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Chapitre I : Les fondamentaux de la gestion de projets

Section 3 : gestion des délais et estimation des coûts

3. Le temps vu comme une durée

Comme nous l’avons déjà précisé les tâches et par conséquent leurs durées qui composent les projets sont imbriquées entre elles, la durée de tout projet nécessite donc des relations

d’antériorité entre les tâches qui les composent, exceptionnellement nous constaterons un chevauchement qui se réalise entre ces tâches, nous verrons cela dans ce qui suit :

3.1.Durée des tâches :

La principale caractéristique d’une tâche est sa durée, cette dernière est le résultat de certaines spécifications techniques (caractéristiques du produit, qui changent lorsqu’il y a modification et par conséquent même les durée des tâches changent) et de la double définition du processus opératoire utilisé ainsi que des ressources mobilisées, les modifications effectués au niveau des processus opératoires et des ressources utilisés n’ayant pas d’impacts sur le résultat final, elles peuvent être recommandées et fréquentes et modifient ainsi les tâches et leurs durées. Aussi certaines gammes se caractérisent par des intensités différentes de l’utilisation des ressources, sans qu’il y ait changement dans le processus opératoire de base, ces changements se répercutent sur les durées des tâches d’exécution, ces dernières se caractérisent alors par une quantité de travail et un processus opératoire s’ajustant au niveau des ressources utilisées et dont l’importance retenue déterminera la durée de la tâche. C’est ainsi qu’un : travail de

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trente jours de maçonnerie pourra être exécuté par 2 personnes pendant 15 jours ou 3 personnes pendants dix jours ou 5 personnes pendant 6 jours.91

La gestion des délais n’est donc pas directement liée à la durée des tâches mais aux ressources nécessaires à leurs réalisations et des gammes, car après analyse détaillée des processus opératoires, il est possible de permettre à des actions de se chevaucher si cela est possible afin de réduire la durée des tâches.

3.2.Durée résiduelle :

Cette durée se définie comme : « le délai séparant la date d’achèvement du projet, de la date courante »92, par les avantages qu’à cette durée, nous citerons les suivants :

- L’amélioration de la connaissance du projet

- Le projet augmente sa probabilité à être irréversible, en prenant en compte

l’importance des dépenses si il venait à être arrêté, aussi les problèmes pouvant être rencontrées à la fin du projet seront surmontés au prix de dépenses supplémentaires. - Le degré de liberté disponible pour la modification de certaines spécifications

techniques diminue particulièrement lorsque le respect de la date butoir est impératif, plus on s’approche de ce dernier plus le degré de liberté dont on dispose diminue. - Le coût de modification, souvent les modifications techniques engendrent des coûts

non négligeables.

- La « tension » qui pèse sur les acteurs du projet augmente lorsque le jalon final se rapproche.

3.3.Le chevauchement :

Elle représente un technique de réduction de la durée d’exécution d’un projet, un

chevauchement représente : « une relaxation de la relation d’antériorité entre deux tâches, laquelle stipule qu’il est impossible de commencer une descendant avant que la tâche-ancêtre ne soit achevée »93

91GIARD, (Vincent) ET MIDLER, (Christophe): Op.cit, P.105.

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Ibid, P.106.

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Le concept de chevauchement est indissociable de celui de relation d’antériorité, à cet effet il peut être judicieux d’analyser de plus près la relation d’antériorité, deux causes distinctes sont à son origine.

La première est celle de la production d’une tâche ancêtre d’informations jugées indispensables pour la réalisation de tâches futures, la contrainte engendrée ici est :

l’impossibilité de réaliser la tâche future si la tâche ancêtre a la charge de finir le processus utilisé par la tâche future et la relativité éventuelle de cette impossibilité suggère qu’en cas de problème il est possible de supprimer certaines tâches ancêtre au prix d’un certain risque en général.

La deuxième cause est liée à une tâche ancêtre caractérisée par la production ou la

transformation d’un objet devant faire partie du processus de fabrication ou de transformation exécuté par une tâche future. Nous énoncerons ici aussi deux cas : même si la tâche ancêtre de production ou transformation n’est pas réalisé, le projet reste possible si il y’a modification des tâches futures, ce qui peut induire à une modification complète du processus et par conséquent à une transformation du projet. Ou il y’a possibilité d’inverser la relation d’antériorité entre deux tâches en modifiant la gamme opératoire, cette possibilité peut être utilisé en cas de tensions sur la disponibilité des ressources.94Ces données montrent que le problème temporel peut être le résultat de problèmes techniques et complexes faisant référence à la définition des tâches et à la gamme opératoire choisie.

Aussi en évoquant le chevauchement, nous évoquerons l’ingénierie concourante, qui consiste à intégrer des activités de conception de fabrication et de maintenance dans la durée de vie du produit, elle vise à substituer à l’approche « classique » de découpage du projet et permet d’améliorer la qualité en diminuant les délais et les coûts.

3.4.Le temps et les ressources

Tout comme les autres moyens matériels et humains, le temps est considéré comme une ressource, il existe deux types de ressources, les ressources stockables (matière première, …) et les ressources non stockables qui se caractérisent par son échéancier de mise à

disposition95. Le temps peut parfois être considéré comme étant une ressource non stockable

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GIARD, (Vincent) et MIDLER, (Christophe): Op.cit P.108.

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car le temps perdu dans la réalisation d’une action n’est pas rattrapable, cependant l’existence d’une marge (lorsqu’on réaliser une tâche en un temps inférieur à son délai, la différence est considérée comme une marge) dans la programmation d’une tâche non critique peut être considérée comme un « stock de temps » disponible pour cette tâche