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RÉSULTATS ET DISCUSSION

2.2. Teneur en matières minérales

Les teneurs en matières minérales des trois échantillons sont également représentées dans le tableau 9. Les deux algues se distinguent par un contenu plus important en minéraux comparativement au fourrage de référence avec (391,4 g Kg-1MS et 280,6 g Kg-1MS) pour Ulva

lactuca et Halopteris scoparia respectivement et (77,4 g Kg-1 MS) pour le foin. Ce résultat est

75 Tableau 9: Teneur en matière sèche (g/Kg), composition chimique (g Kg-1 MS) et contenu en énergie brute (MJ Kg-1MS) des échantillons

MS: Matière sèche; MM: Matière minérale; MO: Matière organique; MAT: Matières azotées totales; EE: Extrait éthéré; NDF: Neutral

detergent fiber, ADF: Acid detergent fiber ; ADL: Acid detergent lignin, GE: Gross energy (énergie brute); NFC: Non fibrous carbohydrates: 100 – (% NDF + % CP + % EE + % Ash) NRC (2001). Constituants chimiques Ulva lactuca

Halopteris scoparia Foin de vesce avoine MS (g/Kg) 836,4 811,1 911,5 MM 391,4 280,6 77,4 MO Azote 608,6 24,5 719,4 17,6 922,6 12,9 MAT 153,2 110,3 80,5 EE 10,2 20,5 25,8 NDF 228,4 450,6 547,8 ADF 76,0 222,9 356,7 ADL 18,9 50,6 93,0 Cellulose 57,1 171,9 263,8 Hémicelluloses 152,2 227,7 191,1 NFC 216,9 138,0 269,3 GE 9,4 13,1 17,8

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En effet, l’eau de mer est très riche en minéraux, permettant aux végétaux marins de puiser une richesse incomparable de macroéléments et d’oligoéléments, ce qui en fait leur principal attrait, car les colloïdes des algues ont une forte attraction pour les sels minéraux hydrosolubles.

D’après la littérature, la teneur en minéraux chez les algues varie généralement entre 8% et 40% (MacArtain et al.,2007; Mabeau and Fleurence, 1993). Les valeurs obtenues dans notre étude correspondent à cet intervalle, mais, elles sont considérablement plus élevées que celles rapportées par d’autres auteurs particulièrement pour l’algue verte. En effet, pour Ulva lactuca, Yaich et al (2011) et Ortiz et al (2006) ont rapporté respectivement 11% et 19,6% par rapport à la MS.

La différence peut être expliquée par le fait que le contenu minéral des algues varie en fonction de plusieurs facteurs: espèce, localisation géographique, saison, variations environnementales et physiologiques, procédure de minéralisation (Mabeau and Fleurence, 1993; Kaehler and Kennish, 1996; Sanchez-Machado, 2004; Siddique et al., 2013). Les teneurs en minéraux obtenues avec les deux algues constituent un facteur intéressant pour combler les carences en minéraux de certains régimes alimentaires et assurer une bonne croissance du microbiote ruminal.

Dans cette une attention particulière est portée sur l’analyse des trois éléments minéraux (phosphore, soufre et cobalt), en raison de leur implication potentielle dans l’optimisation des activités fibrolytiques au niveau du rumen. Plusieurs auteurs en démontré les implications de ces éléments dans la stimulation des activités cellulolytiques et lignolytiques des champignons, la stimulation des cellulases en particulier les endoglucanases (CMCase) des bactéries associées à la phase solide et la stimulation de la croissance des protozoaires (Nasser et al., 2014 ; Denman and Mc Sweeney, 2006; Durand et al., 1987). Les teneurs spécifiques en phosphore, soufre et cobalt des échantillons étudiés sont exposés au niveau du tableau 10.

Tableau 10: Teneurs en phosphore, soufre et cobalt des échantillons étudiés

Variables Algue verte Fourrage

Teneur en P(%MS) 0,19 0,05 Teneur en S (%MS) 0,65 0,14 Teneur en Co (mg /Kg MS) 16,0 0,11

77 1.3. Teneur en matières azotées totales

D’après le tableau 9, les deux algues étudiées montrent des teneurs en protéines brutes considérablement élevées (>100g/KgMS). La teneur la plus importante est enregistrée avec l’algue verte Ulva lactuca (153,2gKg-1

MS), suivie de l’algue brune Halopteris scoparia (110,3g Kg-1MS). Le fourrage de référence montre par contre une teneur en MAT plus faible (80,5gKg-1 MS). Les valeurs enregistrées avec les deux algues rejoignent la littérature. En effet, d’après Fleurence (1999), la teneur protéique dans les algues varie entre (10 et 21%).

L’intérêt nutritionnel des protéines dépend aussi de leur digestibilité, car certaines algues ont des fibres représentés par des polysaccharides non digestibles, qui en se fixant sur les protéines, empêchent une bonne assimilation de celles-ci.

Généralement, la fraction protéique des macroalgues brunes est faible 3 à 15% MS comparativement à celle des macroalgues vertes et rouges (10-47% MS) (Arasaki et Arasaki, 1983 in Fleurence, 1999). La plupart des macroalgues brunes industriellement exploitées (Laminaria digitata, Ascophylum nodosum, Fucus vesiculosus et Himanthalia elongata) ont une teneur en protéines plus faible que 15% MS excepté pour l’espèce Undaria pinnatifida (Wakamé) qui possède un niveau protéique variable de 11 à 24 % MS (Fleurence, 1999).

Il est rapporté que la teneur en protéines des algues marines varie fortement entre les espèces et dépend des saisons et des conditions environnementales (Dawczynski et al., 2007; De Oliveira et al., 2009). Ceci est confirmé d’après notre étude, car, la valeur en (MAT) obtenue avec l’espèceUlva lactuca locale est plus élevée que celle enregistrée par Wong et al. (2000) et

plus faible que celle enregistrée par Ventura and Castanon (1998). Concernant le substrat de référence, la teneur en (MAT) est plus faible que celle enregistrée par Fonseca et al. (1998) mais elle est comparable à celle d'un foin de bonne qualité mesurée par Hadjigeorgio et al. (2003).

Toutefois, la teneur élevée en (MAT) de certains substrats doit être considérée avec précaution car elle peut se révéler comme paramètre trompeur. Du fait, que toutes les protéines sont en principe dégradées mais les facteurs anti-nutritifs peuvent réduire leur disponibilité en dessous de la concentration nécessaire. Par conséquent, la teneur en matière azotée ne devrait pas être le seul critère pour juger des caractéristiques d'une plante fourragère ou d’un quelconque autre substrat alimentaire. En effet, des résultats obtenus par quelques auteurs (Barry et al.,1986; Waghorn et al.,1994; Arhab, 2006) indiquent que la réactivité, la structure, le poids moléculaire des végétaux et les interactions de leurs différents métabolites secondaires, sont plus importants

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que les niveaux contenus dans la détermination de l'aptitude d’une espèce végétale donnée, comme complément protéique.

Selon les travaux de Paterson et al (1996), les fourrages dont les teneurs en MAT sont inférieures à (70 mg/g de MS) exigent une supplémentation azotée pour améliorer leur ingestion par les ruminants. Norton et al. (2003) stipulent que ce type de fourrages ne peut pas fournir les minima d'azote nécessaire au microbiote ruminale pour assurer une activité métabolique maximale. Van Soest. (1994), rapporte que le niveau minimum de 7 à 8% est requis pour un bon fonctionnement du rumen et une alimentation convenable des ruminants.Cappellozza. (2013) a confirmé cette information.

Tenant compte des données bibliographiques citées, il ressort que les deux algues étudiées représentent une source protéique excellente en alimentation animale vu qu’elles favorisent la prolifération bactérienne et assurent les besoins des ruminants en azote.