• Aucun résultat trouvé

Les territoires, les espaces, les publics : des dynamiques entre le physique et le numérique

Sens et pertinence

Axe 2 : Les passages, les passerelles, les transitions entre le physique et le numérique

Références, langages, pédagogies

Axe 3 : Les savoir-faire en réseau pour des stratégies entre le physique et le numérique

harmonisées

Participation, réseaux sociaux, partenariats, compétences

AXE 1 :

LES TERRITOIRES, LES ESPACES, LES PUBLICS : DES DYNAMIQUES

ENTRE LE PHYSIQUE ET LE NUMERIQUE

Sens et pertinence

Les dynamiques entre le physique et le numérique seraient, tout d’abord, adaptées avec précision à l’écosystème local d’information existant (en physique et en numérique). Le rapport entre le physique et le numérique se construit à l’évidence différemment autour d’une structure de centre-ville ou de secteur rural, autour d’une structure couplée ou pas à une mission locale, un centre d’information et d’orientation (CIO), un espace jeunesse… Cette dynamique « transenvironnements » se doit d’être pertinente par rapport aux contextes locaux et aux enjeux spatiaux55. Nos enquêtes montrent que les jeunes usagers du réseau IJ sont

attachés à l'utilisation du numérique dans les espaces publics et en ont besoin, et mettent en évidence l’importance des connexions et des pratiques d'utilisation de logiciels et de périphériques dans ces espaces publics. La mise à disposition d’accès à Internet dans les lieux publics d’information continue donc de se justifier

55On peut citer par exemple Ito M. : « Just looking at the relationship of an individual to a device or a piece of content doesn’t tell

you what actually structures reception and influence, which is the social and institutional framework. » Participatory Culture in a

pleinement au vu de ces résultats, même si cet accès peut prendre différentes formes. Cela remet à l’ordre du jour des stratégies consistant à relier le physique et le numérique, par exemple, par la géolocalisation des structures, du maillage partenarial, des ressources de formation, des établissements de formation…, et par la facilitation d’itinéraires physiques dans un territoire (informations en temps réel sur les transports, déplacements partagés…)56.

Dans l’espace de la structure, une intégration des outils physiques et numériques permet de nouveaux cheminements dans l’information. La nécessité de lieux et de rencontres physiques persiste et se renouvelle. On a pu constater par exemple l’intérêt renouvelé de la mise à disposition d’équipements classiques dans la structure comme conséquence du développement des outils mobiles, au moyen, entre autres, de podcasts ou du QR code, qui permettent de relier les ressources en physique et en présentiel à celles disponibles en mobilité par le biais des smartphones. Des liens entre le physique et le numérique facilitent les circulations et le repérage dans l’espace physique, et fluidifient les échanges entre usagers et professionnels durant la visite et dans des conversations asynchrones57.

Ces dynamiques entre le physique et le numérique doivent faire sens pour les acteurs, c’est-à-dire prendre en compte la réalité des pratiques des jeunes et des professionnels. Selon les profils de professionnels, le rapport au numérique et au physique et le rapport entre les deux, nous l’avons vu, diffèrent considérablement. Quant aux publics, selon les profils, les attentes d’accompagnement en physique et en numérique sont différentes (par exemple, elles sont très présentes pour les parcours d’insertion). Sont à prendre également en compte toutes les pratiques de subversion, de détournement, de transposition, facilitées aujourd'hui par le numérique. On peut s’inspirer, par exemple, des pratiques des jeunes producteurs de tutoriels ou des fans de mangas ou encore des communautés de joueurs de jeux vidéo… Enfin, un des leviers se situerait dans les formes de personnalisation que le numérique permet et démultiplie. Des dynamiques physique/numérique pourraient être modulables en fonction des profils et des besoins du moment du parcours, en partant bien entendu des pratiques des jeunes et de celles des professionnels58.

Enfin, une pertinence est recherchée par rapport à chaque thématique d’information dans les interactions entre le physique et le numérique. Par exemple, sur la thématique de la santé, on a pu constater que la

56Il peut être intéressant d’observer dans d’autres domaines la façon dont les offres numériques s’articulent avec des propositions

en physique. Par exemple, des plateformes de jeux vidéo sont reliées à des évènements et proposent diverses déclinaisons (figurines, jeux transmédia, compétitions en présentiel…).

57 On peut évoquer ici l’exemple de la BEI à Cergy-Pontoise, qui a augmenté sa fréquentation de lycéens en adaptant son accueil,

son offre de services, ses portails et en mettant le tout en relation. Un autre exemple est celui de la BNF, qui a réussi à enrayer la baisse de fréquentation avec de nouvelles formes d’accueil et une amélioration de « l’hospitalité numérique » (Racine B., Le Monde, 15/4/2016). De nombreuses expériences ont lieu dans les équipements culturels (voir le site de CLIC France : www.club-innovation- culture.fr ou la démarche « biblioremix » : https://biblioremix.wordpress.com). Enfin, on peut se référer à une intéressante étude sur le lien physique/numérique autour d’un musée à Marseille : Dupuy A., Januals B., Minel J.-L., « Towards open museums : The interconnection of digital and physical spaces in open environments », 2015.

58Il ne s’agit pas ici des formes de personnalisation proposées par les plateformes du Web, dont D. Cardon analyse les effets pervers

dans son dernier ouvrage. Et il nous alerte sur le fait que, sous l’effet de cette personnalisation, les pratiques culturelles deviennent moins lisibles et qu’il faut « désormais mobiliser des analyses beaucoup plus sophistiquées et entrer profondément dans les trajectoires des pratiques des individus » (Cardon D., À quoi rêvent les algorithmes. Nos vies à l’heure des big data, Seuil, coll. « La République des idées », Paris, 2015, p. 48).

fréquentation d’un lieu physique dédié est favorisée par une intervention numérique sur un réseau social en amont, qui dynamise l’accueil physique et donne une pertinence à la combinaison des deux environnements59 .. Sur la thématique de l’insertion socioprofessionnelle (accès à des stages ou à l’emploi), le

numérique permet ainsi d’affiner une recherche auprès d’employeurs potentiels et de favoriser une meilleure compréhension des compétences demandées dans tel ou tel métier. Il peut donc exister des configurations spécifiques à chaque thématique dans un territoire et un contexte sociotechnique donné,

AXE 2 :

LES PASSAGES, LES PASSERELLES ET LES TRANSITIONS ENTRE LE

Documents relatifs