiels effectifs ´etait ici de simuler au mieux l’interaction de l’´electron de valence avec l’atome ionis´e et l’argon simultan´ement. Pour un atome de potassium compos´e de nc ´electrons de cœur etnv

´electrons de valence, le hamiltonien H de l’´equation (3.7) s’´ecrit alors :

H = n X i h(i) + 1 2 n X i,j 1 ri,j (3.37)

O`uh(i) est l’op´erateur mono-´electronique n = n − c + nv :

h(i) = −12∆i−

Z ri

(3.38)

Supposons qu’une approximation soit connue pour la partie cœur et que l’on puisse alors ´ecrire le hamiltonien H sour une forme s´eparable en trois termes :

H = Hcœur + Hval+ Hcœur−val (3.39)

Avec Hcœur = nc X i h(i) + nc X i<j 1 ri,j (3.40) Hval = nv X i h(i) + nv X i<j 1 ri,j (3.41) et Hcœur−val = nc X i=1 nv X i<j 1 rij (3.42)

L’utilisation des pseudo-potentiels permet de remplacer le terme d’interaction cœur - Valence, qui est un terme bi-´electronique en r1

ij , par un op´erateur mono-´electronique

not´eWps. Le pseudo-hamiltonien (mono-´electronique) de valence prend, par exemple

l’expression suivante : Hps = − 1 2∆i− Z⋆ ri + Wps (3.43)

O`uZ⋆repr´esente la charge nette du cœurZ= Z − n c

Plusieurs types de pseudo-potentiels ont ´et´e propos´es pour d´ecrire l’interaction d’un ´electron de valence avec un cœur ionique, et dans notre travail, l’atome alcalin est trait´e par une m´ethode de pseudo-potentiel propos´e par Barthelat et Durand [56]. Dans cette approche, l’interaction ´electron de valence-cœur est repr´esent´ee par un potentiel effectif : Wps(ri) = lmax X l=0 Wl(ri)Pl (3.44)

Plest l’op´erateur de projection sur le moment angulairel,utilisant les harmoniques

sph´eriquesYlm:

Pl=

X

m

|Ylm >< Ylm| (3.45)

la fonction radialeWl dans l’expression du potentiel est g´en´eralement d´ecrite par

une combinaison lin´eaire d’orbitale de SlaterP

icirnie−αir ou bien d’orbitales gaus-

siennesP

icirnie−αir

2

.

Le pseudo-potentiel qu’on a utilis´e a la forme analytique suivante :

Wl(r) = e−βlr 2 ni X i=1 ci,lrni,l (3.46)

Pour notre syst`eme, en remplac¸ant les 19 ´electrons du cœur de potassium par un pseudo-potentiel, cet atome se comporte comme un syst`eme `a un seul ´electron, celui de valence. Nous avons utilis´e une base de type Gaussienne compos´ee pour le potassium de 6 orbitales s, 5 orbitales p et 5 orbitales d qui a ´et´e optimis´ee pour reproduire les ´etats atomiques de potassium. Pour les atomes d’argon nous avons utilis´e la base4s4p voir tableau 3.1. Nous avons effectu´e l’optimisation des exposants (nkl) des orbitales

s, p et d de K, en prenant l’exposant de chaque orbitale atomique de telle sorte que l’´energie des premiers niveaux atomiques soit minimale.

Nous avons adopt´e la mˆeme proc´edure pour tous les exposants de chaque orbitale atomique, et le mˆeme travail est fait pour l’optimisation des coefficients.

Apr`es avoir remplac´e le cœur de potassium par un pseudo-potentiel, on impose dans le traitement utilis´e dans le programme un rayon de coupure pour toutes les

Atome s p d K 0.9312 0.133 1.255 0.2676 0.05128 0.4432 0.0417 0.01642 0.109 0.02815 0.0052 0.02994 0.0055 0.002 0.01013 0.0026 Ar 0.2 0.2 0.07 0.09 0.04 0.01 0.015 0.0035 0.06

TABLEAU 3.1 – Exposants des gaussiennes cart´esiennes utilis´ees pour le calcul de

K − Ar et K+− Ar

int´egrales concernant les ´electrons de valence.

Afin d’optimiser les bases, nous avons utilis´es une chaˆıne de programme. Elle est compos´ee des diff´erents Modules : PSHF, RCUT, CVAL et PSHF-CV :

– PSHF est un module qui permet d’obtenir les orbitales mol´eculaires `a partir des Orbitales atomiques par la m´ethode LCAO. On utilise un calcul SCF qui d´etermine les cœfficients de cette combinaison pour minimiser l’´energie ´electronique it´erativement et qui s’arrˆete d`es qu’on satisfait `a un crit`ere de convergences que l’on choisit selon la pr´ecision demand´ee (≈ 10−6).

– les programmes RCUT et CVAL calculent la correction en ´energie due aux inter- actions Cœur-Valence et Cœur-Cœur, en utilisant le pseudo-potentiel. Les avan- tages de cette approximation est qu’elle r´eduit ´enorm´ement le nombre d’´electrons et nous permet donc d’utiliser une grande base.

– PSHF-CV est ex´ecut´e apr`es les r´esultats de RCUT et CVAL pour nous donner les corrections aux ´energies et aux orbitales mol´eculaires, li´es aux interactions Cœur-Valence.

Cas de pseudo potentiel `a tr`es grand cœur (0 ´electrons actif)

Ce type de potentiel permet d’enlever tous les ´electrons des gaz rares (He, Ar, Kr, Xe), tout en prenant en compte leur influence sur les autres atomes. La d´etermination

deWps devrait se faire en ajoutant un ´electron au gaz rare, mais les ions n´egatifs des

gaz rares ne sont pas stables. On utilise alors des donn´ees se rapportant aux ´etats non- li´ees telles que les sections efficaces de collision ´elastiques d’Ar − e−.