2. RAPPELS ANATOMIQUES
2.1. La tête
C’est un massif complexe constitué par l'ensemble des os de la tête, il
présente des reliefs et des anfractuosités dont beaucoup sont composites et
n'appartiennent pas en propre à un seul os.
La partie caudale du massif osseux est formée par le crâne et la partie rostrale par la
face. Ces parties fondamentales de la tête se raccordent par des régions
intermédiaires, formées à la fois par des os du crâne et de la face
(Barone., 1986).
Métatarse
Métacarpe
Figure 7 : Tête osseuse d’une chèvre (Chatelain., 1987).
La tête de la Chèvre se différencie de celle du Mouton par de multiples
caractères de détail, les principaux de ces caractères peuvent être résumés comme
suit.
* La suture des os occipital et pariétaux dessine un angle à sommet rostral, dont
l'interpariétal se soude à l'os occipital, et celle des os pariétaux avec l'os frontal est
rectiligne.
* Les fosses temporales sont plus étendues chez la Chèvre et envahissent plus la
face dorsale, de sorte que, dans cette espèce, le planum pariétale n'a guère plus de
2 cm à son niveau le plus étroit.
* Le méat acoustique externe est beaucoup plus large chez la Chèvre que chez le
Mouton. D'autre part, la face endocrânienne du rocher est à peu près aussi haute
que large.
* Dans les races pourvues de cornes, les processus cornuaux, insérés plus près l'un
de l'autre chez la Chèvre que chez le Mouton, sont en outre plus aplatis et plus
tranchants au bord rostral. Leur structure est plus compacte, mais le sinus frontal y
pénètre beaucoup plus que chez le Mouton ; le diverticule atteint 6 ou 7 cm de long.
Quand les cornes sont absentes, leur emplacement est toujours marqué par une
forte protubérance.
* La fosse larmière fait défaut chez la Chèvre, qui présente par contre une
discontinuité entre les os lacrymal et nasal.
* Chez cet animal d'autre part, les os nasaux sont plus courts, plus plats et pourvus
de deux pointes rostrales dont la disposition, toutefois variable. Enfin, le processus
nasal de l'os incisif arrive toujours au contact de l'os nasal, ce qui est très
exceptionnel chez le Mouton. Les fissures palatines sont un peu plus courtes et plus
larges chez la Chèvre que chez le Mouton.
Considérée dans son ensemble, la tête de la Chèvre présente un crâne plus long par
rapport à la face que celle du Mouton
(Barone., 1986).2.1.1. La dentition
Les dents sont des éléments du squelette, dures, fortement minéralisées,
implantées sur les bords libres des mâchoires et saillantes dans la bouche. Elles
s'alignent à chaque mâchoire selon une courbe parabolique ouverte caudalement
pour constituer les arcades supérieure et inférieure.
Ce sont des organes passifs de la préhension, de la contention et de la mastication
des aliments.
Elles servent en outre au tact et à la défense des individus
(barone., 1984)2.1.1.1. La structure des dents
Les dents dérivent d'une double ébauche épidermique et mésodermique et
sont constituées d'une matière caractéristique : la dentine (ivoire).
Chez les petits ruminants, toutes les dents sont radiculées; les incisives possèdent
une racine qui est la partie interne de la dent (enchâssée) et une couronne qui est
externe (libre), les deux étant liées par le collet.
Au niveau de la couronne l'ivoire est recouvert par l'émail, cependant, dans la racine,
il est revêtu par le cément. Tous ces derniers sont les constituants durs de la dent et
il y aussi les constituants mous : pulpe dentaire et ligament alvéolodentaire
(barone.,1984).
Figure 8 : Structure d'une incisive de petit ruminant (pince gauche, vue par la face linguale)
(barone., 1976).
2.1.1.2. La formule dentaire
Le nombre de dents est fixe dans chaque espèce et pour chaque dentition ; la
dentition temporaire (dents de lait) et la dentition permanente.
La nature des dents qui figurent à chaque arcade est précisée par la formule
dentaire, sorte de tableau synoptique où chaque catégorie de dents est représentée
par sa lettre initiale :
I pour les incisives, C pour les canines, P ou PM pour les prémolaires et M ou AM
pour les molaires encore appelées arrière-molaires.
Il ya donc chez le caprin adulte trente deux dents, mais chez le jeune, il n'existe que
vingt dents seulement.
la formule dentaire lactéale :
I = 0/1234 C = 0/0 PM = 0234/0234
la formule dentaire permanente :
I = 0/I II III IV C = 0/0 PM =0 II III IV / 0 II III IV M = I II III/I II III
Les petits ruminants disposent donc de huit incisives, toutes situées sur la mâchoire
inférieure, ces dents sont nommées, du centre à la partie distale : pince, première
mitoyenne, deuxième mitoyenne et coin. A leur place sur la mâchoire supérieure, se
développe un fort bourrelet fibreux revêtu d'une muqueuse épaisse : le coussinet
dentaire qui donne appui dans l'occlusion à l'arcade incisive inférieure
(barone.,1976).
2.1.1.3. Connaissance de l'âge des caprins
Il est très rare dans les élevages traditionnels, de connaître la date de
naissance précise des animaux. Ainsi donc, pour toute opération nécessitant la
connaissance de l'âge, il faut compter sur la mémoire de l'éleveur ou dans la plupart
des cas se baser sur les modifications anatomiques intervenues sur l'animal au cours
du temps. En effet, de la naissance à la vieillesse, les différents organes subissent
des modifications d'importance variable, dont le déroulement est souvent en liaison
avec l'âge. Il s'agit essentiellement des dents et particulièrement les incisives qui
subissent au fur et à mesure que l'animal vieillit, des modifications progressives et
irréversibles. C'est aussi le cas des productions cornées (cornes et onglons), de l'état
des gencives, la conformation etc
...(Cuq., 1975).2.1.1.3.1. La chronologie dentaire
Chez les caprins, l'évaluation de l'âge par la dentition repose sur des
observations minutieuses de l'usure des incisives caduques, de l'éruption et la
croissance des incisives définitives et enfin de l'usure de ces dernières donc de la
chronologie dentaire
(barone., 1984).
Quoique le développement molaire est un indicateur précis de l'âge, il est très difficile
sur l'animal vivant de l'utiliser et l'examen de l'incisive reste la seule méthode
- à la naissance : pas d'éruption
- éruption des incisives de lait :
Pinces : 5 à 7 jours (1ère semaine)
Premières mitoyennes : 10 à 12jours (2ème semaine)
Deuxièmes mitoyennes : 12 à 15 jours (2ème semaine)
Coin : 20 à 25 jours (4ème semaine)
Croissance et arrivée à la table : 25 jours à 3 mois
- usure des incisives : de 3 mois à 15 mois
- éruption des incisives permanentes :
Les pinces : 15 mois
Les premières mitoyennes : 21 mois
Les deuxièmes mitoyennes : 28mois
Les coins : 42 mois
Toutes les incisives d'adulte sont en place à 4 ans. Les coins sont vierges
- usure des incisives d'adulte : l'éminence de l'avale disparaît dans l'ordre suivant :
Les pinces : 5 à 6ans
Les premières mitoyennes : 6 à 7 ans
Les deuxièmes mitoyennes : 7 à 8 ans
Les coins : 9 ans
-éruption des prémolaires déciduales : 1 mois à 3mois
- éruption des prémolaires permanentes ; vers 20 mois,souvent un peu plus tôt
chez la chèvre et un peu plus tardchez le Mouton.
-éruption des molairespermanentes
La première molaire : 3 mois,
La seconde molaire : 9 mois
La dernière molaire : 18 mois, leur sortie est souvent un peu plus tardive chez
la Chèvre (
Barone., 1984 ; Faugere & al., 1988).Le tableau 9 indiquant l’âge d’apparition des dents, temporaires et
permanentes, permet d’approximer l’âge de l’animal à partir de sa dentition. On
rappelle que les incisives sont constituées des pinces (1ère paire), des premières et
deuxièmes mitoyennes (2ème et 3ème paires) et des coins (4ème paire), en partant
du plan sagittal.
Tableau 9 : Age d’apparition des dents (Barone., 1976 ; Smith et Sherman., 2009 ; Matthews., 2009).
Paire de dents Temporaires (semaines) Permanentes
(années)
I
1
ère0 - 1 1 - 1 ½
2
e1 - 2 1 ½ - 2
3
e2 - 3 2 ½ - 3
4
e3 - 4 3 ½ - 4
P
0 - 4
1 ½ - 2
M
1
ère3- 5 (mois)
2
e9-12 (mois)
3
e1 ½ - 2
Dans le document
OSTEOMETRIE DES METAPODES DE LA CHEVRE
(Page 46-53)