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Et sur le terrain en Valais et à Genève ?

Suite aux développements théoriques concernant la traite et la prostitution, nous avons pu élaborer quelques hypothèses que nous souhaitons examiner auprès de professionnel-le-s qui sont confronté-e-s à cette problématique sur le terrain.

8.1 Présentation des hypothèses

Les femmes sont victimes d’une injustice sociétale liée à une domination patriarcale. Cette hypothèse part du fait que la pauvreté touche davantage les femmes que les hommes. La politique n’a pas de solution pour régler le problème.

Nous émettons cette hypothèse car le problème continu à persister malgré les différents courants politique.

Les différentes formes de violence que subissent les femmes ne sont pas toutes reconnues comme telles.

Cette hypothèse part du fait que se sont en majorité les femmes qui sont victimes de traites sexuelles et que ce sont les hommes qui en sont les principaux clients.

Les travailleurs sociaux ne sont pas suffisamment sensibilisés à la problématique de la traite.

Nous constatons que ceux qui collaborent avec ces personnes ont un profil bien spécifique et sont désarmés face aux problèmes et de ce fait ils sont peu nombreux à s’y intéresser réellement.

8.2 Terrain de recherche

Pour tester ces hypothèses, nous avons décidé d'interviewer diverses personnes. Afin de respecter leur anonymat nous les avons nommés sous un nom fictif. Elles sont activent dans différents secteurs d'activités. Le but de ces interviewes est de déterminer la collaboration qui existent entres ces différents professionnel-le-s. Les entretiens sont semi-directifs.

Les différentes personnes interviewées sont les suivantes :

 Madame Coutaz : une personne active dans une fondation d'hébergement et d’aide aux victimes de traite basée à Genève

 Monsieur Murisier et Madame Turin : un médecin et une travailleuse sociale qui travaillent dans une unité de médecine et de prévention de la violence à Genève

 Madame Lattion : une travailleuses sociale active dans une association d’aide aux victimes en Valais

45 maladies sexuellement transmissibles en Valais

 Madame Favre : Un agent responsable de la sécurité en Valais

 Monsieur Veuthey : un éducateur social qui a fait du travail hors-murs pendant dix ans au canton de Vaud

8.3 L'échantillon

Le choix des personnes interrogées devaient répondre à différents critères :

Elles devaient être en lien avec le milieu du sexe ou avoir des connaissances dans le milieu hors mur, ou encore être actif dans un centre d'aide ou d'accueil aux victimes.

Nous avons décidé d'interroger un policier, un médecin, un éducateur social, des assistantes sociales. Les formations des travailleurs sociaux étaient importantes pour savoir de quelle manière ils s'impliquent dans le milieu. Concernant le policier et le médecin, il nous a paru utile de savoir de quelle manière ils collaborent entre eux.

L'utilité de ses interviewes étaient pour nous de mener un entretien, de savoir évaluer le temps qu'il peut durer, nous avons eu comme objectifs de s'assurer que nos questions étaient pertinentes et précises, et nous avons pu prendre conscience de certaines difficultés que nous avons amélioré au fil des entretiens.

8.4 Approche qualitative

Notre recherche est qualitative exploratoire, car nous ne connaissons pas de travailleurs sociaux engagés dans cette problématique et nous souhaitons apprendre ce qui est mis en place sur le terrain pour ces femmes victimes de traite. Ceci nous permettra d'imaginer de nouvelles pistes d'actions. Dans notre approche qualificative, nous souhaitons vérifier le système de valeur avec laquelle les personnes interviewées travaillent plutôt que une approche quantitative qui serve à analyser des données chiffrées.

Effectivement notre question de recherche vise les représentations et les valeurs que peuvent avoir les différentes personnes interviewées et comment elles fonctionnent avec ces femmes victimes de traite à des fins d'exploitation sexuelle. Ces valeurs ne peuvent ni être mesurées, ni quantifiées.

C'est pour cette raison que l'approche qualitative nous semble la plus appropriée.

Cette recherche sera inductive, en effet nous partons d'un sujet atypique qui va nous permettre de remonter à des conséquences pour essayer d'en comprendre la cause.

8.5 Démarche de thématisation en continu

Le thème de notre recherche regroupe plusieurs sujets différents et variés. Notre but est de les regrouper et de les schématiser afin de pouvoir en ressortir les éléments principaux. Car, comme le mentionne Paillé et Mucchielli « ce qui caractérise la démarche de thématisation continue c’est que cet arbre est construit progressivement tout au long de la recherche. » « analyse qualitative en sciences humaines et sociales. » (Paillé et Mucchielli, 2008 : 166) d’une fois que nous avons construit notre arbre selon les éléments théoriques nous avons trié et hiérarchisé puis associé différents thèmes. Cette démarche a pour avantage d’être plus complète et permet une certaine richesse au niveau de son contenu. L’inconvénient de ce choix de thématisation est le temps qu’il demande et le risque de se perdre dans les thèmes et d’être finalement hors sujet.

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8.6 Entretiens semi-directifs

Lors de la préparation à nos entretiens, nous avons réfléchi à ce qui nous paraît le plus pertinent entre différentes façons de procéder. Le choix se porte sur deux formes d’entretiens principaux. Il y a l’entretien en profondeur, qui consiste à laisser parler l’interviewé de manière très libre, il est dirigé par des questions dites ouvertes.

Puis, il existe aussi l’entretien centré qui se conduit à l’aide d’un schéma et qui tourne autour d’un sujet prédominant. Pour pouvoir couvrir au mieux notre thème avec ces différents éléments, il nous a fallu recourir à un mixe des deux, car dans les deux les résultats ne peuvent pas être concluants, l’un à cause de sa longueur et l’autre parce qu’il est trop restrictif.

Nous avons donc opté pour l’entretien à question ouverte. Boutin nous explique que : « Le chercheur élabore un protocole de question générale concernant les sujets qu’il veut couvrir. Il garde la liberté de diriger l’entretien dans toutes les directions qu’il estime intéressantes et susceptibles de fournir des données pertinentes. » « l’entretien de recherche qualitatif. » (Boutin, 2006 : 30) De cette façon, la parole de la personne qui est questionnée reste assez libre tout en étant dirigée selon les différentes questions abordées dans notre recherche. Cet entretien a comme avantage de pouvoir évaluer le temps que peut durer l’interview, de laisser suffisamment d’espace à la parole. La difficulté peut être, au fur et à mesure de l’entretien, de perdre la trame prédéfinie qui a pour but de répondre aux différents thèmes abordés, puis de se laisser déborder par le temps.

Une grille nous a servi à construire une trame commune pour les différents intervenants que nous avons rencontrés. En effet, comme ils proviennent de milieux divers, très variés, il nous a paru indispensable de pouvoir comparer leurs sensibilités et opinions pour des thématiques identiques. Nous avons aussi prévu des questions de relances au cas où les réponses ne sont pas assez approfondies et qui nous permettent aussi de s’assurer d’avoir bien compris l’interlocuteur.

Nous avons commencé par contacter les personnes par mails, puis dans la plupart des cas nous avons eu un contact au téléphone, qui a servi à choisir une date et un lieu de rencontre. Les entretiens se sont déroulés sur une période de trois mois, soit de décembre 2015 à février 2016.

La durée moyenne de nos entretiens est de quarante minutes, pour certains d’entre eux elle s’est prolongée jusqu’à l’heure.

Avant de débuter nos entretiens, nous leur expliquons qu’il se déroule dans l’anonymat le plus strict et que les enregistrements seront détruits. Puis, nous leur précisons qu’ils peuvent interrompre l’interview à tout moment s’ils le souhaitent.

Par la suite, nous commençons nos entretiens avec des questions de courtoisie afin que les personnes se sentent à leur aise et que le contact puisse se créer de manière sympathique. Une fois le contact créé, nous commençons nos interviewes.

Lorsque les entretiens sont terminés, nous précisons à nouveau qu’ils sont confidentiels et qu’ils seront détruits à la fin de notre recherche. Certaines personnes nous ont demandé une copie de notre travail de bachelor d’une fois qu’il sera terminé.

Dans un souci de respect de l’éthique, nous nous sommes engagées à donner aux participants le choix de ne pas participer aux entretiens, de pouvoir l’arrêter à tout moment et de refuser de répondre à une question qui pourrait créer un mal être. Nous avons aussi

47 fortement insisté sur le fait que l’anonymat sera respecté, puis, nous avons aussi mis l’accent sur le fait que nous serons le plus précises possible sur les analyses des données et des propos qui nous ont étés partagés.