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3 DISCUSSION DE LA REVUE DE LA LITTERATURE

3.3 Traitement du trouble de stress post-traumatique chez les patients souffrant de

3.3.2 Thérapie cognitivo-comportementale

Une étude comparative a évalué l’efficacité d’une thérapie cognitivo-comportementale basée sur la régulation des affects par rapport à une psychothérapie de soutien chez 24 patients souffrant de schizophrénie ou trouble schizo-affectif associé à un TSPT (Trappler et al., 2007). Les modalités de traitement étaient axées sur des exercices de respiration, la régulation des affects, l'identification des facteurs déclenchant et la mise en place de stratégies adaptatives lors de la confrontation à des stimuli anxiogènes. L’évaluation de l’efficacité a été faite par l’intermédiaire de l’impact of event scale (Horowitz et al., 1979) et par la brief

psychiatric rating scale (Overall et al., 1988). Les résultats ont montré une diminution de la

tension interne, de l'hostilité, de la méfiance et de la colère avec le traitement par TCC. On retrouvait également une baisse significative du score total de l’IES et des scores IES d’évitement et d’intrusion pour le groupe TCC.

En 2008, une étude contrôlée et randomisée évaluait l’efficacité d’une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) dans le traitement du TSPT chez des sujets souffrant de troubles psychiatriques sévères (Mueser et al., 2008). Parmi les sujets inclus (108 sujets), on ne retrouvait que 8 patients présentant une schizophrénie. La TCC était définie par 12 à 16 sessions standardisées comprenant : exercices de respiration, éducation thérapeutique et restructuration cognitive. Les sujets témoins conservaient leur thérapie de soutien habituelle et étaient exclus s’ils participaient à des séances de TCC avec ou sans thérapie d’exposition ou restructuration cognitive. Les auteurs justifiaient l’utilisation de la restructuration cognitive plutôt que la thérapie d’exposition du fait d’une moins bonne tolérance au stress chez les patients atteints de troubles psychiatriques sévères. Les résultats montraient une diminution significative des symptômes de TSPT, des cognitions négatives liées au traumatisme ainsi qu’une meilleure connaissance des symptômes de TSPT avec la TCC. On retrouvait également une diminution des symptômes dépressifs, anxieux et une meilleure alliance thérapeutique lors du traitement par TCC.

Dans le cadre d'un essai clinique ouvert, 20 sujets souffrant d’une schizophrénie (ou d’un trouble schizo-affectif) associée à un TSPT ont été traités par TCC pendant 11 semaines (22 sessions) (Frueh et al., 2009). La symptomatologie post-traumatique a été évaluée par l’intermédiaire de la PTSD Checklist (Weathers et al., 1993) après chaque session et la CAPS (Blake et al., 1990) avant la thérapie, juste après la thérapie et à 3 mois post-thérapie. Le programme de TCC comprenait des séances d’éducation thérapeutique, des séances de formation aux aptitudes sociales, des séances de gestion de l’anxiété ainsi que des séances d’exposition (exposé narratif imaginaire). Les résultats ont montré une amélioration significative des symptômes à la fin de la thérapie et à 3 mois après la thérapie. Trois mois après la thérapie, 10 des 13 patients ayant terminé le programme ne remplissaient plus les critères du TSPT et présentaient une baisse d’au moins 15 points de leur score total à la

CAPS.

D’autres études ont approfondi la question des aptitudes des thérapeutes à pratiquer une TCC chez des sujets soufrant de schizophrénie. Les compétences de 4 thérapeutes lors d’une TCC dans le traitement du trouble de stress post-traumatique (recherché par l’intermédiaire de la CAPS), avec thérapie d'exposition, chez des patients souffrant d'un trouble psychotique (diagnostic DSM 4 de schizophrénie ou trouble schizo-affectif) ont ainsi été explorées (Mary E Long et al., 2010). La compétence et l'engagement des thérapeutes ont été évalués par des cliniciens plus expérimentés qui ont analysé au hasard 20 % des séances enregistrées (n = 57

individuelles et de groupe avec des séances d’éducation, de relaxation, de la formation aux aptitudes sociales et des exercices d’exposition. Des facteurs thérapeutiques généraux (structure des séances, rapport, empathie) et des facteurs spécifiques à l'intervention (mise en œuvre des activités de session, feedback aux patients) ont été évalués via le « Therapist

Adherence and Competence Rating Form (TAC) », un questionnaire de 13 items. Les notes

indiquaient que les thérapeutes s’étaient bien conformés au protocole et que les notes de compétence étaient généralement supérieures à «très bonnes» (6 sur l'échelle de 7 points de Likert). Les résultats suggéraient donc que les thérapeutes pouvaient utiliser la TCC avec thérapie d’exposition chez des patients atteints d’un trouble psychotique sans compromettre la structure des séances.

Une étude a ensuite été menée afin d'évaluer si les praticiens pouvaient être formés à un programme de TCC pour le traitement du trouble de stress post-traumatique chez des patients présentant des troubles psychiatriques sévères (Weili Lu et al., 2012). Vingt-cinq cliniciens ont été formés à ce programme et 35 patients en ont bénéficié sur une période de 6 mois. Le « CBT for PTSD Fidelity Scale » a été développé pour mesurer l’engagement et la compétence des praticiens. L'échelle comprenait 17 items, notés chacun par l’intermédiaire d’une échelle de Likert (1-5). Les items portaient sur la qualité de l'enseignement de composantes spécifiques du programme de TCC (éducation thérapeutique, exercices de respiration, restructuration cognitive), la structuration des sessions, la qualité globale de la séance. Les notes de 1 ou 2 représentaient une fidélité inacceptable, la note de 3 correspondait à une fidélité minimale acceptable, tandis que les notes de 4 ou 5 représentaient une bonne ou excellente fidélité. Le syndrome de stress post-traumatique et les symptômes de dépression ont été évalués au cours du traitement. Deux cliniciens n’ont pas terminé l’étude, et sur les 23 cliniciens restants, 21 (91 %) ont obtenu la certification au programme de TCC avec leur premier patient. Les deux autres praticiens (9 %) l'ont obtenu avec leur deuxième prise en charge. Le TSPT (évalué par la PTSD Checklist) et les symptômes dépressifs (évalués par la

Beck Depression Inventory) chez les patients ont diminué de façon significative pendant le

traitement, ce qui suggérait des avantages cliniques à l’utilisation de ce type de programme. Il est donc possible de former des cliniciens à la TCC pour le traitement de l’état de stress post- traumatique chez des patients souffrant de troubles psychiatriques sévères.

3.3.3 Désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires (EMDR : Eye

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