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Savoie-Zajc (2004) affirme que «les productions écrites et graphiques fournissent des matériaux extrêmement riches et précieux pour la recherche en éducation. » (p. 138) Elles permettent de recueillir la représentation des élèves à propos  d’une  problématique.  (Ibid.)  Comme  nous  l’avons  vu  au   chapitre  précédent,   Abric (2003) suggère, de manière plus précise, différentes façons de recueillir les représentations.   Le   questionnaire   et   l’entretien   constituent   selon   lui, des techniques incontournables, importantes et largement utilisées pour recueillir des données sur le contenu des représentations. Cependant, Rouquette et Rateau (1998) considèrent, quant à eux, que « les   méthodes   “classiques”   de   recueil   des   représentations   (entretiens, questionnaires) sont parfois nécessaires, mais toujours insuffisantes. » (p. 36) Ils reconnaissent leur utilité pour accéder au contenu de la représentation, mais préconisent   l’association   libre   pour   atteindre   sa   structure   et   le   noyau   central.   Nous   avons donc opté pour une combinaison de ces trois techniques : le questionnaire, l’association  libre  et  l’entretien.

Le questionnaire comprenait quatre sections. (Voir Annexe A) La première visait à  recueillir  des  renseignements  sur  l’élève,  comme  son  âge,  son  sexe,  sa  session   dans le collège et dans le programme, les cours de philosophie et de littérature terminés, etc. La section suivante était réservée  à  une  technique  d’association libre où l’élève   devait noter ce qui lui venait spontanément   à   l’esprit   à   partir   d’une   liste   de   termes   ou   d’expressions   comme : philosophie, littérature, français, esprit critique, argumentation, etc. La troisième section, inspirée de la collecte de données de Tardif (2002), portait sur quelques phrases à compléter. Par exemple : mes enseignants de Soins  infirmiers  disent  de  la  philosophie  que…,  je  dis  aux  autres  que  la  littérature…,   etc. La dernière section était constituée de questions ouvertes, car celles-ci permettent d’apporter   des   nuances   et   offrent   plus   de   liberté   aux   répondants   lorsqu’il   s’agit   de   recueillir des informations qualitatives. (Blais et Durand, 2009)

Par ailleurs, nous avions pris   soin   d’élaborer   des   questions précises, pertinentes et neutres. « La   précision   assure   la   compréhension   […]   la   pertinence   renvoie  à  la  capacité  des  informateurs  de  répondre  et   la  neutralité  […]  favorise  des   réponses authentiques.» (Blais et Durand, 2009, p. 471) Pour éviter la lassitude des répondants, nous avions prévu un questionnaire qui ne devait pas nécessiter plus de 45 minutes pour le remplir. Le questionnaire débutait par les questions les plus simples, ensuite venaient les questions les plus intéressantes afin de favoriser la collaboration des répondants, tandis que les questions les plus délicates étaient placées   à   la   fin   pour   profiter   d’un   meilleur   climat   de   confiance.   (Fortin, 2006) De plus, conformément à ce qu’explique  Fortin  (2006), les énoncés du questionnaire se rapportaient aux objectifs fixés. Les sections 2, 3 et 4 visaient à récolter des données permettant  d’atteindre  l’objectif  A : Décrire les représentations sociales des élèves de Soins infirmiers concernant les cours de philosophie et de littérature. Certaines phrases à compléter de la troisième section se rattachaient à  l’objectif  B : Identifier les propos tenus par les enseignantes et enseignants de Soins infirmiers à leurs élèves au sujet des cours de philosophie et de littérature, tels que ceux-ci les rapportent. Par ailleurs, la dernière question de la quatrième section concernait la question générale, c'est-à-dire  l’influence  qu’exercent  les  enseignantes  et  enseignants  de  Soins  infirmiers   sur  la  perception  qu’ont  leurs  élèves  des  cours  de  philosophie  et  de  littérature.

Pour ce qui est  de  l’entretien,  nous  avons opté pour la définition que Savoie- Zajc (2009) propose  pour  l’entrevue :

interaction   verbale   entre   des   personnes   qui   s’engagent   volontairement   dans   pareille   relation   afin   de   partager   un   savoir   d’expertise,   et   ce,   pour   mieux dégager   conjointement   une   compréhension   d’un   phénomène   d’intérêt  pour  les  personnes  en  présence.  (p.  339)

Cette définition nous permet de constater que cette technique vise la compréhension d’un  phénomène,  tout  comme  le  type  de  recherche  et  l’approche  méthodologique que nous avons choisis. Par ailleurs, notre choix s’est   posé plus particulièrement sur l’entrevue  semi-dirigée   parce  qu’elle  laisse  une   certaine  souplesse  au  chercheur  qui peut se laisser

guider   par   le   rythme   et   le   contenu   unique   de   l’échange   dans le but d’aborder,   sur   un   mode   qui   ressemble   à   celui   de   la   conversation,   les   thèmes  généraux  qu’il  souhaite  explorer  avec  le  participant  à  la  recherche.   Grâce à cette interaction, une compréhension riche du phénomène à l’étude  [est] construite conjointement  avec  l’interviewé. (Ibid., p. 340)

Tout à fait pertinent pour notre recherche qualitative/interprétative, ce type d’entrevue   « cherche à comprendre le sens que les individus donnent à une expérience particulière, à un phénomène donné. » (Ibid., p. 342) Les entrevues semi- dirigées ont été effectuées à   l’intérieur   de   groupes   de   discussion,   car   ceux-ci « permettent de comprendre les sentiments des participants, leurs façons de penser et d’agir  et  comment  ils  perçoivent  un  problème,  l’analysent,  en  discutent. » (Geoffrion p.   396)   L’ouverture   de   certains   membres   du   groupe   en incitait d’autres   à   participer   plus  activement.  De  même,  l’expression  de  différents  points  de  vue  amenait certains membres du groupe à clarifier ou préciser leurs réponses. De plus, « les groupes de discussion  peuvent  aider  à  mettre  à  jour  des  problèmes  d’image  […]  de  satisfaction » (Ibid., p. 397) en permettant aux élèves de discuter de leur perception des cours de philosophie et de littérature.

Pour   assurer   une   certaine   constance   d’une   entrevue   à   l’autre,   nous   utilisions un   schéma   d’entrevue.   (Savoie-Zajc, 2004) Ce schéma fut élaboré à la suite de l’analyse   des   réponses   au   questionnaire.   Il   comprenait la liste des questions et des sous-questions   à   aborder,   mais   l’ordre   pouvait varier, tandis   que   d’autres   questions   inspirées des circonstances pouvaient  être  formulées  durant  l’entrevue.  (Fortin,  2006,   p. 305) Par ailleurs, les entrevues étaient enregistrées sur bandes sonores. Ces bandes ont rendu possible la retranscription fidèle des données en vue de leur analyse.