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La technique chirurgicale de l’allongement de la paupière supérieure

a) Introduction

Dans notre série, quel que soit le degré de sévérité de l’atteinte, une technique chirurgicale a été utilisée : l’allongement du releveur de la paupière supérieure (ARPS) par interposition d’une autogreffe d’aponévrose, soit prélevée au dépend du fascia temporal, soit au dépend du fascia lata, selon la technique de Paul Tessier. La hauteur du greffon est définie par deux fois la différence de hauteur (2xAB) entre le bord libre de la paupière supérieure rétractée et celui de la paupière non atteinte. La largeur intéressera toute celle du tarse. Il existe donc une sur-correction volontaire qui va anticiper la rétraction du greffon.

Figure 11- Calcul de la distance AB

En cas d’atteinte bilatérale, le point A est fixé sur la position physiologique du bord central de la paupière supérieure, à savoir 2 mm en dessous du bord scléro-cornéen.

B A

b) Les différents greffons

i.

Fascia temporal

Figure 12 - Différents plans anatomiques en regard du muscle temporal

On parle ici de fascia temporal profond. L’incision est réalisée dans le cuir chevelu, en projection par rapport au bord antérieur du tragus sur 3 à 5 cm à la lame froide. On incise d’abord le plan cutanéo-graisseux puis le fascia temporal superficiel. On décolle ensuite le plan avasculaire entre le fascia temporal superficiel et le fascia temporal profond. On prélève à la lame froide le fascia temporal profond sur mesure. Il n’existe pas de risque d’hernie musculaire, on ne suture donc pas le fascia. Le plan étant avasculaire, on ne met pas en place de drain.

peau

tissu cellulo-graisseux

fascia tempopariétal ou temporal superficiel plan avasculaire

fascia temporal ou temporal profond muscle temporal

externe

ii.

Fascia lata

Figure 13 - Anatomie de l'aponévrose du muscle tenseur du fascia lata – vue latérale On repère d’abord au toucher l’aponévrose du fascia lata au niveau de la face

externe de la cuisse, il se tend à la palpation. On le prélève au niveau du tiers moyen de la cuisse. On réalise une incision de 2 à 5 cm et on dissèque l’ambiance cellulo- graisseuse, avant de tomber directement sur cette aponévrose. On incise à la lame froide et on prend le greffon sur mesure. Il existe un risque d’hernie musculaire, c’est pourquoi il faut suturer par un fils à résorption intermédiaire la perte de substance. La mise en place d’un drain n’est pas nécessaire.

muscle tenseur du fascia lata

fascia lata et la zone prélevée en vert muscle vaste latérale

muscle grand fessier

c) Etapes de l’intervention

On réalise une incision dans le pli palpébral supérieur, qui correspond à la partie supérieure du tarse ; il est préalablement repéré et marqué en pré-opératoire. En cas d’absence de plis, on réalise une incision à 8 mm du bord libre. Ensuite, on infiltre entre le plan cutané et l’orbiculaire, puis entre le muscle releveur et la conjonctive pour faciliter la dissection.

Photographie 2 - En haut : délimitation du pli palpébral supérieur, en bas : infiltration du plan pré-orbiculaire puis dans le plan entre le muscle du releveur et la conjonctive

Chez certains patients, on réalise une blépharoplastie supérieure quand il existe un dermatochalasis associé, en emportant une lame de l’orbiculaire.

Photographie 3 - Blépharoplastie puis ablation d'une lame d'orbiculaire

On dissèque ensuite sous le muscle orbiculaire en supérieur, où l’on découvre le muscle releveur de la paupière supérieure. Il est facilement identifiable car plus blanc et ses fibres ont une orientation verticale.

On repère ensuite le bord supérieur du tarse, que l’on désolidarise complètement de l’aponévrose du muscle releveur de la paupière supérieure.

Photographie 5 - Dissection entre l'aponévrose du muscle releveur et le tarse

Afin de libérer complètement le muscle releveur de ses insertions, il le faut tracter latéralement et médialement pour mettre en évidence ses cornes et les sectionner.

La libération du releveur est complète si on ressent le bord libre de la paupière supérieure et le tarse totalement relâchés.

Photographie 7 - Le muscle releveur entre les pinces Halstead est complètement désinséré du tarse On prélève le greffon sur mesure, et on le suture au tarse au Prolène 5/0 par des points simples.

Photographie 8 - En haut, prélèvement d'une greffe de fascia lata, en bas, réglage du greffon sur mesure, puis suture au tarse

Ensuite, on suture la partie supérieure du greffon à l’aponévrose du muscle releveur de la paupière supérieure.

Photographie 9 - Suture du greffon au muscle releveur, puis résultat final En cas d’excès graisseux, il est réalisé une excision de l’organe en rouleau.

On ferme ensuite le plan du muscle orbiculaire par des points simples de Vicryl 5/0 puis la fermeture cutanée est assurée par un surjet intra-dermique au Prolène 5/0.

Photographie 11 - Fermeture du plan du muscle orbiculaire puis du plan cutané

d) Suites

Les suites sont marquées par des soins locaux simples pluriquotidiens au niveau de la plaie et de l’œil par gel larmes, vitamine A et anti-inflammatoires topiques.

Le patient sort le lendemain. Il sera revu à une semaine puis à trois semaines, puis en fonction du résultat.

e) Ré-intervention

La voie d’abord est la même. L’opérateur désinsère le tarse du greffon, procède à l’interposition du nouveau greffon entre l’ancien et l’aponévrose du muscle releveur de la paupière supérieure.

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