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Chapitre 1. Le contexte de la recherche

X. Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC)

1. TIC et territoires : hybridation

« Pourquoi certains territoires résistent mieux que d’autres à “l’évasion” des productions ? Pourquoi certains territoires réussissent leur politique de développement alors que d’autres échouent ? » (Herbaux, 2006, p.226). « Mieux répartir l’intelligence, telle est l’une des principales clés de l’aménagement du territoire… les territoires qui réussissent sont ceux qui se construisent grâce à des réseaux d’échanges permanents favorisant des modes de coordination autour de valeurs communes (Dokou, 2011) » (Joyal, 2011, p.3).

« Le territoire ou pays est le lieu de la communication informelle par excellence combinée dans le meilleur des scénarii, son projet de développement, avec de la communication formelle. Ses rites, ses héros, ses symboles et ses valeurs qui en constituent l’histoire, composent le théâtre d’un non-dit qui rythme les échanges entre les hommes. Il y a capitalisation d’une culture des signes et des postures (“l’habitus” de Bourdieu) (1994, p.24) qui établit une grammaire de communication et qui fonde l’identité du groupe local. Ce constat se trouve au centre de la recherche sur les problématiques territoriales au Québec (André Joyal, 1999) ce qui nous éloigne “des prophéties béates sur les rôles des TIC” dénoncées par Sfez (1999) » (Herbaux, 2006, pp.226-227). Les TIC prennent aujourd’hui la place qu’occupaient naguère les technologies industrielles dans l’imaginaire du Progrès. L’imaginaire de la vitesse coulisse des moyens de communication aux moyens de télécommunication. Avec Mac Luhan (1977), on peut dire que la télématique a remplacé la

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concepts de mondialisation et de globalisation s’inscrivent chaque jour dans les menaces et attaques dont les petites entreprises font les frais (Herbaux, 2006, p.227).

2. Les dimensions des TIC

« La diffusion spectaculaire des technologies de l’information et de la communication (TIC) a eu pour conséquence d’accroître de façon exponentielle l’information à la disposition des acteurs socio-économiques : “on a déjà produit plus d’informations au cours des trente dernières années que pendant les dix mille ans précédents, l’on s’attend à un doublement tous les cinq ans” (Pateyron, 1998, p.18) » (Pelissier, Pybourdin, 2009, p.94). L’essor de la « société de la communication » est lié à l’évolution économique et culturelle du monde (Mucchielli, 2001, p.5). Alors que la rencontre entre l’organisation et l’usager se traduisait pendant longtemps quasi uniquement par un échange dans des locaux physiques, les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ont modifié la relation en favorisant une communication à distance (Asdourian, 2010, p.16).

Les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont appelées à apporter une contribution toujours plus importante au progrès social et économique des pays en développement. Grâce à la révolution de la téléphonie mobile, de nombreux entrepreneurs des pays en développement peuvent pour la première fois tirer véritablement parti des TIC et renforcer ainsi leur productivité. En améliorant la communication sur l’ensemble de la chaîne de création de valeur, aux échelons national et international, l’exploitation des TIC appropriées peut considérablement renforcer la compétitivité de l’ensemble des entreprises (CNUCED, 2011, p.1). Les entreprises privées se servent des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour améliorer leur productivité et leur compétitivité. Différentes sortes de TIC aident les entreprises de tous les secteurs à gérer leurs ressources de façon plus efficace, à accéder à l'information dont elles ont besoin afin de prendre de meilleurs décisions, de réduire le coût des transactions commerciales et de renforcer leur capacité à commercialiser leurs produits et leurs services. Par conséquent, dans le contexte du développement du secteur privé, il est utile de réfléchir aux différents moyens d'améliorer l'utilisation qu’elles font des TIC. Pour cela, les pouvoirs publics doivent créer un environnement favorable et incitatif. Un tel environnement se caractérise par la mise à disposition d’une infrastructure de TIC abordable et adaptée mais, en réalité, cette situation reste marquée par de profondes disparités. Il est également nécessaire de permettre aux entreprises de disposer de ressources humaines correctement formées, mais aussi d’un cadre juridique et réglementaire en faveur d’une adoption et d’une exploitation productives des TIC

(Op. Cit., p.17). Le rôle des TIC dans le cadre du développement du secteur privé peut être examiné depuis au moins quatre perspectives (Op. Cit., p.7).

Figure 16. Les 4 facettes de l’interface TIC-Secteur Privé (CNUCED, 2011, p.7)

« Du point de vue des politiques publiques régionales et nationales, l’objectif à court et à moyen terme devrait être de résoudre les principales insuffisances de compétitivité dans le secteur des TIC, en particulier en ce qui concerne les capacités des ressources humaines, l’excellence opérationnelle des entreprises, le transfert de technologie et la promotion d’initiatives de groupe. » (CNUCED, 2011, p.67). Les gouvernements et d’autres organisations sont engagés dans de nombreuses activités destinées à soutenir la création et la croissance des entreprises. Toutefois, les possibilités des TIC ne se reflètent pas encore entièrement dans les stratégies et les interventions des gouvernements nationaux et de leurs partenaires de développement (Op. Cit., p.77). Dans la plupart des pays en développement, les gouvernements accordent la priorité au développement d’un secteur privé prospère. En effet, le secteur privé représente une source indispensable de création d'emplois, de recettes pour l'Etat et de la diversification économique, autant d’éléments essentiels à la croissance et au développement durable (Op. Cit., p.119).

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Chapitre 3 : L’apport des modèles théoriques à la recherche et à l’action

Notre recherche a été positionnée dans les Sciences de l’Information et de la Communication puisque notre projet scientifique nous a amené depuis le mémoire de Master « Médiation Scientifique » à travailler sur des questions centrées sur le rôle de l’information et de la communication dans l’organisation des déplacements, les concepts et les différentes approches des NTIC vis-à-vis du développement durable et de la mobilité durable.

Etant donné que nous avions été amenés à traiter de la question des territoires des TIC, nous nous sommes penchés sur l’intelligence territoriale “ mutualisation de l’information et de la communication” pour l’étude d’un territoire donné.

Ainsi, suite à la rareté des ressources naturelles et de la précarité de l’environnement, nous avons souhaité aborder des problématiques complexes avec une orientation sur la mobilité durable où nous retrouvons les éléments clés tels que l’information, l’organisation et la communication. Nous rejoignons la confirmation d’Edgar Morin : « Oui, je confirme. Pour ma part je n’ai jamais considéré l’information seule, mais toujours encadrée par l’organisation et par la communication. Or l’informatique produit aujourd’hui de nouveau une réduction à l’information seule. C’est ce qu’expriment aussi les expressions “société de l’information” ou encore “société de la connaissance”. La primauté du calcul et du bit ne permet plus à l’humain d’entrer dans la démarche scientifique »47.

Notre objet de recherche centré sur l’intelligence territoriale a une finalité à la fois théorique et empirique. Il vise à comprendre en quoi les grands paradigmes dominants actuels (économie mondialisée, développement durable, société de l’information) affectent les processus d’émergence et d’autonomisation des territoires locaux en renouvelant la dialectique entre les normes descendantes et les initiatives d’abord horizontales puis ascendantes. Il cherche aussi à agir concrètement sur la situation en proposant des innovations informationnelles et communicationnelles valorisant le potentiel de médiation offert par une approche spatiale de la réalité territoriale (Maurel, 2012, p.26). Notre démarche dans le domaine d’intelligence territoriale repose sur le paradigme du constructivisme scientifique. Ce domaine de l’intelligence territoriale est basé sur le regard de l’observateur. Une partie du choix méthodologique que nous avons adopté est celui de la « recherche-intervention » sur l’organisation des déplacements et l’accessibilité de l’information sur la mobilité durable.

47Laulan, A-M., Perriault, J. (2007, p.187), « Interview d'Edgar Morin, 3 juillet 2007 », Hermès, La

« La Recherche-Intervention appartient au courant de la Recherche-Action largement pratiquée en Sciences Humaines (Mucchielli, 2004), en particulier les Sciences de l’Information et de la Communication et les Sciences de Gestion où les théories développées s’appuient non seulement sur les observations mais aussi sur une implication directe et revendiquée des chercheurs à l’action collective (David, 2000 ; Van de Ven et Johson, 2006) » (Maurel, Op. Cit.).

Dans ce chapitre, nous allons commencer par présenter les TIC, l’objet d’étude en SIC. Nous partons du fait que l’offre de mobilité s’élargit en s’appuyant sur les TIC, donc nous avons besoin d’utiliser les TIC pour répondre aux enjeux des territoires en matière de lutte contre les gaz à effets de serre, le changement climatique et de maîtrise de la consommation énergétique. Nous allons introduire les notions de la société de l’information, les sciences de la communication, les sciences de l’information et de la communication, la société de communication, la communication territoriale et l’ingénierie territoriale. Ensuite, nous allons caractériser les territoires : espace terrestre concret, la territorialité, le développement territorial, l’espace géographique, la spatialité et l’intelligence économique.

Dans cette recherche, nous avons mis l’accent sur le croisement de l’ “Intelligence Territoriale et mobilité durable”. Ici, nous allons discuter de l’intelligence territoriale “qui correspond à une problématique du lien et de la relation”, la problématique de l’intelligence territoriale, l’originalité scientifique de l’intelligence territoriale, l’état de l’art de l'intelligence territoriale, les territoires de l’intelligence territoriale, les territoires hybrides, la relation entre le territoire, les SIC, et l'I.T. En fin nous allons introduire les territoires numériques (physique et virtuel) et hybride, et comme l’information sur la mobilité concerne le domaine public (domaine des médias), nous allons évoquer la notion de désinformation puisqu’il faut savoir choisir l’information, l’analyser et la traiter avant de la communiquer et surtout à l’heure actuelle où les données publiques sont mises à disposition par les services publics et les gouvernements auprès des citoyens (Open Data).

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