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La première règle à suivre dans le temps post-opératoire est la mise au repos de l’animal, et ce jusqu’à cicatrisation finale du lambeau et du site de prélèvement. C’est d’autant plus vrai lorsque les sites chirurgicaux concernent les zones cutanées largement mobilisées (comme les régions articulaires) et les zones où la peau glisse aisément sur les structures sous-jacentes durant les mouvements du membre (région postérieure de l’épaule, pli du grasset). Un défaut d’immobilisation favorise entre autre la désunion des sutures83.

III.1. Pansement

Les pansements ont divers avantages : ils protègent la plaie, les tissus mous des tissus durs, absorbent les liquides de la plaie, luttent contre la dessiccation des tissus, favorisent la cicatrisation, diminuent l’œdème, contrôlent une éventuelle hémorragie et réduisent les espaces morts. En outre, ils permettent une bonne contention et immobilisation de la partie du corps concernée.

Les inconvénients du bandage impliquent la difficulté à adapter le serrage risquant de comprimer les tissus, un mauvais positionnement et la nécessité de le changer fréquemment voire immédiatement en cas de souillure73,96. En outre, il est nécessaire de refaire le bandage très régulièrement pour visualiser l’évolution du lambeau.

La fonction de la première couche du pansement est d’absorber les liquides produits par la plaie ainsi que de maintenir l’hydratation des tissus. Elle ne doit pas adhérer au lambeau afin d’éviter l’arrachement de ce dernier lors du renouvellement. Si la plaie sécrète beaucoup de sérosités, il est recommandé d’associer à ce pansement absorbant non adhérent plusieurs couches de gazes absorbantes posées préférentiellement en regard des drains. Lors du renouvellement, ce type de pansement permet d’apprécier la quantité et la nature des écoulements et de programmer le retrait des drains51, 92.

L’utilisation d’une couche d’hydrocolloïdes est une bonne indication lors de la réalisation d’un lambeau cutané51. L’application d’Urgotul® assure une bonne hydratation du lambeau. L’avantage par rapport à d’autres hydrocolloïdes tels que l’Algoplaque® est qu’il n’adhère ni à la plaie ni à la peau. Il n’y a donc pas de risque de léser le lambeau par arrachement.

Après cette couche, il est possible de mettre en place un bandage très légèrement compressif permettant de limiter les petites hémorragies, les oedèmes et l’accumulation de collections liquidiennes dans les espaces morts en maintenant le contact entre le lambeau et le site receveur. Par exemple, sur les membres, une bonne contention par un pansement cotonné de type Robert-Jones modifié permet à la fois une compression modérée et une immobilisation du membre51.

Il est important de confectionner ce type de bandage avec beaucoup de précaution. Une compression excessive peut altérer les circulations artérielle, veineuse et lymphatique et être à l’origine d’une ischémie locale suivie d’une nécrose tissulaire. Le lambeau cutané y est très sensible 93. Certains auteurs déconseillent d’ailleurs l’utilisation de ce type de bandage car il compromet trop la vascularisation vitale du lambeau 69.

L’immobilisation du lambeau est nécessaire pendant la phase post-opératoire. Elle permet un contact permanent entre le lambeau et son site receveur, nécessaire à la revascularisation efficace du lambeau et est essentielle pour la phase de cicatrisation.

Il est décrit un cas où l’immobilisation d’un membre traité par un lambeau épigastrique caudal a été réalisée au moyen d’un fixateur externe, retiré 6 semaines après l’intervention101. Aucune complication n’a été notée à moyen et long terme suite à cette technique. En cas de gros déficits en région articulaire, une immobilisation temporaire de 1 à 3 semaines par fixation externe peut être indiquée afin d’éviter les risques inhérents aux pansements qui glissent.

Sur le corps, sont utilisés de gros pansements cotonnés en évitant les compressions thoraciques non compatibles avec les mouvements respiratoires 23.

Il est possible de rajouter un film imperméable afin que les souillures (urine, défécation, pluie) sur le pansement ne migrent pas jusqu'à la surface de la peau surtout si celui-ci est placé sur les membres postérieurs.

Le premier renouvellement du pansement a lieu 48 heures après l’intervention afin d’observer l’évolution de la plaie et sa cicatrisation.

L’immobilisation du lambeau doit être la plus longue possible, de préférence jusqu’au retrait des points. Un bandage cotonné peut être maintenu une dizaine de jours pour une bonne contention et protection du lambeau, en prenant les précautions précédemment citées.

Si la plaie suturée ne présente pas de complication, il suffira de renouveler le pansement une fois par semaine jusqu’au retrait des points 12 à 15 jours après l’intervention.

En revanche, si des complications apparaissent, le pansement doit alors être renouvelé avec un intervalle à fixer en fonction du type de complication jusqu’à cicatrisation.

III.2. Antibiothérapie/antibioprévention

Si l’intervention s’est déroulée de façon aseptique, totalement atraumatique et que les tissus ne sont pas endommagés, il n’est pas nécessaire de poursuivre le protocole de prévention les jours suivant l’intervention en dehors de la dernière injection 12 heures post- opératoire. Dans les autres cas, il est préférable de continuer le traitement 4 à 5 jours, voire plus si des complications de cicatrisation surviennent44.

III.3. Analgésie

La pression, la stimulation chimique et l’étirement exercés sur les nerfs provoquent de la douleur. Cette douleur se poursuit en post-opératoire66. Le produit analgésique choisi est poursuivi au minimum 24 heures, par administration toutes les 4 à 6 heures pour la morphine, en fonction des besoins. L’évaluation de la douleur par Scoring doit être estimée avant d’arrêter ou poursuivre le traitement. Suivant les auteurs, le traitement est maintenu de 5 à 7 jours.

III.4. Retrait des drains

Le retrait des drains est fonction de l’évolution clinique du lambeau. Tous les drains incitent une réaction par corps étranger et donc la production d’un liquide tant qu’ils sont

maintenus en place. Les drains sont retirés lorsqu’ils ne sont plus productifs. En fonction des auteurs, ce délai peut s’étendre de 2 à 6 jours post-opératoires 17, 18, 19, 27, 28.

En moyenne, les drains sont retirés 5 jours après la chirurgie, à partir du moment où le liquide de drainage est en très faible quantité ou comporte du sang en nature (réaction de la peau irritée par le drain)51.

III.5. Délai de cicatrisation-Retrait des points

Pour favoriser la réparation tissulaire et permettre la cicatrisation, il est très important d’apporter à l’animal une alimentation correcte et équilibrée. L’apport d’anabolisants n’est pas nécessaire3.

La cicatrisation du lambeau sur le site donneur, sans complication, est obtenue entre 10 et 14 jours, date du retrait des sutures cutanées.

Si des complications se développent (cf chapitre suivant V), le temps de cicatrisation complet peut s’allonger considérablement et atteindre plusieurs mois après l’intervention39.

Il est donc difficile de fixer au préalable et avec précision une date de cicatrisation. Les propriétaires doivent en être avisés.

III.6. Incision du pédicule vasculaire

L’incision du pédicule vasculaire (et son retrait) est indiquée lorsque les lambeaux sont tubulés à leur base. D’autres incisions peuvent être réalisées, plus précisemment lorsqu’une rotation importante du lambeau a formé des plis inesthétiques.

Ces exérèses sont réalisées uniquement après cicatrisation complète du lambeau. Les délais chiffrés d’exérèse du tube sont très variables : 13 à 14 jours, 6 à 10 semaines suivant les auteurs17, 71, 74, 98.

III.7. Durée de l’hospitalisation

Elle est très variable. En moyenne, elle est de 5 jours47.

Si des complications surviennent, l’hospitalisation est plus longue, 10 jours et plus en fonction des cas46.

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