• Aucun résultat trouvé

Teneurs des sols en phosphore assimilable déterminées par les trois méthodes

Chapitre VI : Résultats et discussions

1.5. Teneurs des sols en phosphore assimilable déterminées par les trois méthodes

Contrairement aux observations faites concernant les relations établies entre d’un côté le phosphore assimilable extrait du sol par les différentes méthodes et d’un autre le taux du calcaire total, du calcaire actif et la réaction du sol ; les remarques à

Fig. 24 : Teneurs des sols en phosphore assimilable déterminées par trois méthodes (Joret-

Hébert, Olsen et Truog) en fonction du pH

Fig .25 : Teneurs des sols en phosphore assimilable déterminées par trois méthodes (Joret-Hébert,

propos de la relation de cet élément avec le taux de la matière organique du sol sont tout à fait contraires à celles des trois variables précitées. Les valeurs enregistrées sont de ce fait inversement proportionnelles. Ainsi les taux de matière organique et le phosphore assimilable extrait par l’une ou l’autre des méthodes décroissent en même temps (fig.25). En effet, le coefficient de coorélation entre les deux paramètres est de l’ordre de 0.89, 0.82 et 0.80 pour respectivement le phosphore extrait par la méthode Joret-Hébert, Olsen et Truog.

D’après Farès et al. (1974) les complexes phosphore-matière organique limiteraient les rétrogradations des ions phosphoriques et permettraient une libération plus facile de ces ions au bénéfice de la plante.

Une fraction du phosphore des phosphates insolubles Ca, Fe et Al peut être libérée grâce à l’action des acides organiques ou des agents chélatants produits lors de la dégradation des résidus organiques, surtout en conditions climatiques boréales et dans les podzols où l’acidité est élevée (Morel, 1996). En revanche, en milieu alcalin la matière organique favorise la protection du P2O5 par des composés dits humâtes alcalins formés lors de la décomposition. Les humâtes de calcium ont la propriété de fixer l’acide phosphorique ( fig.14 ), ceci est possible à pH supérieur à 7 ce qui est d’un grand intérêt en sols calcaires où les ions phosphoriques sont ainsi protégés contre les risques d’insolubilisation (Gervy,1970).

1.6. - Etude comparative de l’effet des agents d’extraction employés avec les trois méthodes sur le phosphore assimilable des sols :

1.6.1 – analyse de la variance :

L'analyse de la variance à deux facteurs sols et agents d’extraction en randomisation totale a révélée une différence significative entre les quantités de P assimilable des six (6) sols ayant fait l’objet de cette étude. En comparant le test de FISCHER (F) (tableau 14) pour l'ensemble des observations avec celui tabulée au seuil de 5 % (α = 0,05), on constate que F calculée pour le facteur 1 ( sol ), est supérieur à F tabulée avec des valeurs respectives de 4,08 et 3,33. La signification est du même ordre de grandeur pour l'ensemble des sols. Le test de NEWMAN- KEULS classifie les sols dans un seul groupe homogène (tableau 15) .

Tableau 14 : Analyse de la variance a deux facteurs en randomisation totale

VARIANCE DDL MOYENSCARRES TEST F PROBA. ECART-TYPE COEFFICIENT DE VARIATION VAR. TOTALE 17 3366.13 VAR. F1 5 4888.60 4,08 0.0282 VAR. F2 2 10399,85 8,68 0,0067 VAR. résiduelle 1 10 1198.16 34,61 34,2

TABLEAU 15 : Classement des groupes homogènes pour le facteur 1 : sol

FACTEUR 1 LIBELLES MOYENNES HOMOGENES GROUPES

1 S1 143,75 A 2 S2 132,93 A 3 S3 125,23 A 4 S4 99,52 A 5 S5 59,74 A 6 S6 46,14 A

En outre on observe également une différence hautement significative entre le phosphore assimilable extrait par les 3 méthodes (facteur 2) aussi bien par la méthode de Olsen, que celle de Truog et de Joret-Hébert. Le test de FISCHER pour l'ensemble des observations est de 8,68 alors qu'il n'est que de 7,56 au seuil de 1 % au niveau de la table de FISCHER-SNEDOCOR (p = 0,99) (tableau 14).

F calculée = 8,68 >> F tabulée = 7,56 au seuil de 1 %

Toutefois, on assiste à un léger rapprochement entre le P assimilable extrait par la méthode Truog et la méthode Olsen. Ceux-ci se rassemblent dans un même groupe homogène (tableau 16).

Tableau 16 : Classement des groupes homogènes pour le facteur 2 : agents d’extraction ( ou méthodes d’extraction et de dosage ).

FACTEUR 2 LIBELLES MOYENNES HOMOGENES GROUPES

1 P.Joret-Hébert 149,29 A

3 P.TRUOG 77,87 B

2 P.OLSEN 76,50 B

Il ressort de cette analyse qui sert essentiellement à la comparaison des moyennes, que les sols de la région d’Ichmoul ayant des taux croissants en calcaires présentent des teneurs en phosphore assimilable différentes. Ces deux paramètres évoluent d’une manière inversement proportionnelle.

Il ressort également de cette étude analytique que l’agent d’extraction a un effet remarquable sur la quantité de phosphore extraite.

1.7. Corrélations multiples entre les résultats d’analyse du phosphore assimilable obtenus par les trois méthodes de dosage et d’extraction et la matière sèche produite par le ray-grass :

L’étude de la corrélation entre les résultats d’analyse du phosphore assimilable obtenus par les trois méthodes employées dans les sols calcaires et la matière sèche produite par la culture s’est révélée positive (tableau 17 et fig. 26, 27 et 28). Avec un coefficient de corrélation très élevé r = 0.97, la plus forte netteté de la relation entre le phosphore assimilable et matière sèche a été observée dans la méthode Olsen . Les corrélations sont également positives entre ces deux paramètres mais demeurent moins importantes dans la méthode Joret-Hebert et celle de Truog. Les coefficients de corrélation calculés sont respectivement pour la méthode de Joret-Hèbert et de celle de Truog de l’ordre de r=0.63 et de r=0.68. Le phosphore assimilable extrait par la méthode Olsen s’est donc révélé d’une corrélation hautement significative avec la variable matière sèche produite.

Tableau N°17 : Corrélations multiples entre Phosphore assimilable extrait par trois méthodes d'extraction et matière sèche (g) et P.EXP (en % de MS).

P Joret-Hébert P-Olsen P –Truog

MS (g) 0,6285 0,9695 0,6792

P.EXP (% MS) 0,6493 0,9686 0,6885

1.8. Corrélation entre les résultats d’analyse du phosphore assimilable obtenus par les trois méthodes et le phosphore exporté par le ray-grass :

L’analyse de la matrice de corrélation entre le phosphore assimilable extrait et dosé par les trois méthodes en sols calcaires et le phosphore exporté par le végétal (Ray Grass d’Italie) montre une corrélation positive entre ces deux variables, toutefois celle-ci est fortement prononcée pour le cas du phosphore extrait par la méthode Olsen. En effet, le coefficient de corrélation pour cette dernière est très élevé r = 0.97. Ceci dénote que la corrélation est non seulement positive mais elle est hautement significative. En outre et malgré leur corrélation positive les méthodes de Joret-Hébert et de Truog semblent beaucoup moins corrélées avec la variable phosphore assimilable et ce comparativement avec la méthode d’Olsen. La plus forte netteté de la relation entre le phosphore assimilable et le phosphore exporté par le végétal (Ray Grass d’Italie) a été donc observée dans la méthode Olsen. Les coefficients de corrélation calculés sont respectivement pour la méthode de Joret- Hebert et de celle de Truog de l’ordre de r = 0.65 et de r = 0.69 ( tableau 17 et fig. 29, 30 et 31).

Le phosphore assimilable extrait par la méthode Olsen s’est donc révélé d’une corrélation hautement significative avec la variable phosphore exporté par le végétal.

Documents relatifs