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• Les fluctuations naturelles d‘abondances doivent être connues et différentiées des

fluctuations observées en réponse à des perturbations de l‘environnement.

• Les bio-indicateurs doivent être en mesure d‘alerter rapidement sur les changements

écologiques des écosystèmes, c'est-à-dire qu‘ils doivent réagir très rapidement aux

perturbations et pressions subies par l‘écosystème surveillé.

• Finalement, ils doivent permettre d‘anticiper de futures perturbations écologiques.,

notamment sur les services écosystémique (Harrington et al., 2010).

Selon Niemi & McDonald (2004), les bio-indicateurs jouent également un rôle majeur

pour évaluer la performance des programmes de protection des écosystèmes et les choix

réglementaires environnementaux par les gestionnaires. Les indicateurs biologiques doivent

également être compris du public (Schiller et al., 2001).

1.1.4 Nouvelle-Calédonie : un archipel exceptionnel et menacé

1.1.4.1 Généralités sur l’archipel

La Nouvelle-Calédonie est un archipel situé dans le sud-ouest de l‘océan Pacifique,

entre les 18e et 23e parallèles, à quelques degrés au nord du tropique du Capricorne. Les îles

les plus proches sont distantes de plusieurs centaines de kilomètres (Vanuatu : 800 km,

Australie et Fidji : 1500 km et la Nouvelle-Zélande : 1700 km), ce qui en fait l‘un des

archipels les plus isolés au monde (Fig. 1.4).

Introduction générale

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Figure 1.4. Carte du monde indiquant la localisation de la Nouvelle-Calédonie dans l’océan

Pacifique, avec le détail de l’archipel et des Iles Loyautés.

L‘île principale, appelée Grande Terre, a une forme allongée selon un axe Nord-Ouest

/ Sud-Est et s‘étend sur une longueur de 400 km et une largeur de 50 km pour une superficie

d‘environ deux fois la Corse (16400 km²), ce qui en fait la troisième plus grande île du

Pacifique sud-ouest, après la Papouasie Nouvelle-Guinée et la Nouvelle-Zélande. La Grande

Terre se prolonge au Nord par l‘archipel des Belep et au Sud par l‘île des Pins, et forme deux

provinces administratives : la province Nord et la province Sud. Une troisième province est

constituée des Iles Loyautés (Lifou, Maré et Ouvéa), situées à 100 km au Nord-Est de la

Grande Terre. L‘altitude de la Grande Terre est modérée et essentiellement constituée d‘une

chaîne centrale avec comme plus hauts sommets le Mont Panié (1628 m) au Nord et le Mont

Humboldt (1618 m) au Sud. Cette chaîne centrale est située davantage à l‘Est, le versant ouest

de l'île a donc un relief plus adouci et une bande côtière plus large que son versant est (Fig.

1.5).

Introduction générale

Figure 1.5. Aperçu du relief général de la Nouvelle-Calédonie (source Atlas IRD, 2014).

Pour le climat, la position géographique de la Nouvelle-Calédonie, dans le courant des

Alizés, lui confère un climat tempéré, qualifié de « tropical océanique ». Les variations

interannuelles de la ceinture anticyclonique subtropicale au Sud, et de la Zone Intertropicale

de Convergence (ZIC) au Nord, déterminent quatre saisons. Une saison chaude de

mi-novembre à mi-avril, durant laquelle les dépressions tropicales évoluent parfois en cyclones et

abordent les côtes calédoniennes. Celle-ci est suivie par une saison de transition, de mi-avril à

mi-mai, où les perturbations tropicales (dépressions et cyclones) sont moins fréquentes ; la

température de l‘air décroît sensiblement et la pluviométrie diminue sur le territoire. La

troisième saison dure cinq mois, de mi-mai à mi-septembre, c‘est la saison dite fraîche ; la

température de l‘air passe par son minimum annuel ; la ZIC est dans l‘hémisphère Nord. Des

perturbations d‘origine polaire traversent fréquemment la mer de Tasman pouvant atteindre

régulièrement le territoire calédonien, y provoquant des pluies parfois fortes. Finalement, de

mi-septembre à mi-novembre, c‘est une saison de transition ou la « belle saison ». Malgré un

retour de la ZIC vers l‘hémisphère Sud, la ceinture subtropicale de hautes pressions a atteint

son développement maximal et protège donc le territoire des perturbations polaires. Pendant

cette saison la température augmente graduellement et la pluviométrie enregistrée est la plus

Introduction générale

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1.1.4.2 Une histoire géologique complexe

La géologie de la Nouvelle-Calédonie est le résultat d‘une histoire complexe marquée par

une série de longs processus tectoniques, sédimentaires, volcaniques et d‘accrétions. Cela est

responsable d‘une grande variété de types de roches ou « unités » qui composent le sous-sol

de l‘archipel (Pelletier, 2006; Cluzel et al., 2012). Cette histoire géologique complexe est

marquée par plusieurs grandes phases qui ont donné naissance à la diversité des unités

géologiques actuelles (Fig. 1.6).

La première phase Gondwanienne du Crétacé moyen à l‘Eocène inférieur (-120 à -55 Ma)

est marquée par une subduction de la marge orientale du Gondwana. Après la dislocation

d‘une partie continentale australienne entre -88 et -83 Ma, qui formera le noyau de la

Nouvelle-Calédonie (Brothers & Lillie, 1988; Neall & Trewick, 2008), plusieurs événements

géologiques, notamment des expansions et des extensions de la croûte océanique, entraîneront

la formation de plusieurs fragments de croûte continentale (i.e. la ride de Lord Howe, la ride

de Norfolk et l‘arc des Loyautés) et au moins de trois bassins océaniques : celui de la mer de

Tasmanie, de la Nouvelle-Calédonie et des Loyautés. Ensuite, des roches sédimentaires se

mettront en place au cours du Paléocène (-65 à -55 Ma) (i.e. des calcaires et des phtanites), à

la suite d‘une subduction et d‘une immersion de ce fragment continental australien.

La seconde phase se déroule au cours de l‘Eocène (-55 à -34 Ma) durant laquelle se

produit une convergence des marges orientales Gondwaniennes fragmentées. Cette

convergence a débuté par une subduction côté Est le long du bassin sud Loyauté, qui a été

ensuite bloquée par la pointe nord de la ride de Norfolk. L‘obduction subséquente entraîne la

mise en place d‘une couche de lithosphère océanique ou nappe ophiolitique d‘unités mafiques

et ultramafiques sur le noyau Néo-Calédonien. Finalement, une extension lithosphérique

entraîne la ré-émergence définitive de la Nouvelle-Calédonie.

La dernière phase de l‘Oligocène à l‘actuel (-34 Ma à aujourd‘hui) se traduit par plusieurs

événements géologiques, tels qu‘un rééquilibrage isostatique post-obduction (Lagabrielle et

al., 2005), une transgression marine, mais également une pénéplanation, des mouvements de

tectoniques « cassants », une subsidence et du volcanisme.

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Figure 1.6. Carte géologique simplifiée de la Nouvelle-Calédonie représentant les

principales unités géologiques (source Atlas IRD, 2014).

1.1.4.3 Impact de la géologie sur la biodiversité et l’endémisme

L‘analyse des sous-sols Néo-Calédoniens nous indique que la Nouvelle-Calédonie

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