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Parmi les tortues reçues à plus de six mois (41% des individus reçus), 99 d’entre elles étaient des tortues vertes (Chelonia mydas) soit 69,2%, 39 tortues imbriquées (Erethmochelys imbricata) soit 27,3%, 1 tortue caouanne (Caretta caretta) soit 0,7% et 3 tortues olivâtres (Lepidochelys olivacea) soit 2,8%.

Les tortues recueillies à plus de six mois proviennent à 89,5% de l’archipel de la Société avec 35% en provenance de Moorea, 27% du Méridien de Bora Bora, 10% de Tahiti, 5% de Bora Bora, 2% de Raiatea, 5% de Tahaa et 1% de Mopelia. Une des tortues est d’origine inconnue.

Un forte proportion des tortues autopsiées (38% des tortues autopsiées de plus de six mois et 12% des tortues arrivées mortes) ont été recueillies par un autre centre de soins (le seul autre présent en Polynésie française à l’heure actuelle, créé en 2000 au sein de l’hôtel « Le Méridien » sur l’île de Bora Bora) puis ont été transférées à la Clinique de Moorea. Ce centre de protection des tortues marines ne possédait pas d’équipe vétérinaire ou de biologistes marins et envoyait donc systématiquement au centre de soins de Moorea, tous leurs pensionnaires dont l’état de santé devenait préoccupant. Ces tortues proviennent pour la plupart des îles de Scilly et de Mopelia mais en proportion inconnue.

L’acheminement des tortues en provenance d’îles éloignées est réalisé par fret aérien grâce à un partenariat avec Air Tahiti. Les tortues en provenance de Tetiaroa sont ramenées par catamaran lors des suivis de sites de pontes annuels et celles en provenance de Tahiti ou Moorea arrivent directement à la Clinique. On notera que le mode d’acheminement ainsi que la durée du transport et la contention réalisée par les personnes ayant découvert la tortue peut avoir une influence non négligeable sur son état de santé à son arrivée.

Parmi les tortues arrivées mortes, onze d’entre elles sont originaires de Moorea, 1 individu de Bora Bora, 1 en provenance de Tahiti, 1 émergente recueillie à Tetiaroa et 2 individus d’origine inconnue. Le transport de cadavres difficilement réalisable depuis des îles lointaines (conservation difficile en climat tropical, faible fréquence des vols, réglementation,…) pourrait expliquer le fait que pour des raisons de praticité, toutes les tortues arrivées mortes soient originaires de l’archipel de la Société.

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Les tortues retrouvées dans les Tuamotu (10% soit 14 individus) sont exclusivement des tortues vertes et se divisent en 5 destinations : Tikehau avec 9 individus, Fakarava avec 1 individu, Hao avec 1 individu, Makatea avec 1 individu et Raraka avec 1 individu. L’origine de la dernière tortue en provenance de cet archipel n’a pas pu être déterminée par manque d’information à son arrivée. L’origine des tortues par archipel nous indique que l’archipel de la Société (90% des individus) est le plus représenté ici, on peut donc se demander si ce fort pourcentage est du au fait que le centre de soins se situe au sein de ces îles ou si le nombre d’affections sévères est effectivement le plus élevée dans cette région. On remarquera ainsi que les îles les plus éloignées de Moorea sont celles qui envoient le moins de tortues malades. Figure 4 : Diagramme des origines des tortues recueillies à plus de six mois

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Tableau 2 : Espèces de tortues recueillies de plus de six mois en fonction de leur provenance

Provenance Nombre de tortues reçues Chelonia mydas Eretmochelys imbricata Lepidochelys olivacea Caretta caretta Archipel de la Société Méridien de Bora Bora (origine inconnue) 39 38 1 0 0 Moorea 51 28 22 1 0 Tahiti 15 8 6 0 1 Bora Bora 7 3 3 1 0 Mopelia 1 1 0 0 0 Tahaa 8 4 3 1 1 Raiatea 3 2 1 0 0 Maiao 1 1 0 0 0

Archipel des Tuamotu

Hao 1 1 0 0 0 Tikehau 10 9 1 0 0 Fakarava 1 0 1 0 0 Raraka 1 1 0 0 0 Makatea 1 1 0 0 0 Archipel des Marquises Hiva oa 1 1 0 0 0

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Parmi les cadavres autopsiés au centre de soins, 35 ont pu être sexés dont 17 tortues vertes, 17 tortues imbriquées et 1 tortue olivâtre. La putréfaction trop avancée des gonades ou le manque de maturation des organes génitaux ont été les principaux freins à la différenciation sexuelle sur certains cadavres.

Tableau 3 : Répartition des sexes selon les espèces des cadavres autopsiés au centre de soins

Nombre de femelles Nombre de mâles Total

Chelonia mydas 12 5 17

Eretmochelys imbricata 15 2 17

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Deuxième partie :

Bilan des affections des tortues marines recueillies à

Moorea par symptômes et leurs soins

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Dans ce bilan nous nous intéresserons exclusivement aux affections rencontrées chez les 362 tortues recueillies au centre de soins. Un réseau de collecte et d’échange de données vétérinaires a été créé entre les différents centres de soins francophones et certains vétérinaires spécialisés en chéloniens à travers le monde. Il permet de partager les cas cliniques les plus intéressants, d’enrichir les méthodes diagnostiques, les examens complémentaires ou les traitements mis en place mais aussi d’obtenir de nouvelles données sur les protocoles de soins utilisés dans les autres structures.

I- Particularité de l’examen clinique chez les tortues marines

Lors de l’admission d'une tortue en urgence un examen clinique complet est effectué rapidement. Une démarche de type ABC (Airway, Breathing, Circulation) est dans un premier temps réalisée afin de vérifier l’intégrité des voies respiratoires. Néanmoins, on notera que l’hypoxie est un problème moins crucial chez les tortues que chez les mammifères.

Dans les cas critiques le vétérinaire doit faire une évaluation rapide. Certaines affections peuvent nécessiter un traitement immédiat sans évaluation préalable tels que les saignements actifs, un état général débilité ou les fractures de carapaces. Certaines manœuvres consistant à mettre la tête de la tortue en partie déclive permettent aux exsudats pulmonaires d’être expulsés ce qui améliore sensiblement son état respiratoire.

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