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Taux de rétention dans la profession

4. Résultats

4.5 Taux de rétention dans la profession

À partir des données de la PLEMT, nous avions uniquement accès au code SCIAN. Les données présentées dans le Tableau A7 suggèrent que le taux de rétention des diplômés en enseignement dans l’industrie des services d’enseignement (code 611) est plus élevé au Québec qu’en Ontario. Le taux pour l’année suivant l’obtention du diplôme au Québec se situe entre 90 et 95 % alors qu’en Ontario ce taux est généralement entre70 et 74 %. Après six ans, ce taux est de 90 % au Québec et de 80 % en Ontario. En sciences infirmières, les taux sont aussi plus élevés au Québec qu’en Ontario (codes 621, services de soins de santé ambulatoire, 622, hôpitaux, et 623, établissement de soins infirmiers pour bénéficiaires internes). On observe des taux entre 92 et 95 % la première année au Québec relativement à 80 à 85 % en Ontario. Après six ans, le taux est de 91 % au Québec et 81 % en Ontario. Ainsi, le taux de rétention à court terme des récents diplômés semble plus élevé au Québec qu’en Ontario.

Nous avons utilisé les mêmes codes au Québec et en Ontario. Par contre, il est possible que notre définition des diplômes soit moins bien définie en Ontario qu’au Québec.

Afin d’offrir une perspective générationnelle du taux de rétention dans la profession au Québec, nous utilisons les données du Recensement canadien de la population de 2016 et nous conservons uniquement les habitants du Québec. La Figure 10 présente le taux de rétention par profession, tel que calculé selon la méthode indiquée dans la section 2.5 (le Tableau A8 en annexe fournit les chiffres présentés à la Figure 10). On note que le taux de rétention en sciences infirmières est généralement très élevé. Il oscille autour de 80 % en début de carrière (jusqu’à 35 ans) et se stabilise autour de 70 % jusqu’à 55 ans. Entre 55 ans et 65 ans, on assiste aux départs à la retraite, il n’est donc pas surprenant de voir le pourcentage chuter durant cette période.

En éducation primaire et secondaire, comme nous l’avons mentionné, nous avons créé deux indicateurs. Premièrement, le taux de rétention dans la profession d’enseignant, soit ceux ayant déclaré que leur principale profession est l’enseignement au niveau secondaire ou l’enseignement aux niveaux primaire et préscolaire. Cette catégorie se nomme

« Enseignants (primaire et secondaire) ». Deuxièmement, nous avons élargi la définition pour inclure des personnes œuvrant auprès des enfants dans le secteur préscolaire, primaire ou

secondaire, soit les directeurs d’école primaire ou secondaire, les aides-enseignants au primaire ou secondaire, les instructeurs pour personne ayant une déficience et les éducateurs de la petite enfance. Cette catégorie se nomme « Éducation ».

Figure 10 : Taux de rétention selon le diplôme et la profession

Source : calculs des auteurs à partir des données du Recensement canadien de 2016

Le taux de rétention dans l’enseignement primaire et secondaire se situe autour de 50 à 60 % entre 25 et 45 ans. Ainsi, un peu plus de la moitié des diplômés deviennent enseignants par la suite. Ce constat est important à des fins de prédiction en besoins de main d’œuvre dans ce secteur. Ainsi, pour chaque enseignant dont le réseau a besoin, avec le taux de rétention des 20 dernières années, il semble qu’il faille former deux étudiants en éducation primaire et secondaire. Ce faible taux de rétention dans la profession s’explique en partie par des départs vers d’autres secteurs d’activités (tel que mentionné plus haut, Tableau A7), mais aussi parce que le réseau a aussi besoin des étudiants formés en enseignement pour combler des postes autres que l’enseignement. En effet, si on élargit la définition pour inclure les

directeurs d’écoles, entre autres, on retrouve plutôt un taux de rétention oscillant entre 65 et 75 %. Entre 45 et 55 ans, les taux de rétention à la fois en enseignement et dans le réseau de l’éducation s’effritent de 5 à 10 points de pourcentage. Tout comme en sciences infirmières, on remarque enfin une diminution continue entre 55 et 65 ans.

Finalement, pour les préposés aux bénéficiaires, on retrouve un taux de rétention entre 50 et 70 % entre 22 et 54 ans. Ce taux est comparable à celui observé chez les enseignants.

Puis, tout comme en enseignement et en sciences infirmières, le déclin dû aux retraites s’enclenche un peu après 55 ans.

En somme, le taux de rétention en sciences infirmières débute au-delà du taux en éducation, 84 % comparativement à 70 % à 25 ans, mais les deux se rejoignent rapidement autour de 75 % à l’âge de 30 ans. Le déclin s’entame cependant plus rapidement en éducation, soit autour de 50 ans, mais les deux se rejoignent à nouveau à un peu plus de 55 ans. Pour les préposés aux bénéficiaires, le profil est beaucoup plus stable, mais le taux est généralement plus bas.

Étant donné la relative stabilité des taux de rétention à travers les âges, il est possible de prédire de manière assez précise le nombre de diplômés requis pour pourvoir les postes à venir en considérant à la fois les besoins de main-d’œuvre étant donné les populations selon les différents groupes d’âge et les départs à la retraite. Le profil des départs est aussi assez bien établi à partir des résultats de la Figure 10. Pour des fins de prédiction dans des modèles de simulation, les pourcentages exacts sont disponibles sous forme de tableau en annexe (Tableau A8), ainsi que les nombres de diplômés par âge (le dénominateur du taux de rétention, Tableau A9). Il est à noter que les conditions de travail et de rémunération peuvent influencer les taux de rétention dans la profession. Tel que le démontrent les figures précédentes, l’accroissement des revenus des diplômés en enseignement est beaucoup plus rapide en Ontario qu’au Québec, et les diplômés en enseignement obtiennent en moyenne des revenus moins élevés que ceux en sciences infirmières. L’analyse basée sur les codes SCIAN révèle que la vaste majorité (90 %) des individus ayant un diplôme en enseignement travaille dans le secteur des services d’enseignement (code 611). Rappelons par contre que la profession n’est pas observée, ainsi les revenus peuvent être dans des domaines autres que

l’enseignement en salle de classe auprès d’enfants du primaire et du secondaire. Ainsi, ils ne sont peut-être par enseignants, mais ils ont clairement un intérêt pour le domaine de l’éducation puisqu’ils exercent un métier dans ce domaine. Il est donc possible qu’un salaire plus élevé, comme le propose le gouvernement actuel, ainsi que des écoles en meilleur état puissent inciter certains à demeurer dans la profession ou même à revenir dans les écoles.

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