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6.1 D ISCUSSION DES RÉSULTATS

6.1.2 Composantes d’une fonctionnalité de rétroaction de qualité

6.1.2.6 Temps prescrit avec délai clair pour atteindre les résultats

composante du modèle PROMPTED stipule que la rétroaction devait avoir un temps prescrit avec un délai clair pour atteindre les résultats. Dans le contexte de simulateur sur écran et à la suite de la recension des écrits, la façon d’intégrer cette composante à la fonctionnalité de rétroaction s’est faite par l’ajout de la phrase « À la fin de la vignette… » dans les objectifs affichés au début de la vignette clinique. Ainsi, dès le début de l’activité sur le logiciel, les personnes étaient informées que le délai pour atteindre les objectifs visés par celle-ci était à son achèvement. Par contre, à la suite de problèmes de communication, cet élément n’avait pas été ajouté au simulateur sur écran en temps pour le début du projet pilote.

Malgré tout, l’évaluation de la qualité de cette composante par le questionnaire web autoadministré post vignette expérimentale était de 80,21 (I.C. 76,76-82,36), le

plaçant en quatrième place, en plus d’afficher le plus petit écart type (E.T. 9,80). Les résultats étaient également semblables entre les différentes variables sociodémographiques puisqu’aucune différence significative n’a été relevée (p>0,05).

En ce qui concerne les entrevues semi-dirigées, les personnes n’ont pas porté attention aux délais puisque, effectivement, ils n’étaient pas affichés. Par contre, d’autres personnes ont affirmé que pour elles, il était évident que le délai était celui requis pour compléter la vignette. Quelques personnes ont affirmé ne pas avoir vu les délais puisqu’elles ne tenaient pas compte des objectifs, ne les lisaient pas ou les lisaient rapidement. Elles n’ont donc pas remarqué la présence, ou l’absence dans le cas présent, de l’affichage des délais.

Une autre façon de faire est celle utilisée par Yilmaz et Haag (2014), soit de permettre à la personne utilisatrice du simulateur de se comparer à la moyenne de temps des autres personnes du même groupe classe. Ce type de rétroaction, dite normative, n’apporterait pas d’information sur la façon dont la personne pourrait s’améliorer (Brookhart, 2010). De plus, avec ce type de rétroaction, les personnes qui réussissaient moins bien avaient tendance à attribuer leurs faiblesses à un manque de capacités en plus de s’attendre à toujours performer sous la moyenne donc d’entrainer une démotivation.

Ainsi, en plus de l’ajout de la composante du temps dans les objectifs affichés dans le simulateur sur écran, la même suggestion que celle faite pour la troisième et cinquième composante s’est présentée, soit d’évaluer la pertinence et la faisabilité que la fenêtre d’objectifs puisse rester affichée un certain temps avant de poursuivre la vignette clinique.

6.1.2.7 Encourageante et constructive. L’avant-dernière composante du modèle

PROMPTED proposait que la rétroaction soit encourageante et constructive. Pour ce faire, la rétroaction ajoutée au simulateur sur écran a été formulée de façon

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encourageante, et les points à travailler ont été apportés sous forme de critiques constructives. Plusieurs auteurs ont appuyé cette façon de faire de la rétroaction (Shute, 2008; Nicol & Macfarlane-Dick, 2006). D’ailleurs, Shute (2008) a suggéré que la rétroaction devait être très encourageante, surtout lorsqu’elle était en lien avec des efforts pour atteindre les objectifs ciblés, et qu’elle avait un impact sur la motivation, un facteur important de la performance des personnes apprenantes. Nicol et Macfarlane- Dick (2006) ont soutenu qu’il fallait que la rétroaction soit fournie au bon moment et qu’elle ne devait pas se concentrer uniquement sur les forces et les faiblesses. Elle devait également fournir des informations sur les améliorations possibles tout en dirigeant les étudiants sur les objectifs d’apprentissage et en incluant quelques éloges et critiques constructives.

L’évaluation de cette composante par les personnes participantes à l’étude l’a classé en quatrième place avec un score de 80,21 (I.C. 76,19-84,13). Par contre, l’importance qu’elles accordaient à cette composante était la plus basse de toutes, avec 75,63 %. De même, il importait de soulever une différence significative (p<0,05) entre les classes d’années d’expériences cliniques des personnes participantes à l’étude. En effet, le groupe des moins d’un an d’expérience présentait 81,26 % contre 58,33 % chez les un à deux ans d’expérience. De même que précédemment, il est à noter que le groupe des personnes ayant moins d’un an d’expérience était surreprésenté par rapport à la population cible, donc ce résultat pouvait s’expliquer par cet élément.

Un point a souvent été cité dans les entrevues semi-dirigées ainsi que dans la partie qualitative du questionnaire web autoadministré d’appréciation générale de l’utilisation du simulateur sur écran sur écran et a déjà été mentionné dans cette discussion. Il s’agit du fait que plusieurs personnes présentaient des difficultés avec les repères anatomiques sur les personnages. Ceci faisait apparaitre des messages de rétroaction en quantité et de façon répétée. L’impact de cette abondance de rétroaction venait décourager certaines personnes, puisqu’elles ne trouvaient pas l’élément manquant ou ne savaient pas

comment obtenir l’information qu’elles cherchaient. Par chance, cet aspect du simulateur est déjà en cours d’amélioration par l’équipe de concepteurs, comme préalablement mentionné. Ainsi, une fois réglé, ce caractère décourageant de la rétroaction devrait être aboli.

Sur une autre note, il était très intéressant de voir que certaines personnes trouvaient la rétroaction en cours d’activité davantage encourageante, alors que pour d’autres, c’était plutôt la rétroaction finale qui occupait ce rôle. Ainsi, d’avoir incorporé ces deux façons d’émettre de la rétroaction venait répondre aux besoins variés des différents apprenants. Il faut également souligner que globalement, les personnes participantes à l’entrevue semi-dirigée qualifiaient la rétroaction comme très constructive puisqu’elle leur permettait de bien naviguer dans la vignette, de les diriger vers l’atteinte des objectifs, de favoriser la réflexion et l’introspection. Par contre, certaines personnes ont également mentionné qu’elles trouvaient que le commentaire d’EVA n’était pas assez personnalisé. Ce commentaire étant associé à leur performance, il était à supposer que ces personnes avaient toujours un résultat semblable dans les différentes vignettes cliniques. Une façon de remédier à cela serait d’ajouter plus de subdivisions à l’échelle de cotation reliée aux messages de rétroaction préprogrammés du commentaire d’EVA.

6.1.2.8 Descriptive. Enfin, la dernière composante du modèle PROMPTED, soit

qu'une rétroaction de qualité doive être descriptive, a été intégrée au simulateur sur écran. Pour ce faire, des rétroactions déclenchées par des évènements entrainés par les choix de la personne qui utilisait l’interface, donc fondées sur des actions posées, ont été intégrées à la fonctionnalité de rétroaction. De plus, la formulation du texte contenu dans ces bulles de rétroaction ainsi que dans la rétroaction finale sous forme d’appréciation d’EVA devait être descriptive et ne pas inclure de jugement. De plus, comme les différents commentaires d’EVA reposaient sur un calcul mathématique selon les actions des personnes participantes, la rétroaction offerte reposait sur des faits. Cette position

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était d’ailleurs maintenue par plusieurs auteurs (Brookhart, 2010; Bokken et al., 2009; Shute, 2008; Ende, 1983). Une bonne façon d’émettre une rétroaction descriptive était en essayant qu’elle soit la plus objective possible. Shute (2008) a dit que souvent, la rétroaction offerte par un ordinateur était mieux que celle offerte par un humain puisque les risques de biais étaient éliminés et donc la source était considérée comme étant plus fiable par la personne apprenante. Ende (1983) a prétendu que la rétroaction devait reposer sur des informations, non pas sur des jugements, qu’elle devait être neutre, composée de verbes et de noms.

Cette composante s’était classée au dernier rang de toutes les composantes de rétroaction évaluées, avec un résultat de 77,92 % (I.C. 73,22-82,61). Paradoxalement, c’était cette composante qui s’était classée en première place au niveau de l’importance accordée par les personnes participantes avec 83,75 %. Aucune différence significative n’a été décelée selon les catégories des données sociodémographiques (P>0,05).

En somme, la majorité des personnes rencontrées en entrevue trouvaient la rétroaction descriptive (n=14). Par contre, comme il a été mentionné précédemment, certaines la voyaient comme trop générale et pas assez descriptive. Elles ont rapporté que la présence de justifications ainsi que d’un résultat en pourcentage à la fin rendrait la rétroaction plus descriptive à leur avis.

Ainsi, les résultats obtenus et, surtout, la suggestion d’ajouter des justifications allaient dans le même sens qu’une étude de Kopp et al. (2008) qui démontrait que d’offrir de la rétroaction élaborée, c’est-à-dire de donner des explications sur la raison pour laquelle c’était la bonne réponse ou la bonne façon de faire, permettait aux personnes étudiantes d’obtenir de meilleurs résultats aux évaluations que de simplement présenter la bonne réponse.

6.1.3 Importance accordée aux composantes de la fonctionnalité de

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