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La parentalité est abordée de façon systématique par 42% des sages-femmes interrogées. En effet, les sages-femmes abordent la parentalité en saisissant ce qui vient durant les séances (77%). Cela montre que les sages-femmes souhaitent laisser de la spontanéité dans leur façon d’aborder ce thème et ne souhaitent pas forcer les couples à parler de ce sujet. Ainsi, en fonction du thème de la séance et des discussions qui en découlent, la parentalité n’est pas toujours abordée.

Ce pourcentage peut être éclairé avec l’analyse des fréquences à laquelle les sages- femmes abordent la parentalité. La parentalité est globalement abordée par les sages-femmes (71%) mais moins de la moitié d’entre elles l’intègre de façon systématique dans les cours (43%). Les sages-femmes suivent donc le référentiel métier/compétences qui insiste sur le fait que ces séances doivent favoriser l'émergence des compétences parentales [46].

Concernant les thèmes abordés durant les séances de PNP, le vécu de la grossesse, les modifications physiques et la sexualité étaient les thèmes abordés par toutes les sages- femmes.

Plus précisément, le vécu de la grossesse était toujours abordé par plus de la moitié des sages-femmes interrogées (56%). Le passage du couple conjugal au couple parental était

68 globalement abordé par plus de la moitié des sages-femmes interrogées (75%). En effet, dans « essential antenatal perinatal and postpartum care », la World Health Organization précise que les intervenants aidant les couples à se préparer à la parentalité se doivent d’avoir la sensibilité et la connaissance des ajustements psychologiques que la plupart des parents vont expérimenter durant leur transition à la parentalité [35].

La sexualité était abordée avec une répartition équivalente entre les items « toujours », « presque toujours », « souvent », « rarement ». Cela peut venir du fait que certaines sages- femmes peuvent ressentir des difficultés à aborder ce sujet qui peut rester encore tabou.

Les modifications physiques étaient toujours abordées par la majorité des sages-femmes interrogées (48%). En effet, durant les séances de préparation à la naissance dont nous avons assisté lors de nos stages, les sages-femmes organisaient une partie de la séance à l’exécution d’exercices physiques ce qui était propice aux développements d’explications sur les modifications physiques. Il semblerait que cela permette un renforcement de l’estime de soi et du sentiment maternel. C’est donc une aide à la parentalité favorisant un vécu positif de la naissance qui s’inscrit dans le corps. Si la femme se sent inutile, dépossédée d’elle-même, si elle perd pied ou a le sentiment de donner d’elle-même une image dégradante à l’autre parent, les liens avec l’enfant risquent d’être perturbés. Toute l’attention des sages-femmes dans cette aide à la parentalité mérite d’être encouragée [22].

Les répercussions sociales, familiales et professionnelles liées à l’arrivée de l’enfant étaient abordées par la majorité des sages-femmes interrogées (93%). En effet, loin d’être une affaire personnelle, les soins de maternage sont une affaire culturelle et si nous ne voulons pas laisser ces questions aux seuls intérêts commerciaux et aux diktats technologiques, nous devons favoriser toutes initiatives qui permettent de renouer avec l’héritage culturel universel par des échanges entre les cultures et les générations, par des lieux de partage et de maternage communautaire [47]. De plus la World Health Organization précise que les objectifs des séances de préparation sont de préparer aux ajustements psychologiques du mariage et de la vie avec le bébé ainsi qu’à la reprise du travail [35].

Les répercussions sur la vie de couple et la fonction parentale étaient toujours abordées par la majorité des sages-femmes interrogées (42%). Durant nos stages, nous avons en effet constaté que ce thème était abordé notamment à l’occasion d’une séance concernant le retour à domicile et les soins à apporter au nouveau-né. A cette occasion, la sage-femme expliquait comment concilier la vie de famille avec la vie de couple. Elle conseillait aux jeunes parents de se garder une soirée en couple après avoir laissé l’enfant aux grands-parents. La sage- femme mettait aussi en avant le fait de rester femme notamment en prenant soin de son corps.

69 La World Health Organization dans « essential antenatal perinatal and postpartum care » précise que parmi les sujets à aborder durant les séances, le rôle du père ainsi que ses préoccupations doivent être mises en avant. Un des objectifs de l'éducation des parents à la parentalité est de rendre le couple plus confiant et fournir une source de soutien tout au long de la transition qui se poursuit du couple à parentalité [35]. Une étude sur les séances de préparation a montré que les programmes d’éducation qui abordent la parentalité empêchent une baisse de la satisfaction dans les relations conjugales généralement associée au fait de devenir parent [48].

Les contacts avec les services sociaux et les associations d’aides étaient majoritairement abordés par les sages-femmes (95%). Il est à noter que 27% des sages-femmes abordent « rarement » ou « jamais » ce sujet. Or, il semble essentiel que des contacts puissent être donnés et que des couples soient réorientés si besoin. Dans les recommandations de la HAS, les objectifs spécifiques des séances de PNP précisent que les professionnels doivent faire connaitre les recours possibles à proximité en cas d’urgence ou de difficultés. Nous avons la chance d’avoir un Réseau de Santé Périnatale d’Auvergne (RSPA) dont l’un des buts est de favoriser le maintien du lien social et familial des nouveau-nés et de leur mère par une prise en charge adaptée à leur niveau de risque. Cette collaboration est un moyen de travail à développer par l’avenir qui permet d’utiliser au mieux chaque professionnel dans leur domaine de compétences. De plus nous pouvons citer sur Clermont-Ferrand des associations d’aides comme la Maison des "petits pas" qui accueille les futurs parents et les enfants de 0 à 4 ans accompagnés d'un adulte. C'est un lieu d'écoute et de parole. Nous pouvons également mentionner le REAAP, ce réseau est copiloté par la CAF et la Direction départementale de la Cohésion sociale. Son objectif est d’aider les parents dans leur rôle et de mettre en réseau les différents intervenants d'aide à la parentalité.

Il parait nécessaire de préciser que d’autre thèmes en rapport avec la parentalité peuvent être discutés lors des séances tels que l’allaitement maternel, les compétences du nouveau-né, ses besoins… Les soins aux nourrissons et en les modifications dans le couple devraient être inclus dans les séances d’éducation à la transition à la parentalité en mettant l'accent sur la formation des compétences et l'évaluation des résultats objectivement mesurables [48].

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