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la théorie du jugement physique dans la théorie kantienne de la connaissance

Dans le document Fiches pour l'étude de Kant (Page 66-69)

le jugeMent de connaissance

B- de la connaissance physique

5. la théorie du jugement physique dans la théorie kantienne de la connaissance

Que manque-t-il à la théorie de la connaissance pour se constituer? Nous avons tout à l’heure marqué que le jugement mathématique implique d’une part la forme de la sensibilité et d’autre part une synthèse opérée sur la base de ce formalisme de la sensibilité. En un sens il ne faut pas autre chose pour constituer la connaissance objective: la connaissance des objets impliquant et un matériel sensible, présenté dans une forme, et une synthèse de ce matériel en objet. Ce qui manque ce n’est pas tant les facteurs par lesquels se constituent les objets ou la connaissance mais surtout la justification de la connaissance, son explication. La mathématique ne présente pas un jugement synthétique a priori comme un fait. Il s’agit de le justifier et de le fonder, philosophiquement parlant, et c’est précisément à propos du jugement physique qui est par excellence jugement de connaissance que cette justification et cette explication sont données par Kant. En ce sens l’idéalisme transcendantal ne se manifeste pleinement qu’à propos de la théorie du jugement physique.

5.1 comment la connaissance est-elle possible

Kant a donc affirmé en général le caractère formel du jugement synthétique. Il entreprend ensuite de le fonder et de l’expliquer. L’étude du jugement mathématique lui a permis d’aller jusqu’aux deux facteurs constitutifs de toute connaissance, sensibilité a priori et synthèse. La question

qui se pose maintenant est celle-ci: si nous partons de la sensibilité comment la science est-elle possible? ou plus précisément: si nous partons de la sensibilité, même conçue dans son formalisme a priori, comment la connaissance est- elle possible? Comment l’objet est-il possible? Comment se fait à partir de cette sensibilité une synthèse, et une synthèse objective? Livrée à elle seule la sensibilité (ou affectivité) ne nous présente qu’un éparpillement indéfini; une sensibilité conçue dans ses formes a priori, espace-temps, ne nous présente tout au plus qu’un Divers: «manifaltige». Comment donc à partir de ce divers pur, qu’il soit spatial ou temporel, concevoir les objets, une expérience objective et une connaissance d’objets?

5.2 deux hypothèses

Dans le Divers, même connu dans la forme spatiale et dans la forme temporelle, il n’y a rien qui puisse donner naissance à des objets, à une connaissance objective? Or nos pensées, nos concepts dans la connaissance ne visent pas ni un éparpillement affectif ni une diversité affective ou sensible mais des objets. Comment la connaissance, comment ces objets sont-ils possibles? Si notre pensée, si nos concepts de connaissance visent des objets, la connaissance elle- même ne pourrait résulter, de par les deux termes envisagés, pensée et concept d’une part, objets d’autre part, que de deux hypothèses:

a- Ce sont les objets qui rendent possibles nos concepts de ces objets, notre pensée qui les connaît. Et ceci par le moyen d’accumulation, par la diversité de nos sensations mais dans ce cas, si ce sont les choses ou les objets qui finalement déterminent notre connaissance, il n’y aurait pas de connaissance, de jugements, de propositions a priori possibles et par conséquent il n’v aurait point de schème possible.

b- Au contraire, si c’est notre pensée qui rend l’objet possible, et non l’inverse, la connaissance a priori devient elle-même possible et il ne reste pour comprendre la science que cette seconde hypothèse. Comment telle hypothèse est elle-même possible? Comment arrive-t- elle à expliquer la connaissance?

5.3 activité synthétique de la pensée

Si c’est la pensée, si ce sont nos concepts qui rendent les objets possibles à partir du Divers sensible, ceci ne peut être que parce que la pensée est activité synthétique qui liant des éléments divers nous livre des objets, une expérience et finalement une science. Comment cette liaison se présente- t-elle? où s’effectue-t-elle? Comment cette diversité de représentations sensibles devient elle-même un objet? Or c’est quand les représentations —c’est-à-dire grosso modo les sensations, affections etc. — deviennent mes représentations, c’est-à-dire sont présentes dans nos consciences, qu’elles peuvent se lier en connaissance d’objets. C’est à ce moment là et à cette condition-là que les représentations deviennent objets et connaissance d’objets. En d’autres termes c’est parce que, et en tant que, je pense (Ich Denke) mes représentations que ces représentations apparaissent comme se rapportant à des objets. Ce que l’on peut exprimer en un langage qui nous rappelle un autre philosophe que Kant: Je pense donc les objets existent.

5.4 le cogito kantien

La nuance est claire: alors que Descartes commençant par le moi a voulu saisir l’être de ce moi — et c’est une exploration de l’être du moi que nous donne Descartes — Kant, lui, après l’examen de notre capacité de connaissance, examen lui-même longtemps préparé par une véritable épreuve empiriste — examen qui l’aurait conduit comme Hume au scepticisme — et préoccupé comme homme du XVIIIe siècle par la science physique et la possibilité de la

fonder d’une manière satisfaisante, Kant a particulièrement envisagé l’acte même de ma pensée, et c’est cet acte qui est engagé dans l’expérience, dans la connaissance, dans l’objectivité.

6. déterminations de la pensée humaine

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