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Taux de rendement privé de l’éducation par domaine d’études au baccalauréat

4. Résultats

4.3 Taux de rendement privé de l’éducation par domaine d’études au baccalauréat

Le tableau 7 ci-dessous rapporte les taux de rendement privés de l’éducation du baccalauréat pour huit différents domaines d’études pour les groupes anglophones et francophones. Les résultats pour les groupes allophones ne sont pas présentés puisque les régressions effectuées pour ces sous-échantillons de plus petite taille ne donnaient pas des résultats suffisamment significatifs et valides pour qu’il soit possible de s’y fier.

Tableau 7 – Taux de rendement privé par domaine d’études au baccalauréat et par groupe linguistique, Hommes, Femmes, 2005 Domaine d’études Anglophones unilingues Anglophones bilingues Francophones unilingues Francophones bilingues H F H F H F H F Éducation 21,3 23,8 19,6 15,8 12,4 22,0 14,4 17,6 Sciences humaines 7,4 5,4 4,6 4,4 -3,0 7,1 -2,2 8,3 Sciences sociales 5,0 9,2 15,4 12,3 6,7 15,9 11,9 16,6 Commerce 17,2 c 21,4 c 12,5 18,7 18,0 20,7 Sciences biologiques 18,9 5,0 10,1 c 9,1 14,1 11,5 c Génie 20,8 c 20,8 25,1 18,3 18,5 20,5 23,8 Sciences de la santé 19,4 16,4 12,5 14,6 10,7 22,8 13,2 20,5 Sciences pures 16,9 c 18,1 c 11,9 19,0 17,5 19,9 Source : Calculs de l’auteur à partir des microdonnées du Recensement 2006 des particuliers de Statistique Canada, données pondérées.

Notes : « c » indique un sous-échantillon dont le taux de rendement n’est pas rapporté par souci statistique5.

Comparaison entre domaines

Parmi les domaines considérés ici, celui des sciences humaines apparaît comme celui affichant de façon généralisée le plus faible rendement (-3,3% à 8,3%). À l’inverse, le génie affiche en général un rendement élevé (18,3% à 25,1%) tout comme le commerce (12,5% à 21,4%) et l’éducation (12,4% à 23,8%). La poursuite d’études au niveau du baccalauréat dans ces trois derniers domaines s’avère un très bon investissement pour les individus autant anglophones que francophones.

5

Contrairement aux résultats des tableaux 5 et 6, il n’a pas été possible de se baser sur la taille des 64 sous-échantillons pour juger de la validité des résultats en raison des règles de confidentialité qu’imposent l’utilisation de données confidentielles. De plus, une observation des données publiques du Recensement 2006 a montré qu’il existait des différences importantes dans la grosseur des sous-échantillons des différents domaines d’études. Ainsi, la décision de ne pas présenter certains résultats a été faite sur la base de la significativité des coefficients des régressions. Les résultats sont présentés seulement pour les groupes dont les deux coefficients (Domaine et Domaine*âge) sont significatifs au seuil de 50%. Ce barème permet d’exclure les résultats aucunement fiables tout en permettant une analyse plutôt exhaustive de la situation. Il demeure possible de se référer aux résultats détaillés des régressions à l’annexe D.

Comparaison entre sexes

Nous avons constaté au tableau 5 que les femmes francophones, autant unilingues que bilingues, obtenaient en 2005 un rendement au baccalauréat supérieur à leurs homologues masculins. Or, à la lumière du tableau 7, il apparaît que cet avantage qu’affichent les femmes francophones est présent dans absolument tous les domaines de travail.

Pour les anglophones, il n’y a pas de tendance claire qui émane du tableau 7 étant donné que les différences entre hommes et femmes varient selon le domaine ainsi que selon qu’ils sont unilingues ou bilingues. Toutefois, il demeure que les différences qui existent entre les sexes chez les anglophones sont de moins grande ampleur que chez les francophones.

Comparaison entre langues maternelles

Si l’on s’attarde à la langue maternelle des groupes en comparant les unilingues ensemble et les bilingues ensemble, il ressort que les anglophones affichent des taux de rendement plus élevés que les francophones en éducation, en commerce ainsi qu’en génie. Il est possible que cette situation soit, en ce qui a trait au commerce et au génie, le résultat d’une culture entrepreneuriale et de gestion historiquement associée aux anglophones au Québec. Si tel est le cas, on pourrait s’attendre à ce que cet avantage des anglophones ait été plus important durant les décennies précédentes étant donné la remontée entrepreneuriale effectuée par les francophones depuis ce temps au Québec, particulièrement à Montréal avec le départ de sièges sociaux anglophones vers le Canada anglais et les États-Unis.

Il est à noter que ce sont également dans les trois domaines ci-dessus mentionnés que les taux de rendement sont de façon générale les plus élevés au Québec au niveau du baccalauréat. De leur côté, les francophones affichent un taux de rendement supérieur à leurs homologues anglophones dans les domaines des sciences sociales et des sciences de la santé.

Comparaison entre unilingues et bilingues

Chez les hommes anglophones, il ne semble pas y avoir de tendance globale quant à l’effet d’être bilingue. Toutefois, les sciences sociales affichent pour les bilingues (15,4%) un rendement significativement plus élevé que pour les unilingues (5,0%) alors que la situation est à l’opposé en ce qui concerne les sciences biologiques et les sciences de la santé qui semblent favoriser les individus unilingues (respectivement 18,9% et 19,4%) plutôt que les bilingues (respectivement 10,1% et 12,5%).

Du côté des femmes anglophones, les individus unilingues obtiennent un rendement du baccalauréat supérieur dans tous les domaines comparables sauf en sciences sociales. La différence est toutefois de faible ampleur à l’exception du domaine de l’éducation où le rendement des unilingues (23,8%) est plus élevé que celui des individus bilingues (15,8%) par 8 points de pourcentage.

La situation des hommes francophones est quant à elle généralisée à l’effet que les individus bilingues obtiennent un rendement privé plus élevé que les unilingues au baccalauréat et ce, de façon marquée en commerce et en sciences pures.

Les femmes francophones semblent elles aussi obtenir un rendement privé de l’éducation supérieur lorsqu’elles sont bilingues à l’exception des domaines de l’éducation et des sciences de la santé, bien que cette différence soit relativement mineure.

Le tableau 7 nous permet donc de voir que le bilinguisme semble profiter davantage aux francophones qu’aux anglophones dans la majorité des domaines. Il ressort également que l’éducation et les sciences de la santé sont des domaines où les unilingues obtiennent une meilleure rentabilité du baccalauréat que leurs homologues bilingues, à l’exception des hommes francophones.

4.4

TAUX DE RENDEMENT SOCIAL DE L’ÉDUCATION PAR DOMAINE D’ÉTUDES AU

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