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Chapitre II.  Résultats

6. Analyse statistique

2.1. Evolution des cas de brucellose notifiés de 1999 à 2016

1.3.4. Tests sérologiques

Les stratégies de dépistage ou de diagnostic sérologique de la brucellose varient en fonction des pays (Benkirane, 2001). Plusieurs tests peuvent être utilisés pour établir le statut sanitaire d’un bovin à l’égard de cette maladie (OIE, 2018). Parmi celles-ci, l’épreuve au TRB, celle de TFC et l’i-ELISA sont les techniques les plus employées pour le dépistage de la brucellose bovine. Ce sont des épreuves officielles au plan international. Elles sont standardisées et considérées comme les plus fiables présentement pour le dépistage de la brucellose, quelle que soit l’espèce de Brucella et le biovar en cause (OIE, 2018).

Trois tests ont été utilisés dans la présente étude avec des degrés variables de sensibilité et de spécificité. La valeur de la séroprévalence obtenue avec le TRB est plus élevée que celles obtenues avec les deux autres tests. Cette épreuve est basée sur la réactivité des anticorps dirigés contre le lipopolysaccharide (LPS) lisse des Brucelles. Puisque la vaccination des animaux contre la brucellose n’est pas réalisée dans la région de Mostaganem, et que la sensibilité du TRB est très élevée, ce test permet dans une forte probabilité, de détecter précocement la maladie, puisqu’il permet de détecter les IgG, mais aussi les IgM, contrairement à l’Elisa qui ne détecte que les IgM et la FC qui détecte très faiblement les IgM (Garin-Bastuji, 2009).

Selon Garin-Bastuji (2009), «en cheptels infectés, ceux qui le sont fortement infectés notamment, certains animaux infectés ne sont détectés que par l’épreuve à l’antigène tamponné (TRB), du fait d’un faible niveau de réponse anticorps ou d’une infection récente». La différence de sensibilité et de spécificité des tests sérologiques utilisés pour le dépistage est l’un des facteurs qui contribuent le plus à la variabilité des résultats entre chercheurs (Shey-Njila et al., 2005 ; Saegerman et al., 2004).

Les travaux réalisés en 2004 par Saegerman et ses collaborateurs, ont rapporté que la spécificité des tests Elisa dépend du microbisme de la région d’étude et recommandent l’utilisation de cette épreuve dans les zones indemnes, où la prévalence de la brucellose est très faible, pour maintenir le statut officiellement indemne de brucellose (détection des animaux porteurs latents). Enfin, la méthode i-Elisa, reste une technique onéreuse pour pouvoir être utilisée en Algérie. La situation sanitaire de la brucellose dans les wilayas faisant l’objet du suivi épidémiologique et du suivi sanitaire (taux de prévalence de 2 %, DSV, 1995-2017) et au niveau de Mostaganem (taux de prévalence 6,4 %) (DSA, 2012), demeure précaire. Compte tenu des constatations réalisées sur le terrain, en particulier, le manque d’identification individuelle pérenne, généralisée à l’ensemble du cheptel à travers le territoire national, l’insuffisance dans l’organisation des enquêtes de dépistage chez les animaux (bovins, ovins et caprins), l’absence de notification des avortements et de contrôle des mouvements des animaux, il serait souhaitable dans ce contexte, d’utiliser uniquement le TRB dans les programmes de contrôle/ abattage des animaux en Algérie. En effet, bien que la proportion de résultats faussement positifs soit plus importante avec cette épreuve du fait de sa haute sensibilité, les résultats obtenus dans la présente étude sont très probablement sous-estimés, constatations faites également par d’autres chercheurs (Lounes et Bouyoucef, 2007 ; Bouzid et al., 2010 ; Khames et Ramdani-Bouguessa, 2011). À l’inverse, les réactions faussement négatives se produisent rarement. Néanmoins, le TRB semble suffisant comme test de dépistage pour détecter les troupeaux infectés, ou pour garantir l’absence d’infection chez les troupeaux sains, sans brucellose (OIE, 2017).

Les valeurs prédictives sont d’une grande importance pour l’interprétation des résultats sur le terrain par les services vétérinaires chargés de la gestion des programmes de lutte, voire d’éradication (Toma et al., 2011). En effet, la mesure de ces valeurs en prenant compte de la prévalence locale de l’infection dans une population permet d’apprécier la confiance que l’on peut accorder dans un résultat positif ou négatif à un test de diagnostic. Dans le présent travail (tableau XVIII), la mesure de la VPP du TRB indique qu’un bovin réagissant positif au test, a 96,5% de chance d’être infecté. Le risque qu’il soit un faux positif est faible, de l’ordre de 3,5%, comparativement avec la TFC et l’i-ELISA. De même, la valeur ‘‘diagnostic’’ par erreur de classification d’un bovin faux négatif est très faible, de l’ordre de 0,001% (tableau XIX), cette valeur est fortement inférieure à celles de la TFC et de l’i-ELISA. La haute valeur du pourcentage de la VPP du TRB peut être expliquée par sa forte Se (98,1 %) qui laisse ainsi échapper le moins possible de sujets malades, sa forte Sp (99,8%) permettant d’avoir une certitude ‘‘diagnostic’’ élevée (Toma et al., 2011) et, du contexte épidémiologique de la brucellose dans la région (et même dans le pays) où la maladie sévit de façon enzootique (DSV, 1995-2017). De ce fait, le risque pour la population bovine d’être contaminé est très élevée, notamment à cause de la cohabitation des troupeaux bovins avec l’espèce caprine. En effet, et depuis, la situation de la maladie ne s’est effectivement pas améliorée, dans la mesure où, selon les déclarations de la DSV en 2015, aucune wilaya n’est épargnée (DSV, 1995- 2017). Les chiffres montrent que les taux de séroprévalences individuels à l’échelle nationale se sont élevés à 2 % durant le premier trimestre de 2015 (DSV, 1995-2017) et à l’échelle locale (Mostaganem) de 6,4 % en 2012 (DSA, 2012). Un résultat positif au TRB sera donc hautement en faveur de la présence de la brucellose. De ce qui précède, le test au TRB se distingue par son faible coût, sa simplicité, il semblerait nécessaire de proposer son utilisation comme épreuve unique pour le dépistage et le diagnostic de la brucellose bovine en Algérie. D’ailleurs, plusieurs auteurs s’accordent à dire que la performance du TRB est bonne (Se/Sp), en ce que tous les animaux malades et non-malades sont correctement identifiés (Garin-Bastuji, 2009).

De plus, cette proposition est justifiée par l’insuffisance des conditions dans lesquelles est réalisé le programme établi par les autorités sanitaires et qui fait défaut en ce qui concerne particulièrement ; l’absence d’indentification de l’ensemble des troupeaux, le dépistage non exhaustif du troupeau, le dépistage qui concerne les femelles laitières, uniquement, l’absence de déclaration des avortements, l’absence de contrôle des mouvements des animaux et parfois, l’absence de système de surveillance pour détecter les foyers potentiels et déterminer l’origine de l’infection. Ajouté à cela, et parfois, la rupture dans les laboratoires, des antigènes utilisés pour le dépistage (TFC ou TRB). Il semblerait donc que la VPP du TRB est dans ces conditions épidémiologiques, satisfaisante et intéressante pour réduire la prévalence de la maladie et/ou limiter l’extension de l’infection à d’autres animaux ou troupeaux.

Il faut rappeler que dans certains pays, des mesures de lutte très sévères contre la brucellose animale ont été appliquées grâce à l’utilisation du TRB comme test unique, associé à l’abattage systématique pour tout le troupeau, même s’il s’agit d’un seul animal infecté (Calistri et al., 2013).

1.4. Fréquence des avortements brucelliques chez les vaches laitières.

L’analyse de la fréquence des avortements brucelliques chez les vaches laitières est réalisée en fonction des caractéristiques des exploitations enquêtées.